Discours du greffier lors de la Cérémonie d’accueil de l’APEX
Discours
2 novembre 2016
Le texte prononcé fait foi.
Vous formez un si beau groupe, même si en réalité je n’arrive à voir personne.
En tout cas... Merci Donna. Merci pour une présentation très généreuse et Michel, pour le discours. En effet, je suis entièrement d’accord avec tout ce que vous avez dit et, avant d’oublier, je tiens à remercier l’APEX d’être un partenaire si merveilleux qui aide la fonction publique à faire la transition vers l’avenir. Nous avons beaucoup accompli ensemble par le passé et je sais que dans les années à venir vous serez un excellent défenseur de cette communauté et des personnes qui se trouvent dans la salle, et que nous continuerons de travailler fort ensemble.
Alors, merci. Je vous encourage à continuer à participer à l’APEX au cours des années à venir.
Je suis très fier d’être ici comme greffier. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai un nouvel emploi cette année et je porte trois chapeaux. J’aime être sous-ministre du premier ministre – c’est vraiment génial la plupart du temps – et j’aime être secrétaire du Cabinet et m’asseoir dans le coin. Mais je suis particulièrement ravi d’être le chef de la fonction publique d’office de même qu’ambassadeur et porte-parole de cette merveilleuse institution. Et d’être ici pour souligner vos réalisations personnelles au sein de cette communauté et célébrer collectivement qui nous sommes et ce que nous faisons me rend vraiment fier. Je suis vraiment fier d’être parmi vous ce soir.
Je l’ai dit à quelques reprises et je le répète. Nous devrions être très fiers de ce que nous sommes, de ce que nous faisons et de notre contribution à ce merveilleux pays. Il y a des choses que d’autres fonctions publiques font très bien. Certaines font des choses mieux que nous et nous devrions en tirer des leçons et nous adapter au contexte mondial. Mais je suis convaincu, après avoir fait et reçu de nombreuses visites, qu’il n’y a aucun pays au monde avec lequel nous pourrions échanger notre fonction publique demain et nous en porter mieux, en tant que pays. Nous sommes bons à ce point, et nous devrions nous en féliciter.
En partie, il s’agit de reconnaître que tout n’est pas parfait et que nous avons des moments difficiles, des mauvaises journées et des dossiers difficiles. Plusieurs nous dirons comment nous aurions pu faire mieux ou différemment. Et c’est le contexte que nous acceptons, à titre de dirigeants. La transparence, les médias, l’opposition, 17 ou 18 agents du Parlement, dont certains sont ici aujourd’hui – bonjour! C’est important. C’est important dans une démocratie, et c’est fondamental pour nous pousser et nous encourager à améliorer ce que nous faisons pour servir les gouvernements et les Canadiens. C’est le contrat que nous acceptons, en tant que fonctionnaires.
Je m’étais dit que je ne parlerais pas de Donald Trump ce soir, mais je vais parler du monde quelques minutes. Lorsque nous regardons autour de nous, si vous regardez les nouvelles, le soir – ce que je fais très peu, parce que ça me bouleverse et j’en perds le sommeil – il n’y a pas beaucoup de pays qui ont une gouvernance fonctionnelle réellement solide où un groupe d’hommes et de femmes, élus par leurs citoyens, fonctionne dans le respect de la primauté du droit, peut débattre des questions d’actualité – d’où proviendra la richesse et la prospérité? Comment faisons-nous le rapprochement entre la croissance économique et l’environnement? Comment dialogue-t-on avec le monde? comment protéger des personnes et les laisser libres en même temps? Je pourrais continuer. De nombreux pays, des pays jadis prospères, ont maintenant de la difficulté, en raison de leur système de gouvernance, à tenir un débat de manière rationnelle et respectueuse. Ou après avoir tenu un débat, à prendre des décisions. Ou s’ils ont pris des décisions, à les mettre en œuvre et à les faire appliquer. C’est une chose que les Canadiens font très bien. Nous devrions nous en souvenir et en être fiers.
Et je suis convaincu que l’une des raisons pour notre succès, de notre réussite comme pays, c’est le fait qu’on a depuis le début une fonction publique non partisane basée sur le mérite et l’excellence… qui est là, un gouvernement après l’autre, année après année, qui élabore des politiques, des règlements au service des Canadiens, qui offre des services et qui nous protège. Notre pays a un atout énorme. Un très grand nombre de pays nous envient.
C’est pour cette raison que je tiens à vous dire quelque chose que vous n’oublierez pas, je l’espère : ce que vous faites est important. Vous êtes les chefs de file de cette communauté – de 280 000 personnes – je l’oublie! Marie me le dira parce qu’elle sait très bien combien de fonctionnaires il y a de nos jours. C’est vous qui dirigez. Vous êtes des cadres. Vous prenez des décisions. Vous avez des pouvoirs en matière de finances et de ressources humaines. Vous créez des tâches. Vous établissez le travail. Encore plus, vous créez l’environnement de travail. Je pourrais continuer ou faire un discours inspirant sur la santé mentale, le bien-être ainsi que le bien-être dans le milieu de travail et la résilience et bien d’autres choses.
Je suis tout à fait d’accord avec les commentaires de Michel. Notre réussite dépend de vous. Vous représentez la culture et les valeurs de vos équipes et de vos organisations. Vous serez les intendants d’un groupe de femmes et d’hommes pour la période de temps où vous les dirigerez. Et vous voulez que les membres de ce groupe s’en tirent mieux après votre passage parmi eux qu’avant votre arrivée.
Ils laisseront sur vous leur empreinte. Vous n’avez aucune idée à quel point la fonction publique a l’aspect d’un caméléon. Le ton que vous adoptez, qu’il soit cynique ou optimiste, résilient ou défaitiste, colérique ou autre, aura des répercussions à l’échelle de vos organisations. Et six mois après votre arrivée, les membres de vos équipes vous imiteront plus que vous ne le croyez. Vous devez donc faire attention, tous les jours, à l’impression que vous laissez sur vos équipes et vos organisations.
Le conseil que je donne habituellement aux dirigeants – et je l’ai fait à maintes reprises – est d’être le type de chef que vous auriez toujours voulu avoir, et le type de collègue sur lequel vous pouvez compter. Si nous faisons tous cela dans une certaine mesure tous les jours, notre fonction publique ne fera que s’améliorer. Et les plus de 200 000 personnes qui en sont membres s’en tireront mieux, seront plus productives et plus heureuses, et seront en mesure de contribuer à faire du Canada un pays à la hauteur de nos attentes et de nos aspirations.
Donc il y a certains thèmes en termes de la diversité, de notre force de travail, santé mentale, conditions de travail, innovation, gestion du risque et tout ça. Je ne les aborderai pas tous. Vous pouvez lire mon rapport ou consulter mon site Web. Je crois que mes collègues au sein de la communauté des sous-ministres sont tous fermement déterminés à établir l’environnement de travail et la main-d’œuvre que la population canadienne mérite.
Nous avons besoin de vous – de vos commentaires, de vos idées, de votre créativité. Donc, je tiens également à vous dire que votre impact est plus important que vous ne le croyez. Il pourrait vous arriver de penser que si seulement le Conseil du Trésor faisait cela, si le greffier savait ceci, ou si le premier ministre savait cela. En fait, vous avez énormément d’influence. Une bonne idée ou une analyse de rentabilisation judicieuse revêt une plus grande importance que vous ne le croyez. Personne ne se joint au gouvernement en disant « soyons médiocres, soyons terribles », c’est-à-dire personne ne veut instaurer un mauvais environnement de travail. Si vous avez de bonnes idées, étayées par des analyses de rentabilisation, et si vous disposez de l’énergie nécessaire pour les mettre en œuvre, allez-y. Je peux vous dire que votre haute direction est prête à vous écouter, car vos idées l’intéressent.
Prenez votre avenir en main. Prenez les rênes de la fonction publique, car vous êtes maintenant les dirigeants de Destination 2020. Vous menez le bal. Vous nous remplacerez Je suis persuadé qu’il y a au moins un ou deux futurs greffiers dans la salle, peut-être même de futurs sous-ministres. Peu importe si vous prenez votre retraite au niveau que vous occupez aujourd’hui, vous pouvez toujours exercer une forte influence sur la fonction publique, ainsi que sur les hommes et les femmes qui comptent sur votre leadership.
Soyez attentifs, soyez actifs, prenez des risques. Prenez au moins une décision d’embauche très risquée cette année. Ne soyez pas trop prudents. N’utilisez pas les règles comme excuse. Évitez de dire « c’est ce que nous avons toujours fait » ou « c’est la procédure qu’il faut suivre ». Repoussez les limites et testez vos organisations. Ce n’est pas grave si, de temps à autre, vous irritez ou frustrez votre sous-ministre.
Ils veulent des conseils. N’est-ce pas?
Nous avons besoin de votre énergie, de vos conseils et de votre innovation. La fonction publique d’aujourd’hui ne ressemble pas à celle que j’ai intégrée en 1981. L’environnement de travail d’aujourd’hui est différent. Nous devons maintenant composer avec les trolls des médias sociaux, ce que nous n’avions jamais eu à faire auparavant. C’est différent. Une plus grande partie de votre travail sera accessible au public, notamment devant les comités parlementaires et les médias, alors que dans mon temps le travail se faisait en arrière-plan. Je sais que vous êtes à la hauteur de ce défi.
Vous contribuez énormément à votre pays et au reste de la fonction publique. Ce que vous faites est important pour la fonction publique et, surtout, pour le Canada. Et le Canada occupe une place importante dans le monde.
Soyez donc fiers de votre travail et célébrez vos réalisations. Pendant le congé des Fêtes, n’hésitez pas à gonfler votre poitrine et à dire fièrement que vous êtes un cadre de la fonction publique du Canada, la meilleure fonction publique au monde. Mon travail est important! Et je mérite de me reposer un peu pendant le congé des Fêtes.
Merci beaucoup.