Engagés vers l’avant : La stratégie de modernisation de l’Armée canadienne

Les armées efficaces sont de nature dynamique, elles évoluent et s’adaptent constamment pour répondre aux exigences imposées par leurs adversaires et leur contexte opérationnel. L’histoire regorge d’exemples de succès et d’échecs à cet égard. Nous ignorons la nécessité de nous moderniser à nos risques et périls.

L’objectif de la Stratégie de modernisation de l’Armée canadienne est de s’assurer que l’Armée est en mesure de relever les nombreux défis dans notre environnement de sécurité turbulent. Elle s’appuie sur les orientations stratégiques fournies dans le document Engagés vers l’avant : La stratégie de l’Armée, 3e édition, en mettant l’accent sur l’effort de modernisation multi-horizon que nous devons entreprendre.1 En outre, elle est entièrement intégré à notre Politique de défense – Protection, Sécurité, Engagement (PSE). Fondamentalement, cette stratégie sert d’énoncé de philosophie et de principe essentiel, permettant de réaliser l’alignement de tous les éléments de l’Armée canadienne en définissant une vision et un état final communs et, ce faisant, elle remplit son rôle de composante centrale de notre force interarmées. En même temps, elle contribuera à un alignement similaire avec nos alliés.

Le contenu comprend quatre éléments distincts :

  • Orientation - une articulation claire du futur environnement opérationnel avec son contexte stratégique pour justifier l’impératif de modernisation;
  • Affirmation - qui est l’Armée canadienne et comment elle contribue;
  • Confirmation - des principes de conception, des priorités et du cadre opérationnel pour influencer sur le changement;
  • Mise en œuvre - un ensemble cohérent d’efforts réalisables permettant de positionner l’Armée pour l’avenir.

La modernisation de l’Armée ne sera pas simple et exigera beaucoup de réflexion et d’analyse en fonction des menaces, le caractère des conflits et des opérations à venir, ainsi qu’un dévouement sans faille afin que nos soldats soient formés et équipés pour relever les défis à venir.

Cette stratégie de modernisation est un premier pas important vers l’Armée canadienne dont nous avons besoin pour l’avenir.

Général Jonathan Vance
Chef d’état-major de la Défense

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Le monde est confronté à des changements importants, qui ont des répercussions profondes et cumulatives sur le Canada, les Forces armées canadiennes et l’Armée canadienne. Les moteurs de ce changement sont une confluence des facteurs de stress, beaucoup d’entre eux ayant été grandement précisés lors de la pandémie de COVID-19, et comprennent : un réarrangement du pouvoir mondial où les objectifs nationaux sont atteints grâce au conflit sous le seuil de la violence généralisée; à la montée continue de l’extrémisme de manière nouvelle et imprévisible; à l’évolution technologique rapide, particulièrement dans les domaines spatiaux et cybernétiques; à l’évolution rapide du changement climatique mondial, à l’évolution de la démographie, des normes et des attentes de la société; et à la centralité évidente de l’environnement de l’information dans tous les efforts.

Malgré ce changement, la nature de la guerre perdure. Il s’agit toujours d’une volonté humaine. L’environnement de sécurité continue d’être empreint d’imprévisibilité, de brouillard, de frictions, de chance, d’irrationalité, de peur et d’effusion de sang. Malgré les merveilles technologiques, elle reste une compétition de la volonté humaine.

Face à ce changement et à cette continuité, la puissance terrestre conserve sa pertinence dans le but d’obtenir des résultats décisifs, que ce soit au pays ou à l’étranger. Cela dit, la manière dont la puissance terrestre est utilisée progresse et son intégration, voire sa relation symbiotique, à l’effort interarmée multi-domaine est plus importante que jamais. Pour réussir dans ce milieu, l’Armée que nous avons n’est pas l’Armée dont nous avons besoin.

Engagées vers l’avant : La Stratégie de modernisation de l’Armée canadienne est notre programme de changement pour les cinq prochaines années. Bien qu’elle porte le titre de stratégie, elle englobe également les éléments d’un plan d’action, dirigeant des initiatives concrètes pour faire évoluer la structure des forces, l’état de préparation, le maintien en puissance, l’instruction et le personnel. Elle s’appuie et est complètement aligné sur les politiques et les orientations stratégiques existantes et émergentes.

Nous y soulignons l’importance d’Une Armée, avec des composantes de la Force régulière, de la Réserve, des Rangers canadiens et du personnel civil opérant dans un ensemble intégré. Nous réaffirmons que pour l’Armée canadienne, la compétence au niveau de la brigade est essentielle pour le déroulement des opérations de combat, notre utilisation la plus dangereuse, et nous reconnaissons le rôle central de la brigade dans la génération de la force en adaptant et en modulants les capacités habilitantes pour l’éventail complet des opérations terrestres sous le seuil de la guerre, notre utilisation la plus probable. Dans toutes les opérations, l’expertise en matière d’intégration de diverses capacités dans un système dynamique d’approche systémique à tous les niveaux (également connu sous le nom d’interarmes) est à la base de la réussite. Cette réussite repose à son tour à la source de la force de l’Armée – nos dirigeants de niveau intermédiaire.

Notre concept opérationnel futur, Engagement Rapproché : La puissance terrestre à l’ère de l’incertitude, publié en 2019, reste notre objectif à long terme. Cependant, il existe une relation symbiotique entre ces deux documents. Cette stratégie sera un point de repère en voie vers notre futur concept opérationnel, tout en contribuant simultanément aux futures itérations de ce document de modernisation.

Deux initiatives centrales de ce document amélioreront la façon dont nous bâtissons et commettons l’état de préparation (Plan de gestion de l’état de préparation) et modifieront la structure de notre force (Force 2025), ce qui aura des répercussions profondes sur notre Armée. Des décisions difficiles seront prises. Ce que nous avons tenu pour immuable pendant des décennies devra peut-être changer à mesure que nous jetterons un regard honnête sur les besoins futurs. Cette stratégie nous dirigera sur une voie qui nous préparera à des changements continus et à l’émergence de nouvelles menaces. Elle est modulable, dans une certaine mesure, et les changements importants dans l’allocation des ressources, la politique gouvernementale ou les capacités et les actions de lutte contre les menaces exigeront un rafraîchissement. Nous resterons fiers de notre histoire et conscients des dures leçons qu’elle nous a apprises par le sang, mais nous les concilierons judicieusement avec l’impératif très réel d’adaptation.

Aucune stratégie n’est parfaite, celle-ci n’y fait pas exception, mais elle est « assez juste » pour nous donner la vision, les conseils et l’orientation dont nous avons besoin pour faire face à l’incertitude de l’avenir et pour préparer notre Armée à ce qui nous attend. Nous devons être prêts. Notre pays et nos soldats ne méritent rien de moins.

Lieutenant-général Wayne Eyre
Commandant, Armée canadienne

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« Par conséquent, je dis : “Connaissez l’ennemi et connaissez-vous vous-même. En cent batailles, vous ne courrez jamais aucun risque.” »

- Sun Tzu, L’art de la guerre.2

L’environnement stratégique est de plus en plus complexe, dynamique, volatile et grandement incertain, et le restera dans un avenir prévisible. L’Armée canadienne continuera de faire face à des défis, tant au niveau national qu’international, alors qu’elle doit équilibrer l’état de préparation et le déroulement d’opérations dans un éventail d’opérations de plus en plus large. Les tendances indiquent que certains facteurs de sécurité connus perdureront tandis que les menaces en développement deviendront plus prononcées. Aussi, de nouvelles menaces apparaîtront. La concurrence entre États, les opérations hybrides ou multi-domaines, l’extrémisme violent, la rareté des ressources, les migrations, les inégalités, l’évolution démographique, le changement climatique et maintenant les pandémies sont autant de problèmes opérationnels auxquels l’Armée canadienne doit continuellement s’adapter.

Bien que la nature fondamentale de la guerre reste constante, une plus grande incertitude s’installe quant à son caractère précis et à la manière dont la guerre évoluera et se déroulera. Une couche supplémentaire d’incertitude entoure l’utilisation des Forces armées d’une manière qui était autrefois considérée comme non traditionnelle. L’exercice d’une polyvalence inhérente à l’emploi est désormais une pratique courante, normale et même attendue. Alors que l’Armée canadienne évolue et prépare la force du future, elle doit continuellement évaluer l’environnement de sécurité pour s’assurer qu’elle dispose des capacités, des structures, des processus et de l’état de préparation adéquats pour opérer efficacement dans n’importe quel scénario. La multitude de menaces auxquelles font face le Canada, le ministère de la Défense nationale (MDN), les Forces armées canadiennes (FAC) et l’Armée canadienne exigera des réponses agiles et coordonnées avec les partenaires nationaux et internationaux.

Bien que l’on puisse dire que les dernières décennies ont été unipolaires en termes d’équilibre des pouvoirs au niveau mondial, la multipolarité est la norme. Par conséquent, la compétition entre les grandes puissances est redevenue un facteur dominant de l’environnement international et les rapports de force se modifient. La Chine est plus que jamais capable et désireuse de projeter son influence et son pouvoir au-delà de ses frontières, et les tensions régionales plus vastes en Asie sont préoccupantes. La Russie a envahi la Géorgie et annexé la Crimée. Le conflit en Ukraine orientale perturbe un partenaire important pour la promotion de la démocratie et de la stabilité, et cette belligérance menace les partenaires de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). La République populaire démocratique de Corée et l’Iran continuent de poser des défis régionaux et mondiaux. L’instabilité au Moyen-Orient reste constante et alimente les foyers de tension actuels et potentiels. L’Union européenne se trouve à un point d’inflexion important en ce qui concerne son unité. En Amérique latine, un certain nombre d’acteurs régionaux importants sont touchés par la faiblesse de leur gouvernance et l’insécurité. Les institutions fragiles sur tout le continent africain le rend vulnérable aux influences extérieures et à la violence interne. Les démocraties du monde entier sont menacées par des régimes populistes et nationalistes non libéraux.

Les développements technologiques se produisent à un rythme plus élevé que jamais.

Ce phénomène rend l’anticipation et l’intégration technologiques plus difficiles. Historiquement, les armées occidentales ont toujours compté sur leur supériorité technologique pour maintenir leur supériorité militaire, mais le développement et la reproduction rapides de technologies facilement accessibles réduisent cet avantage.3 En outre, l’avènement de capacités dans les domaines de l’espace, du cyberespace, de l’intelligence artificielle, de l’informatique quantique et autres, modifie les armées et leur conduite de la guerre. Ces capacités donnent également aux adversaires, y compris les moins forts ou les moins avancés en terme de forces conventionnelles, des moyens supplémentaires de produire des effets perturbateurs sur de grandes distances. L’Armée canadienne doit examiner l’utilisation de ces mêmes technologies pour les adapter et les optimiser au mieux, notamment en termes de concepts, d’efficacité opérationnelle et de numérisation organisationnelle.

L’environnement opérationnel futur sera caractérisé par une concurrence intense sur les plans cognitif, moral et physique, qui peut être appliquée de manière directe et indirecte.4

Les concurrents du Canada cherchent à remodeler les institutions et la dynamique régionales et internationales pour réaliser leurs intérêts nationaux d’une manière qui défie les intérêts, les valeurs traditionnelles et les forces de l’Occident. Le cyberespace, l’espace et l’environnement de l’information sont des domaines opérationnels de plus en plus critiques, et les adversaires y mènent des activités asymétriques et non cinétiques qui n’atteignent pas le seuil du conflit violent. Ces opposants le font délibérément pour masquer l’attribution, compenser les désavantages conventionnels ou les avantages technologiques, ou pour saper l’opinion publique. Ce phénomène s’accompagne d’une augmentation de la vitesse, de la portée et de la létalité des capacités de l’adversaire qui peuvent être mises en évidence par une observation omniprésente dans tous les domaines. L’Armée canadienne doit apprendre à atténuer ces menaces de manière systématique et délibérée. Par exemple, l’opération RÉASSURANCE5 offre un laboratoire pour l’interopérabilité multinationale tout comme l’opération UNIFIER6 qui s’avère un terrain d’entraînement pour contrer la désinformation et les activités hybrides.

La concurrence interétatique et les activités en dessous du seuil compliquent la prise de décision et les réponses, ramènent la dissuasion au premier plan et augmentent le risque d’erreur de calcul et d’escalade entre rivaux. Le niveau opérationnel de la guerre devient de plus en plus comprimé par les niveaux stratégiques et tactiques, ce qui signifie que les décisions et les actions ont un impact stratégique plus rapide et plus important. En outre, le virus de la COVID-19 a exacerbé ces phénomènes en enhardissant les nations agressives et en créant un espace pour une activité subversive. La rivalité entre les États-Unis et la Chine est un exemple : la pandémie a amplifié les antagonismes et a accéléré un changement permanent dans l’équilibre des pouvoirs internationaux. Le monde est de plus en plus multipolaire, avec un nombre plus élevé d’acteurs capables d’exercer une influence régionale et internationale.

Alors que les tendances montrent une évolution vers la concurrence interétatique accrue, les acteurs non étatiques continueront à jouer un rôle important dans les conflits actuels et futurs. L’extrémisme violent et la criminalité internationale continueront à menacer les populations et à éroder la stabilité.7 Les acteurs étatiques et non étatiques peuvent également travailler à l’unisson afin d’obtenir un démenti plausible, d’augmenter ou de diversifier la projection de pouvoir ou d’acquérir des ressources plus importantes.8

Le risque de conflit entre États et les possibilités offertes aux acteurs non étatiques sont amplifiés par l’aggravation des conditions nationales. Le changement climatique reste une menace omniprésente, qui modifie l’environnement opérationnel de l’Armée canadienne. Au niveau international, il déplace et intensifie les facteurs mentionnés précédemment, affectant les points chauds existants ou en créant de nouveaux. Il génère également une demande d’interventions humanitaires et de secours en cas de catastrophe à l’étranger. Sur le plan domestique, la fréquence des déploiements dans le cadre de l’opération LENTUS afin d’aider les autorités civiles a considérablement augmenté ces dernières années, ce qui met de la pression sur l’état de préparation et les ressources de l’Armée canadienne. Les changements climatiques affectent directement la façon dont elle s’entraîne et exécute ses missions. L’Armée canadienne peut s’attendre à des impacts continus sur l’état de préparation, le maintien en puissance et les activités d’emploi de la force.

Le changement climatique affecte particulièrement l’Arctique. L’augmentation des niveaux d’activité dans l’Arctique canadien par les acteurs étatiques et commerciaux augmente la probabilité d’entrevoir des défis en matière de sécurité. Ceux-ci comprennent les opérations de recherche et de sauvetage et les interventions en cas de catastrophes naturelles ou d’origine humaine, ainsi que des réponses aux actions des États ayant des intérêts dans l’Arctique. L’Armée canadienne se doit d’être prête à aider à relever ces défis par des exercices, par la coopération avec des partenaires nationaux et par une présence physique au besoin. L’Arctique canadien est un environnement intransigeant et le déploiement et le maintien en puissance des troupes dans cet environnement pourrait nécessiter une modification de la structure de l’Armée canadienne.9

D’autres défis et menaces pour la défense nationale et continentale font surface. Les nouveaux missiles et les capacités à longue portée - y compris les capacités cybernétiques - impliquent que le Canada ne peut plus assumer une sécurité géographiquement assurée. La politique de défense actuelle, PSE, fait de la défense du Canada et de l’Amérique du Nord une mission essentielle des FAC, mais laisse une marge de manœuvre considérable pour l’élaboration de politiques afin de s’adapter à l’évolution du contexte. L’Armée canadienne cherchera à jouer un rôle de premier plan dans toute approche de défense continentale que le gouvernement du Canada (GC) pourrait adopter à l’avenir.

Bien que d’autres domaines de la guerre offrent des avantages, la puissance terrestre reste l’élément le plus décisif pour gagner les conflits dans le domaine terrestre. Les populations résident dans le domaine terrestre, et les forces terrestres sont donc essentielles pour s’engager avec elles et les protéger par une présence physique. De plus, l’emploi des forces terrestres est une expression tangible de l’engagement national pour les partenaires internationaux - il indique qu’un pays est partie prenante. Dans tous les déploiements, nos forces terrestres, par leur présence physique, contribuent de manière positive à la perception de notre nation par la population dans le monde entier, ajoutant ainsi à sa « puissance douce ». La démonstration de notre professionnalisme, de nos compétences et de notre adhésion aux valeurs est l’une des plus grandes ambassadrices de la nation.

Le domaine de l’information est désormais au centre des conflits modernes, et les forces terrestres peuvent de plus en plus s’attendre à être appelées à y créer un effet. L’opération RÉASSURANCE, par exemple, est en partie une opération d’information exécutée dans le domaine terrestre par sa création d’effets de dissuasion et de réassurance. En effet, si une présence physique persistante est sans doute le moyen de dissuasion le plus efficace contre les adversaires prédateurs, la démonstration de capacités de combat expéditionnaire produit un effet dissuasif amenant les adversaires potentiels à modifier leurs décisions.

L’Armée canadienne opérera de plus en plus dans le cadre de diverses séries de missions, autrefois considérées comme non traditionnelles, pour atteindre les objectifs du GC. L’assistance aux capacités des forces de sécurité, dans le cadre des opérations UNIFIER, IMPACT10, NABERIUS et autres11 est de plus en plus courante et repose sur la compétence et la réputation des soldats de l’Armée canadienne. L’Armée canadienne soutient également les objectifs du GC par le biais de relations d’armée à armée qui produisent des avantages opérationnels et tactiques et soutiennent les priorités stratégiques. Les États qui ne parviennent pas à adapter leur utilisation des forces terrestres à l’environnement opérationnel contemporain passeront au second plan face à des concurrents plus innovants et créatifs12.

Au niveau domestique, les changements sociaux positifs sur de nombreux fronts poussent les FAC à approfondir notre réflexion, à intégrer et à promouvoir la diversité dans ses rangs. L’importance d’adopter des politiques appropriées de recrutement, de rétention, d’intégration, d’inclusion, de gestion du personnel et le bien-être est essentielle pour l’Armée canadienne. Elle continuera à faire tout son possible pour contribuer aux objectifs de diversité des FAC et éliminer les comportements inacceptables liés au harcèlement ou aux comportements haineux.

Les attentes des Canadiens à l’égard des membres en uniforme ont toujours été plus élevées que celles de la plupart, voire de la totalité, des autres institutions canadiennes. Cela est nécessaire car les FAC est la seule institution qui applique légalement et de manière disciplinée la violence au nom de l’État. Tandis que l’Armée canadienne continuera à promouvoir la diversité pour des raisons morales et éthiques, elle reconnaît que la diversité est également un multiplicateur de force pour les organisations, car elle fait varier les modes de pensée et crée des opportunités opérationnelles dans des théâtres aux profils démographiques variés.

Outre les attentes sociétales liées aux priorités sociales, il existe une exigence et une appréciation toujours plus grande de l’aide des FAC et de l’Armée canadienne lors des crises domestiques. La fréquence croissante des déploiements de l’opération LENTUS a déjà été susmentionnée. La réponse de l’Armée canadienne à la pandémie de COVID-19 dans le cadre de l’opération LASER13 rappelle que les armées doivent être prêtes à fournir une expertise non seulement pour faire face aux pandémies – qui resteront probablement un défi existant – mais également à d’autres crises.

D’autres priorités du GC continuent d’impliquer l’Armée canadienne, qui devrait en tenir compte dans ses activités et sa planification. Cela comprend l’intégration et l’opérationnalisation de la Réserve de l’Armée (Rés A) et l’engagement avec les peuples autochtones du Canada. De plus, un aspect central de la politique de défense du Canada est la nécessité de mener des opérations simultanées dans le monde entier, chacune d’une nature et d’une échelle différentes. L’Armée canadienne doit travailler pour générer des forces et opérer efficacement à l’appui de cette exigence.

Enfin, l’Armée canadienne, aux côtés d’autres partenaires du MDN et des FAC, doit clairement articuler et démontrer sa valeur, sa pertinence et ses résultats aux décideurs et au public canadien. L’Armée canadienne a la responsabilité de fournir un large éventail d’options crédibles en matière de puissance terrestre afin de permettre une meilleure formulation et exécution des politiques.

Dans le contexte des États autoritaires qui ne tiennent pas compte de l’ordre international fondé sur des règles, le Canada a un avantage qui lui est propre : en tant que puissance moyenne, il fait partie d’un réseau d’alliés et de partenaires partageant les mêmes idées. La plupart des adversaires convoitent ce type de relations et chercheront à semer la discorde entre les alliés. L’Armée canadienne doit être toujours vigilante pour renforcer ses relations clés.

Les États-Unis resteront le plus proche allié du Canada. Ils sont inextricablement liés par la géographie, l’histoire, l’économie et la culture. Cela dit, l’Armée canadienne doit se préparer à des politiques américaines plus centrées sur leurs propres intérêts nationaux et sur une approche plus sélective de l’utilisation des Forces armées américaine. L’Armée canadienne, dans le cadre d’un effort plus large des FAC, doit donc être prête à exercer un plus grand effort dans la défense continentale et dans sa contribution à la sécurité internationale. L’Armée canadienne continuera à s’associer aux États-Unis pour des exercices d’entraînement et des échanges, car ces opportunités permettent à ses dirigeants d’acquérir une expérience qui ne serait pas disponible autrement. Ces occasions rendent également le Canada plus interopérable avec ses alliés, ce qui lui permet de mieux combattre et de gagner.

S’appuyant sur des valeurs communes et une longue histoire de coopération opérationnelle, l’organisation de l’Australie, de la Grande-Bretagne, du Canada, de l’Amérique et de la Nouvelle-Zélande (ABCANZ) demeure un partenariat vital pour le Canada. Les gains d’interopérabilité réalisés dans le cadre de cette organisation ont de vastes implications, ce qui souligne l’importance de cette relation durable. L’Armée canadienne continuera d’accorder une grande priorité aux engagements et aux possibilités de formation avec les partenaires de l’ABCANZ et cherchera à mettre en œuvre les enseignements tirés des interactions avec les autres partenaires.

L’alliance de l’OTAN est le fondement de la sécurité transatlantique et reste la principale alliance politico-militaire multilatérale du Canada. L’Armée canadienne continuera de chercher une participation aux exercices de l’OTAN pour faire progresser les efforts d’interopérabilité et contribuer à la stabilité régionale et mondiale. La situation en Europe de l’Est a mis en lumière la pertinence continue de l’OTAN, et l’Armée canadienne est prête à soutenir ses efforts pour accroître la stabilité régionale et mondiale. En tant que chef de file du groupement tactique (GT) de présence avancée renforcée (PAR) en Lettonie dans le cadre de l’opération REASSURANCE, et après avoir dirigé la mission de l’OTAN en Irak pendant deux ans, l’Armée canadienne est bien placée pour assumer un leadership accru.

L’Armée canadienne tirera parti des possibilités de partenariat et de renforcement des capacités de pays stables, aux vues similaires et d’importance stratégique, situés dans des régions moins stables ou à proximité d’états fragiles. Cela permettra à l’Armée canadienne de développer un réseau de partenaires internationaux et d’éventuels centres opérationnels dans les régions où le Canada a des intérêts importants.

Enfin, la contribution aux opérations des Nations Unies est une priorité du GC et l’Armée canadienne continuera à être prête à mettre sur pied des éléments de forces de terrestre de haute qualité tel que requis.

L’Armée canadienne doit rechercher les meilleurs moyens de répondre aux besoins de la politique de défense. Par conséquent, elle doit communiquer efficacement la façon dont elle contribue aux objectifs de défense du Canada et articuler clairement les ressources nécessaires afin de fournir au gouvernement un large éventail d’options, dans tous les domaines, au pays et à l’étranger.

Les conflits armés continueront de nécessiter la présence de troupes terrestres pour consolider avec succès les gains des objectifs militaires. Les adversaires ont démontré en Ukraine et en Syrie qu’il n’y a pas de substitut au contrôle du domaine dans lequel vivent les gens. Un déroulement efficace dans le domaine terrestre exigera des soldats qui sont compétents à opérer au sein des populations.

La réussite dans l’environnement multi-domaines favorisera également la force la plus apte à produire toute une série d’effets, souvent simultanément. Les exigences d’un environnement multi-domaines exigent de plus en plus que l’Armée canadienne s’intègre dans une force interarmées. L’Armée canadienne dirige présentement le Centre interarmées de lutte contre les menaces explosives, le Centre interarmées de défense contre les armes chimiques, biologiques, radioactives et nucléaires, et le Centre de formation pour le soutien de la paix pour le compte des FAC. L’Armée canadienne pourrait avoir besoin de développer et de générer des capacités interarmées supplémentaires dans le futur.

Pour fonctionner en tant que membre compétent d’une équipe interarmées, l’Armée canadienne doit s’harmoniser aux efforts des FAC pour assurer l’interopérabilité entre les divers systèmes tels que les données de mission de renseignement, les communications interarmées, les feux, les opérations d’information et le maintien en puissance. L’interopérabilité dans ces fonctions prioritaires assurera un commandement et un contrôle sans faille et la coordination réussite des effets. En outre, la création d’effets terrestres dépendra de plus en plus de la capacité à travailler dans le domaine cybernétique.

Un élément important de la future force interarmées est les Forces d’opérations spéciales (FOS). Tout comme l’Armée canadienne, les FOS se concentrent sur l’application de solutions militaires stratégiques multi-domaines pour la défense de la nation. Les FOS possèdent des capacités stratégiques uniques, dont les effets, lorsqu’ils sont combinés à ceux des forces conventionnelles dans un contexte interarmées, donnent des résultats exponentiels. L’Armée canadienne doit s’efforcer de renforcer la relation et l’interopérabilité entre les forces conventionnelles du Canada et les FOS afin de mieux réaliser la synergie que le futur environnement opérationnel exigera pour réussir.

Cette stratégie de modernisation tient compte de ces investissements et priorités en cours, mais décrit principalement la manière dont l’Armée canadienne s’adaptera et innovera avec sa pensée, ses structures et ses capacités dans le contexte futur. Avant tout, les principales exigences qui sous-tendent cette stratégie sont la nécessité de maintenir l’état de préparation pendant des périodes plus longues et la nécessité de structurer la force de manière à optimiser l’Armée canadienne pour des opérations multi-domaines. L’Armée canadienne répondra à ces facteurs de changement en adaptant le plan de gestion de l’état de préparation (PGEP) et par le biais du vaste projet de réorganisation intitulé Force 2025 (F2025). Comme nous le verrons au chapitre 3, F2025 permettra d’accroître l’état de préparation et la mise sur pied de la force, d’intégrer délibérément toutes les composantes de l’Armée canadienne en Une Armée, de réduire la pression sur les grades en grande demande au sein des unités de lignes, et de rationaliser l’entraînement et le soutien institutionnel de ces dernières.

Les chapitres suivants décrivent la mission et la vision de l’Armée canadienne et expliquent comment l’organisation doit progresser sur le plan démographique, technologique, structurel et doctrinal.

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L’application réussie de la puissance terrestre entraîne la capacité à exercer un contrôle permanent sur l’environnement terrestre. L’importance croissante des autres domaines de la guerre est incontestable, et le domaine de l’information est devenu central dans les conflits modernes. Malgré cette réalité, la guerre, les conflits et même la compétition sont toujours des conséquences de la volonté humaine. La capacité de contrôler le terrain et d’avoir une présence sue le plan physique et moral au sein de la population continuera d’être un signal fort de l’engagement national.

Par l’entremise de la politique PSE, le GC donne la direction suivante à l’Armée canadienne :

  • Assurer la croissance et le soutien du personnel, entretenir l’équipement et fournir la formation pour garantir l’état de préparation et la constitution de forces aux niveaux nécessaires pour les opérations terrestres nationales et internationales simultanées;
  • Développer, recapitaliser et opérationnaliser la Rés A;
  • Mettre en œuvre des approches efficaces de recrutement et de maintien en poste à l’appui de ce qui précède;
  • Recapitaliser les capacités de combat terrestre, les flottes de véhicules, les systèmes C2 et Renseignement, Surveillance Reconnaissance (RSR), les armes et les systèmes de vision nocturne des soldats;
  • Investir dans la défense aérienne basée au sol, les ponts et les équipements de franchissement de brèches, et les systèmes de missiles guidés antichars;
  • Moderniser la simulation des effets des armes et les capacités de détection et de défaite des dispositifs explosifs de circonstance (IED);
  • Améliorer et étendre la capacité des forces légères; et
  • Améliorer la capacité à opérer dans l’Arctique et autres régions éloignées14.

Bien que la politique évolue, les missions clés des FAC et de l’Armée canadienne ne changeront pas fondamentalement. Ces investissements, qui concernent principalement les capacités de base, resteront pertinents. Selon l’évolution de la menace et des changements dans l’environnement stratégique, de nouveaux investissements et des ajustements inattendus peuvent se produire.

Agile, disciplinée et novatrice, l’Armée canadienne sera composée de personnes et d’unités bien dirigées, bien entrainés, bien équipées et bien soutenues, en mesure de réussir dans tout le spectre des opérations. Exploitant les communications en réseau et les environnements informatiques intégrés, l’Armée canadienne excellera à l’intégration des effets avec des partenaires interarmées, interagences, multinationaux et publics au niveau de la brigade et des niveaux subordonnés. L’Armée canadienne utilisera la dispersion adaptative - la capacité d’opérer largement dispersée tout en conservant la capacité de se regrouper rapidement pour concentrer la puissance de combat - pour atteindre ses objectifs tactiques et opérationnels. En utilisant le modèle et la philosophie d’Une Armée, les divers éléments de l’organisation de l’Armée canadienne convergeront derrière des objectifs communs à l’appui de sa mission.

L’Armée canadienne génère des forces de combat terrestres polyvalentes et efficaces qui sont employées dans des opérations simultanées en vue d’atteindre les objectifs de défense du Canada.

L’Armée canadienne réalise les objectifs et les priorités du GC par la conduite d’opérations. Ses traditions, son système d’éducation et d’instruction, son équipement et tout autre élément de la force, ont tous un rôle à jouer dans la préparation, l’habilitation et le soutien des forces pour les opérations.

Des soldats professionnels sont garant du succès des opérations de l’Armée canadienne. Ces concepts opérationnels exigent une grande agilité mentale, de la créativité et de la résilience, ainsi que la capacité de s’épanouir dans un environnement de commandement de mission où les chefs subalternes prennent des décisions qui appuient l’intention opérationnelle et stratégique. L’Armée canadienne nécessite des bases professionnelles solides : des soldats et des leaders résilients et éthiques, bien entraînés, dirigés et équipés. Elle doit également être capable d’innover constamment, d’anticiper les problèmes et d’offrir les ressources qui garantissent le bien-être des membres de l’Armée canadienne et de leurs familles.

L’environnement opérationnel contemporain et futur est complexe et hautement incertain.

Il oblige l’Armée canadienne à examiner l’ensemble de son institution et à faire des ajustements pour répondre aux exigences qui sont maintenant exposées. L’Armée canadienne ne peut pas accepter que ce qui a été fait auparavant soit souhaitable ou approprié pour l’avenir. En utilisant l’environnement opérationnel comme point de mire, l’Armée canadienne doit évaluer les domaines dans lesquels elle peut se permettre de maintenir ce qui existe déjà, ou ceux dans lesquels elle doit se moderniser pour répondre aux besoins.

Pour que l’Armée canadienne réussisse à l’avenir, elle doit se considérer et fonctionner comme Une Armée unifiée composée de la Force régulière, de la Rés A, des Rangers canadiens (RC) et de civils qui travaillent ensemble de façon transparente pour accomplir la mission de l’Armée canadienne.

Une meilleure opérationnalisation de la Rés A est un mandat clé pour le futur. En réformant l’intégration, l’Armée canadienne rassemblera la masse et l’expertise nécessaires pour soutenir avec succès la simultanéité des opérations. L’intégration se fait par le biais de divisions régionales, chacune contenant des brigades régulières et de réserve et des groupes de patrouilles des Rangers canadiens (GPRC).

Poursuivant les succès du programme de renforcement de la Rés A, l’Armée canadienne optimisera ses capacités complémentaires. Elle devra s’occuper de nombreux systèmes, politiques et procédures administratives existants qui doivent être modernisés pour permettre d’accroître les capacités de la force à temps partiel. Alors que l’intégration aidera l’Armée canadienne à générer une force plus robuste et plus compétente, la Rés A fournira un grand nombre des capacités nouvelles et en développement. Pour capitaliser sur les forces de ces capacités, il faudra intégrer pleinement le concept Une Armée.

Les RC sont les yeux, les oreilles et les guides de l’Armée canadienne dans les régions éloignées, côtières et nordiques où ils servent, et ils permettent à l’Armée canadienne de maintenir le contact avec ces communautés. Leur présence sur le terrain est essentielle et durable, et ils sont indispensables à la surveillance de routine, en tant que guides, conseillers culturels locaux et interprètes. Ils forment le noyau de la capacité de liaison locale dans de nombreux endroits tout en restant immédiatement disponibles pour soutenir le gouvernement local ou d’autres organismes. Tout aussi essentiels, les RC et la Rés A jouent un rôle de plus en plus important dans la résilience nationale et la défense continentale. L’emplacement des RC et de la Rés A les positionne souvent comme les premiers intervenants militaires. En outre, ces composantes dirigeront l’effort de l’Armée canadienne pour s’impliquer davantage dans la défense continentale, car leur emploi est essentiel pour sécuriser les extrémités du Canada et dissuader les opportunistes.

Les membres civils de l’équipe de l’Armée canadienne sont essentiels. Ils apportent des compétences uniques, des perspectives et une continuité qui font souvent défaut aux membres en uniforme en raison d’une formation ciblée militaire et du roulement de personnel. Sa résilience institutionnelle permettra d’améliorer le soutien, les services administratifs et les fonctions d’analyse.

Comme l’indique le document intitulé « Engagement Rapproché », l’Armée canadienne possède deux compétences de base - le combat rapproché et l’engagement rapproché - qui sont toutes deux essentielles à la réussite tactique. Le combat rapproché comprend les opérations menées dans la portée des systèmes d’armes à tir direct; il est essentiel pour le succès dans l’environnement opérationnel et sous-tend toutes les autres activités. L’engagement rapproché est la capacité de mener des activités létales et non létales au niveau tactique pour créer des effets sur les plans physique, moral et cognitif dans l’environnement opérationnel. Il est nécessaire au succès d’une campagne15. Ces compétences de base sont le fondement de la raison d’être de l’Armée canadienne : engager, combattre et gagner dans tout le spectre des opérations, généralement dans un contexte multinational.

Bien que les compétences de base de l’Armée canadienne nécessitent une préparation aux conflits de haute intensité, la grande majorité des opérations qu’elle mène se situent en dessous de ce seuil. Bien que l’échec des opérations en dehors d’une guerre ait rarement des résultats aussi immédiats, les répercussions durables de cet échec peuvent être importantes. L’Armée canadienne doit donc réussir dans toutes les opérations.

Les principales caractéristiques de l’Armée canadienne restent largement inchangées :

  • L’Armée canadienne conserve la capacité d’intégrer les capacités afin de créer un effet interarmes;
  • Le cœur de l’Armée canadienne est formé par ses soldats professionnels, organisés au sein d’une structure de groupe-brigade, et capables de mener des opérations dans un contexte interarmées multi-domaines;
  • L’Armée canadienne doit rester adaptable - Les institutions de l’Armée canadienne, en particulier les établissements d’instruction, doivent s’efforcer d’établir cette caractéristique comme une norme. L’Armée canadienne saisi des opportunités dans l’ambiguïté;
  • L’Armée canadienne est une force terrestre moyenne, de plus en plus capable de travailler en réseau, renforcée par des forces légères et lourdes. Sa composition optimise la polyvalence dans toute la gamme des missions et des environnements uniques. La force moyenne permet à l’Armée canadienne de fournir des forces adaptées aux tâches et prêtes à répondre à de nombreux types de conflits. Les forces légères offrent une agilité stratégique et opérationnelle, en particulier dans des situations en évolution rapide et sur des terrains complexes. Les capacités lourdes restent essentielles pour permettre aux forces de poids moyen d’être efficaces au combat et de maintenir une expertise en matière de manœuvres de combat rapproché.

L’interarmes est le moyen par lequel l’Armée canadienne produit des effets tactiques. La nécessité d’intégrer les effets détermine la façon dont l’Armée canadienne apprend, informe sur la façon dont elle s’entraîne, dicte sa planification et lui permet d’innover. Grâce à la planification de la conception des forces, l’Armée canadienne évalue continuellement comment et quand combiner les capacités spécialisées en éléments de forces.

Le groupe-brigade est le niveau le plus bas de quartier général qui peut intégrer et synchroniser les effets interarmées. En tant que tel, et compte tenu de la taille de l’Armée canadienne, le groupe-brigade sera le niveau auquel l’Armée canadienne s’entraînera au combat afin d’exécuter des opérations multi-domaines. Le groupe-brigade fonctionne également comme un outil de mise sur pied de forces pour l’intégration des capacités. De cette façon, le groupe brigade fournit une structure pour former les différents facilitateurs et capacités qui soutiendront les unités lors des opérations. Le groupe-brigade est un « système de systèmes » qui fournit un cadre essentiel pour intégrer une grande variété de capacités nécessaires à la création de l’effet interarmes, et pour créer la compétence nécessaire pour réussir la majorité des tâches militaires dans tout le spectre des conflits. De cette façon, l’Armée canadienne fait également partie d’un « système de systèmes » interarmées plus large.

Le groupe-brigade est composé d’environ 5 000 soldats, organisés en huit grandes unités comprenant généralement l’artillerie, l’arme blindée, l’infanterie, le génie, les transmissions et les organisations de service de soutien au combat. Les combinaisons de ces unités opèrent ensemble dans des « groupements tactiques » adaptés aux tâches à accomplir pour fournir la puissance de feu, la mobilité, la protection, le soutien et commandement et contrôle requis pour le succès. Il est complété par des capacités spécialisées de la Brigade d’appui au combat du Canada (BACC), la force interarmées, d’autres ministères et des personnes et des éléments de la Rés A. Bien qu’intrinsèquement évolutif, chaque « système » est formé et utilisé dans un système de systèmes plus vaste (voir figure 2.1).

Le groupe-brigade de la Rés A fonctionne également comme un intégrateur pour les opérations domestiques (OPSDOM) et la mise sur pied de la force. Si nécessaire, il peut être employé comme commandement de composante locale pour les OPSDOM. La Rés A fournit des éléments formés, entraînés et expérimentés, et des soldats individuels à intégrer dans ce système de systèmes. Chaque unité de la Rés A se verra confier une tâche de mission pour générer les capacités formées dont l’Armée canadienne a besoin pour ses opérations. L’état de préparation de l’unité sera dicté par le plan de gestion de l’état de préparation et la conception de la force pour les opérations.

L’image est un graphique illustrant les cinq systèmes de puissance militaire terrestre, du plus petit (système de soldat) au plus grand (groupe-brigade).
Figure 2.1 Description longue

L’image est un graphique illustrant les cinq systèmes de puissance militaire terrestre, du plus petit (système de soldat) au plus grand (groupe-brigade).

Les systèmes sont présentés sous forme d’ovales à l’intérieur d’une pyramide inversée au centre du graphique.

Dans l’ovale du bas, le texte se lit comme suit : Premier système = le système de soldat. Il y a une image d’un soldat portant un fusil et une image du sac à dos que les soldats portent sur leur dos.

Dans l’ovale suivant, le texte se lit comme suit : « Deuxième système = l’agglomération de plateforme ». Trois cercles contenant chacune des images de soldats, de véhicules militaires à roues et d’armes se trouvent dans l’ovale. Cela illustre les formations de pelotons.

Dans l’ovale suivant, le texte se lit comme suit : « Troisième système = l’équipe interarmes ». Au centre se trouve le symbole d’une équipe de compagnie qui est illustrée par un carré avec un carré beaucoup plus petit centré sur le dessus, avec une ligne verticale en son centre indiquant une unité de la taille d’une compagnie. À gauche de ce symbole, on trouve des images de soldats, de fusils et d’un véhicule militaire à roues. À droite de ce symbole, on trouve des images de soldats, de fusils, d’un véhicule militaire à roues et d’un drone.

Dans l’ovale suivant, le texte se lit comme suit : « Quatrième système = le groupement tactique ». Au centre se trouve le symbole d’un groupement tactique qui est illustré par un carré avec un carré beaucoup plus petit centré sur le dessus, avec deux lignes verticales en son centre indiquant un groupement tactique. À gauche, le texte explique les rôles du groupement tactique. Les voici :

  • Commandement et contrôle
  • Contre-mobilité
  • Maintien en puissance et la fourniture de groupes-bataillons territoriaux

À droite, on voit les images d’un drone et d’un système de radar. Il y a également un texte indiquant les systèmes de combat de capacité moyenne.

Tous les rôles sont codés par couleur pour indiquer quelle organisation de l’Armée canadienne est responsable des différents rôles. Les systèmes de commandement et de contrôle, de mobilité au combat, de maintien en puissance et de combat moyen sont colorés en bleu pour indiquer qu’ils sont sous la responsabilité des groupes-brigades mécanisés de la Force régulière. Les groupements tactiques territoriaux sont colorés en vert pour indiquer qu’ils proviennent de la Réserve de l’Armée.

Au dernier niveau, le texte se lit comme suit : « Cinquième système = le groupe-brigade ». Au centre se trouve le symbole d’un groupe-brigade qui est illustré par un carré avec un carré beaucoup plus petit centré sur le dessus avec un « x » en son centre indiquant un groupe-brigade. À gauche, le texte indique qu’un groupement tactique territorial et diverses capacités communes font partie du groupe-brigade.

Le texte à droite indique que les capacités interarmées, la Brigade d’appui au combat du Canada et les systèmes de combat léger font également partie du groupe-brigade.

Un code de couleur indique quelle organisation de l’Armée canadienne est responsable des différentes capacités. Les groupements tactiques territoriaux sont colorés en vert pour indiquer qu’ils proviennent des renforts de la Réserve de l’Armée. La Brigade d’appui au combat du Canada (colorée en rouge) fournira les renforts et les systèmes de vol légers (colorés en bleu) seront fournis par les brigades de la Force régulière. Les capacités interarmées sont colorées en violet.

À droite et à gauche de la pyramide inversée, des flèches pointent de bas en haut avec du texte qui les longe. Sur la flèche de gauche, le texte se lit : « Adaptable et personnalisée MAIS déjà imbriquée dans les systèmes supérieurs ».

Sur la flèche de gauche, le texte se lit : « Doit être en mesure de COMBATTRE et de GAGNER contre la menace phare ».

À droite de cette flèche, deux autres flèches horizontales pointent vers un bloc de texte horizontal. On peut y lire « Tirer, se déplacer, communiquer, survivre, maintenir en puissance ».

Sous ce texte se trouve une légende expliquant le système de codage des couleurs utilisé dans la pyramide inversée.

À l’extrême gauche de l’image se trouvent trois blocs de texte horizontaux.

Le bloc de texte supérieur est intitulé « Moteur stratégique ». Il cite une section de la Politique de défense du Canada comme raison d’être de l’approche « système de systèmes ». La citation dit que l’Armée s’entraîne à combattre au niveau du groupe-brigade… c’est le niveau minimum auquel il est possible d’exécuter des campagnes interarmées.

Le bloc de texte du milieu comprend quatre graphiques horizontaux. De haut en bas, ce sont : un soldat accroupi, un char, une pièce d’artillerie, un missile et une antenne parabolique. Le texte se trouve à droite des graphiques et se lit comme suit : « La puissance terrestre est bâtie par un amalgame de “systèmes des capacités” ayant des effets distincts qui permettent à la puissance terrestre d’effectuer ses tirs, de se déplacer, de communiquer, de survivre et de poursuivre les opérations dans l’espace de bataille. »

Le bloc de texte du bas se lit « Chaque système intègre des capacités adaptées à l’échelle pour atteindre les résultats souhaités ».

Un « centre de gravité » est un concept abstrait proposé initialement par Carl von Clausewitz qui explique les sources de force ou de volonté d’une nation, d’une force militaire ou d’une alliance. D’un point de vue introspectif, la connaissance d’un centre de gravité permet de le protéger ou de le maintenir. Le centre de gravité de l’Armée canadienne, sa source de force, est le leadership junior et intermédiaire de toutes ses composantes. Le développement et le maintien en poste des cadres subalternes et intermédiaires sont essentiels à la conduite d’opérations simultanées. Dans le cadre de l’effort de modernisation de l’Armée canadienne, elle cherchera à mieux gérer cette force vitale par de nombreuses initiatives.

L’Armée canadienne emploie souvent le terme « terrain vital » pour décrire une ressource interne ou une capacité qui sont impératives pour le succès. Le terme « terrain vital » fait également allusion à un concept doctrinal qui désigne un certain terrain physique qui doit être contrôlé ou conservé pour le succès de la mission.

Générer des soldats et des équipes pour l’environnement opérationnel contemporain et futur exige un entraînement réaliste et stimulant qui renforce la confiance entre les coéquipiers tout en favorisant la cohésion et la confiance dans les compétences. Alors que l’Armée canadienne fait progresser l’utilisation de l’instruction simulée force contre force, l’entraînement au tir réel avec l’équipement et les munitions que le soldat utilisera lors des opérations reste une priorité absolue. Le succès de l’Armée canadienne dans l’accomplissement de ses compétences essentielles est dans la capacité à vivre, à s’entraîner et à combattre en tant que membre d’une équipe interarmes au niveau de la sous-unité. Une équipe interarmes est un quartier général de sous-unité qui commande deux ou plusieurs éléments de manœuvre et d’effets de la taille d’un peloton pour l’entraînement. En opération, la sous-unité est organisée par tâches et peut comprendre jusqu’à huit éléments subordonnés16. L’expression ultime de l’équipe interarmes est l’équipe de combat, qui comprend un mélange d’infanterie mécanisée et de chars au niveau de la compagnie ou de l’escadron. L’entraînement au tir réel de l’équipe interarmes est nécessaire pour développer la compétence au combat dans les environnements d’entraînement les plus exigeants. C’est le terrain vital de l’entraînement.

Les armées ont toujours eu à anticiper les changements et à adapter leurs modes de fonctionnement. Avant la Seconde Guerre mondiale, par exemple, les formations occidentales ont reconnu la nécessité de remplacer la cavalerie à cheval par des forces motorisées et mécanisées. L’ordre mondial actuel, cependant, évolue à un rythme sans précédent. Les adversaires du Canada ont fait preuve d’applications créatives dans l’utilisation de la puissance terrestre, et l’Armée canadienne doit se départir de sa pensée traditionnelle si elle veut obtenir une position avantageuse.

Bien que ce chapitre ait abordé les priorités de l’Armée canadienne en termes de centre de gravité, de terrain vital et de caractéristiques clés, ses dirigeants ne doivent pas s’en tenir aux évaluations précédentes. L’environnement opérationnel futur exigera une révision de ces déductions et l’Armée canadienne doit valoriser l’intégrité intellectuelles et l’innovation dans sa recherche de compréhension du monde. L’Armée canadienne devra décider comment changer sa structure, ses capacités, ses concepts et sa doctrine pour mieux relever les défis de demain. Cela se fera en grande partie par le biais du projet F2025, bien que des activités de soutien périphériques doivent avoir lieu pour soutenir cette entreprise. En effet, l’Armée canadienne est sans aucun doute une organisation de combat de premier plan, ses unités doivent développer et entretenir toute une série d’autres compétences essentielles pour être compétitives sur le champ de bataille moderne et contribuer aux objectifs de défense du Canada.

Le chapitre suivant expliquera en termes généraux comment l’Armée canadienne fixera les conditions des changements spécifiques nécessaires pour conserver cet avantage concurrentiel au combat. En s’appuyant sur des orientations stratégiques, en adhérant à des principes importants et en assumant un risque prudent, l’Armée canadienne va s’engager sur une voie de développements futurs importants.

(Retour au contents)

« L’armée dont nous avons besoin pour l’avenir n’est pas nécessairement celle que nous avons aujourd’hui. Des décisions difficiles seront prises concernant le dessaisissement des capacités afin de privilégier de nouveaux investissements dans l’avenir. »

- Lgén W.D. Eyre, commandant de l’Armée canadienne

La stratégie de modernisation vise à harmoniser les initiatives dans l’ensemble de l’Armée canadienne, en établissant les conditions de réussite des opérations. Elle vient à un moment où il faut mettre davantage l’accent sur la recherche continue d’efficacités internes et de synergies externes afin de privilégier les investissements pour l’avenir. Ces réalités ne sont pas nouvelles, et l’Armée canadienne doit continuer à développer une force qui soit à la fois efficace et efficiente. Dans le cadre de ce processus, l’Armée canadienne investira dans des capacités clés tout en permettant à d’autres de devenir inactives ou d’être dessaisies.

Le processus de développement des capacités de l’Armée canadienne s’harmonise sur trois horizons temporels distincts. L’Armée d’aujourd’hui a un horizon de cinq ans et garantit la disponibilité de l’Armée pour les opérations en cours. L’Armée de demain s’étend sur un horizon de cinq à quinze ans. Cette stratégie permettra de faire passer l’Armée canadienne de l’Armée d’aujourd’hui à l’Armée de demain. Engagement rapproché détaille la conduite des opérations dans cet horizon. L’Armée du futur, une série de points de repère pour le cheminement vers la satisfaction des demandes futures, se projette sur un horizon de 15 à 30 ans .17

L’Armée canadienne est actuellement optimisée pour contrer les menaces unidimensionnelles qui sont violentes, physiques et imputables. Les adversaires utilisent cette limite à leur avantage alors qu’ils remettent en question de façon concertée et soutenue l’ordre international fondé sur des règles. L’Armée canadienne nécessite une nouvelle perspective et un ensemble plus large de capacités militaires qui peuvent s’appliquer de façon holistique avec d’autres instruments de la puissance nationale. Elle doit disposer de ces capacités et être capable d’opérer de manière fluide dans un environnement commun. Comme bon nombre des principaux alliés du Canada, l’Armée canadienne a compris que pour relever ce défi, il faudra disposer d’un ensemble plus large de capacités militaires, intégrées dans tous les domaines et utilisées de concert avec d’autres partenaires gouvernementaux. Une capacité supérieure à intégrer des éléments et des capacités disparates à tous les niveaux, jusqu’à et y compris tous les éléments du pouvoir national, sera à la base des succès futurs.

La maîtrise des opérations interarmées multi-domaines sera une entreprise itérative faisant appel à la recherche, à la logique, à la réflexion approfondie, à la conception et à l’expérimentation pour adapter les FAC. Il est important de souligner que les personnes sont la clé d’une opération réussie dans un environnement multi-domaines. L’Armée canadienne doit contribuer à s’assurer que ses soldats possèdent l’état d’esprit et la formation nécessaires pour remplir son rôle.

Engagement Rapproché : La puissance terrestre à l’ère de l’incertitude 18 est un guide conceptuel sur la façon dont l’Armée canadienne devrait être configurée, équipée et formée au cours des 10 à 15 prochaines années. Les principales améliorations sont prévues dans les domaines clés suivants : connectivité, agilité, adaptabilité, intégration et robustesse. Le concept d’Engagement Rapproché nécessite que l’Armée soit adaptable, interopérable, dispersée dans le temps, l’espace et les objectifs, et capable de se concentrer au bon moment pour faire face à des menaces de plus en plus pressantes. Bien que l’horizon d’Engagement Rapproché dépasse les cinq ans prévus par cette stratégie, les deux documents sont interdépendants. Cette stratégie vise à mettre l’Armée canadienne sur une voie qui lui permettra de mener des opérations dans tous les domaines telles que décrites dans Engagement Rapproché, et en influencera les itérations futures.

La force de combat du futur aura une précision, une létalité et une protection accrues. L’exigence d’une masse suffisante, que ce soit pour mobiliser les populations locales ou pour vaincre un adversaire, reste d’actualité. Le principal facteur qui distingue l’Armée du futur capable d’Engagement rapproché de l’Armée d’aujourd’hui est que la première sera caractérisée par un réseau d’information robuste et permanent reliant les soldats, les capteurs, les plateformes de combat et les commandants.

Aucun changement fondamental ne sera apporté à la politique ou à l’allocation des ressources, et les objectifs de modernisation de l’Armée canadienne resteront pertinents pour la réalisation des objectifs de défense du Canada;

  • Les horizons de planification ultérieurs seront influencés par des ajustements modérés des politiques et des ressources. Cela nécessitera une perspective constante de développement sur multiples horizons ce qui signifie que le présent document devra être mis à jour périodiquement;
  • Les efforts de modernisation doivent être entrepris en même temps que la mise sur pied de la force et l’emploi des forces en opérations. Il n’y aura pas de pause. Les efforts doivent être gérés et hiérarchisés, le rythme du changement étant un levier de contrôle essentiel;
  • Une croissance significative de la structure est peu probable. Tous les efforts de modernisation seront menés dans la perspective que chaque changement de capacité, de structure ou d’organisation doit être fait au sein de l’enveloppe de personnel existant de l’Armée canadienne.

Cette stratégie s’inspire de la vision soulignée dans PSE.19 Elle s’harmonise à l’approche politique anticiper, s’adapter et agir : anticiper les menaces et les défis émergents, s’adapter au rythme rapide des changements dans l’environnement sécuritaire actuel, et agir de manière décisive avec une capacité militaire efficace.20 Elle s’harmonise également aux investissements terrestres selon les directives de la politique PSE.

Au cœur des orientations de celles-ci, se trouvent huit missions essentielles des FAC. Les FAC devront:

  • Détecter, dissuader et vaincre les menaces ou les attaques contre le Canada;
  • Détecter, dissuader et vaincre les menaces ou les attaques visant l’Amérique du Nord en partenariat avec les États-Unis, notamment par l’intermédiaire du NORAD;
  • Diriger ou contribuer des forces à l’OTAN et aux efforts de la coalition pour dissuader et vaincre les adversaires, y compris les terroristes, afin de soutenir la stabilité mondiale;
  • Diriger ou contribuer aux opérations de paix internationales et aux missions de stabilisation au sein des Nations unies, de l’OTAN et d’autres partenaires multilatéraux;
  • S’engager dans le renforcement des capacités pour soutenir la sécurité des autres nations et leur capacité à contribuer à la sécurité à l’étranger;
  • Fournir une assistance aux autorités civiles et aux forces de l’ordre, y compris en matière de lutte contre le terrorisme, afin de soutenir la sécurité nationale et la sécurité des Canadiens à l’étranger;
  • Fournir une assistance aux autorités civiles et aux partenaires non gouvernementaux pour répondre aux catastrophes internationales et nationales ou aux urgences majeures;
  • Mener des opérations de recherche et de sauvetage.21

Bon nombre des initiatives stratégiques présentées dans ce document informent et guident directement la modernisation de l’Armée canadienne et ainsi, cette dernière s’y harmonisera étroitement et les soutiendra.

Doté d’une compréhension du contexte stratégique dans lequel l’Armée canadienne va opérer, et aussi grâce à la compréhension de qui nous sommes et de la façon dont nous contribuons, la voie à suivre demeure parsemé de défis et dynamique. Cette stratégie concentrera principalement les efforts de modernisation dans un horizon de cinq ans, mais elle servira également à orienter les efforts qui vont au-delà. Cela comprend les priorités conceptuelles, de modélisation et de recherche permettant de fixer les conditions des horizons successifs. La modernisation de l’Armée canadienne doit être équilibrée avec les impératifs permanents de mise sur pied et de gestion de la force et elle doit également être synchronisée avec le ministère en ce qui concerne les processus, les capacités et la gouvernance. Pour gérer le spectre des activités d’investissement, d’intégration, de réorganisation et de dessaisissement, un cadre de « volet » a été établi autour d’horizons conventionnels :

  • Volet 1 – F2025. Le principal moteur de cette stratégie, cet effort à l’intérieur de l’horizon 2020-2025 rééquilibrera la structure organisationnelle de l’Armée canadienne dans l’ensemble de la force de campagne et de l’institution. L’accent du Volet 1 sera mis sur trois lignes d’effort détaillées au chapitre 4 : Positionné pour la simultanéité, renforcement de la dimension humaine et intégration d’Une Armée. Il commencera également à investir dans l’Armée numérique, le commandement, le contrôle, les communications, l’informatique, le renseignement, la surveillance et la reconnaissance (C4ISR) et les principales plateformes de maintien en puissance. Les essais, la recherche, la modélisation et l’expérimentation visant à guider les constructions successives feront également partie intégrante du projet. Au cours de ce volet, l’Armée canadienne prendra des décisions difficiles concernant les capacités à dessaisir pour faire place à des capacités plus pertinentes. Elle continuera également à évaluer l’environnement stratégique et le caractère changeant de la guerre pour s’assurer que ces décisions sont adaptées à la situation.
  • Volet 2 – Force 2030. Cet horizon (2025-2030) verra l’aboutissement d’une Armée numérique grâce à l’opérationnalisation de l’analyse des données et à la mise en place de capacités modernes pour le soldat de C4ISR, de protection et habilitantes au combat. Le Volet 2 permettra la prise de décisions en matière d’investissement, de réorganisation et de dessaisissement, mais continuera à mettre l’accent sur l’analyse prospective, la recherche et l’expérimentation qui serviront de base aux futurs efforts de modernisation.

Cette stratégie repose sur six principes fondamentaux, qui se reflètent dans l’intention, les lignes d’effort et les initiatives opérationnelles. Les voici:

  • Numérisation et amélioration de la mise en réseau. Les futurs réseaux doivent être conçus et mis en œuvre pour améliorer la compréhension commune, la rapidité de la prise de décision et l’efficacité du commandement et du contrôle. Ceci a le potentiel cumulatif de changement transformationnel. Ne pas exploiter ces réseaux ou, à l’inverse, en devenir entièrement dépendant, comporte des risques qui peuvent annuler un avantage ou même désavantager considérablement l’Armée canadienne.22 En outre, les nouvelles avancées en matière d’intelligence artificielle, telles que son utilisation dans les outils de planification prédictive, peuvent raccourcir considérablement le cycle de décision-action. L’adoption de l’excellence numérique par l’Armée canadienne est un élément fondamental de la modernisation. La société est au seuil d’une nouvelle ère en ce qui concerne l’intelligence artificielle et d’autres technologies numériques. Comme une proportion croissante de soldats et de civils de la défense tendent vers le numérique, l’Armée canadienne doit exploiter les données et adopter la culture numérique pour bénéficier de leur potentiel, tout en étant prêt à contrer ses aspects négatifs. En particulier, les dirigeants doivent rester attentifs aux compétences des soldats pour s’assurer que les opérateurs possèdent les capacités requises. Dans de nombreux cas, cela nécessitera une mise à niveau régulière sur les systèmes actuels et nouveaux.
  • Une Armée. Seule Une Armée sera en mesure de gérer l’ensemble des demandes opérationnelles simultanées. La Force régulière, la Rés A, les RC et la main-d’œuvre civile constitueront une seule et même entité opérationnelle. L’intégration complète des composantes de la Force régulière et de la Réserve, et en particulier des capacités, sera réalisée lorsque la capacité optimale de chaque composante permettra de répondre aux exigences futures en matière de préparation et de rendement opérationnel.
  • Interopérable. L’interopérabilité avec de multiples organisations est vitale pour la façon dont le Canada se prépare, s’entraîne et combat. Elle est nécessaire dans tout le spectre des interactions interarmées, interagences, multinationales et publiques. Dans le combat multi-domaines, l’interopérabilité interarmées est indispensable. L’Armée canadienne atteindra également l’interopérabilité avec les principaux alliés de l’ABCANZ et de l’OTAN. De plus, l’Armée canadienne sera en mesure de travailler aux côtés des partenaires de l’ONU ou d’une coalition si nécessaire.
  • Simplicité. La technologie doit absolument être mise à profit pour assurer la supériorité militaire, mais l’approche de l’Armée canadienne, les applications des systèmes et la méthodologie doivent préserver la simplicité. Dans l’ensemble, nous adopterons « la convivialité ou la facilité d’utilisation », où la perspective et les besoins de l’utilisateur sont priorisés. La simplicité est la clé de l’utilisation efficace des équipements, la disponibilité et la maintenance. Elle est également essentielle à l’utilisation efficace du temps.
  • Prêt pour les opérations adaptables et dispersées (OAD). Comme détaillé dans Engagement Rapproché,23 l’Armée canadienne se préparera aux OAD comme base de référence et mode d’opération. Les déductions et les principes contenus dans Engagement Rapproché doivent être compris et intégrés par tous les membres de l’Armée canadienne.
  • Polyvalence. L’Armée canadienne cherchera à développer et à acquérir des capacités qui soient le plus utiles possible dans les environnements domestiques et expéditionnaires, afin d’utiliser les fonds le plus efficacement possible. Cette approche garantira également la familiarisation des équipements avec un ensemble de tâches diverses.

Le contexte dans lequel l’Armée canadienne opère implique qu’elle gérera du risque de manière durable. Au fil du temps, la nature des risques individuels peut évoluer ou être atténuée. Cependant, le risque global résiduel s’élève inévitablement à un certain risque opérationnel. Ceci est le résultat d’un certain nombre de réalités en matière de ressources, d’optimisation et de hiérarchisation des priorités où l’on a délibérément tenu compte des conséquences, de la probabilité et de l’atténuation du risque. Il est important de noter que l’Armée canadienne et les FAC restent intransigeantes dans leurs efforts collectifs pour assurer la bonne instruction, l’agrégation des capacités et l’équipement essentiel pour un emploi efficace lors des opérations. En revanche, une attention particulière est accordée à la manière dont l’Armée canadienne génère des capacités et aux domaines dans lesquels des gains d’efficacité doivent être trouvés pour soutenir le programme. C’est dans la manière dont l’Armée canadienne génère des capacités; dont elle tire parti de la gestion de l’ensemble de la flotte; et comment elle fait varier les niveaux de préparation qu’elle assume le plus grand risque pour sa disponibilité opérationnelle.

Cette stratégie vise à réduire le risque opérationnel pour la force, en particulier pendant l’emploi en opérations. Elle vise également à réduire le risque à la réputation qui érode les fondements de la profession de l’Armée canadienne. La mise en œuvre de la stratégie imposera des choix difficiles, mais nécessaires pour assurer un financement suffisant des investissements prioritaires. En effet, le risque financier, y compris l’inflation de la défense et les impacts correspondants sur les acquisitions et les opérations, représente un défi durable pour la mise en œuvre réussie de cette stratégie. Si cette stratégie atténue certains risques, elle en introduit d’autres que les commandants doivent continuer à surveiller.

  • État de préparation. Les efforts de modernisation se concentreront sur l’amélioration des résultats opérationnels et continuent à trouver des gains d’efficacité dans la génération de la force. La gestion de l’état de préparation par rotation, la disponibilité en temps voulu de certaines catégories d’équipements à faible quantité et l’adaptation de l’entraînement continueront d’être des domaines à risque où les commandants devront faire preuve d’innovation. Toute surproduction de l’état de préparation augmentera les risques pour les autres composantes du programme et doit être évitée.
  • Risque lié aux capacités. L’Armée canadienne comprend un éventail d’équipements et de systèmes, qui doivent tous être recapitalisés de manière récurrente si on veut conserver un avantage militaire et technique. Le financement est insuffisant pour satisfaire à tous les besoins; il est donc essentiel d’établir des priorités. L’approche de l’Armée canadienne pour son programme de biens d’investissement reste la suivante : exécution disciplinée, respect du calendrier et, en particulier, respect impitoyable du principe d’opérer dans la limite de ses ressources. Comme les nouveaux équipements sont généralement plus coûteux, l’Armée canadienne continuera à trouver des gains d’efficacité, mais aussi à prendre des décisions difficiles en matière de volume, de nombre de systèmes et de niveau technologique. L’Armée canadienne ne compromettra pas la capacité de combat essentielle à la conduite et au maintien d’opérations simultanées. Elle continuera cependant nécessairement à accepter un risque capacitaire intelligent en termes de formation et de volume de la flotte afin de maximiser l’utilisation et l’efficacité des équipements. Les conséquences pour l’Armée canadienne seront l’utilisation accrue, l’usure des petites flottes, l’utilisation continue des pratiques de gestion de l’ensemble de la flotte, l’adaptation « pour » et non « avec » des stratégies d’acquisition, et l’innovation nécessaire pour les nouvelles méthodes de maintenance, de formation et de simulation. Ce risque continuera à mettre au défi les commandants à tous les niveaux d’innover en adoptant de nouvelles approches pour accroître et maintenir l’excellence de la capacité de combat.
  • Maintien en puissance. L’Armée canadienne investit dans une large gamme de nouveaux équipements de haute technologie dans un laps de temps relativement court.
  • La mise en œuvre et la transition vers ces nouveaux systèmes mettront à l’épreuve l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Tandis que cette stratégie met l’accent sur l’analyse des données, l’aide à la décision et l’innovation en matière de formation, la chaîne d’approvisionnement continuera d’être un domaine à risque. L’anticipation, la planification précoce et une bonne communication continueront d’être la base afin d’atténuer le risque.
  • Infrastructure. L’infrastructure reste un domaine de risque durable pour le MDN et l’Armée canadienne en raison de décisions antérieures d’acceptation des risques. L’absence de ressources adéquates pour l’entretien et le développement des infrastructures aura un effet direct sur le moral, la motivation et le maintien en poste. En outre, les champs de tir et secteurs d’entraînement, qui soutiennent la capacité de l’Armée canadienne à s’entraîner et à s’équiper, risquent de se détériorer si les contrôles appropriés et la priorité ne leur sont pas accordés. Afin de s’assurer que l’Armée canadienne conserve l’infrastructure nécessaire pour remplir ses mandats de base à l’appui du sous-ministre adjoint (Infrastructure et environnement), elle réévaluera les normes de maintenance actuelles et continuera à plaider en faveur des ressources requises pour le maintien en puissance à long terme.
  • Résistance au changement. Le changement est un défi pour toutes les organisations, et il y a toujours une certaine résistance inhérente à ce changement. Afin de mener à bien la modernisation de l’Armée canadienne et de réaliser tout son potentiel pour relever les défis actuels et futurs, les dirigeants à tous les niveaux doivent se consacrer à faire avancer les initiatives de modernisation. Tous les soldats doivent veiller à ce que les points de vue, les opinions et les décisions individuelles, ainsi que la résistance générale au changement, ne retardent pas ou ne fassent pas dérailler ces efforts qui sont essentiels pour l’avenir de l’Armée canadienne.

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Une fois la destination finale de l’Armée canadienne confirmée, le chemin pour y parvenir doit être décrit par des actions concrètes, de responsabilités et de résultats tangibles. Voici les lignes d’efforts principales pour l’Armée canadienne au cours des cinq prochaines années.

La figure 4.1 illustre les quatre lignes d’effort et les 20 initiatives imbriquées de la stratégie.

LE 1 Positionné pour la simultanéité

1.1
PGEP
1.2
Concepts et doctrine
1.3
Approche envers l’instruction
1.4
Résultats opérationnels
1.5
Maintien en puissance
1.6
Assurance des cybermissions
LE 2 Dimension humaine 2.1 Mission : Prêts 2.2
Conduite militaire professionnelle
2.3
Diversité et inclusion
2.4
Gestion du personnel
2.5 Perfectionnement professionnel
LE 3 Intégration d’Une Armée 3.1
Initiatives de politique de la Réserve de l’Armée
3.2
Engagement communautaire
3.3
Rangers canadiens
LE 4 Initiatives prioritaires 4.1
Force 2025
4.2
Transformation numérique
4.3 Engagement internationale 4.4
Analyse, gestion du rendement et gouvernance
4.5
Recherche et développement
4.6 Investissements en capital

La ligne d’effort Positionné pour la simultanéité est axée sur le quoi et le comment de la génération de la force pour assurer l’anticipation, la préparation et la conduite des missions appropriés, la synchronisation des capacités, l’unité d’effort et une capacité accrue à maintenir l’état de préparation de façon soutenue.

  1. Adapter le Plan de gestion de l’état de préparation (PGEP). (Dirigée par le CEM Ops A) Le PGEP actuel a été mis en œuvre dans le calendrier 2005/2006 afin de garantir que les forces assignées soient toujours prêtes et préparées pour tout déploiement. À cet égard, il a donné de bons résultats, mais il n’est pas adapté au contexte actuel, car les unités épuisent l’état de préparation dès qu’elles sont prêtes, avec des déploiements immédiats, ce qui laisse très peu de place pour les contingences internationales. En outre, le rythme opérationnel pour le personnel était intense, avec un chemin menant au niveau de préparation élevé et un entrainement spécifique au théâtre et à la mission (ESTM), suivie immédiatement dans de nombreux cas d’un déploiement. L’Armée canadienne n’a pas réalisé le plein potentiel d’une intégration adéquate des forces légères ou de la Rés A dans le PGEP. Conséquemment, le PGEP a été adapté et deviendra la pièce maîtresse de la modernisation de l’Armée canadienne - le cycle avec lequel elle livre une capacité de combat - et intégrera les éléments suivants :
  • Un cycle de rotation en trois phases: bâtir, contingence et commise. Ce plan sera centré sur un Groupe-brigade mécanisé du Canada (GBMC) qui bâtit pendant un an l’état de préparation au combat, puis maintient ensuite le niveau de préparation élevé l’année suivante afin de répondre aux contingences éventuelles. Finalement, lors de la phase commise, qui représente la troisième année du cycle, des éléments ou la totalité du GBMC se déploient sur les opérations internationales prévues;
  • Les éléments de mission de la Rés A fournissent des capacités au GBMC sur un niveau de préparation dirigé plus long - en raison de la nature du service de la Réserve. Ce concept de « roto 0.5 » est basé sur un modèle plus prévisible qui donne aux unités désignées le temps pour se préparer et s’entraîner;
  • Une force d’intervention mondiale, basée sur un concept de force légère, qui fournit des forces hautement déployables et modulables offrant un large éventail d’options au GC pour les crises émergentes dans le monde et ainsi que dans les régions éloignées domestiques;
  • Une approche d’équipe Une Armée pour l’état de préparation domestique, qui combine la Force régulière, la Rés A, les RC, les Unités d’intervention immédiate (UII) et les groupe-bataillon territorial (GBT), actuellement en place;
  • Amélioration de la coordination avec le Commandement des opérations interarmées du Canada (COIC) et le Commandement des forces d’opérations spéciales du Canada, au besoin, pour mieux harmoniser la mise sur pied de la force avec l’emploi de cette dernière et pour assurer une structure adéquate de la force dans le domaine terrestre. Cela sera possible grâce à la mise en place d’un élément de liaison et de coordination terrestre (ELCT) de l’Armée canadienne au sein du QG du COIC; et,
  • Intégration de la BACC tout au long du cycle du PGEP pour fournir une fonction de « détection » fusionnée grâce à la synchronisation et à l’intégration des capteurs au niveau de la brigade. En outre, la BACC deviendra le leader de l’application d’effets non létaux pour l’Armée canadienne tel qu’identifié dans la directive de mise en œuvre principale du groupe de travail sur les activités d’influence. Cette directive intégrera les capacités supplémentaires de la BACC tel que la guerre électronique et cyber.
  1. Concepts et doctrine. (Dirigée par le CGTAC, appuyée par le CDA) L’élaboration de concepts et la mise en œuvre des enseignements sont les moteurs de l’évolution doctrinale. La compréhension conceptuelle commence par des activités de prévision, une compréhension et une évaluation des principales tendances et des facteurs qui affectent l’environnement opérationnel terrestre de l’avenir. Il ne s’agit pas d’un effort statique. Un travail continu est nécessaire pour comprendre les changements technologiques et environnementaux, évaluer les menaces possibles et tirer des leçons des opérations en cours dans le monde. Engagement Rapproché : La puissance terrestre à l’ère de l’incertitude a remplacé la série Opérations terrestres 2021 comme concept-cadre pour les opérations terrestres. Cet ouvrage servira de base aux travaux conceptuels et d’élaboration subséquents. Pris collectivement, ces considérations de concept et d’élaboration contribueront au développement des capacités, y compris de recherche et de développement, sur de multiples horizons (15 ans), tout en encourageant le surpassement, le débat et la nécessité d’une validation formelle.
  • L’Armée canadienne mettra à jour le concept-cadre des opérations terrestres Engagement Rapproché, ainsi que les concepts subordonnés afin d’assurer l’harmonisation avec les futures publications des FAC et l’alignement avec les concepts de partenaires et d’alliés clés. L’Armée canadienne doit collaborer étroitement avec les autres services et s’aligner sur le développement de concepts et de doctrines interarmées. Ces changements conceptuels donneront à leur tour la priorité à l’élaboration de la doctrine, y compris la doctrine institutionnelle de base L’Armée du Canada;
  • L’Armée canadienne doit déterminer comment elle peut mieux contribuer à la défense du continent et à la résilience nationale. Plus précisément, il s’agira de déterminer la meilleure posture pour un déploiement rapide aux limites de la géographie canadienne. Dans le cadre de cet effort, l’Armée canadienne publiera Le Grand Nord, un concept intégré portant sur les opérations terrestres dans l’Arctique canadien. Elle explorera également d’autres domaines qui méritent un examen théorique, tel que l’approche évolutive des FAC en matière de défense contre les missiles balistiques;
  • L’Armée canadienne fera mûrir les concepts de soutien au commandement pour les systèmes d’information sur ordinateur et accélérera les moyens par lesquels les concepts, les tactiques, techniques et procédures et les enseignements sont publiés, partagés et appliqués. En liaison avec l’initiative 4.1 Transformation numérique, la transformation des processus de commandement et d’état-major sera poursuivie avec détermination;
  • Le système de renseignement s’adapte, tout comme le feront les concepts et la doctrine de l’Armée canadienne en matière de renseignement. En coopération avec le Commandement du renseignement des Forces armées canadiennes et l’examen de l’entreprise du renseignement de la défense. L’évolution des concepts de l’Armée canadienne sera axée sur l’exploitation du potentiel de la Rés A, l’utilisation optimale des entreprises de renseignement alliées et canadiennes ainsi que de l’exploitation de la technologie dans toutes les phases du cycle du renseignement;
  • En rapport avec ce qui précède, l’Armée canadienne continuera à faire progresser le potentiel des capacités générées par la BACC;
  • L’Armée canadienne publiera un concept formel d’opérationnalisation de l’environnement qui permettra aux commandants de mener des formations, afin de renforcer les pratiques d’utilisation durable des terres et d’établir des programmes de surveillance des CTSE qui renforceront les obligations de conformité et consolideront l’intégration du développement des capacités; et
  • Un environnement de l’information envahissant et en constante évolution entoure l’Armée canadienne partout où elle opère. Elle affinera et, pour certains aspects, définira les concepts des opérations d’information terrestre afin de réaliser pleinement le potentiel de la capacité.
  1. Approche envers l’instruction. (Dirigée par le CDIAC) La crédibilité d’une armée en tant que force de combat ne peut être démontrée et maintenue que lors d’opérations. Cependant, elle doit être étayée par un système d’instruction moderne et robuste. La compétence en matière de techniques de campagne et de manœuvre doit être régulièrement démontrée dans un environnement de campagne, en reconnaissant que les exercices d’entraînement sur le terrain sont coûteux et prennent beaucoup de temps. Il est impératif que les ressources allouées soit utilisé afin de maximiser le perfectionnement de l’ensembles des compétences complexes et non pas seulement l’apprentissage des compétences de base, nonobstant le fait que la maîtrise des fondamentaux soit cruciale. La modernisation de la formation sera étudiée afin de garantir que l’Armée canadienne tire profit des nouvelles technologies et méthodes d’instructions prometteuses.
  • L’Armée canadienne rationalisera et augmentera son utilisation de la simulation pour l’entraînement collectif et l’instruction individuelle (II), ainsi que de l’apprentissage distribué afin de s’assurer que les compétences de base ont été acquises avant de s’engager dans des événements de simulation réel comme les exercices sur le terrain. Lorsque les opportunités temporelles le permet, l’environnement d’entraînement synthétique devrait être utilisé comme une passerelle de confirmation avant de passer à des événements de simulation en réel;
  • Tout temps d’instruction permettra de multiples itérations de scénarios tactiques complexes et difficiles qui seront maîtrisés, plutôt que de se contenter de fournir des expériences avec des leçons déduites, mais non pratiquées et confirmées;
  • Des environnements d’instruction synthétiques en temps réel, virtuels et constructifs seront intégrés le cas échéant pour maximiser les effets de l’instruction tant individuelle que collective;
  • L’avènement du système d’entraînement des équipages de véhicules terrestres – prévu en 2026 - marquera une avancée décisive dans l’utilisation par l’Armée canadienne de l’analyse des données pour permettre la gestion de l’apprentissage et mesurer quand la compétence tactique est prête à être confirmée et validée lors d’événements de simulation en direct;
  • L’Armée canadienne améliorera son programme d’ESTM en intégrant plus rapidement et plus systématiquement les leçons retenues tirées des soldats revenant de déploiements opérationnels;
  • L’Armée canadienne mettra à l’essai le rapatriement de l’instruction des recrues pour mieux développer les compétences des soldats et la cohésion du groupe tout en augmentant l’efficacité. Ce processus verra l’Armée canadienne assumer une responsabilité accrue pour la formation qui relevait auparavant aux autres organisations des FAC;
  • Pour assurer des objectifs d’entraînement et une progression réalistes et réalisables, l’Armée canadienne équilibrera la profondeur et l’étendue de l’entraînement de la Rés A en fonction de la disponibilité des soldats;
  • Afin d’optimiser davantage les résultats de la formation et d’en améliorer l’efficacité, le Centre de doctrine et d’instruction de l’Armée canadienne (CDIAC) revitalisera le processus d’intégration des leçons apprises. Cela comprendra un examen des processus utilisés par l’Armée canadienne pour recueillir, diffuser et inculquer les rétroactions des divers organismes impliqués dans la conduite et la prestation de l’instruction;
  • Tirant profit des nouvelles technologies et de l’évolution des méthodes pédagogiques, l’II sera réexaminée afin de garantir que l’Armée canadienne utilise les méthodes pédagogiques les plus efficaces pour s’adapter à de multiples styles d’apprentissage, en maximisant l’efficience et l’efficacité de l’apprentissage tout en équilibrant le rythme des stagiaires et des instructeurs;
  • L’utilisation de l’analyse de l’instruction améliorera la prévision de la demande, augmentera l’efficacité du débit (par exemple en alignant le recrutement et le cheminement vers le point fonctionnel opérationnel) et permettra une évaluation des coûts basée sur des preuves afin d’utiliser au mieux les ressources limitées.
  1. Résultats opérationnels. (Dirigée par le CEM Ops A, appuyée par le DG Rés A) L’Armée canadienne continuera à moderniser et à renforcer la Rés A en concentrant ses efforts pour assurer la livraison claire et rapide d’une composante terrestre pleinement intégrée et capable sur le plan opérationnel.
  • Pour les missions expéditionnaires établies, pendant la phase commise du PGEP, les décisions relatives à la composition des forces seront prises délibérément au niveau de l’Armée canadienne afin de s’assurer que les capacités appropriées soient fournies par les bonnes composantes et les bonnes unités dans un délai adéquat. Cela permettra à l’Armée canadienne de gérer efficacement le rythme du personnel et d’optimiser la mise sur pied de la force. Elle augmentera également la génération, le maintien en puissance et la gestion des forces en créant un ELCT au QG du COIC;
  • Alors que la Rés A peut de manière réaliste mettre sur pied des troupes prêtes avec une force à temps partiel, l’Armée canadienne développera des options pour augmenter l’emploi à temps plein de la Rés A afin de soutenir un meilleur niveau de préparation; et,
  • En coordination avec le COIC, l’Armée canadienne réexaminera le concept d’emploi de la Rés A dans les urgences domestiques et les opérations de souveraineté par le biais des GBT, des groupes-compagnies d’intervention dans l’Arctique et des UII. L’intention est d’avoir une portée opérationnelle dans tout le pays, une expertise dans les opérations arctiques et un accès aux infrastructures, aux connaissances et aux relations locales lors d’assistance aux autorités civiles. Cette compréhension approfondie entraînera les changements nécessaires à l’intégration du PGEP de la Rés A.
  1. Maintien en puissance. ((Dirigée par le CEM Ops A, appuyée par le CEM Strat A) Les opérations et les exercices récents ont mis en évidence des défis importants en matière de services de soutien de combat (SSC) à tous les niveaux, et en particulier pour les opérations simultanées ou de grande envergure. Pour optimiser ses réussites et remplir son mandat, l’Armée canadienne devra soigneusement établir des priorités en matière d’investissement et d’emploi dans le domaine du SSC, tout en améliorant ses systèmes et ses processus internes. La poursuite des initiatives stratégiques de maintien en puissance, associée aux considérations opérationnelles et tactiques du SSC, permettra d’optimiser le maintien en puissance.
  • L’Armée canadienne étudiera des solutions pour améliorer le maintien en puissance intégral de la Rés A pour les OPSDOM, en augmentant leur portée et leur résilience opérationnelles;
  • Afin d’assurer un développement harmonisé des services de santé dans le domaine terrestre, alors que les deux organisations se modernisent, l’Armée canadienne s’associera aux Services de santé des Forces canadiennes (SSFC) et identifiera les domaines à analyser et sur lesquels concentrer leurs efforts. L’un de ces domaines est la révision des procédures de soins aux blessés lors de combats, en particulier dans les environnements où le Canada et ses alliés ne possèdent pas la supériorité aérienne;
  • Les diverses chaines de commandement de l’Armée canadienne soutiendront pleinement le Programme sur la disponibilité de l’équipement. L’Armée canadienne est confrontée à des défis de maintien en puissance additionnels en introduisant de nouveaux équipements tout en maintenant la flotte actuelle. Les ressources financières limitées en approvisionnement national et de fonds de fonctionnement et de l’entretien, ainsi que l’état de santé des corps de métier de soutien, les équipements limités et une mauvaise infrastructure renforcent ce programme;
  • La Stratégie d’approvisionnement en matière de défense, une des initiatives énoncées de PSE, augmentera l’autonomie de toutes les organisations militaires et leurs équivalents ministériels afin de détenir une plus grande flexibilité dans l’acquisition de biens et de services.24 L’Armée canadienne déléguera cette autonomie au niveau des unités et des formations où elle aura le plus d’impact tangibles. La capacité contractuelle, la minutie et la discipline seront essentielles pour garantir que les unités sont en mesure d’assumer ces responsabilités supplémentaires;
  • La réduction de la demande tout au long de la chaîne d’approvisionnement de la défense, en réduisant les excès, les inefficacités et le gaspillage sera une priorité absolue. Bien que la redondance soit un principe de la logistique, elle peut devenir très gourmande en ressources et inefficace et doit être réduite à un niveau optimal dans un concept d’OAD;
  • Un maintien en puissance ciblé nécessite l’acceptation de risques en réduisant le pré-positionnement et le stockage de ressources rares, en augmentant plutôt une « logistique allégée » en améliorant sa vitesse et sa précision. L’idée que les ressources de maintien en puissance, selon leur nature, peuvent être déplacées conformément aux opérations prévues et planifiées ou, si nécessaire, peuvent être déplacées rapidement dans le système de maintien en puissance, en évitant des échelons entiers, est inhérente à cette idée;
  • Enfin, l’Armée canadienne veillera à ce que son programme de maintien en puissance s’inscrive dans le cadre des initiatives de soutien opérationnel des FAC. Bien que l’Armée canadienne cherche à résoudre les défis de SSC à l’interne, elle doit également contribuer à l’efficacité du soutien au sein des FAC. Cette activité renforcera le maintien en puissance de l’Armée canadienne et de l’ensemble du soutien opérationnel des FAC.
  1. Assurance des cybermissions (ACM). (Dirigée par le CEM Strat A) Le cyber environnement est essentiel à la conduite des opérations militaires modernes. La cyber infrastructure, qu’il s’agisse de réseaux ou de plateformes de véhicules, présente de possibles points de défaillance uniques lors des opérations et dans les activités quotidiennes de l’institution. L’ACM, ou simplement assurer le déroulement de la mission, est donc une considération opérationnelle critique qui ne peut être réalisée que par un effort délibéré et concerté. L’objectif global de l’ACM est de sauvegarder la disponibilité, l’intégrité, l’authentification, la confidentialité et le maintien des réseaux, des systèmes et des plateformes uniques à l’Armée canadienne.
  • L’Armée canadienne continuera à soutenir activement les efforts d’ACM du sous-ministre adjoint (Matériel) et du sous-ministre adjoint (Gestion de l’information). L’Armée canadienne veillera également à ce que les exigences en matière d’ACM soient prises en compte dans tous les projets d’acquisition (biens d’équipement, gestion/technologie de l’information et infrastructure);
  • Un examen de la cyber défense dans la structure de la force sera effectué dans le cadre de l’analyse F2025;
  • L’Armée canadienne publiera un concept opérationnel qui décrira les moyens avec lesquels elle protégera, détectera, répondra et se remettra d’une cyberattaque contre ses plateformes ou ses réseaux d’exploitation, en reliant efficacement les cyber-opérations offensives, les cyber-opérations défensives et l’ACM. Cela permettra de lier l’ACM ainsi que les compétences et structures requises pour la poursuite des opérations;
  • L’Armée canadienne établira une stratégie et un programme d’ACM qui intégreront les exigences de cyber sécurité pour les systèmes et les applications uniques à l’Armée canadienne. Ceux-ci assureront le financement d’un programme d’instruction et d’éducation pour l’équipe Une Armée. Elle identifiera également une autorité fonctionnelle d’ACM pour l’Armée canadienne;
  • L’Armée canadienne réalisera une évaluation des fonctions et des systèmes fondée sur l’analyse de risques afin d’identifier les fonctions critiques et de définir les priorités pour les niveaux de protection d’ACM.

La ligne d’effort de la Dimension humaine vise à développer et à donner au personnel les ressources requises pour vaincre lors d’une guerre. Le personnel est la principale source de la puissance de l’Armée canadienne. La nature des opérations de l’Armée canadienne exige de ses soldats et ses employés civils d’être en bonne santé et motivés. De plus, ceux-ci doivent être physiquement, émotionnellement et mentalement résilients. L’Armée canadienne investira dans le capital humain en fournissant les ressources, les politiques et un environnement de travail qui permettront et encourageront notre personnel à s’adapter au caractère changeant de la guerre tout en favorisant le soutien de nos membres - militaires et civils - et de leurs familles.

Cette ligne d’effort sera imbriquée dans le cadre des initiatives du Commandement du personnel militaire (COMPERSMIL), à savoir la Stratégie des ressources humaines des FAC, et sera même régie par leur ligne de temps. D’autres initiatives de niveau stratégique qui continueront à nécessiter une harmonisation étroite de l’Armée canadienne avec le COMPERSMIL comprennent la Stratégie de santé globale et de bien-être et l’initiative de Cheminement de carrière évolutif. Ces initiatives continueront de nécessiter le développement de nos propres programmes internes de l’Armée canadienne pour soutenir nos soldats et nos membres civils. À ce titre, l’Armée canadienne concentrera ses efforts de modernisation sur l’amélioration de l’état de préparation opérationnelle en augmentant l’investissement dans notre personnel afin de garantir que la santé, la résilience, la motivation et la santé physique sont optimisées grâce à un environnement respectueux et diversifié reflétant les valeurs canadiennes.

  1. Mission : Prêts. (Dirigée par le CDIAC, appuyée par le CEM Ops A) La résilience et le niveau général de préparation des soldats de l’Armée canadienne pour opérer et gagner dans les combats modernes resteront vitaux. L’Armée canadienne a fait des progrès significatifs dans la prise en compte et le traitement de la santé en général au niveau de l’unité. Elle continuera à renforcer et à améliorer ses produits et services dans les domaines établis de la condition physique. Mission : Prêts continue d’être harmonisée à la stratégie Équilibre des FAC et, au cours des cinq prochaines années, la stratégie Mission : Prêts sera pleinement intégrée à la Stratégie de santé globale et de bien-être des FAC. Pour y parvenir, l’Armée canadienne adoptera des activités et des initiatives stimulantes fondées sur des données probantes. Elle cherchera également à améliorer sa synchronisation avec d’autres organisations de niveau 1 (N1) et partenaires internationaux ayant des programmes similaires, tout en s’efforçant d’améliorer continuellement tous les domaines du bien-être.
  • L’Armée canadienne continuera de renforcer et d’améliorer les produits et les prestations de services dans les domaines établis du bien-être. Elle renforcera les initiatives locales, recueillera et partagera celles qui fonctionnent comme meilleures pratiques et les intégrera dans les orientations et les conseils, le cas échéant. Le site Web de Mission : Prêts sera réaménagé pour être plus interactif en fournissant des informations pertinentes et opportunes aux soldats et à la chaîne de commandement;
  • Mission : Prêts sera harmonisée à la Stratégie de santé globale et de bien-être des FAC. Une attention accrue sera accordée à l’optimisation de la santé financière des soldats;
  • L’Armée canadienne s’appuiera sur les mesures de rendement établies dans le cadre de la Stratégie de santé globale et de bien-être des FAC, en vue de démontrer les niveaux de préparation et de condition physique de nos soldats;
  • Pour s’assurer que les soldats à temps partiel sont mieux placés pour bénéficier de la stratégie, l’Armée canadienne élaborera un plan global pour la mise en œuvre de Mission : Prêts dans la Rés A;
  • En collaboration avec les Programmes de soutien du personnel et d’autres parties prenantes, l’Armée canadienne continuera à mener des recherches sur l’optimisation des performances physiques au point d’entrée et à mettre en œuvre des pratiques qui contribuent à atteindre les objectifs de Mission : Prêts;
  • L’Armée canadienne continuera à développer des méthodes visant à encourager l’internalisation d’activités saines, en s’appuyant sur les pratiques d’intuition comportementale (comme la théorie de l’incitation) le cas échéant25. Il s’agit notamment de continuer à développer et à mettre en œuvre un système de récompense significative reconnaissant les niveaux exceptionnels de forme physique des groupes et des personnes; et
  • L’Armée canadienne tirera parti de la technologie pour partager des informations et discuter des initiatives visant à promouvoir Mission : Prêts.
  1. Conduite militaire professionnelle. (Dirigée par le CEM Ops A) L’Armée canadienne continuera de s’engager à créer un lieu de travail où tous les membres peuvent exercer leurs fonctions dans un environnement qui favorise la confiance mutuelle, le respect, l’honneur et la dignité. Ce faisant, elle renforcera sa culture de conduite professionnelle militaire au cours des cinq prochaines années. Rien n’érodera plus la capacité opérationnelle de l’Armée canadienne que d’accepter un climat de travail sans l’existence d’un respect mutuel.
  • La formation sur la conduite professionnelle est essentielle pour assurer une compréhension commune des normes, de soutien et des mécanismes de rapports et comptes rendus. Elle favorisera l’inclusion, le respect de la dignité et l’honneur de toutes personnes. En fin de compte, le leadership est le facteur le plus décisif pour parvenir à une culture de respect. On s’attend des dirigeants qu’ils se conduisent de manière exemplaire, qu’ils gèrent des programmes de prévention, qu’ils réagissent de manière décisive, tout en respectant les principes d’équité procédurale. Finalement, ils doivent apporter leur soutien à toute personnes affectées;
  • La prévention et le prise en charge lors d’inconduite sexuelle fait partie de l’initiative globale es FAC par laquelle l’Armée canadienne continuera à utiliser et à soutenir les outils développés par la Direction – Conduite militaire professionnelle – y compris l’Opération HONOUR (HONNEUR) et La voie vers la dignité et le respect : La stratégie d’intervention des Forces armées canadiennes en matière d’inconduite sexuelle. Ces outils seront complétés par les ordres et les ressources de l’Armée canadienne requises. L’Armée canadienne continuera également à soutenir la formation et les programmes de sensibilisation de l’Opération HONOUR (HONNEUR), le soutien aux victimes et la poursuite de la mise en œuvre du système de suivi et d’analyse de cette opération;
  • L’éradication du comportement haineux doit susciter l’engagement et l’intérêt de l’Armée canadienne. Les leaders à tous les niveaux doivent traiter rapidement et de manière proactive tout incident d’inconduite et veiller à ce que les membres soient tenus responsables de leurs actes. L’Armée canadienne veillera à l’engagement continu des chaines de commandement dans la mise en œuvre des différents aspects liés à l’élaboration de la politique en matière de comportements haineux. Publiée au moment de la présente stratégie, l’ordonnance de l’Armée canadienne 11-82 est complémentaire aux politiques des FAC (Directives et ordonnances administratives de la Défense, instruction du personnel militaire des FAC et message général des Forces canadiennes), et souligne les aspects clés liés aux pratiques internes de l’Armée canadienne, afin de s’assurer que les militaires continuent à reconnaître leurs responsabilités. Elle fournit également des directives sur l’emploi du système de suivi des incidents liés à une conduite haineuse tout en offrant des renseignements sur les programmes de formation et d’éducation obligatoires.
  1. Diversité et inclusion. (Dirigée par le CEM Ops A) L’Armée canadienne s’efforcera d’être un reflet la société canadienne et améliorera ses politiques administratives pour faire la promotion de l’inclusion. Ceci comprend l’exigence de continuer à développer une Armée bilingue. Ces efforts continus auront pour résultat des FAC aptes et agiles qui reflètent la riche diversité du Canada tout en améliorant la résilience et la pertinence de notre force.
  • L’Armée canadienne s’attardera à assurer l’égalité des chances et une plus grande connectivité à une société canadienne diversifiée. L’Armée canadienne soutiendra les initiatives du COMPERSMIL et du sous-ministre adjoint (ressources humaines-civiles) qui favorisent la diversité, l’inclusion et l’équité en matière d’emploi. Alors que l’Armée canadienne rééquilibre sa main-d’œuvre, la diversité et l’inclusion seront des éléments clés pour la positionner comme un chef de file en matière de pratiques équitables. L’Armée canadienne doit travailler pour veiller à ce que ses politiques sur la diversité fassent la promotion de toutes ses composantes et ses métiers, y compris les armes de combat. L’Armée canadienne continuera également à renforcer ses relations avec les communautés autochtones par le biais de programmes établis tels que le Programme d’été destiné aux Autochtones, le Groupe consultatif des Autochtones de la Défense et le cours de sensibilisation aux cultures autochtones;
  • L’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) deviendra de plus en plus importante pour l’Armée canadienne dans les années à venir, elle s’associera avec les organisations appropriées pour s’assurer qu’elle dispose des ressources nécessaires pour soutenir une force de plus en plus diversifiée;
  • Les pratiques de formation et de recrutement s’adapteront pour favoriser un climat organisationnel accueillant la diversité. Cela comprendra également l’introduction d’une formation visant à affiner la culture de l’Armée canadienne;
  • Les leaders de l’Armée canadienne doivent continuer à favoriser un environnement accueillant pour une force diversifiée grâce à un cycle rigoureux d’évaluation, de formation et de sélection. L’Armée canadienne créera des outils pour aider les leaders à évaluer et comprendre les perceptions des soldats concernant le climat de commandement et leur niveau d’intégration. Elle mettra également en œuvre des politiques qui donneront aux leaders les moyens de corriger les obstacles qui nuisent à cet environnement;
  • Le programme d’éthique de l’Armée canadienne sera étroitement harmonisé au programme d’éthique de la Défense, en veillant à ce qu’il réponde aux principaux objectifs institutionnels tout en faisant la promotion des principes de diversité et d’équité en matière d’emploi;
  • L’Armée canadienne mettra en œuvre le programme d’éthique de la Défense pour veiller à ce que les principes du Code de valeurs et d’éthique du MDN et des FAC continuent de guider ses opérations. Ces principes continueront d’influencer la façon dont l’Armée canadienne met en œuvre des systèmes de recrutement, de promotion et de gestion des forces qui offrent des chances égales fondées sur le mérite.
  1. Gestion du personnel. (Dirigée par le CEM Ops A) L’Armée canadienne actualisera et modernisera les processus réglementaires pour veiller à ce qu’ils soient harmonisés aux efforts plus larges des FAC et du Commandement du personnel militaire (COMPERSMIL);
  • L’Armée canadienne adoptera une approche plus personnalisée de la gestion de carrière afin de mieux répondre aux besoins de la personne et de sa famille tout en produisant un rendement opérationnel. Cette approche philosophique est ancrée dans l’acceptation et la valorisation par les dirigeants de parcours et d’expériences de carrière uniques;
  • L’approche actuelle de l’Armée canadienne en matière de rétention doit être réévaluée et intégrée dans la prochaine stratégie de rétention des FAC afin de déterminer les politiques, les règlements et les avantages appropriés qui encourageront la rétention;
  • L’Armée canadienne adoptera des outils supplémentaires pour améliorer le plan de relève de l’Armée en adaptant le perfectionnement professionnel, facilitant le placement des bons leaders, et permettant à l’Armée canadienne d’optimiser les affectations de carrière;
  • La rationalisation et l’encouragement du processus de transfert de composantes permettront à l’Armée canadienne de continuer à tirer parti de l’expérience des membres de la Rés A tout en accélérant leur capacité à rejoindre la Force régulière, de même que faciliter la poursuite du service des membres de la Force régulière en tant que membres de la Rés A. Cela sera essentiel, car l’initiative de Cheminement de carrière évolutif doit permettre une transition efficace et rapide de nos membres d’une composante à l’autre;
  • L’Armée canadienne travaillera avec le COMPERSMIL pour mettre à jour l’indemnité de service en campagne d’une manière qui incite et récompense le temps réel passé sur le terrain et l’emploi dans les écoles,
  • L’Armée canadienne doit continuer à défendre la délégation accrue de pouvoirs aux niveaux les plus bas afin d’améliorer l’efficacité. Pour ce faire, il faudra continuer à mettre l’accent sur la chaîne de commandement en veillant à limiter les exigences administratives tout en maximisant l’efficacité. L’utilisation de formulaires électroniques et le recours à des moyens électroniques pour transférer l’administration dans l’ensemble de l’Armée canadienne s’avéreront bénéfiques.
  1. Perfectionnement professionnel. (Dirigée par le CDIAC) L’Armée canadienne va recentrer ses efforts sur le perfectionnement professionnel (formation militaire professionnelle informelle (FMPI), et sur l’auto-perfectionnement structuré et guidé (APSG)) de ses officiers et sous-officiers (s/off) subalternes en particulier. L’objectif du programme sera d’inculquer un sens de la curiosité professionnelle et de l’apprentissage tout au long de la vie au sein de nos leaders. Cette initiative servira à renforcer les activités formelles de formation militaire professionnelle (FMP), d’instruction et d’expérience au sein de l’Armée canadienne et à mieux préparer les nouveaux dirigeants à de plus grandes responsabilités.
  • Le CDIAC élaborera un plan de perfectionnement professionnel modernisé de l’Armée canadienne en engageant ses membres dans une conversation, rendue possible par la technologie, sur la profession de leur choix. Ce plan complétera l’instruction et l’éducation officielles, comblant les lacunes entre ces séances épisodiques. Ceci est de plus en plus important compte tenu des changements dans l’environnement de sécurité. Le plan de développement professionnel formalisera la FMPI/l’APSG comme un moyen éprouvé d’éduquer, de dynamiser, de motiver et de développer les officiers et les s/off à chaque étape de leur carrière;
  • Les unités de l’Armée canadienne assumeront leurs responsabilités dans le développement de leur personnel, au-delà des cours formels, avec le soutien et l’assistance du CDIAC. Les unités du CDIAC joueront un rôle central dans l’orchestration et le soutien de ces activités;
  • Le Centre des leçons retenues de l’Armée supervisera un programme opérationnel de rédaction qui vise le développement d’un esprit critique et de réflexion;
  • Le Collège de commandement et d’état-major de l’Armée canadienne servira de centre d’excellence pour le perfectionnement professionnel (la FMPI/l’APSG) et créera des ressources Internet, centrées sur FOXHOLE U — un programme de FMP en ligne destiné aux leaders subalternes qui permet l’autoapprentissage par l’entremise de différentes plateformes — qui permettront aux unités de mener le perfectionnement professionnel dans le cadre de leurs activités courantes;
  • Le Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne revitalisera le Journal de l’Armée canadienne, en augmentant sa fréquence de publication et l’étendue de ses auteurs.

Les lignes d’effort 1 et 2 concernent les besoins opérationnels, de formation et d’administration générale d’Une Armée. L’objectif de la ligne d’effort « Intégration d’Une Armée » est d’optimiser la capacité opérationnelle de la Rés A afin de fournir la base de composantes intégrées qui se soutiennent mutuellement. Pour ce faire, on s’attaquera aux politiques et aux défis administratifs de la Rés A et des RC, éliminant ainsi les obstacles existants à l’intégration efficace et efficiente d’Une Armée. L’Armée canadienne veillera toujours à ne pas imposer une charge administrative et de planification à temps plein aux leaders et aux soldats de la Rés A.

  1. Initiatives de politique de la Réserve de l’Armée. (Dirigée par le DG Rés A) L’Armée canadienne s’occupera des questions politiques afin de moderniser et d’optimiser l’efficacité pour permettre la disponibilité opérationnelle du personnel de la Rés A et de son administration. La rationalisation et l’amélioration de l’efficacité de l’administration et des procédures du personnel de la Rés A, ainsi que la mise en place de mécanismes de soutien au personnel, réduiront la charge administrative au niveau des unités et optimiseront l’intégration et l’état de préparation. L’Armée canadienne mettra en œuvre des politiques qui permettent la capacité opérationnelle de l’ensemble de son personnel tout en veillant à ce que l’administration soit rationalisée afin de limiter la pression sur les leaders à tous les niveaux, permettant aux unités de la Rés A de se concentrer sur la formation et les rendements opérationnels.
  • L’Armée canadienne s’acquittera de son mandat en établissant les exigences annuelles minimales en matière d’instruction des soldats de la Rés A afin qu’ils soient prêts à soutenir les opérations et les résultats exigés. Ces exigences formeront la base d’une nouvelle politique d’état de préparation individuel qui définit clairement les attentes de l’Armée canadienne à l’égard de ses soldats de la Rés A. Cette politique établira les attentes et donnera à la chaîne de commandement la souplesse nécessaire pour permettre aux soldats de la Rés A d’équilibrer les diverses exigences de leurs engagements civils, familiaux et militaires à différents moments de leur carrière et de leur vie. L’Armée canadienne élaborera et publiera cette politique en fonction des résultats du plan de gestion de l’état de préparation et de la formation;
  • L’analyse des pratiques administratives de la Rés A et les mesures visant à optimiser leur efficacité permettront de réduire la charge administrative globale de ses chefs, de ses soldats et de ses unités. Cela comprend une analyse approfondie des méthodes de travail afin de déterminer le niveau de soutien à temps plein requis au niveau des unités et des sous-unités pour administrer correctement et former efficacement la Rés A;
  • Directement liée au point 2.4 Gestion du personnel, l’Armée canadienne mettra en œuvre un cadre de gestion du personnel qui permettra aux membres de la Rés A, à temps plein et à temps partiel, de développer leur plein potentiel, en renforçant le processus de succession de l’Armée canadienne tout en équilibrant les aspirations de l’individu avec les besoins de l’Armée canadienne;
  • Travaillant avec le chef-Réserves, l’Armée canadienne soutiendra l’état de préparation et l’équilibre de vie des réservistes en synchronisant l’orientation et les exigences des initiatives, des mécanismes et des ressources de soutien des employeurs.
  1. Engagement communautaire. (Dirigée par le DG Rés A et DAPA) Une force armée dans une démocratie a besoin de la confiance et du soutien de sa population pour réussir. Des statistiques récentes démontrent que ce soutien existe, mais qu’il est menacé, car la connaissance qu’ont les Canadiens de ce que fait l’Armée est limitée.26 Accroître la compréhension du public canadien à l’égard de leur armée est un impératif pour sa sécurité nationale. Compte tenu de l’empreinte géographique de l’Armée canadienne, elle est le visage des FAC dans la majeure partie du pays, et la Rés A et les RC sont souvent reconnus comme le visage de l’Armée canadienne dans la société.
  • L’Armée canadienne développera un plan d’engagement communautaire ciblé pour favoriser un lien plus profond entre elle et le public canadien. Ce plan définira et mettra en œuvre des mesures pour évaluer et ajuster les efforts d’engagement communautaire. Le plan d’engagement permettra de tirer profit des avantages qu’offre une force géographiquement dispersée en établissant des liens avec divers éléments de la population canadienne, notamment en tant utilisant son réseau d’infrastructure local pour la conduite d’opérations domestiques. Ce plan renforcera également la relation entre les communautés et la Rés A et les RC, ainsi que leur compréhension des dynamiques locales, afin que l’Armée canadienne puisse mieux servir les Canadiens lors des opérations domestiques;
  • L’Armée canadienne mettra particulièrement l’accent sur son engagement avec les communautés autochtones, conformément aux principes de réconciliation du GC et au cadre stratégique des Affaires autochtones de l’Équipe de la Défense;
  • Les connaissances locales sont essentielles pour les opérations d’intervention d’urgence, mais elles sont très difficiles à acquérir pendant l’intervention. Grâce à leur présence continue dans les communautés canadiennes, la Rés A et les RC continueront à entretenir les relations locales qui sont essentielles pour veiller à ce que l’Armée canadienne puisse protéger les Canadiens au pays et au moment où ils en ont besoin;
  • Les colonels honoraires sont une composante essentielle de l’équipe de l’Armée canadienne et un pilier de la liaison avec les communautés. L’Armée canadienne continuera à construire et à encourager ce cadre patriotique. Elle augmentera l’efficacité dans le processus de nomination et augmentera la diversité pour permettre un meilleur lien avec les communautés. Par l’intermédiaire du Conseil national des colonels honoraires et d’autres engagements, l’Armée canadienne accueillera pleinement leurs vastes connaissances et leur engagement à faire avancer et à soutenir la vision de l’Armée canadienne pour l’avenir;
  • En s’appuyant sur une base déjà solide, l’Armée canadienne continuera à développer, gérer et maintenir des partenariats avec des institutions académiques, y compris des programmes de coopération dans les écoles secondaires pour aborder et améliorer le bien-être et l’éducation de notre personnel.
  1. Rangers canadiens. (Dirigée par le DRC, appuyée par le DDFT) L’Armée canadienne continuera à améliorer l’efficacité des RC et à mener à bien la croissance prévue dans la DPMO de 2019 – croissance du groupe de patrouilles des Rangers canadiens. Les RC, en tant que sous-composante de la Rés A, sont uniques non seulement par les compétences et l’expertise qu’ils apportent, mais aussi en raison des endroits où ils opèrent et par leurs conditions de service. Cette nature unique présente également des défis. D’ici 2025, les RC seront maintenus à un niveau de force stable et pourront mettre sur pied des forces pour répondre aux besoins de défense du Canada.
  • L’Armée canadienne renforcera la gouvernance nationale des RC afin d’assurer une amélioration continue avec un encadrement institutionnel spécifique et un réel soutien d’état-major;
  • L’Armée canadienne examinera si les patrouilles des RC sont efficacement réparties aux endroits requis pour soutenir la défense continentale et la résilience nationale;
  • L’Armée canadienne continuera à examiner le rôle, les tâches, les effectifs, les pratiques de recrutement, les exigences en matière d’instruction et les cadres administratifs nécessaires pour maintenir et améliorer l’efficacité des RC, maintenant et dans l’avenir. Les compétences, les connaissances et la présence dispersée des RC permettront leur contribution à la défense continentale. Ils assureront un système d’avertissement avancé dans le domaine terrestre afin d’anticiper les menaces, notamment les conditions en rapide évolution liées aux changements climatiques. Ils permettront également à l’Armée canadienne d’agir dans des environnements austères et éloignés qui reposent sur leur lien profond avec la terre et avec les gens qui la peuple;
  • L’Armée canadienne examinera et mettra à jour les processus qui régissent l’approvisionnement et le maintien de l’équipement nécessaire aux RC pour l’exécution de leur mission. Elle continuera à travailler avec ses partenaires de la défense pour s’assurer que l’équipement et l’infrastructure des RC sont au niveau de disponibilité adéquat pour répondre aux défis et aux besoins futurs;
  • Les dernières étapes de la croissance des groupes de patrouilles, qui seront achevées au cours de l’AF 20-21, conserveront la consultation et la collaboration de la communauté comme principes de base de l’expansion. Pour permettre cette croissance et amélioration, les structures de commandement et de contrôle du GPRC et les pratiques d’emploi du personnel seront examinées afin de garantir des ressources adéquates, en particulier pour les instructeurs des RC et le soutien administratif.

Six priorités de modernisation forment cette ligne d’effort. L’objectif est de s’assurer que l’Armée canadienne demeure pertinente sur le plan stratégique, réactive sur le plan opérationnel et décisive sur le plan tactique :

  1. Force 2025. (Dirigée par le DDFT) La composition et la structure actuelles des forces de l’Armée canadienne sont basées sur les concepts identifiés dans la Force 2013 et ont évolué avec la série de DPMO sur l’intégration des capacités qui ont été publiées au cours de la dernière décennie. L’Armée canadienne utilisera le projet F2025 pour s’adapter aux changements de l’environnement opérationnel, aux changements technologiques et aux adaptations doctrinales. Le réalignement de la structure de la force et de la mission de l’Armée canadienne sera nécessaire pour investir dans de nouvelles capacités et, le cas échéant, pour se débarrasser d’autres capacités dont les avantages relatifs sont moindres. Cela nécessitera des décisions difficiles. L’Armée canadienne a besoin d’une structure révisée pour offrir des options militaires au GC dans le domaine terrestre, tant au-dessus qu’en dessous du seuil de conflit. L’Armée canadienne restera une force de capacités moyennes avec la possibilité d’ajout de capacités lourdes et légères. Cependant, il existe un ensemble de nouvelles missions pour lesquelles l’Armée canadienne se doit d’être mieux organisée : Renforcement des capacités des forces de sécurité, missions et tâches institutionnelles lourdes en leadership, opérations simultanées sur plusieurs théâtres d’opérations, et tâches nécessitant des éléments de soutien au combat, des capacités habilitantes et des services de soutien au combat améliorés. La symétrie de nos GBMC entre ces ensembles de tâches n’est pas de mise.
  • L’Armée canadienne validera sa capacité à générer des forces en répondant aux exigences de simultanéité des missions dans PSE, de la Force mixte et de la conception de la structure, et aux cadres de planification et de la disponibilité opérationnelle;
  • L’Armée canadienne prendra des décisions de dessaisissements difficiles concernant les infrastructures, les équipements, la structure et les capacités afin de privilégier les investissements dans de nouveaux projets essentiels à la réussite opérationnelle future. Les contributions seront tirées de l’ensemble de l’Armée canadienne, y compris les corps et les branches, sur la base des orientations fournies dans le Guide de planification du commandant F2025;
  • L’Armée canadienne doit être prête à accueillir des capacités interarmées supplémentaires déterminées par les travaux de développement de la force des FAC en cours;
  • Afin d’obtenir la meilleure posture de préparation de la part de l’équipe Une Armée tout en maintenant un niveau de préparation élevé, l’Armée canadienne continuera à affiner l’ensemble de ses missions et ses tâches. Les efforts de collaboration visant à développer et à intégrer les tâches de mission de la Rés A, conformément à l’approche Une Armée, pour ajouter de la capacité et de la profondeur se poursuivront. Chaque unité de la Rés A aura une tâche de mission prévisible et d’une taille précise, en fonction de son potentiel de génération, et sera intégrée aux unités de campagne affiliées appropriées de la Force régulière pour l’entraînement et les opérations;
  • L’Armée canadienne réexaminera la structure et les tâches des GBT, des GCIA et des UII afin de garantir la compatibilité avec les concepts d’emploi de la force de l’Armée canadienne et du COIC;
  • L’Armée canadienne doit déterminer délibérément les capacités qui dépassent le cadre des investissements actuels de celles qui sont jugées essentielles pour l’environnement de sécurité du futur;
  • L’Armée canadienne validera les fonctions, l’organisation et la répartition des formations terrestres, y compris les divisions, les brigades et les unités d’appui au combat en pesant le pour et le contre des capacités lourdes, moyennes et légères (y compris les parachutistes);
  • L’Armée canadienne permettra des investissements qui améliorent sa capacité à soutenir, informer et communiquer entre les formations, unités et sous-unités dispersées dans l’environnement opérationnel et différents théâtres.
  1. Transformation numérique. (Dirigée par le CEM Strat A) Il est impératif pour l’Armée canadienne de suivre le rythme de ses alliés et de garder une longueur d’avance sur ses adversaires à l’ère numérique. La transformation numérique va au-delà de la numérisation des équipements. Le succès opérationnel à l’intérieur d’une réalité multi-domaines exige une adaptation non seulement des systèmes mais également de l’architecture C4I de l’Armée canadienne. Ceci aura des implications structurelles, procédurales et de gouvernance liées à la gestion des données, à l’intelligence artificielle, et même à la manière dont l’Armée canadienne mettra en œuvre de nouvelles capacités, s’entraînera et prendra des décisions. Cela exigera un changement de culture dirigée par les leaders. La sphère numérique implique des processus, des pratiques et des technologies liés à la production, au stockage, au traitement, à la diffusion, et à l’échange d’informations et de données électroniques. Le processus permettant cette prise de décision grâce à l’utilisation d’informations numérisées est la numérisation. Elle implique tous les aspects de l’institution de l’Armée canadienne.
  • L’Armée canadienne établira une feuille de route de la numérisation, contribuant à une culture numérique dirigée par la chaine de commandement grâce à l’éducation, au partenariat avec l’industrie et ses alliés, l’intégration de nouveaux équipements et systèmes et en encourageant l’innovation numérique;
  • L’avantage en matière d’information dans les opérations militaires sera obtenu par l’intégration et l’agrégation de données de haute qualité provenant d’une grande variété de sources internes et externes. Cela ne peut être réalisé que par une Armée canadienne numérique. L’équipe Une Armée, les leaders et, en particulier, le soldat devront avoir accès aux données dont ils ont besoin pour permettre une prise de décision qu’identifie les opportunités et améliore l’efficacité opérationnelle au rythme de la pertinence;
  • L’initiative d’intégration du soutien au commandement permettra d’élaborer une stratégie globale pour réaliser la vision à long terme de l’Armée canadienne en matière de C4ISR, imbriquée dans les cadres C4ISR interarmées des FAC. En outre, comme l’interopérabilité de l’Armée canadienne avec ses alliés est une priorité, elle devra s’assurer que l’interopérabilité du soutien rapproché est prise en compte dès le début du programme d’immobilisations de l’Armée canadienne;
  • L’Armée canadienne permettra au Corps des transmissions de surmonter les difficultés liées au maintien d’une main-d’œuvre qualifiée. Cette initiative poursuivra les innovations technologiques qui font évoluer la capacité de soutien au commandement et optimisent l’emploi de spécialistes hautement qualifiés;
  • L’Armée canadienne doit terminer la numérisation—la conversion des renseignements analogiques en renseignements numériques. Elle doit adopter l’utilisation de technologies numériques pour transformer la façon dont elle mène ses activités, l’exécution des tâches et les opérations. Cela sera réalisé par la contribution de l’Armée canadienne à la conception du Vice-chef d’état-major de la Défense de la stratégie de numérisation des FAC et de la feuille de route de numérisation de l’Armée canadienne qui en découle. Cette feuille de route sera basée sur quatre piliers : gestion des données, culture des données, outils et environnement des données et, surtout, promotion d’une culture numérique de l’Armée canadienne.
  1. Engagement internationale. (Dirigée par le DEMA) L’Armée canadienne contribuera à l’engagement et à la diplomatie de la défense en utilisant un programme d’engagement internationale coordonné, tenant compte des priorités gouvernementales et ministérielles, afin de permettre la réalisation des objectifs de défense du Canada. L’Armée canadienne renforcera ou maintiendra les partenariats entre armées, améliorera l’interopérabilité avec les alliés, établira une compréhension commune par le biais du développement de la doctrine ou du matériel, et donnera accès à des opportunités uniques de développement des capacités et à des environnements d’instruction.
  • L’Armée canadienne atteindra un niveau intégré d’interopérabilité avec ses partenaires ABCANZ d’ici 2027, en se concentrant sur une brigade de l’Armée canadienne dans une division multinationale et un groupement tactique multinational dans une brigade de l’Armée canadienne.27 Dans la conception du projet et l’élaboration du concept et de la doctrine, l’Armée canadienne fera de l’interopérabilité une priorité essentielle;
  • Un principe directeur pour tous les futurs engagements internationaux sera celui de « l’action consciente », qui indique que chaque action ou inaction envoie un message aux partenaires, alliés et concurrents, que cette action ait été voulue ou non. L’Armée canadienne harmonisera les messages liés à l’engagement internationale avec les autres N1 et les quartiers généraux supérieurs pour s’assurer que ces thèmes sont délibérés, clairs et harmonisés aux récits stratégiques, et qu’il y a cohérence entre toutes les activités internationales de l’Armée canadienne. Le programme international de l’Armée canadienne et la directive d’engagement de l’Armée canadienne (DMAC) sont les mécanismes par lesquels le commandant de l’Armée canadienne dirigera les priorités et les messages pour tout l’engagement international. L’Armée canadienne actualisera la DMAC chaque année et publiera ce document avec le plan opérationnel. Cette initiative vise à améliorer l’allocation des ressources de l’Armée canadienne vers ses objectifs internationaux, en synchronisant les activités à travers les lignes de gouvernance pour optimiser l’efficacité dans les limites des moyens de l’Armée;
  • L’Armée canadienne approfondira ses relations avec les principaux partenaires de la région Indo-Asie-Pacifique en recherchant des possibilités d’échanges accrus entre les instructeurs, d’éventuels entretiens entre armées et d’exercices;
  • L’Armée canadienne continuera à soutenir les échanges transfrontaliers de bas niveau ainsi que ces relations habituelles. L’Armée canadienne adaptera le Programme d’échange et de liaison en fonction de l’environnement;
  • Grâce à des évaluations annuelles, l’Armée canadienne réorientera ses officiers d’échange et de liaison (OE et OL) afin de réaliser au mieux les quatre priorités fonctionnelles de l’engagement de l’Armée canadienne : accroître l’influence de l’Armée canadienne, acquérir une plus grande expertise des quartiers généraux, renforcer l’expertise tactique et améliorer le développement doctrinaire. Elle redynamisera son programme d’OE/OL en veillant à ce que le placement et l’alignement optimisent un retour sur investissement pour l’Armée canadienne. L’Armée canadienne révisera également sa méthode de sélection des OE et des OL afin que les personnalités, l’expérience et les compétences soient prises en compte dans les décisions d’affectation. Enfin, l’Armée canadienne améliorera la planification de la succession de sorte que les OE/OL assument des affectations ultérieures qui capitalisent sur leurs relations et connaissances nouvellement acquises.
  1. Analyse, gestion du rendement et gouvernance. (Dirigée par le DEMA) Les technologies émergentes permettront l’extraction et l’analyse de grandes quantités de données en temps réel afin de fournir une image opérationnelle communequi n’a pas été possible jusqu’à présent. L’Armée canadienne exploitera cette capacité pour éclairer ses processus d’analyse et améliorer ceux de prise de décision à court et à long terme. La clé du succès de cette série d’initiatives est une bonne gestion des données. Les leaders doivent être sélectifs quant à ceux qui ont accès aux systèmes de bases de données et doivent en outre assurer une formation adéquate sur ces systèmes.
  • La feuille de route de la numérisation de l’Armée canadienne identifiera et promouvra les capacités analytiques de l’Armée canadienne, ainsi que la capacité de mesurer, de classifier et de permettre la prise de décision. De nouveaux outils numériques permettront à l’Armée canadienne de collecter, de traiter, d’analyser et de diffuser les données plus rapidement et avec plus de précision, et fourniront aux décideurs des données en temps réel, transparentes et objectives. Un objectif de l’initiative ‘analytique de l’Armée canadienne sera la mise en œuvre de centres de soutien analytique opérationnels et une prolifération d’outils intuitifs de saisie de données aux niveaux les plus bas de la structure organisationnelle de l’Armée canadienne;
  • La numérisation de l’analytique de l’Armée canadienne améliorera la gestion du rendement, en affinant la capacité de l’Armée canadienne à démontrer la responsabilité des ressources affectées et le retour sur investissement maximum pour la défense. L’approche de l’Armée canadienne en matière de gestion du rendement s’appuiera sur des approches analytiques pour élaborer des indicateurs de rendement clés qui sont objectifs et fondés sur des preuves, liés aux principaux éléments du programme de défense de l’Armée canadienne : Forces terrestres prêtes au combat, Développement des forces terrestres et Bases terrestres. Des outils analytiques seront utilisés pour guider l’élaboration d’un cadre de gestion du rendement de l’Armée canadienne qui éclairera la prise de décision en définissant des critères clés de rendement et des critères d’efficacité pour toutes les activités de l’Armée canadienne;
  • L’analytique et le cadre de gestion du rendement amélioreront le cycle de gouvernance de l’Armée canadienne. La restructuration de l’accès à l’information et l’analyse prédictive fourniront aux dirigeants les bons produits d’aide à la décision au bon moment, permettant ainsi à l’Armée canadienne de rationaliser ses processus de gouvernance et d’adapter son concept de fonctionnement aux changements induits par les impératifs institutionnels et opérationnels. Le cadre de gouvernance de l’Armée canadienne sera revitalisé, en assurant des liens étroits entre le développement des forces de l’Armée canadienne, le soutien des forces, la gestion des forces et la mise sur pied des forces, et en faisant la promotion des moyens les plus efficaces pour orienter les activités de l’Armée canadienne;
  • L’Armée canadienne se concentrera également sur l’établissement et la migration des données dans des domaines spécifiques du programme de l’Armée, tels que la gestion environnementale et l’utilisation des terres, afin de renforcer la conformité et l’application des enseignements.
  1. Recherche et développement. (Dirigée par le CEM Strat A) ) L’AC est responsable de fournir, en étroite collaboration avec le sous-ministre adjointe de Recherche et développement pour la défense Canada (SMA(RDDC)), ses priorités en matière de science, de technologie et d’innovation à l’appui de cette stratégie de modernisation. Cet effort sera appliqué à tous les horizons, allant de l’exploration à 25 ans dans le futur pour informer le développement des forces, à l’exploitation des programmes d’innovation pour un effet concret pour la mise sur pied actuelle des forces, la gestion, le soutien et l’emploi des forces terrestres. D’Engagement Rapproché et de la doctrine actuelle, l’Armée canadienne a tiré sept thèmes qui serviront de base à la définition des priorités de ce travail :
  • Anticiper l’environnement opérationnel terrestre de l’avenir (ANTICIPATION). Les efforts de développement des forces doivent être dirigés et façonnés par la compréhension de l’environnement futur dans lequel les forces terrestres opéreront. Cela inclut non seulement la compréhension des environnements humains et physiques, mais aussi du potentiel informationnelles et technologiques plus larges qui peuvent perturber les opérations et autres activités. L’Armée canadienne devra comprendre les développements techniques et tactiques qui se produisent chez ses partenaires et, surtout, chez ses adversaires potentiels;
  • Comprendre l’environnement opérationnel terrestre actuel (COMPRÉHENSION). Si l’on a beaucoup parlé de l’augmentation exponentielle de l’information et de l’accès généralisé à celle-ci, il reste le défi de lui donner un sens afin de permettre la prise de décisions éclairées et opportunes. Les capteurs et leurs productions de données ont proliféré et un effort concerté est nécessaire pour connecter, intégrer, évaluer et regrouper les informations non traitées qui en résultent. En outre, même si notre compréhension sera toujours imparfaite, incomplète et sujette à l’action de l’ennemi, nous devons développer les outils permettant d’extrapoler rapidement et de comprendre la fiabilité des informations afin de prendre des décisions tactiques rapides;
  • Maximiser le rendement des soldats et des équipes (MAXIMISATION). L’Armée canadienne est une organisation centrée sur le soldat. La réussite des opérations dépend de la capacité à surpasser les adversaires au niveau de l’individu, de l’équipe et de l’unité. Le renforcement de l’instruction individuelle et collective et du rendement des unités nécessite une conception centrée sur la personne qui considère l’équipement et le développement, y compris l’instruction, dans une perspective pragmatique et axée sur les résultats;
  • Renforcer les effets des armes (EFFET). Les effets des forces terrestres dépendent de facteurs tels que la portée, la précision, la létalité et la polyvalence, y compris la capacité à produire des effets non létaux ou complémentaires. Qu’elle soit dispersée ou concentrée, une force terrestre peut avoir besoin de concentrer ces effets dans le temps et l’espace pour engager des cibles distinctes avec une précision considérable. La capacité d’appliquer une force létale et non létale a un effet dissuasif local et des effets secondaires élargies;
  • Améliorer la survie des soldats (SURVIE). Les soldats font confiance à l’Armée canadienne pour qu’elle leur fournisse une capacité de protection acceptable. Les soldats sont confrontés à divers dangers. La prévention et l’atténuation de la gamme des menaces physiques et environnementales existantes nécessitent une approche centrée sur la personne dans la manière dont les soldats sont préparés, soutenus et équipés pour les opérations futures;
  • Améliorer le maintien en puissance des forces terrestres et interarmées (MAINTIEN EN PUISSANCE). Tous les environnements dépendent, dans une certaine mesure, des forces terrestres pour soutenir leurs opérations. Non seulement l’Armée canadienne doit envisager le maintien en puissance dès le début, mais elle doit aussi réfléchir à la manière de réduire la demande et la charge qui pèse sur son système de maintien en puissance. Pour être une force agile et adaptable, les forces terrestres ne peuvent pas compter sur une longue période de préparation logistique avant les opérations. Elles doivent plutôt être prêtes à opérer dans un espace entièrement contesté avec un minimum de préparation tout en atténuant les risques grâce à une prévision et une agilité accrue basé sur l’intégration de nouvelles technologies/processus;
  • Améliorer la mise sur pied de la force (MISE SUR PIED). La mise sur pied des forces de l’Armée canadienne commence par la sélection et l’institutionnalisation initiale des soldats pour approfondir les talents et les capacités, jusqu’à un affinement final des capacités tactiques, physiques et cognitives. L’Armée canadienne dispose d’une capacité d’instruction répartie et diversifiée pour soutenir ce développement. Pour assurer la mise sur pied future, il faut préserver cette capacité d’instruction tout en intégrant une capacité de simulation croissante afin de répondre aux demandes et aux exigences du futur environnement opérationnel.
  • Exploitation des technologies potentiellement perturbatrices. Pour rester pertinente et crédible, l’Armée canadienne continuera à « scruter l’horizon » pour détecter les technologies émergentes et perturbatrices et leurs effets potentiels sur les opérations terrestres, et elle continuera à rechercher les points où elles pourraient être intégrées. Parmi les domaines qui doivent faire l’objet d’une enquête continue et encore plus approfondie, on peut citer :
    • Espace. Après avoir utilisé l’espace pendant plus de 60 ans, nous sommes devenus de plus en plus dépendants de l’accès aux ressources spatiales pour les communications, la détection et notre propre navigation et chronométrage de précision. Notre compréhension de l’utilisation de l’espace à la fois non-contesté et contesté et de ses effets sur les opérations terrestres doit être intégrée dans bon nombre de nos processus;
    • Robotique et systèmes autonomes (RSA). Les systèmes autonomes peuvent déjà accomplir de nombreuses tâches ennuyeuses, sales et dangereuses, mais ils ont aussi un potentiel incroyable pour étendre leur utilité, notamment leur capacité à fonctionner en collaboration avec les humains, créant ainsi un système dans lequel la somme des parties est supérieure au tout. L’exigence de la surveillance ou de l’intervention humaine demeurera pour toute application de la force létale, mais leur utilité pour aider à la détection et au maintien en puissance est déjà apparente;
    • Cybernétique. Les technologies de l’information sont intégrées dans tous les aspects de notre vie personnelle et militaire, formant un « internet des choses ». Cela crée non seulement des opportunités, mais aussi des vulnérabilités critiques qui doivent être activement atténuées dès le départ. Chaque soldat doit être éduqué et formé pour protéger ses capacités contre des adversaires qui ne cesseront de sonder et d’exploiter les vulnérabilités;
    • Intelligence artificielle (IA). Bien que le CEM Strat A facilitera, grâce à une approche de plus en plus délibérée, d’amasser des données et de les exploiter pour prendre des décisions, il incombe à l’Armée canadienne d’examiner le potentiel de l’IA et des données machine pour transformer certains aspects des opérations terrestres, y compris l’exploitation des données et des informations pour produire des renseignements et des modèles prédictifs à l’appui de la prise de décisions;
    • Environnement d’information omniprésent. Grâce à un accès, une connectivité et une collaboration accrus entre les humains, les connaissances augmentent à un rythme exponentiel. Cette connectivité a permis à des communautés du monde entier de se regrouper pour de bonnes ou de mauvaises intentions. L’Armée canadienne doit comprendre cet environnement utilisé par diverses organisations. Cette portée mondiale affecte non seulement l’environnement opérationnel, mais pourrait également attaquer les Canadiens et la société canadienne, y compris nos soldats.
  1. Investissements en capital. (Dirigée par le CEM Strat A) L’exigence de gagner le combat rapproché précède toutes les autres exigences, aujourd’hui et dans le futur. Dotée de capacités légères et lourdes spécifiques, l’Armée canadienne est principalement une force de poids moyen équipée de la famille de véhicules blindés légers (VBL) 6. Ce système lui servira de plateforme de manœuvre principale au-delà du Volet 2 - Force 2030. La prépondérance de la famille de véhicules VBL offre la flexibilité et l’efficacité opérationnelle de la capacité motorisée de l’Armée canadienne. Cependant, les investissements clés doivent continuer à être faits pour veiller à ce qu’elle soit à la fois apte au combat et pertinente. Les forces légères telles que décrites précédemment offrent une agilité stratégique et opérationnelle, ainsi que la possibilité de renforcer la capacité des partenaires. Toutefois, cela n’a pas été pleinement réalisé et nécessite des investissements. La capacité lourde de l’Armée canadienne est non seulement essentielle pour satisfaire aux obligations des traités, mais elle constitue aussi, et ceci est important, le moyen de mettre en place des forces de poids moyen efficaces au combat et de préserver l’expertise en matière de manœuvres de combat rapproché. La poursuite des investissements en capital est vitale et le soutien en cours de service doit devenir beaucoup plus agile. L’Armée canadienne poursuivra des initiatives d’acquisition qui permettront de mettre en œuvre des capacités plus opportunes et donc plus pertinentes, même si cela entraîne une asymétrie au sein de la force.

Cinq priorités en matière d’acquisition de capitaux et de dessaisissement concret seront à l’origine de la modernisation de l’Armée canadienne, à savoir :

  • Le Réseau. Le Réseau d’une Armée numérique est l’épine dorsale de tout ce que nous faisons. C’est notre façon de communiquer, dont nous éclairons les décisions, dont nous partageons et dont nous atténuons les risques pour la force et la mission dans la réalité multi-domaines de notre environnement opérationnel. Cette priorité exige de l’Armée canadienne qu’elle innove et contribue à la culture de développement adaptative qui assurera un avantage militaire durable dans le temps. Les investissements de premier ordre dans les systèmes C4ISR comprennent :
    • Modernisation des tirs interarmées;
    • Modernisation des systèmes d’information de commandement et de contrôle tactique;
    • Modernisation du renseignement, de la surveillance et de la reconnaissance terrestres;
    • Modernisation des systèmes de communication tactique;
    • Modernisation du renseignement interarmées combiné;
    • Modernisation du régiment de transmissions et de l’état-major interarmées déployable.
  • Le soldat. Les investissements capitaux de premier ordre pour habiliter le Soldat comprennent :
    • Modernisation de l’habillement et de l’équipement opérationnels des soldats;
    • Modernisation des systèmes de vision nocturne;
    • Cycle 3 du programme du système intégré du soldat;
    • Renforcement des forces légères;
    • Fusil d’assaut modulaire canadien;
    • Modernisation du système de parachutage tactique.
  • Protection. L’atténuation des risques pour la force reste un principe essentiel pour assurer le succès de la mission. Les investissements capitaux de premier ordre pour permettre la protection comprennent :
    • Défense aérienne basée au sol;
    • Modernisation de la guerre électronique terrestre des Forces canadiennes;
    • Amélioration de la variante spécialisée des véhicules blindés légers;
    • Contrer les systèmes aériens sans surveillance (Micro et Mini);
    • Modernisation du feu indirect;
    • Missile guidé antichar;
    • Détection et neutralisation avancées des EEI;
    • Prolongation de la durée de vie des chars.
  • L’environnement intégré de formation. L’Armée canadienne exploitera mieux la technologie dans l’environnement d’entraînement intégré pour former les individus et les éléments des forces collectives et fera évoluer les cadres de confirmation et de validation de l’entraînement. La capacité à poursuivre ces initiatives dépend fortement du succès des entreprises énumérées dans le cadre du Réseau. Les projets de premier ordre comprendront :
    • Modernisation de la simulation des effets des armes;
    • Systèmes de formation des équipages de véhicules terrestres;
    • Système d’instruction sur les armes de l’unité.
  • Facilitateurs de combat. Les investissements capitaux de premier ordre pour les facilitateurs de combat dans tous les domaines comprennent l’éventail des capacités qui soutiennent, assurent la liberté d’action et la résilience au combat. Les investissements en capital comprennent :
    • Modernisation des véhicules logistiques;
    • Véhicule utilitaire léger;
    • Mobilité domestique et arctique;
    • Modernisation des capacités de franchissement d’obstacles;
    • Prolongation limitée de la durée de vie du Griffon (PLVG);
    • Tirs de précision à longue portée;
    • Capacité de récupération améliorée; et
    • Remplacement de l’équipement lourd commun.

Dessaisissement. L’Armée canadienne a une longue tradition retenir des capacités dans l’inventaire national même lorsque les processus de dessaisissement ont été entamés. L’Armée du futur doit investir dans de nouveaux domaines, mais ne peut le faire qu’en éliminant les capacités désuètes. Cela exigera une exécution disciplinée des dessaisissements coordonnés sur le plan national pour garantir que les risques imprévus des programmes - en particulier le financement d’approvisionnement national - soient gérables et soutenables. À l’occasion, le dessaisissement aura lieu avant qu’une capacité de remplacement ne soit en service. Avec la mise en service de nouvelles plateformes et de nouveaux équipements dans le Volet 1 - 2020-2025, l’Armée canadienne assurera un dessaisissement discipliné comprenant :

  • Plates-formes de manœuvre : plateformes du véhicule blindé léger VBL II (Bison et Coyote), et les autres plateformes de VBL III;
  • Véhicules de soutien logistique : les autres véhicules logistiques moyens à roues; les véhicules de soutien logistique à roues, les véhicules logistiques lourds à roues, les systèmes de véhicules blindés lourds de soutien, les véhicules lourds de soutien du génie et divers équipements lourds du génie et de manutention de charges;
  • BV-206, l’amélioration de la mobilité nationale et en Arctique;
  • Au fur et à mesure de la mise en place des nouvelles capacités, l’Armée canadienne sera disciplinée quant au dessaisissement des équipements plus anciens qui supportent une charge d’approvisionnement national. Cela comprend des dispositifs de vision nocturne obsolètes, une gamme de générateurs à gaz et à diesel, des remorques à eau et des systèmes de purification de l’eau.

L’Armée canadienne coordonnera, synchronisera et dirigera la mise en œuvre des initiatives de modernisation par le biais du cycle de planification des activités (PA) de l’Armée canadienne. Le cycle de PA alloue des ressources aux quartiers généraux subordonnés pour exécuter les activités assignées et se répète annuellement, couvrant une période de 24 mois. Son principal produit, le plan d’opération de l’Armée canadienne (plan OP), comprendra les mises à jour actuelles de toutes les directives de mise en œuvre en annexe.

Les activités, les passerelles et les jalons visés dans ces annexes seront détaillés et synchronisés dans la matrice intégrée des tâches (MIT) du plan d’opération. La MIT s’appuie sur les regroupements et les matrices de tâches traditionnels, mais alloue des ressources à chaque activité. Elle détaille en outre les résultats attendus et les indicateurs de performance. Cette matrice fournira une connaissance de la situation à l’issue de chaque étape. L’Armée canadienne modifiera les ressources et les jalons dans les plans d’opération ultérieurs, si nécessaire.

Le cycle de PA, qui utilise la MIT pour gérer la répartition des tâches et les performances, est le moyen par lequel l’Armée canadienne atteindra ses états finaux de modernisation.

Bien qu’aucune ligne d’effort ne l’emporte sur une autre en termes de priorité, l’effort principal de l’Armée canadienne restera la formation, l’équipement et la préparation au combat dans le contexte de l’évolution de l’environnement de sécurité. L’accent sur les opérations de combat, confère à l’Armée canadienne la discipline, l’agilité, la robustesse et la confiance nécessaires pour mener le vaste éventail d’opérations moins exigeantes, mais plus probables.

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L’Armée canadienne doit évoluer pour répondre aux exigences d’un environnement opérationnel qui change rapidement. Elle doit adapter son PGEP pour rester disponible opérationnellement pendant des périodes étendues, et elle doit se structurer pour des opérations multi-domaines par le biais du projet F2025.

Cette stratégie est une étape nécessaire pour réaliser la vision articulée dans Engagement Rapproché. Au terme de sa durée de vie prévue en 2025, cette stratégie aura doté l’Armée canadienne d’une structure de la force plus pertinente, la rendant mieux habileté à fournir une gamme d’options de puissance terrestre pour des opérations simultanées. Ses soldats et ses unités seront mieux équipés, entraînés, soutenus et préparés pour les défis qui les attendent. Enfin, elle sera plus adaptable et flexible pour relever les nouveaux défis présents dans un avenir incertain.

La rapidité avec laquelle l’environnement géopolitique évolue aujourd’hui exige un changement de cap immédiat. La concurrence entre les grandes puissances est une considération importante pour les responsables de la politique de défense. Le mandat de l’Armée canadienne consistant à effectuer des opérations dans un environnement multi-domaines à l’appui des objectifs politiques n’a pas changé, mais la manière dont elle fournit une puissance terrestre nécessitera des solutions novatrices et créatives. Pour aller de l’avant, l’Armée canadienne doit aligner sa doctrine dans des concepts interarmées, explorer les façons dont la puissance terrestre peut façonner et soutenir les opérations multi-domaines et s’harmoniser aux principes fondamentaux de la modernisation.

La concurrence interétatique est désormais la principale préoccupation de l’environnement opérationnel. Cependant, de nombreux défis actuels, tels que l’extrémisme violent et les changements climatiques, demeureront et pourraient s’aggraver. L’Armée canadienne doit s’organiser pour des opérations multi-domaines et apprendre à appliquer la puissance terrestre dans une variété d’environnements et d’opérations tout en s’assurant qu’elle conserve la capacité de vaincre une menace en combat terrestre. L’Armée canadienne doit conserver ce qu’elle a appris et appliquer ces leçons de manière créative. Dans ce contexte, l’Armée canadienne continuera à travailler aux côtés de ses alliés et partenaires pour atteindre les objectifs.

Les principales caractéristiques de la force du futur seront son corps de soldats professionnels, son agilité et sa structure de poids moyen avec un renforcement léger et lourd. L’équipe interarmes est le terrain vital de l’Armée canadienne, avec pour centre de gravité ses leaders de niveau junior et intermédiaire. Au cours des cinq prochaines années, l’Armée canadienne deviendra une force plus unifiée. Les forces régulières et de réserve se partageant de façon proportionnelle les tâches opérationnelles, et les RC étant plus habileté à contribuer à la souveraineté du Canada à ses extrémités. Il faut noter que la puissance terrestre sera un facteur clé de la défense continentale et de la souveraineté nationale.

L’Armée canadienne inscrira son plan de modernisation dans des cadres interarmées et opérationnels clés. L’Engagement Rapproché éclairera les décisions sur la façon dont l’Armée canadienne s’entraînera, combattra et s’équipera à l’avenir. Cinq principes fondamentaux serviront à guider les efforts de l’Armée canadienne : la numérisation, Une Armée, l’interopérabilité, la simplicité et la préparation aux opérations adaptatives et dispersées. Ce cadre de modernisation vise à réduire le risque opérationnel pour la force tout en gérant le risque financier inhérent. Cette base permettra d’apporter les changements spécifiques que l’Armée canadienne doit apporter pour rester compétitive dans le futur.

L’Armée canadienne orientera ses efforts de modernisation selon quatre lignes d’effort : positionné pour la simultanéité ; dimension humaine ; intégration de Une Armée; et initiatives prioritaires. Ces lignes d’effort permettront à l’Armée canadienne de remplir son mandat tel que spécifié dans le cadre des ressources ministérielles. Les plans d’opération annuels successifs fixeront des objectifs annuels pour chacune de ces lignes d’effort afin de garantir que l’Armée canadienne atteigne son état final dans cinq ans.

Le plan spécifique dicté dans cette stratégie peut nécessiter une révision à court terme en fonction de l’évolution de la situation stratégique. Le plan dont il est question ici amorcera un mouvement dans la bonne direction. L’Armée canadienne ne peut pas se permettre d’être complaisant avec la structure actuelle des forces et la mentalité doctrinale. Elle doit toujours se tourner vers l’avenir, anticiper les défis et trouver des solutions afin de servir au mieux le Canada.

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A

  • ABCANZ États-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande
  • AF Année financière
  • AMC Affaires mondiales Canada
  • APSD Autoperfectionnement structuré et dirigé

B

  • BACC Brigade d’appui au combat du Canada

C

  • C2 Commandement et contrôle
  • C3IR Commandement, contrôle, communications, informatique et renseignement
  • CBRN Chimique, biologique, radiologique et nucléaire
  • CDA Centre de doctrine de l’Armée
  • CDIAC Centre de doctrine et d’instruction de l’Armée canadienne
  • CEMD Chef d’état-major de la défense
  • CEM Ops A Chef d’état-major – Opérations de l’Armée
  • CEM Strat A Chef d’état-major – Stratégie de l’Armée
  • CFSP Centre de la formation pour le soutien de la paix
  • CG Centre de gravité
  • CGEP Cycle de gestion de l’état de préparation
  • CGTAC Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne
  • CMR Cadre ministériel des résultats
  • COIC Commandement des opérations interarmées du Canada
  • COMPERSMIL Commandement du personnel militaire
  • CSFP Conception de la structure des forces en présence

D

  • DAPA Directeur – Affaires publiques de l’Armée
  • DCBRNI Défense chimique, biologique, radiologique, nucléaire interarmées
  • DCIT Directeur – Commandement et information terrestre
  • DEAC Directive d’engagement de l’Armée canadienne
  • DEMA Directeur – État-major de l’Armée
  • DG Directeur général
  • DLFD Directeur – Développement de la force terrestre
  • DPMO Directive principale de mise en œuvre
  • DRC Directeur – Rangers canadiens

E

  • EEMA Entretiens des états-majors d’armée
  • É.-U. États-Unis

F

  • F2025 Force 2025
  • FAC Forces armées canadiennes
  • FMPI Formation militaire professionnelle informelle
  • FOI CEM Force opérationnelle interarmées pour contrer les menaces d’explosions
  • FOS Forces d’opérations spéciales

G

  • GBMC Groupe-brigade mécanisé du Canada
  • GBT Groupe-bataillon territorial
  • GC Gouvernement du Canada
  • GPC Guide de planification du commandant
  • GPRC Groupe de patrouilles des Rangers canadiens
  • Gp Svc S FC Groupe des Services de santé des Forces canadiennes
  • GT Groupement tactique

I

  • IAP Indo-Asie-Pacifique
  • IED Dispositif explosif de circonstance
  • IIMP Interarmées, interorganisationnel, multinational et public

M

  • MDN Ministère de la Défense nationale
  • MIT Matrice intégrée des tâches
  • MO-I Mission de l’OTAN en Iraq

O

  • OAD Opérations adaptables et dispersées
  • OE Officier d’échange
  • OI Opération d’information
  • OL Officier de liaison
  • ONU Organisation des Nations unies
  • OPNAT Opérations nationales
  • OTAN Organisation du Traité de l’Atlantique Nord

P

  • PA Planification des activités
  • PGEP Plan de gestion de l’état de préparation
  • PIAC Programme international de l’Armée canadienne
  • PSE Protection, Sécurité, Engagement – La Politique de défense du Canada

R

  • RC Rangers canadiens
  • Rés A Réserve de l’Armée
  • RPDC République populaire démocratique de Corée
  • RRAC Renforcement de la Réserve de l’Armée canadienne
  • RSR Renseignement, surveillance et reconnaissance

S

  • SCI Systèmes de communication et d’information
  • SMA(IE) Sous-ministre adjoint (Infrastructure et environnement)
  • SMA(Pol) Sous-ministre adjoint (Politiques)
  • SMA (RDDC) Sous-ministre adjointe de Recherche et développement pour la défense Canada
  • S/off Sous-officier

T

  • TTP Tactiques, techniques et procédures
  • TV Terrain vital

U

  • UE Union européenne
  • UII Unité d’intervention immédiate

V

  • VBL Véhicule blindé léger

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A

Activités sous le seuil – Opérations ou activités de nature concurrentielle visant l’atteinte d’objectifs militaires ou politiques, mais qui ne se rendent pas jusqu’à la violence physique.

Adaptabilité – Capacité de s’ajuster en fonction de nouvelles conditions.

Agilité – Capacité de se rediriger rapidement.

Armée d’aujourd’hui – Vision de l’Armée canadienne sur un horizon de 0 à 5 ans dans le Modèle de développement des capacités de l’Armée.

Armée de demain – Vision de l’Armée canadienne sur un horizon de 5 à 15 ans dans le Modèle de développement des capacités de l’Armée.

Armée de l’avenir – Vision de l’Armée canadienne sur un horizon de 15 à 30 ans dans le Modèle de développement des capacités de l’Armée.

C

CEM Ops A – Ligne de gouvernance de l’Armée canadienne responsable de superviser la mise sur pied de la force, de gérer le personnel et d’assurer le maintien en puissance et la sécurité.

CEM Strat A – Ligne de gouvernance de l’Armée canadienne responsable du développement de la force. Le CEM Strat A permet à l’Armée canadienne de renforcer son état de préparation en comblant les lacunes en matière de capacités et en facilitant la modernisation.

Centre de doctrine et d’instruction de l’Armée canadienne – Ligne de gouvernance de l’Armée canadienne qui contribue au développement intellectuel en matière de guerre terrestre et dirige l’instruction sur les opérations terrestres de l’Armée et des Forces armées canadiennes. Le CDIAC s’occupe de la supervision, de l’intégration, de l’obtention des ressources et de la prestation de l’instruction sur les opérations terrestres donnée au Centre d’instruction au combat, au Centre canadien d’entraînement aux manœuvres, au Collège de commandement et d’état-major de l’Armée canadienne et dans les divisions de l’Armée canadienne à l’échelle du pays.

Centre de gravité – Source de force ou de puissance. Un centre de gravité peut être une caractéristique, une capacité ou une situation géographique dont un pays, une alliance, une force militaire ou toute autre entité tire sa liberté d’action, sa puissance ou sa volonté de combattre.

Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne – Organisation de développement de concepts relevant de la ligne de gouvernance du CEM Strat A. Le CGTAC définit les concepts opérationnels et les besoins en capacités des futures opérations terrestres afin d’éclairer et de soutenir le développement en cours de l’Armée. L’organisation a pour tâches de prévoir les changements, d’imaginer l’Armée de l’avenir, de concevoir l’Armée de demain, d’éclairer l’intégration des capacités et de coordonner l’interopérabilité.

Combat rapproché – L’une des deux compétences essentielles de l’Armée canadienne. Le combat rapproché englobe les opérations de combat menées à portée d’armes à tir direct; il est essentiel au succès dans l’environnement opérationnel et sous-tend toutes les autres activités.

COMPERSMIL – Le Commandement du personnel militaire fournit des orientations et directives fonctionnelles aux Forces armées canadiennes (FAC) sur toutes les questions relatives à la gestion du personnel militaire. Les principales tâches du COMPERSMIL sont les suivantes : recruter, instruire et éduquer, préparer, soutenir, honorer et reconnaître les militaires et leur famille pour les services rendus au Canada; élaborer et mettre en œuvre des stratégies, des politiques et des programmes qui favorisent et préservent la profession des armes en tant que carrière honorable et souhaitable; vérifier l’observation des politiques de gestion du personnel des FAC et être responsable du système de gestion du personnel des FAC; éliminer les comportements dommageables et inappropriés dans les FAC.

Compétences essentielles – L’Armée canadienne compte deux compétences essentielles : le combat rapproché et l’engagement rapproché.

Connectivité – Produit de communications réseautées et d’un environnement de données intégré et pénétrant.

Cyberespace – Élément de l’environnement opérationnel qui se compose de réseaux interdépendants de structures de technologie de l’information — comprenant l’Internet, les réseaux de télécommunications, les systèmes informatiques et les processeurs et contrôleurs intégrés — ainsi que des logiciels et des données qui y sont contenus.

D

Domaine – Division majeure au sein de l’environnement militaire, où certaines activités, influences et connaissances déterminées sont appliquées. Les domaines sont délimités par des caractéristiques à la fois physiques et non physiques.

E

Engagement rapproché – L’une des deux compétences essentielles de l’Armée canadienne. L’engagement rapproché est la capacité de mener à la fois des activités létales et non létales au niveau tactique afin de créer des effets influant sur les plans physique, moral et cognitif au sein de l’environnement opérationnel; il est nécessaire au succès d’une campagne.

Équipe de combat – Force de la taille d’une sous-unité composée d’infanterie mécanisée et de chars.

Équipe interarmes – Force de la taille d’une sous-unité composée d’au moins deux éléments ou armes.

I

Intégration de la Force régulière et de la Réserve – La Force régulière et la Réserve sont intégrées lorsque les deux composantes se soutiennent mutuellement. Ensemble, elles fournissent une puissance terrestre soutenue ayant une masse suffisante pour mener efficacement des opérations simultanées. Grâce au développement de la F2025, l’AC déterminera comment et quand la Force régulière et la Réserve s’entraîneront et travailleront ensemble pour produire des extrants intégrés.

Interopérabilité – L’Armée canadienne vise l’interopérabilité avec ses alliés et partenaires pour assurer le succès des opérations. Elle reconnaît trois niveaux d’interopérabilité : coordonnée, compatible et intégré. On parle d’intégration coordonnée lorsque les forces peuvent coexister, sans interagir. L’intégration compatible correspond à une situation où les forces peuvent interagir dans une même région géographique vers l’atteinte d’un but commun. L’interopérabilité intégrée se produit lorsque les forces peuvent fusionner harmonieusement et deviennent interchangeables.

M

Menace hybride – Menace constituée d’un regroupement de forces régulières et irrégulières qui cherchent à atteindre un objectif commun, ou d’une seule force régulière ou irrégulière qui utilise des tactiques régulières et irrégulières.

N

Numérisation – Conversion d’information analogique en information numérique.

O

Opération LASER – L’opération LASER se veut la réponse des FAC à la situation de pandémie mondiale. Dans le cadre de l’opération LASER, les FAC ont mis en œuvre certaines mesures touchant leur personnel et les employés du MDN pour réduire les répercussions de la pandémie. Ces mesures visent le maintien des capacités opérationnelles et de l’état de préparation afin d’appuyer les objectifs du gouvernement du Canada et de répondre aux demandes d’aide.

Opération IMPACT – L’opération IMPACT est la contribution militaire du Canada à sa stratégie pangouvernementale visant à remédier à l’instabilité causée par Daech au Moyen-Orient. En avril 2019, le Canada a renouvelé cette stratégie jusqu’au 31 mars 2021, investissant 1,39 milliard de dollars supplémentaires en Iraq, en Syrie, en Jordanie et au Liban.

Opération NABERIUS – L’opération NABERIUS est une mission d’instruction militaire au Niger dans le cadre de laquelle les FAC donnent de l’instruction aux Forces armées nigériennes (FAN). Cette instruction est financée par le Programme d’aide au renforcement des capacités antiterroristes (PARCA) d’Affaires mondiales Canada (AMC). Chaque année, les FAC envoient au Niger une équipe d’instruction comptant jusqu’à 50 membres du Commandement des Forces d’opérations spéciales du Canada.

Opération REASSURANCE – L’opération REASSURANCE est la mission des FAC en Lettonie. Les FAC ont offert leur aide à l’OTAN le 17 avril 2014. Jusqu’à 915 membres des FAC participent au déploiement dans le cadre de l’opération REASSURANCE en tout temps, ce qui en fait la plus importante opération militaire internationale du Canada à l’heure actuelle. On compte environ 240 marins à bord d’une frégate, 540 soldats dirigeant un groupement tactique de présence avancée renforcée (GT PAR) de l’OTAN, ainsi que 135 membres de l’Aviation royale canadienne et environ 5 CF-188 Hornet participant aux activités renforcées de police aérienne de l’OTAN.

Opération UNIFIER – L’opération UNIFIER est la mission des FAC visant à appuyer les Forces de sécurité de l’Ukraine (FSU). L’objectif est d’aider à l’instruction des forces de sécurité, pour qu’elles puissent bâtir et renforcer leurs capacités. L’effort du Canada est coordonné avec celui des États-Unis et d’autres pays qui fournissent une aide semblable. L’entraînement militaire fait partie du soutien global du Canada à l’Ukraine. Un groupe d’environ 200 militaires canadiens été envoyé en Ukraine. Les FAC demeureront présentes dans le pays jusqu’en 2022. Depuis le début de la mission en septembre 2015, plus de 17 310 membres des FSU ont pris part à l’instruction offerte dans le cadre de 403 séries de cours, dans l’ensemble des lignes d’efforts. L’objectif principal des FAC en Ukraine est de renforcer les capacités des FSU pour permettre des réformes durables.

P

Puissance terrestre – Capacité de mettre sur pied et d’employer une puissance de combat sur terre. La puissance terrestre constitue un volet essentiel du recours légitime de la force pour la réalisation des objectifs stratégiques d’une nation.

T

Terrain vital – Terrain dont l’importance est telle qu’il doit être retenu ou contrôlé pour le succès de la mission.

Transformation numérique – Utilisation d’information numérique et de technologies numériques pour transformer complètement les processus opérationnels et institutionnels en évaluant, réorganisant et réimaginant la façon dont une organisation mène ses activités courantes. Elle comprend l’adaptation de données numérisées aux fins des processus décisionnels par la collecte, le traitement, l’analyse et la diffusion de celles-ci.

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  1. Directeur - État-major de l’Armée, Engagés vers l’avant : la Stratégie de l’Armée (Ottawa : ministère de la Défense nationale, 2014), 19.
  2. Sun Tzu, L’art de la guerre, trans. Samuel B. Griffith (New York: Oxford University Press, 2005), 125.
  3. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, L’Armée de terre de l’avenir du Canada, volume 2 : Répercussions liées à l’emploi de la force (Kingston : Bureau d’édition de l’Armée canadienne, 2015), 38-39.
  4. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, Engagement rapproché : La puissance terrestre en période d’incertitude – Opérations adaptables et dispersées en évolution (Kingston : Bureau d’édition de l’Armée canadienne), 19.
  5. L’opération RÉASSURANCE est la mission des FAC en Lettonie. Les FAC ont offert leur assistance à l’OTAN le 17 avril 2014. À tout moment, jusqu’à 915 membres des FAC peuvent être déployés dans le cadre de l’opération RÉASSURANCE, ce qui en fait la plus grande opération militaire internationale actuelle du Canada. Elle comprend environ 240 marins à bord d’une frégate, 540 soldats à la tête d’un groupement tactique de la présence avancée renforcée (GT PAR) de l’OTAN, et 135 membres de l’Aviation royale du Canada et environ cinq avions CF-188 Hornet participant à la police aérienne renforcée de l’OTAN.
  6. L’opération UNIFIER est la mission des FAC pour soutenir les forces de sécurité de l’Ukraine (FSU). L’objectif de l’opération est d’aider à la formation des forces de sécurité. Cela les aidera à améliorer et à renforcer leurs capacités et leurs moyens. Les FAC coordonnent leurs efforts avec les États-Unis et d’autres pays qui les soutiennent de la même manière. L’entraînement militaire est un élément du soutien global du Canada à l’Ukraine. Le Canada envoie un groupe d’environ 200 membres des FAC en Ukraine. Les FAC resteront en Ukraine jusqu’en 2022. Plus de 17 310 candidats de la FSU ont participé à la formation dispensée par le biais de 403 cours couvrant toutes les lignes d’effort depuis le début de la mission en septembre 2015. L’objectif principal des FAC en Ukraine est de renforcer les capacités des FSU pour permettre des réformes durables.
  7. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, L’Armée de terre de l’avenir du Canada, volume 2 : Répercussions liées à l’emploi de la force (Kingston : Bureau d’édition de l’Armée canadienne, 2015), 21.
  8. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, L’Armée de terre de l’avenir du Canada, volume 2 : Répercussions liées à l’emploi de la force (Kingston : Bureau d’édition de l’Armée canadienne, 2015), 35.
  9. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, Le Grand Nord : le concept de l’Armée de terre dans l’Arctique en 2021 (Kingston : Bureau d’édition de l’Armée canadienne, 2013), 6.
  10. L’opération IMPACT est la contribution militaire du Canada à sa stratégie pangouvernementale visant à remédier à l’instabilité causée par Daech au Moyen-Orient. En avril 2019, le Canada a renouvelé cette stratégie jusqu’au 31 mars 2021, en investissant 1,39 milliard de dollars supplémentaires en Irak, en Syrie, en Jordanie et au Liban.
  11. L’opération NABERIUS est une mission d’entraînement militaire au Niger. Dans le cadre de cette mission, les FAC assurent l’entraînement des Forces armées nigériennes (FAN). Le Programme d’aide au renforcement des capacités anti-terroristes (PARCA) d’Affaires mondiales Canada (AMC) finance cette formation. Les FAC envoient au Niger une équipe de formation composée d’un maximum de 50 membres par an du Commandement des Forces d’opérations spéciales du Canada.
  12. Steve Maguire, « Making the Case for Land Power, » Wavell Room: Contemporary British Military Thought (30 janvier 2020), https://wavellroom.com/2020/01/30/making-the-case-for-land-forces/.
  13. L’opération LASER est la réponse domestique des FAC à une situation de pandémie mondiale. Pendant l’opération LASER, les FAC ont mis en place certaines mesures sur leur personnel et les employés du MDN pour réduire les répercussions d’une situation de pandémie. Ces mesures sont mises en œuvre afin de maintenir les capacités opérationnelles et l’état de préparation pour appuyer les objectifs et les demandes d’aide du gouvernement du Canada.
  14. Ministère de la Défense nationale, Protection, Sécurité, Engagement : Politique de défense du Canada (Ottawa : ministère de la Défense nationale, 2017), 36.
  15. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, Engagement rapproché : La puissance terrestre à l’ère de l’incertitude – Opérations adaptables et dispersées en évolution (Kingston : Bureau d’édition de l’Armée canadienne), 23.
  16. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, Engagement rapproché : La puissance terrestre en période d’incertitude – Opérations adaptables et dispersées en évolution (Kingston : Bureau d’édition de l’Armée canadienne), 23.
  17. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, L’Armée de terre de l’avenir du Canada, Volume 1: Méthodologie, perspectives et démarches (Kingston, Bureau d’édition de l’Armée de terre, 2015), 18.
  18. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, Engagement rapproché : La puissance terrestre à l’ère de l’incertitude – Opérations adaptables et dispersées en évolution (Kingston : Bureau d’édition de l’Armée), 59.
  19. Ministère de la Défense nationale, Protection, Sécurité, Engagement : Politique de défense du Canada (Ottawa : ministère de la Défense nationale, 2017), 63.
  20. Ministère de la Défense nationale, Protection, Sécurité, Engagement : Politique de défense du Canada (Ottawa : ministère de la Défense nationale, 2017), 63-82.
  21. Ministère de la Défense nationale, Protection, Sécurité, Engagement : Politique de défense du Canada (Ottawa : ministère de la Défense nationale, 2017), 82.
  22. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, Engagement rapproché : La puissance terrestre en période d’incertitude – Opérations adaptables et dispersées en évolution (Kingston : Bureau d’édition de l’Armée), 32-33.
  23. Centre de guerre terrestre de l’Armée canadienne, Engagement rapproché : La puissance terrestre en période d’incertitude – Opérations adaptables et dispersées en évolution (Kingston : Bureau d’édition de l’Armée), 16.
  24. Ministère de la Défense nationale, Protection, Sécurité, Engagement : Politique de défense du Canada (Ottawa : ministère de la Défense nationale, 2017), 75.
  25. Richard H. Thaler and Cass R. Sunstein, « Nudge – Émotions, habitudes, comportements : comment inspirer les bonnes décisions » (New Haven : Yale University Press, 2008).
  26. « Points de vue à propos des Forces armées canadiennes – Étude de suivi 2018, » (Ottawa : ministère de la Défense nationale, 2018), 2.
  27. L’Armée canadienne recherche l’interopérabilité avec ses alliés et ses partenaires afin de mieux garantir le succès en opérations. L’Armée canadienne reconnait trois niveaux d’interopérabilité : sans conflit, compatible et intégrée. L’intégration sans conflit se produit lorsque des forces peuvent coexister, mais n’interagissent pas ensemble. L’intégration compatible fait référence à des circonstances où les forces peuvent interagir dans une même zone géographique en vue d’un objectif commun. L’interopérabilité intégrée se produit lorsque les forces sont capables de fusionner harmonieusement et qu’elles sont interchangeables.

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