Les six étapes de dégradation des négatifs en acétate de cellulose
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Identification
À l’œil nu, l’acétate de cellulose est difficile à distinguer des autres types de pellicules. Divers indices permettent de l’identifier : l’inscription « Safety »Note en bas de page 1 sur la bordure du négatif, la présence d’encoches codées dans le coin supérieur droit du négatif (émulsion vers le haut), la date, le test de polarisation (voir la section « Visionneuse polarisante ») et l’essai destructif (p. ex. test à la diphénylamine, test de flottaison et test de combustion).

Dégradation
- Le processus de dégradation de la pellicule en acétate de cellulose comporte six étapes.
- Règle générale, jusqu’à la troisième étape, tous les détails de l’image demeurent bien lisibles, et on peut reproduire le négatif.
- Aux étapes quatre, cinq et six, la lisibilité de l’image diminue. On recommande alors de numériser le négatif avant que l’image ne disparaisse, et de le conserver en chambre froide avant qu’il ne se dégrade davantage. Si la dégradation est trop avancée, on recommande de détruire le négatif.
- Comme les dommages peuvent toucher le négatif de façon inégale, on recommande d’en examiner l’endroit le plus atteint afin de déterminer à quelle étape de dégradation il se situe.
Étape 1
- L’image est bien lisible.
- Aucune dégradation n’est apparente.
- On peut utiliser des languettes de détection d’acide, appelées A-D StripsNote en bas de page 2, pour évaluer le degré de dégradation.

Étape 2
- L’image est toujours lisible.
- On décèle une odeur de vinaigre (acide acétique)Note en bas de page 3.
- Le bord du négatif commence à s’incurver.

Étape 3
- L’image est toujours lisible.
- L’odeur de vinaigre (acide acétique) est bien présente.
- Le négatif commence à se racornir et devient friable.

- En raison d’un changement de pH dans la couche de gélatine, les colorants dans la couche anti-incurvation peuvent devenir rosesNote en bas de page 4 ou bleusNote en bas de page 5.

Étape 4
- L’image est lisible.
- Le négatif se déforme.
- L’odeur de vinaigre (acide acétique) est bien présente.

Étape 5
- L’image n’est plus nécessairement lisible.
- L’odeur de vinaigre (acide acétique) est forte.
- Des boursouflures et des dépôts cristallins se forment entre les couches du négatif.

Étape 6
- L’image n’est plus nécessairement lisible.
- L’odeur de vinaigre (acide acétique) est très forte.
- Des stries se forment sur les deux côtés du négatif (émulsion et support).


Bibliographie
Bennett, Karen L. et Jessica S. Johnson. « Identification of Film-Base Photographic Media », dans National Park Service Conserve O Gram, no 14/9, 1999.
Fischer, Monique. « A Short Guide to Film Base Photographic Materials: Identification, Care, and Duplication », dépliant technique du Northeast Document Conservation Center (NEDCC), mis à jour en juillet 2012.
Reilly, James M. « IPI Storage Guide for Acetate Film », Rochester, New York, Image Permanence Institute, Rochester Institute of Technology, 1993.
Valverde, María Fernanda. « Photographic Negatives: Nature and Evolution of Processes », Rochester, New York, Image Permanence Institute, Advanced Residency Program in Photograph Conservation, 2005.
Remerciements
Tania Passafiume
Restauratrice en chef des documents photographiques
Emma Hamilton-Hobbs
Archiviste
Eli Eaton
Archiviste
Tom Thompson
Spécialiste de la production multimédia
Louise Pedneault
Révision française
Nos remerciements particuliers à Janet Kepkiewicz.