Les participantes au concours de l’OTAN jugées « impressionnantes »

Article / Le 28 octobre 2024 / Défense nationale

Par Steven Fouchard, Affaires publiques de l’Armée

Des experts et des expertes du monde entier ont été invités à être juges au tout premier concours pour les femmes et les filles de science de l’Organisation pour la science et la technologie (STO) de l’OTAN, qui a eu lieu plus tôt cette l’année au siège de l’OTAN, à Bruxelles, en Belgique. Parmi eux se trouvait Stefanie Goure, membre de l’Armée canadienne (AC).

Géoscientifique professionnelle, Mme Goure fait partie d’une équipe qui s’efforce d’atténuer les effets des munitions et des explosifs (ME) sur l’environnement. Dans la présente entrevue, elle parle de ces impressionnantes jeunes femmes qui ont participé au concours, de la situation des femmes dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), et du rôle qu’elle joue elle-même dans le plan de l’OTAN en réponse au problème des « substances chimiques éternelles ».

Pouvez-vous expliquer en quoi consiste votre travail au sein de l’AC?

Les ME sont toujours utilisés lors des activités d’instruction et des exercices de l’Armée. En tant que géoscientifique professionnelle, je suis là pour veiller à ce que les contaminants potentiels ne se retrouvent pas dans l’eau potable et ne sortent pas des limites de la base. Il y a donc un élément de protection du public, en plus d’un élément de gestion des risques pour l’Armée.

Comment avez-vous été invitée à être juge pour le concours?

Je participe activement à la STO de l’OTAN et je préside également un groupe de travail sur les SPFA [substances chimiques largement utilisées qui sont lentes à se décomposer et qui peuvent présenter des risques pour la santé]. Moi-même et d’autres présidents avons reçu une invitation à participer. J’ai été honorée qu’on me demande d’être juge.

Comment avez-vous trouvé l’expérience?

J’ai trouvé que toutes les jeunes femmes du concours étaient vraiment impressionnantes et courageuses. Elles ont dû s’asseoir sur scène devant un grand auditoire, attendre leur tour, puis se lever pour faire leur présentation et répondre aux questions d’un panel de juges. Je fais moi-même des présentations sur les recherches que je mène, mais ces jeunes femmes devaient proposer à l’OTAN une idée de recherche innovante, ce qui est plus intimidant.

Selon vous, comment les femmes progressent-elles dans les domaines des STIM?

En participant à cet événement, j’ai appris que le problème est plus important que ce que je pensais. Pour être tout à fait honnête, je pense qu’il existe encore des obstacles évidents. En discutant avec les femmes sur place, je me suis rendu compte que beaucoup d’entre elles sont confrontées à des défis bien plus importants que ceux que j’ai pu connaître ici, au sein de la fonction publique du Canada. Je suis inspirée par ces femmes qui entrent au travail chaque jour en sachant qu’elles seront confrontées à l’adversité en raison de leurs pairs masculins.

Vous allez participer aux discussions de l’OTAN sur les SPFA cet automne. Quels sont les points à l’ordre du jour?

Les SPFA représentent un problème mondial, car ces « substances chimiques éternelles », comme on les appelle, sont présentes dans de très nombreux produits de consommation, en plus d’entrer dans la composition de certaines mousses extinctrices utilisées par le ministère de la Défense nationale. Les SPFA peuvent contaminer l’environnement de différentes manières. Par exemple, les produits de consommation contaminés finissent dans les décharges, où les SPFA peuvent s’infiltrer dans les eaux souterraines ou être recyclées dans les eaux de surface. Ensuite, nous utilisons ces sources d’eau à des fins de consommation. Ces substances représentent un véritable défi pour des personnes comme moi, car elles ne se dégradent pas, et qu’on peut ni les détruire ni les éliminer. Elles sont toxiques à de faibles quantités et peuvent se déplacer sur de grandes distances. Elles sont simplement là et s’accumulent perpétuellement. Elles ont même été détectées dans l’Arctique, et sont également présentes dans l’eau de pluie.

Comment peut-on gérer les SPFA? Comment pouvons-nous gérer les risques liés à ces substances, sachant que nous continuons à utiliser des produits qui en contiennent et dont nous avons toujours besoin?

Il s’agit d’un problème multidisciplinaire pour lequel nous avons besoin de l’aide de tous et de toutes.

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