Les oiseaux de mer – Des espèces sentinelles du golfe, 5e édition

Les oiseaux de mer
État : intermédiaire en 2022
Tendance : même état depuis 2005

 

Rédaction : 
Catherine Čapkun-Huot et Jean-François Rail
Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada

Image d'oiseaux de mer, tels le guillemot marmette, le petit pingouin et le macareux moine
Renseignements sur les droits d’auteur

Nº de cat. : En153-114/2-2025F-PDF
ISBN : 978-0-660-77180-9

 

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© Sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par le Président de l’Agence de l’eau du Canada et la ministre responsable de l’Agence de l’eau du Canada, 2025.   

Publié avec l’autorisation du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec
© Gouvernement du Québec, 2025

    

Also available in English under the title: Seabirds – Sentinel Species for the Gulf, 5th Edition

Faits saillants

Les oiseaux marins nichant dans les refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord sont recensés tous les cinq ans. Leur état est considéré comme « intermédiaire » en raison des tendances observées chez cinq espèces indicatrices : le guillemot marmette et le petit pingouin se portent très bien, le nombre réduit de macareux moines est en augmentation, l’état de la minuscule population de sternes caspiennes demeure précaire malgré sa récente croissance, et le déclin du goéland hudsonien se poursuit. L’abondance des ressources alimentaires, la présence de prédateurs et le dérangement humain sont en cause.

Problématique

Suivant l’adoption de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs (1917), des refuges d’oiseaux migrateurs ont été instaurés en 1925 sur la Côte-Nord, dans le golfe du Saint-Laurent, pour protéger d’importantes colonies d’oiseaux marins (figure 1). Depuis, ces refuges sont inventoriés environ tous les cinq ans. Seize espèces d’oiseaux de mer y nichent. Parmi celles-ci, cinq espèces ont été sélectionnées comme bioindicateurs de l’état de l’écosystème, car elles utilisent des stratégies d’alimentation variées et présentent différents niveaux de vulnérabilité au dérangement humain. Par exemple, le guillemot marmette, le petit pingouin et le macareux moine, appartenant à la famille des alcidés, plongent pour s’alimenter, alors que le goéland hudsonien (auparavant « goéland argenté ») et la sterne caspienne, de la famille des laridés, s’alimentent plutôt en surface. Les alcidés ont néanmoins des niches écologiques différentes : le petit pingouin s’alimente davantage en milieu côtier que le macareux moine, et le guillemot marmette plonge à des profondeurs beaucoup plus importantes que le pingouin et le macareux. En outre, le goéland hudsonien peut être observé dans des milieux influencé par l’activité humaine, alors que la sterne caspienne est sensible au dérangement humain. Le suivi de l’état et des tendances des populations d’oiseaux de mer dans les refuges d’oiseaux migrateurs nous informe sur l’abondance des proies, la prédation, les perturbations d’origine humaine et, de façon plus générale, la santé du golfe du Saint-Laurent, un écosystème riche et diversifié. 

Territoire à l’étude

 

Figure 1 : Refuge d'oiseaux migrateurs

Carte des neuf refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord, dans le golfe du Saint-Laurent
Description de la figure 1

Les neuf refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord, dans le golfe du Saint-Laurent, sont situés entre Sept-Îles et Blanc-Sablon :

  • Île du Corossol 
  • Betchouane
  • Watshishou
  • Île de la Brume
  • Baie des Loups
  • Îles Sainte-Marie 
  • Gros Mécatina
  • Saint-Augustin
  • Baie de Brador 

Mesures clés

On évalue l'état des populations nicheuses de cinq espèces d'oiseaux marins représentatives du golfe du Saint-Laurent en tenant compte des tendances à court terme (depuis 2010) et à long terme (depuis 1982). Une variation de moins de 25 % est considérée comme une tendance relativement stable. L'état et la cote d'une population sont determinés selon les critères suivants :

  • État bon et cote de 0 : tendances à long et à court term à la hausse (de 25 % ou plus)
  • État intermédiaire-bon et cote de 1 : tendances à long et à court termes respectivement stable et à la hausse ou à la hausse et stable
  • État intermédiaire et cote de 1 : tendances à long et à court terme stables, ou tendances opposées à long et à court termes 
  • État intermédiaire-mauvais et cote de 1 : tendances à longe et à court termes respectivement stable et à la baisse (de 25 % ou plus) ou à la baisse et stable
  • État mauvais et cote de 2 : déclin à long et à court termes. 

De plus, l'état et la cote d'une population aux effectifs très limités peuvent êtres modifiés pour mieux refléter sa situation précaire, au-delà des tendances à court et à long termes.

Indicateur de la somme des cotes des cinq espèces d’oiseaux marins représentatives du golfe du Saint-Laurent

La somme des cotes des cinq espèces correspond à l'état global de l'indicateur (total de 0-1 = bon, 2-3 = intermédiaire-bon, 4-6 = intermédiaire, 7-8 = intermédiaire-mauvais, 9-10 = mauvais). 

État et tendances

Le goéland hudsonien : un déclin qui se poursuit

La population de goélands hudsoniens a continuellement augmenté dans les décennies suivant la création des refuges d’oiseaux migrateurs (1925). Cependant, le déclin de la morue et le moratoire canadien de 1992 sur la pêche aux poissons de fond qui a suivi ont eu de forts impacts sur les goélands hudsoniens, qui se nourrissaient souvent des déchets de poissons rejetés en mer par les pêcheurs. En 1993, la population n’avait plus que 22 % de sa taille de 1988. Plus récemment, la petite population, qui semblait s’être stabilisée, a repris son déclin avec une diminution de 64 % depuis 2010 (figure 2). La présence de prédateurs terrestres (tels que le renard roux) dans certains refuges pourrait expliquer en partie cette tendance à la baisse. En raison des tendances négatives observées à court et à long termes, l’état de la population est considéré comme « mauvais »

 

Figure 2 : Nombre de goélands hudsoniens nichant

Graphique du nombre de goélands hudsoniens nichant
Description de la figure 2

Nombre de goélands hudsoniens nichant dans les refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord entre 1925 et 2022.

  • 1925 : estimée à environ mille individus
  • 1930 : environ deux mille sept cents individus
  • 1935 : puis trois mille cinq cents 
  • 1940 : quatre mille cinq cents 
  • 1945 : cinq mille trois cents
  • 1950 : estimée à environ quatre mille huit cents individus
  • 1955 :  six mille quatre cents 
  • 1960 :  elle atteint environ dix mille huit cents individus
  • 1965 : dix-huit mille cinq cents 
  • 1972 : estimé à quinze mille deux cents
  • 1977 : puis environ dix mille deux cents
  • 1982 : la population revient à treize mille cinq cents individus
  • 1988 : vingt-deux mille cinq cents 
  • 1993 : on observe une population d’environ cinq mille individus
  • 1998-1999 : la population reste stable à cinq mille
  • 2005 :  le nombre atteint environ cinq mille neuf cents
  • 2010 : six mille 
  • 2015 :  la population nicheuse est estimée à environ quatre mille sept cents individus
  • 2022 : environ deux mille trois cents

La sterne caspienne : des signes encourageants malgré la précarité

Le seul site régulier de nidification de la sterne caspienne au Québec se trouve au refuge d’oiseaux migrateurs de l’île à la Brume. La population de sternes caspiennes a compté plusieurs dizaines de couples nicheurs entre 1925 et 1950, a disparu une première fois en 1950, puis est réapparue pour rapidement chuter entre 1955 et 1965 et atteindre des niveaux anémiques. La population bat de l’aile depuis plusieurs décennies, désertant l’île à la Brume certaines années, puis réapparaissant avec généralement moins de cinq couples (figure 3). Le dérangement humain pourrait affecter cette espèce sensible. Néanmoins, le dernier inventaire a révélé des signes encourageants pour l’espèce : quatre nids ont été recensés à l’île à la Brume, en plus d’un cinquième dans le refuge de Saint-Augustin, là où la dernière mention de nidification remontait à 1976. Malgré l’augmentation à court et à long termes de la population, sa petite taille demeure très préoccupante, c’est pourquoi son état est considéré comme « intermédiaire-mauvais ». 

 

Figure 3 : Nombre de sternes caspiennes nichant

Graphique de nombre de sternes caspiennes nichant
Description de la figure 3

Nombre de sternes caspiennes nichant dans les refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord entre 1925 et 2022.

  • 1925 : la population de sternes caspiennes nicheuses est estimée à environ soixante individus
  • 1930 : quatre-vingt-dix individus
  • 1935 : quatre-vingt-cinq individus
  • 1940 : diminue à environ soixante-cinq individus
  • 1945 : quatre-vingt-dix individus
  • 1955 : environ soixante-quinze individus
  • 1960 : le nombre diminue à environ quarante-cinq individus
  • 1965 : la population chute fortement à environ dix individus
  • 1972 : environ deux individus
  • 1977 : trois 
  • 1982 : une légère remontée est observée avec environ sept individus
  • 1988 : environ quinze  
  • 1993-1998 : aucune donnée n’est disponible pour cette période de temps
  • 2000-2021 : la population reste très faible, avec environ trois individus
  • 2022 : une légère augmentation est notée avec environ dix individus nicheurs

Les alcidés : des tendances généralement positives

Les alcidés, autrefois exploités pour leurs œufs, leur chair et leurs plumes, ont grandement bénéficié du Règlement sur les oiseaux migrateurs, découlant de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs (adoptée en 1917), et des refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord instaurés en 1925. La Loi interdit notamment la chasse, le harcèlement et la perturbation des nids et des œufs des oiseaux migrateurs. Relativement stables entre 1925 et 1960, les populations d’alcidés ont par la suite chuté à leur plus bas niveau dans les années 1970. On suspecte le dérangement et le braconnage dans les refuges, facilités par la popularisation des moteurs hors-bord, d’être en cause. La surveillance accrue des refuges qui a suivi aura permis aux populations de récupérer. Les tendances des populations des trois espèces d’alcidés sont généralement positives, bien qu’elles varient d’une espèce à l’autre.

La population de guillemots marmettes de la Côte-Nord a connu une croissance fulgurante dans les dernières années. Le nombre d’oiseaux nicheurs a plus que doublé depuis 2010 et a presque quadruplé depuis 1982 (figure 4). Ainsi, malgré une diminution marquée dans ses effectifs entre 1999 et 2005, il ne fait aucun doute que l’état de la population est « bon ». 

 

Figure 4 : Nombre de guillemots marmettes nichant

Graphique du nombre de guillemots marmettes nichant
Description de la figure 4

Nombre de guillemots marmettes nichant dans les refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord entre 1925 et 2022.

  • 1925 : la population de guillemots marmettes nicheurs est estimée à environ sept mille individus
  • 1930 : ce nombre augmente légèrement à environ huit mille individus
  • 1935 : atteint environ douze mille
  • 1940 : environ treize mille individus
  • 1945 : environ neuf mille
  • 1950 : douze mille individus
  • 1955 : douze mille individus
  • 1960 : douze mille individus
  • 1965 : le nombre diminue à environ sept mille individus
  • 1972 : environ cinq mille
  • 1977 : la population commence à croître pour atteindre environ neuf mille individus
  • 1982 : environ quinze mille
  • 1988 : une augmentation plus marquée est observée avec environ vingt-six mille individus
  • 1993 : trente et un mille
  • 1998–1999 : trente et un mille
  • 2005 : la population descend à environ quinze mille individus
  • 2010 : vingt-six mille
  • 2015 : trente-quatre mille
  • 2022 : une forte augmentation est notée avec environ soixante-neuf mille individus nicheurs

Le nombre de petits pingouins a augmenté de façon continue depuis les 40 dernières années pour atteindre 16 fois le nombre recensé en 1982 (figure 5). Cette croissance semble indiquer que les poissons fourrages sont abondants et que les conditions dans les refuges d’oiseaux migrateurs sont favorables à la reproduction du petit pingouin. L’état de la population est donc lui aussi considéré comme « bon ». 

 

Figure 5 : Nombre de petits pingouins nichant

Graphique du nombre de petits pingouins nichant
Description de la figure 5

Nombre de petits pingouins nichant dans les refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord entre 1925 et 2022.

  • 1925 : la population de petits pingouins nicheurs est estimée à environ dix mille individus
  • 1930 : une hausse est observée avec environ quatorze mille individus
  • 1935 : une diminution à environ huit mille
  • 1940-1950 : la population reste relativement stable, oscillant autour de huit mille individus
  • 1955 : une forte augmentation est enregistrée avec environ dix-neuf mille individus nicheurs
  • 1960 : environ seize mille
  • 1965 : environ quinze mille
  • 1972 : une chute significative survient, avec seulement environ six mille individus
  • 1977-1982 : environ quatre mille
  • 1988 : la population remonte à environ huit mille individus
  • 1993-1999 : neuf mille
  • 2000-2005 : la population connaît une croissance continue : environ quatorze mille individus
  • 2010 : vingt-trois mille
  • 2015 : trente-cinq mille
  • 2020 : cinquante-cinq mille
  • 2022 : soixante mille individus

La population de macareux moines, quant à elle, montre une tendance stable à long terme malgré les fluctuations (hausse de 53 % entre 1982 et 1993, baisse de 54 % entre 1993 et 2010, puis hausse de 60 % entre 2010 et 2022) (figure 6). L’état de la population est « intermédiaire-bon ». Les causes sous-jacentes de ce renversement de tendance sont mal comprises.

 

Figure 6 : Nombre de macareux moines nichant

Graphique du nombre de macareux moines nichant
Description de la figure 6

Nombre de macareux moines nichant dans les refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord entre 1925 et 2022.

  • 1925 : environ cinquante-cinq mille macareux moines nicheurs sont recensés
  • 1930 : environ soixante-trois mille individus
  • 1935 : continue à croître jusqu’à un sommet d’environ soixante-dix mille
  • 1940, 1945, et 1950 : la population est d’environ soixante-cinq mille individus, suivie de légères baisses où l’on compte environ soixante mille individus
  • 1955 : la population se maintient autour de soixante-deux mille individus
  • 1960 : environ quatre-vingt-dix mille individus nicheurs
  • 1965 : trente-cinq mille
  • 1972 : la population diminue à environ vingt-huit mille
  • 1977 : quinze mille
  • 1982 : trente mille individus
  • 1988 : trente-cinq mille
  • 1993 : une nouvelle hausse importante est observée avec environ quarante-sept mille individus
  • 1998–1999 : trente-deux mille individus
  • 2005 : vingt-huit mille
  • 2010 : vingt-trois mille
  • 2015 : vingt-cinq mille
  • 2022 : la population atteint environ trente-cinq mille individus nicheurs

 

Perspectives

Les tendances des populations des cinq espèces indicatrices nichant dans les refuges d’oiseaux migrateurs de la Côte-Nord ont relativement peu changé : les populations de guillemots marmettes et les petits pingouins poursuivent leur croissance à court et à long termes; la population de macareux moines est stable à long terme bien qu’elle ait repris son augmentation à court terme; la population de sternes caspiennes montre une croissance à court et à long terme, mais demeure très fragile; et le déclin chez les goélands hudsoniens a repris son cours. En raison de ces tendances, l’état de l’indicateur global demeure « intermédiaire ». Les prochains inventaires quinquennaux des refuges d’oiseaux migrateurs permettront de vérifier si les tendances observées chez les différentes espèces vont se poursuivre ou se renverser.

Pour en savoir plus

  • Groupe de travail Suivi de l’état du Saint-Laurent. 2024. Portrait global de l’état du Saint-Laurent 2024. Plan d’action Saint-Laurent. Environnement et Changement climatique Canada, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec, Parcs Canada, Pêches et Océans Canada, Stratégies Saint-Laurent. 72 pages.
  • Rail, J.-F. 2021. Eighteenth census of seabirds breeding in the sanctuaries of the North Shore of the Gulf of St. Lawrence, 2015. The Canadian Field-Naturalist 135:221–233.
  • Rail, J.-F. et R. Cotter. 2015. Seventeenth census of seabird populations in the sanctuaries of the North Shore of the Gulf of St. Lawrence, 2010. The Canadian Field-Naturalist 129:152–158.
  • Wilhelm, S. I., J.-F. Rail, P. M. Regular, C. Gjerdrum et G. J. Robertson. 2016. Large-scale changes in abundance of breeding Herring Gulls (Larus argentatus) and Great Black-backed Gulls (Larus marinus) relative to reduced fishing activities in southeastern Canada. Waterbirds 39:136–142.
  • Wilhelm, S. L., J.-F. Rail, D. Iles, S. Avery-Gomm et C. M. Francis. 2023. Seabirds. Pages 125–131. State of the Atlantic Ocean synthesis report. Bernier, R.Y., Jamieson, R.E., Kelly, N.E., Lafleur, C. et Moore, A.M. (eds.). Canadian Technical Report of
  • Fisheries and Aquatic Sciences 3544. 

Programme Suivi de l’état du Saint-Laurent

Cinq partenaires gouvernementaux – l'Agence de l'eau du Canada, Environnement et Changement climatique Canada, Pêches et Océans Canada, Parcs Canada et le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec – et Stratégies Saint-Laurent, un organisme non gouvernemental actif auprès des collectivités riveraines, mettent en commun leur expertise et leurs efforts pour rendre compte à la population de l’état et de l’évolution à long terme du Saint-Laurent.

Pour obtenir plus d’information sur le programme Suivi de l’état du Saint- Laurent, veuillez consulter le site Web : www.planstlaurent.qc.ca/developper-les-connaissances/suivi-de-letat-du-saint-laurent

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2025-08-14