Le commandement de mission : exploration ou résolution de problème?

La capacité de confier des missions à des subordonnés en donnant un minimum d’instructions explicites est une des clés de la conception du « commandement de mission », dont nombre de forces armées occidentales ont adopté diverses versions. Un mode de commandement de ce genre donne beaucoup de flexibilité dans les situations changeantes. Il permet notamment d’exploiter les occasions qui se présentent en se fondant sur la créativité des subordonnés et leur compréhension de la situation tactique immédiate sans l’émission de nouveaux ordres. Donald Alberts et Richard Hayes, des penseurs de l’ère de l’information, décrivent une gamme d’approches de commandement et de contrôle où ils distinguent trois conceptions : la précision de « l’ordre », celle de « l’objectif » et celle de « la mission » . Leurs travaux portent sur la centralisation du contrôle et la précision des directives dans les ordres. Les organisations de commandement qui ont un contrôle centralisé et émettent régulièrement des ordres détaillés adoptent généralement des méthodes fondées sur la précision de l’ordre. C’est le cas de l’Armée populaire de libération de Chine et de l’ancienne armée soviétique. Les approches orientées sur la précision de la mission, qui se situent à l’autre pôle, sont utilisées lorsque le contrôle centralisé est minime, comme dans les Forces israéliennes de défense ou dans l’armée allemande durant la Deuxième Guerre mondiale. Entre ces deux pôles se trouvent les modes de commandement axés sur la précision de l’objectif.

Keith Stewart est un scientifique de la Défense travaillant à Recherche et développement pourDéfense Canada, à Toronto, au sein de la section de l’Intention de l’adversaire. Parmi ses travaux récents, figurent une analyse théorique de l’approche du commandement, une étude de l’interopérabilité non technique dans le commandement et le contrôle des forces multinationales et une étude des structures des organisations s’appuyant sur des réseaux