Discours du greffier lors du Forum des SMA 2016
Discours
Le 8 février 2016
Le texte prononcé fait foi
C’est intéressant et stimulant de faire partie de la fonction publique actuellement et d’assumer un rôle de leadership et d’intendance, et je crois que ces deux concepts vont bien ensemble.
Je pense que la façon de procéder à une réunion comme celle d’aujourd'hui est de réfléchir un peu au sujet de l’année passée et de tourner la page vers l’avenir.
Je tiens à remercier le personnel pour le travail qui a été accompli au cours de la dernière année et qui, en rétrospective, semble déjà loin derrière nous. La dernière année a été réellement extraordinaire et beaucoup de choses se sont passées depuis notre dernière rencontre.
Je suis très fier du rôle que la fonction publique a joué pendant l’année : la première élection à date fixe; et l’ampleur, la profondeur et la qualité du travail accompli dans l’ensemble de la fonction publique pour se préparer à la période électorale et servir un gouvernement pour qu’il mène à bien son mandat jusqu’au déclenchement des élections; et continuer à faire fonctionner le gouvernement et à fournir les services aux Canadiens pendant la campagne électorale la plus longue en 100 ans. Et puis, s’adapter rapidement à l’arrivée et à l’entrée en fonctions d’un tout nouveau gouvernement et gérer tous les changements que cela représentait.
C’est grâce à sa force exceptionnelle que la fonction publique du Canada a été en mesure de faire cela. Il ne faut pas la prendre à la légère ni la tenir pour acquise, et c’est là un principe très important du système de gouvernement de type britannique. Nous ne pouvons tenir pour acquis que chaque gouvernement que les Canadiens choisissent peut compter sur une fonction publique impartiale, professionnelle et excellente qui soit là pour le servir avec loyauté et qui mette en œuvre les priorités découlant du mandat démocratique conféré par les Canadiens. Cela, nous le faisons très bien et je tenais à vous en remercier.
Un très grand merci à tout le monde.
La façon de juger d’une bonne transition, c’est sa brièveté. Il s’agit d’une transition. C’est la transition entre faire compagne et gouverner. Et si cela prend du temps, c’est que quelque chose ne tourne pas rond. Beaucoup d’efforts ont donc été déployés pour planifier cette transition, la préparer et y penser pour qu’elle s’accomplisse rapidement. Et nous étions prêts : les Canadiens pouvaient choisir un gouvernement, peu importe le parti choisi, qui serait bien positionné pour commencer à travailler le lendemain du scrutin. Et c’est exactement ce qui s’est produit.
La fonction publique a dispensé des conseils de qualité et impartiaux sur lesquels le gouvernement a pu s’appuyer depuis son premier jour au pouvoir.
En fait, avant son premier jour en fonctions, les 16 jours de transition entre le scrutin et l’assermentation ont été fort occupés, et un travail colossal a été abattu pendant cette période. Et j’en suis des plus reconnaissants.
Le soutien apporté lors de la transition a permis d’emblée de débuter sur une note très très positive.
Que signifie ce nouveau gouvernement pour la fonction publique? Je proposerai certains éléments afin d’alimenter vos discussions pendant le reste de la journée.
Il est très clair qu’il s’agit d’un gouvernement très ambitieux et dynamique. Nous savons ce qu’il veut réaliser. Il n’y a pas beaucoup de points à discuter. Vous avez lu le discours du Trône et les lettres de mandat publiques. Environ 300 engagements ont été annoncés aux Canadiens, et je vous assure que le gouvernement mettra tout en œuvre pour concrétiser une très grande partie de ceux-ci d’ici 2019. Si vous souhaitez inscrire la date à votre agenda, la prochaine élection aura lieu le lundi 20 octobre 2019.
La bonne nouvelle est que nous avons quatre ans pour accomplir les engagements énoncés dans les lettres de mandat. Peut-être que cela n’est pas manifeste pour chaque ministère pour le moment, mais ces lettres ont été rédigées avec un mandat de quatre ans en tête.
Les défis les plus importants pour la fonction publique ne seront pas les tâches à réaliser, bien qu’elles soient loin d’être minces, mais plutôt la façon dont elles le seront. Le travail exigeant commence maintenant pour ce gouvernement qui a réfléchi longuement à la gestion publique et à la façon de gouverner avant d’être élu. Dans les faits, le plus grand défi pour nous, en tant que fonction publique, sera de concrétiser ces objectifs et de nous adapter aux nouvelles personnalités, aux nouveaux processus décisionnels et d’apprentissage ainsi qu’à de nouvelles façons de faire.
Alors que la fonction publique s’adapte à sa nouvelle réalité, elle est confrontée à de grands défis. Et surtout, puisque nous entrons dans une autre période d’incertitude économique et de ralentissement, les ressources, comme toujours, devront être gérées minutieusement et des choix difficiles devront être effectués.
Notre collectivité a donc beaucoup de travail devant elle et a beaucoup d’enjeux sur lesquels se pencher au cours de la prochaine année.
À quoi ressemble le nouveau gouvernement? Quelles sont les caractéristiques de ce nouveau « normal », pour paraphraser le slogan publicitaire de Tylenol?
Nous en avons parlé un peu lors de la séance de réflexion des sous-ministres, et je crois que cela commence à se matérialiser assurément autour de trois ou quatre thèmes. Je vais simplement les présenter et vous pourrez en discuter.
Premièrement, c’est clairement l’ouverture. Qu’il s’agisse de rendre publiques les lettres de mandat, l’initiative pour un gouvernement ouvert et responsable, de désigner les scientifiques et les chefs de mission comme porte-parole, c’est un gouvernement qui prend l’ouverture au sérieux.
L’autonomie accordée aux ministres pour qu'ils gèrent leur portefeuille et dirigent leur ministère. Le premier ministre s’attend à ce que ses ministres soient conscients des attentes à leur égard et sachent qu’ils peuvent gérer les relations qu’ils entretiennent avec leurs collègues, le caucus, les intervenants et les journalistes avec très peu de coordination du centre. Il s’agit d’une nouvelle façon de faire, et cela confère une grande responsabilité pour les ministres et les personnes qui les aident à gérer ces relations.
Deuxièmement, pleins feux sur les objectifs et les résultats. Je pense que c’est un sujet dont vous allez discuter et traiter plus tard aujourd’hui.
Il s’agit d’un tournant majeur. L’accent est réellement mis sur les résultats, pas seulement sur les activités. Portez une attention particulière au vocabulaire utilisé dans la partie centrale de la lettre de mandat de votre ministre. Nous, en tant que fonction publique, nous avons l’obligation de devenir plus ingénieux, très rapidement, pour ce qui est de définir les objectifs des initiatives que nous mettons en œuvre. Qu’il s’agisse de politiques, de programmes, de règlements, de services, de négociations, il faut mesurer nos progrès au fur et à mesure, tirer des leçons et apporter des modifications tout au long du processus.
Nous avons toujours eu des systèmes qui ne visaient pas réellement à concrétiser ce principe. Le présent gouvernement est résolu à changer cette situation. Les progrès découlant d’une initiative ne se mesurent pas à l’argent que vous avez dépensé ou au nombre de réunions vous avez tenues, mais plutôt aux changements que vous avez apportés, à l’incidence positive d’une initiative dans la vie des Canadiens et dans le monde.
Ensuite, le rythme. Cela a commencé longtemps avant le 4 novembre : le rythme auquel il faut gouverner est rapide et s’accélère continuellement. En raison des progrès technologiques, des médias sociaux et de nombreux autres facteurs qui vous sont déjà familiers, les attentes des citoyens augmentent constamment, et les pressions exercées... comme « pourquoi n’avez-vous pas répondu? » ou « pourquoi n’avez-vous pas un système en place maintenant? » s’intensifieront comme cela a été le cas pour le gouvernement précédent.
Donc, qu’il s’agisse de réponses à donner, du fonctionnement de centres d’appels, de délais d’exécution, de processus réglementaires et de périodes de services, il y a aura des pressions pour accélérer le rythme. Cependant, nous sommes plutôt efficaces à cet égard. Compte tenu de la cadence du processus décisionnel et du processus d’élaboration des politiques, nous avons du pain sur la planche, et il sera difficile de garder le rythme par rapport aux ministres, et je suis certain que beaucoup d’entre vous l’ont déjà constaté.
Le dernier thème que je voudrais aborder est l’engagement. C’est aussi un concept qui a commencé auparavant, mais qui devra très rapidement prendre de l’ampleur.
Un engagement bilatéral, dans les deux directions.
Il ne sera pas suffisant de simplement parler aux Canadiens, nous devrons les écouter. Nous devrons apprendre à écouter et à faire preuve d’une plus grande humilité par rapport aux réponses à donner et nous devrons discuter avec eux pour trouver des solutions.
Alors l’engagement sera intégré étroitement à toutes les étapes, de l’élaboration des politiques à la prestation des services.
En fait, j’irais jusqu’à dire qu’envisager les communications comme une fonction distincte, une collectivité à part, est quelque peu dépassé. Cette fonction est intégrée à l’élaboration des politiques, aux délibérations connexes et à la prestation des services à toutes les étapes. Elle doit également être intégrée à notre processus de réflexion et de prise de décisions.
Nous avons un gouvernement qui s’est doté d’un programme très ambitieux. On entend beaucoup de beaux discours et parler de relations nouvelles et de ce type de choses, mais ne nous berçons pas d’illusions : nous avons un gouvernement très centré sur les résultats et déterminé à agir.
La fonction publique devra aussi se focaliser. Et je crois que c’est cela qui fera toute la différence. Je suis convaincu que nous saurons relever ce défi.
Nous avons appris beaucoup grâce à Objectif 2020 sur ce que nous devons faire pour répondre aux besoins et aux attentes des Canadiens.
Nous avons été à la rencontre de notre effectif et nous avons eu avec lui des discussions approfondies et diversifiées. Nous l’avons écouté. Nous saisissons très bien ce qu’il estime que nous devons faire pour devenir la fonction publique à laquelle nous aspirons. Nous pouvons miser sur ces discussions. Nous avons un code de valeurs et d’éthique, et nous en avons aussi discuté avec notre personnel et il y a contribué. C’est quelque chose dont nous pouvons nous inspirer. Nous sommes bien outillés pour relever les nombreux défis au cours de l’année qui vient.
Je pense donc que la vision d’une fonction publique souple, à rendement élevé, innovatrice et qui collabore, dont nous avons parlé entre nous et avec notre personnel dans le cadre de discussions ouvertes ou en ligne, est exactement le type de fonction publique dont nous aurons besoin. L’élément clé est que nous en aurons besoin rapidement. L’année 2020 arrive à grands pas.
De façon générale, les gens veulent savoir en cette période de l’année, alors que les évaluations de rendement, la gestion des talents et ce type de choses sont à nos portes, quelles sont les priorités du greffier, afin qu’elles puissent être notées et intégrées à nos propres ententes.
En fait, j’ai deux priorités très simples. Le premier ministre m’a demandé de réaliser deux choses au cours des semaines et des mois à venir. La première est de l’aider et d’aider le gouvernement à concrétiser le programme présenté aux Canadiens. La seconde, qui est tout aussi claire, est de renforcer les capacités de la fonction publique afin qu’elle soit en mesure de relever les défis et de répondre aux attentes des Canadiens, en vue de concrétiser ce programme et de répondre aux attentes grandissantes des Canadiens à notre égard.
Permettez-moi donc d’éclaircir quelques points. Avec votre aide et celle des sous-ministres, j’ai l’intention de poursuivre le travail novateur de Janice Charrette en matière de santé mentale et de respecter l’engagement de favoriser un milieu de travail sain et respectueux, et je compte sur chacun et chacune de vous pour y parvenir.
La fonction publique a drôlement évolué. Je me souviens de la fonction publique des années 1980 et 1990, mais ce n’est pas la fonction publique dont nous avons besoin en 2016. Nous avons besoin d’une stratégie moderne au chapitre des congés de maladie et de la gestion des cas d’invalidité et d’une stratégie moderne à l’égard de la santé mentale et du bien-être, et ces deux éléments sont indissociables. Nous ne pourrons obtenir l’un sans l’autre.
Nous avons besoin d’outils et de solutions technologiques plus efficaces. Anciennement, nous quittions la maison pour aller au travail, et c’était au travail que nous trouvions les solutions technologiques géniales. Aujourd’hui, c’est l’inverse. C’est à la maison que l’on trouve les trucs branchés. Nous devons nous améliorer et être plus rapides. Cependant, ne vous faites pas d’illusions : nous faisons l’objet de cyberattaques 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Nous devons donc faire cela de façon intelligente et sécuritaire. Et je vous assure que Services partagés Canada est là pour rester. Nous apporterons les changements nécessaires. Nous tirerons des leçons des problèmes initiaux, mais nous ne pouvons pas mettre à niveau 282 institutions une à la fois. Nous devrons travailler ensemble.
Comme je l’ai dit, nous avons beaucoup de pain sur la planche, et je pourrais continuer à parler pendant encore un bon moment, mais je souhaitais simplement exposer les points importants pour les prochains mois. Nous aurons une deuxième rencontre des premiers ministres dans quelques mois. Nous avons beaucoup de travail à accomplir au chapitre des changements climatiques, le principal projet du gouvernement, et des décisions difficiles à prendre quant à l’allocation des ressources dans un contexte d’incertitude économique.
La première vraie vague de projets législatifs commencera à occuper le Parlement et le Sénat. Et il y aura plusieurs sommets, où, cette fois-ci, des enjeux très délicats seront abordés relativement à nos partenaires américains, mexicains et européens.
Il ne fait aucun doute que notre année sera chargée.
Le premier ministre, tout comme le gouvernement, sait ce qu’il veut faire, comme je l’ai déjà indiqué. Il insiste surtout sur la façon d’y parvenir. Ce qui me frappe, c’est le temps et les efforts qu’il consacrera à la gestion publique, en plus de la réalisation de son programme. Le gouvernement se penchera sur la réforme des institutions fondamentales du pays : le Sénat, l’administration des élections, le fonctionnement de la Chambre des communes, le processus de nominations et, oui, le processus de sélection des greffiers. C’est un gouvernement qui se soucie énormément de la gestion publique et qui remettra en question bon nombre de nos hypothèses concernant nos façons de faire.
Certaines des nouvelles structures sont encore sous l’effet du stress alors qu’elles en sont encore à leurs débuts. N’oublions pas que ce gouvernement n’est en place que depuis seulement 100 ans, ou seulement 100 jours devrais-je dire, bien que cela puisse paraître parfois comme 100 ans.
Nous continuerons donc d’apprendre. Si la panoplie de comités du Cabinet ou les structures ou l’attribution des tâches ne fonctionnent pas, nous apporterons des changements. Nous avons des ministres qui commencent tout juste à se familiariser avec leur rôle et à apprendre à collaborer, et je vous demande donc un peu de patience de votre part.
Qu'est-ce que cela signifie pour un sous-ministre adjoint? Eh bien, cela ne vous surprendra pas que je vous dise que les SMA joueront un rôle des plus importants dans la réalisation intégrale de mes deux priorités, à savoir concrétiser le programme du gouvernement et accroître la capacité de la fonction publique.
Vos sous-ministres interagissent beaucoup plus avec les ministres.
Ne faites pas de vœux à la légère. Ils passent énormément de temps avec nos ministres. Ils sont sollicités de toutes parts pour qu’ils les accompagnent à des réunions; ils sont entraînés dans des séances d’information; ils passent beaucoup de temps avec eux. Cela leur demande du temps. Cela exige beaucoup d’efforts et ils doivent prioriser. Vous devrez donc remplir le vide, prendre les choses en mains pour eux et vous assurer que tout avance alors qu’ils sont occupés avec le ministre. Et je n’ai aucun doute qu’ils tenteront de vous entraîner dans le feu de l’action au cours des prochaines semaines.
Nous évoluons dans un environnement où tout change et se déroule rapidement.
Alors, les sous-ministres adjoints devront prendre des décisions sans nécessairement détenir toute l’information et les réponses dont ils auraient besoin; ils devront le faire avec plus d’assurance.
Par conséquent, nous avons besoin que vous soyez rapides, souples et innovateurs et que vous preniez des risques, mais des risques calculés, qui sont axés sur les résultats. Parfois, cela signifiera prendre appui sur les forces et continuer à bien faire les choses, et d’autres fois, cela voudra dire, songer à faire les choses différemment. Particulièrement, lorsqu’il est question de mobiliser les personnes qui ne font pas partie de la fonction publique : ce n’est pas un muscle que nous avons tous appris à bien développer.
Dans ce contexte, donc, nous voulons que vous preniez des risques calculés, que vous agissiez de façon novatrice. Nous devrons accepter de faire des faux pas. Si au bout du compte ça ne fonctionne pas, qu’il s’agisse d’une politique, d’un règlement ou d’une initiative en matière de services, pour autant que nous en tirions une leçon, que nous admettions où nous avons commis une erreur ou que nous n’avons pas accompli autant que nous le voulions, que nous l’admettions candidement et que nous allions de l’avant malgré tout, ça ira. N’essayons pas de cacher, de trouver un bouc émissaire ou d’esquiver. Ne blâmons pas les organismes centraux. Et, surtout, ne blâmons pas le Bureau du Conseil privé…le Conseil du Trésor, peut-être, mais ça c’est une autre affaire… [blague]
Vous devez occuper l’espace qu’il faudra. Vous devez prendre une position, l’assumer, créer un milieu de travail où vos équipes sentiront que c’est bien, qu’il faut prendre des risques plutôt que de gérer le risque à coup d’autorisations préalables et de modèles, et c’est correct de faire ainsi; il y aura une période, en particulier cette année, où on mettra à l’essai de nouvelles façons de faire.
Les gens se retrouveront sans le filet protecteur offert par l’édifice Langevin, le Conseil du Trésor, le ministère des Finances.
Cela donne l’impression que tout a changé et que rien n’est plus comme avant.
Je pense donc que je dois insister sur quelques éléments fondamentaux de notre rôle comme fonctionnaires.
Nous allons continuer à utiliser judicieusement et respectueusement l’argent des contribuables et les biens publics. Nous ne pouvons pas être frivoles avec les fonds publics. Cela n’aboutirait à rien de bon. Surtout, dans un monde prônant l’ouverture et la transparence gouvernementale, il faudra bien protéger les renseignements personnels des Canadiens. Un tel type de fuite pourrait mettre fin à votre carrière, au mandat d’un ministre au gouvernement. Je ne peux pas assez insister sur l’importance de protéger les renseignements personnels.
Dans un régime de gouvernement de type britannique, il est fondamental que le Conseil des ministres puisse se réunir et délibérer et prendre des décisions avec une certaine confidentialité. Ce sont ces 30 hommes et femmes qui ont la légitimité démocratique nécessaire pour la prise de décisions. Pas moi, pas vous, pas les intervenants, pas les journalistes. Une fuite n’apporte jamais rien de bon. Elle mine la confiance et elle nuit à la prise des décisions et au pays. Il faut que ça cesse.
Permettez-moi de conclure sur une note un peu plus joyeuse. Comme vous le savez, je suis à la fonction publique depuis longtemps. Je crois que mon premier forum des sous-ministres adjoints remonte à 1996. L’ambiance était morose. C’était juste après le référendum du Québec, nous avions vu la fin de près. Les sous-ministres adjoints étaient inquiets, pas seulement au sujet de leurs emplois et des budgets, mais aussi concernant l’existence même du pays. Une tout autre époque.
Nous avons de nombreuses raisons d’avoir confiance en notre pays, confiance en sa place dans le monde. La fonction publique a su donner satisfaction à maintes et maintes reprises. Nous avons prouvé que nous pouvions anticiper et satisfaire les besoins en évolution constante du pays et de gouvernements des plus différents les uns des autres, dans leurs priorités comme dans leur style.
Nous excellons dans la gestion des perturbations et des crises. C’est généralement le type de choses pour lesquelles nous décernons des prix en juin, durant la Semaine nationale de la fonction publique. J’aimerais que nous appliquions cette rapidité de réaction et cette créativité aux périodes plus paisibles, à l’amélioration lente, délibérée et continue des programmes et des services et de ce que nous faisons pour les Canadiens. Nous devons reconnaître plus souvent la valeur de ce travail.
Je vais fortement compter sur votre collectivité, tout comme le feront vos sous-ministres, pour aller de l’avant afin de réaliser notre programme et nos priorités communes et de nous adapter à une nouvelle façon de gouverner. Nous disposons des bases sur lesquelles nous appuyer, et il y a toujours moyen de faire davantage. Lorsque nous nous réunissons, nous avons tendance à nous concentrer sur ce qui manque, sur ce qui suivra, sur ce qui doit être fait. C’est très important aussi de célébrer nos forces et ce que nous faisons de bien, nos valeurs, notre détermination — la nôtre comme celle de nos employés — à nous présenter au travail chaque jour pour aider les Canadiens, pour améliorer le monde grâce à l’action du Canada.
Je félicite les SMA récemment nommé(e)s. C’est un club fantastique auquel appartenir. Bienvenue au sein de la collectivité des sous-ministres adjoint(e)s. Je vais vous transmettre le conseil que je donne habituellement aux participants aux séances d’orientation.
Soyez le sous-ministre adjoint ou la sous-ministre adjointe que vous auriez souhaité avoir. Soyez le genre de collègue dont vous auriez besoin en ce moment. Quant aux plus chevronnés et expérimentés d’entre vous, vous avez tellement à offrir, vous ne pouvez pas vous imaginer. Soyez un mentor, un guide, un collègue. Formez les équipes qui relèvent de vous, formez le groupe de personnes qui dépendent de vous, les hommes et les femmes qui seront dans cette salle dans cinq ans, dans dix ans. C’est le travail le plus valorisant de la fonction publique, celui de cultiver les talents, de favoriser leur éclosion et leur épanouissement.
Donc, j’espère vous avoir transmis un peu du sentiment d’urgence et d’ambition que j’éprouve à notre égard ainsi que de l’exceptionnelle possibilité qui s’offre à nous.
L’année qui vient est très importante pour vous qui assumez la responsabilité du leadership et de la gérance de la fonction publique et vers qui on se tourne pour saisir le ton et trouver un exemple, l’orientation ou des clarifications. Nous sommes en 2016, nous avons beaucoup à faire et je compte sur vous. Et, ce qui est bien, c’est que je sais que je peux compter sur vous.
Merci beaucoup.
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