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Verrouillé sur la cible : un nouveau radar permet le repérage d’armes d’artillerie et la surveillance aérienne

par Chris Thatcher - Le 15 janvier, 2022

temps de lecture : 8 min  contenu du Canadian Army Today

 

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Les systèmes d’arme à longue portée peuvent être la pièce maîtresse alors que des pays se préparent à la possibilité de conflits entre pairs, mais des opérations récentes de contre insurrection ont démontré que les roquettes, artillerie et mortiers (RAM) constituent une menace importante.

Jusqu’à tout récemment, l’Armée canadienne ne disposait que d’options limitées pour détecter et repérer l’arrivée de projectiles hostiles.

L’automne prochain, l’Armée déclarera que la capacité opérationnelle initiale d’un nouveau radar à moyenne portée (RMP) sera atteinte. Ce radar sera capable de détecter et de trouver les sources de tir indirect (artillerie, mortiers, roquettes et autres munitions) et de calculer leur point d’impact tout en assurant la surveillance aérienne des aéronefs à voilure fixe et à voilure tournante hostiles et amis, des missiles de croisière et des missiles antiradar, ce qui permet aux forces terrestres de mettre en œuvre des contre-mesures.

« Ça fait longtemps que nous n’avons pas eu un radar comme celui ci », a déclaré le major Raymond Dupuis, directeur du projet de renseignement, surveillance, acquisition d’objectifs et reconnaissance de la Force terrestre (ISTAR FT), un programme à grande portée lancé en 2003 pour offrir des capteurs de champ de bataille et des outils de recherche du renseignement et qui inclut maintenant, entre autres, des systèmes d’aéronef de petite taille sans pilote à bord, un radar portatif de surveillance et d’acquisition d’objectifs et un radar contre-mortier léger.

Le Canada a mis en service le système de défense antichar et antiaérienne (ADATS), qui est une tourelle sans équipage construite par Oerlikon installée sur un M113, à la fin des années 1980 pour assurer la surveillance aérienne. Il consistait en un radar flanqué de deux groupes de quatre missiles capables d’engager des objectifs aériens et terrestres, mais il a été retiré en 2012.

Le projet du RMP a commencé pendant la mission en Afghanistan à titre de moyen de composer avec les menaces indirectes posées par les RAM, mais il a depuis ce temps évolué puisque la technologie a progressé et qu’elle inclut maintenant davantage de capacités dans un radar unique, a expliqué Dupuis.

« Le radar assure le repérage d’armes et la surveillance aérienne. C’est nouveau non seulement pour le Canada, mais aussi pour la plupart des pays du monde. Nous avions un concept pour le repérage d’armes et nous en avions un pour la défense antiaérienne; nous avons réécrit les deux énoncés des besoins correspondants. Nous examinons les changements qui s’appliquent maintenant que nous avons les deux capacités dans un seul radar. »

Les écoles de l’artillerie et de l’arme blindée, au Centre d’instruction au combat (CIC) à Gagetown (N. B.), modifient actuellement leurs plans d’instruction et leurs tactiques, techniques et procédures (TTP) en vue d’inclure les aspects multimodes des divers radars de l’Armée, a précisé le capitaine Matt Becker, qui relève du Directeur – Besoins en ressources terrestres.

« Si vous avez des systèmes multiples chacun capable d’assumer des rôles multiples, vous pouvez les affecter simultanément à des tâches différentes ou les affecter tous à une tâche dans le même plan d’émission. C’est une des raisons pour lesquelles les écoles doivent préciser la doctrine et les TTP, afin de déterminer le mode d’emploi optimal. »

Le RMP sera utilisé par le 4e Régiment d’artillerie (appui général), à Gagetown, au sein d’une batterie mixte qui inclura le radar, le nouveau système aérien sans pilote à bord CU172 Blackjack, le centre de coordination de l’espace aérien (CCEA) et peut être un élément de défense aérienne basée au sol (GBAD).

« Cela a très bien fonctionné, car nous le livrerons juste au moment où l’Armée cherche à se doter de nouveau de moyens de défense antiaérienne », a dit Dupuis. Le projet de GBAD fournira le système de tir, chargé d’engager les objectifs détectés par le RMP et désignés par le biais du CCEA, qui fait actuellement l’objet d’un projet de modernisation visant à mettre à niveau les logiciels et les radios, qui pourraient, à terme, être utilisées à partir d’un VBL 6, d’un système de véhicule de soutien moyen (SVSM) ou d’un centre tactique des opérations.

« Le radar va alimenter tant le centre de coordination des feux d’appui, lorsqu’une menace de tir indirect existe, que le CCEA, qui s’occupe de la situation aérienne locale », a indiqué Becker. « Ce sera un capteur clé pour le GBAD lorsque nous le livrerons. » « Je pense que ce sera une ressource clé de la brigade », a déclaré Dupuis. « [Le Lgén Paul Wynnyk, l’ancien commandant de l’Armée] a précisé dans son discours d’adieu qu’il s’agit d’un élément clé de l’équipement qui a été livré pendant son mandat. » Dupuis a ajouté que le directeur du projet d’ISTAR, le Lcol Dan McKinney, et son équipe au sein de l’organisation du Directeur – Administration du programme des systèmes de commandement terrestre ont fait des merveilles pour acquérir « un équipement clé de classe mondiale pour l’Armée. » .

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BATTERIE MIXTE

Le RMP est le radar multimissions ELM-2084 « Iron Dome » construit par ELTA Systems, qui est une filiale d’Israel Aerospace Industries. Il est actuellement livré sur une période de trois ans par l’entrepreneur principal, Rheinmetall Canada, en vertu d’un contrat de 186,7 millions de dollars adjugé en juin 2015 qui inclut le soutien en service (SES). Rheinmetall a eu le dessus sur deux autres soumissionnaires. Si l’on inclut les options de renouvellement du SES, le tout a une valeur d’environ 243 millions de dollars.

L’ELM-2084 est un radar tridimensionnel de bande S utilisant un réseau actif à semi conducteurs à faisceau à commande électronique conçu pour détecter simultanément ou séparément des RAM à grande distance et pour aider à engager un grand nombre d’objectifs lorsqu’il est intégré à un système d’arme.

L’Armée a reçu les trois premiers des dix systèmes prévus et a terminé la formation des membres du cadre initial des opérateurs et du personnel chargé de l’entretien. Du point de vue opérationnel, les batteries mixtes du 4e Régiment d’artillerie vont utiliser les radars en trio, chacun progressant par dépassement pour assurer une couverture continue lorsque la brigade se déplace. Chaque radar nécessite environ 20 minutes pour être installé ou démonté; donc, pendant que l’un d’eux est actif, on en démantèle un autre tandis que le troisième gagne une nouvelle position.

« Les radars émettent beaucoup d’énergie », a déclaré Becker. « Ils se déplacent sans cesse de sorte que, si un radar est engagé en tant que cible, il ne sera plus à la même place tout en continuant à assurer une couverture de façon constante. »

Le RMP est placé sur une remorque et peut être transporté par une plateforme telle que le nouveau SVSM et le poste de travail de l’opérateur – qui peut être jusqu’à 100 mètres des radars – pourrait être dans un abri de SVSM, même si Dupuis prévient que l’Armée n’a pas encore pris de décision concernant le véhicule qu’elle utilisera pour les deux rôles. Le système est aussi lié à un poste de commandement situé dans un véhicule ou à un endroit fixe.

Le RMP a retenu tôt l’attention des médias en ce qui concerne sa compatibilité avec les alliés de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Dupuis a fait remarquer que le système a été acquis en premier lieu à titre de ressource de la brigade et bien qu’une intégration directe à l’OTAN ne soit pas actuellement une priorité, les ressources de l’Armée de ce type seraient normalement reliées par un nœud de commandement et contrôle et les radars relèveraient de l’Armée.

« Nous voulons être un bon partenaire de l’OTAN et nous croyons que nous pouvons, si besoin il y a, établir la liaison avec les ressources de l’OTAN. Notre priorité était toutefois de l’obtenir au Canada et de commencer à l’utiliser. Nous allons ensuite certainement examiner ces aspects », a-t-il déclaré.

Les centres de coordination tels que le CCEA, le centre de coordination des feux d’appui et le centre de coordination de la surveillance et acquisition d’objectifs sont souvent en réseau avec l’OTAN au moyen de liaisons de données tactiques telles que la liaison 16, a fait remarquer Becker.

Comme de nouveaux radars et de nouveaux systèmes sans pilote à bord entrent maintenant en service et que des systèmes modernisés de défense aérienne basée au sol, de coordination de l’espace aérien et de renseignement, surveillance et reconnaissance sont à l’horizon, une excitation palpable existe au sein du 4e Régiment d’artillerie, a indiqué Becker, qui ajoute que son personnel travaille fort pour mettre l’ensemble de ces nouvelles capacités en service.

« Il y a longtemps qu’il a eu ce niveau de capacité. On disposait de l’ADATS et du véhicule aérien sans pilote à bord ScanEagle. Retrouver un rôle qui consiste à mettre sur pied une force et à utiliser ce matériel est source d’excitation. »

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