La sergente Laurence Séguin est la recruteuse de l’année de l’Armée
Article / Le 19 juin 2024
Une recruteuse de la Réserve de l’Armée canadienne (AC) a été nommée recruteuse de l’année de l’AC.
La sergente (Sgt) Laurence Séguin, de la 2e Division du Canada, a reçu cet honneur du lieutenant-général (Lgén) Paul, commandant de l’Armée canadienne, en partie pour son travail dans le cadre de Carcajou, l’un des programmes d’été de l’AC à l’intention des Autochtones.
« Tout au long de l’année 2023, la Sgt Séguin a élaboré un solide plan d’attraction à l’intention des communautés autochtones », a déclaré le Lgén Paul. « En outre, ses efforts et son engagement extraordinaires sont à l’origine de plus de la moitié des participations au programme Carcajou en 2023. L’importante contribution de la Sgt Séguin a eu une incidence positive sur le recrutement et le maintien en poste, ce qui est tout à l’honneur de l’Armée canadienne. »
Nous avons récemment eu la chance de nous entretenir avec la Sgt Séguin pour en savoir plus sur la personne qui a remporté le prix de cette année.
Q : Parlez-nous de votre travail et du programme Carcajou.
R : En 2018, on m’a demandé de travailler sur le programme Carcajou. Le programme avait été créé l’année précédente, mais aucune équipe n’y était encore affectée. Sachant qu’il combine la qualification militaire de base et la spiritualité ainsi que la culture de mes ancêtres, j’ai automatiquement dit oui. Je sais à quel point une qualification militaire de base permet à une personne de renforcer sa confiance en soi, sa discipline personnelle et son leadership. C’est alors que je me suis dit que toutes ces compétences pourraient aider nos générations futures à grandir et à évoluer grâce à ce programme.
Ma tâche principale est le recrutement, de septembre à juillet. Toutefois, depuis le début, je soutiens également le centre d’instruction. Je participe au moment de l’instruction, car je sais que le programme Carcajou permet à une personne de renouer avec sa culture et de s’épanouir sur le plan personnel. Cette année, j’aurai la chance de voir passer la cinquième cohorte du programme et de travailler sur un projet qui me tient à cœur.
Q : En quoi vos origines culturelles vous ont-elles aidée dans ce rôle?
R : Je n’ai peut-être pas grandi dans une communauté autochtone, mais j’en connais les réalités. Les communautés autochtones du Québec et du Canada ont de nombreuses blessures non cicatrisées dues aux pensionnats, à la Loi sur les Indiens et à de nombreux autres traités non respectés. Ces blessures sont intergénérationnelles, et nous constatons le bien que le programme Carcajou procure aux candidats après leur parcours de six semaines avec nous. Je vous explique cela, parce que depuis le début, la passion pour ce programme vient du fait que tout le monde évolue positivement grâce à l’expérience. Nous ne pouvons pas changer le passé, mais nous pouvons l’utiliser pour améliorer le présent.
Q : Quelle a été votre plus grande réussite cette année?
R : Je dirais que ce sont les jeunes. La réussite des jeunes à qui nous enseignons. J’aimerais partager le prix que j’ai reçu avec toutes les personnes qui ont participé à la réalisation des objectifs de recrutement et d’instruction. Nous constatons la confiance que nous donnons à des jeunes qui n’ont jamais eu la chance d’en faire l’expérience. Nous voyons une génération forte et fière, prête à servir. Les personnes qui ne décident pas de poursuivre leur carrière dans les Forces armées canadiennes retournent à l’école, deviennent des ambassadeurs de leur communauté et prennent même leur vie en main. Ma réussite, ce sont les jeunes.
Q : Quel a été votre plus grand défi cette année?
R : Être seule dans ma région. Chaque recruteur a un gestionnaire de cas à ses côtés. Je suis seule pour traiter mes demandes et suivre celles qui relèvent de la responsabilité d’une unité de la Réserve. Le programme est encore jeune, et nous sommes en train de concevoir une meilleure formule de travail. La chaîne de commandement essaie de créer des postes afin d’appuyer l’unité de recrutement.
Q : Avez-vous des conseils à donner aux futures recrues?
R : N’abandonnez jamais et restez positif face à toutes les éventualités de la vie. La seule personne qui peut vous empêcher d’avancer dans la vie, c’est vous-même. Les erreurs sont des occasions d’apprendre, et il est normal d’en faire. L’Armée peut parfois avoir une énergie compétitive, mais vous devez travailler en équipe et être honnêtes les uns envers les autres. Communiquez avec respect et n’ayez pas peur de regarder la vérité en face.
Q : Avez-vous des conseils à donner aux membres de l’AC pour aider les nouvelles recrues à s’engager sur la voie de la réussite?
R : Essayez de mettre votre ego de côté et de faire preuve d’humilité. Un vrai leader est un mentor qui sait reconnaître ses erreurs. J’ai eu la chance d’effectuer un service volontaire en tant qu’adjudante de peloton de recrues, et durant ces deux années de service, je n’ai jamais eu peur de dire à mes recrues mes erreurs et mes faiblesses. Parce que cela me permet de grandir et d’évoluer pour devenir une meilleure version de moi-même et donc une meilleure version de moi-même pour les autres. Toutefois, ce qui m’a le plus frappée, c’est ce major qui a su être humain devant ses recrues et leur parler d’égal à égal. Je sais qu’il y a des circonstances où le grade militaire prime, mais il ne faut pas oublier que nous sommes humains et qu’un vrai leader, je crois, doit prêcher par l’humilité et le respect.
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