Anne, Sylvie et leur papa, Jérôme - Transcription
(L'Alzheimer est une maladie progressive, irréversible et incurable.)
(Elle est la première cause de démence au Canada.)
(Anne, Sylvie et leur papa, Jérôme - La solitude du proche aidant)
Sylvie Corbeil :
Mon père a passé sa vie à aider les autres, comme médecin, mais aider la famille beaucoup, il a donné beaucoup.
Anne Milne :
C'est surtout maman qui nous a fait remarquer ça parce qu'on ne vivait plus à la maison, c'est elle qui l'a réalisé.
Sylvie Corbeil :
Les téléphones la nuit, maman pleurait. Ça fait que ç'a été cette période-là qui a été la plus difficile. Et puis là, maintenant, ben, c'est le quotidien qui est difficile, mais on le partage, on le partage.
Je pense que ma mère est décédée d'en avoir pris soin. Je pense que c'est ça qui l'a… c'est ça qui l'a fait mourir, c'est mon père.
Anne Milne :
Je ne peux pas m'imaginer le faire toute seul.
Mon nom est Anne Milne.
C'est important de le partager parce que sinon, tu vas te noyer. Je pense que c'est un petit peu comme ça que je me sens.
Mes parents ont été tellement là pour moi, pis mes enfants l'ont vu aussi, ça fait que ça les dérange pas, au superlatif là, que je suis avec papa, tu sais. C'est naturel.
Sylvie Corbeil :
Je fais du mieux que je peux, je suis allée le voir, pis là je suis avec mes enfants, là je suis avec les enfants, et quand je suis avec papa, je suis avec papa.
Yves Joanette, Ph.D (Directeur scientifique de l'Institut du vieillissement des Instituts de recherche en santé du Canada) :
Alors là, c'est ce qu'on appelle la génération sandwich qui est prise entre soit j'aide mon père ou ma mère qui a besoin d'appui parce que l'autre conjoint soit n'est plus là, soit est en difficulté, soit je m'occupe de mes enfants. Alors, la culpabilité, ce n'est pas uniquement entre moi versus la personne que j'aide, mais ça peut être aussi est-ce que j'aide… est-ce que je suis là pour mes enfants ou est-ce que je suis là pour mes parents?
Et là, je pense qu'on a souvent besoin de soutien à ce moment-là.
Anne Milne :
Ou souvent, si on a un temps difficile, on va le faire ensemble. Ça, si j'ai un conseil à donner, c'est la famille, là, c'est important de s'entraider beaucoup, parce que si j'avais pas ça, je me sentirais comme si j'avais la tête juste en dehors de l'eau. C'est certain, oui.
Yves Joanette, Ph.D (Directeur scientifique de l'Institut du vieillissement des Instituts de recherche en santé du Canada) :
Il faut accepter ce changement, enfin il faut en tout cas vivre avec, à défaut de l'accepter; c'est une forme de deuil progressif.
Si le proche aidant a à la fois, ces espèces de variations très fortes entre l'expression de sentiments à la fois négatifs mais positifs aussi, ça peut perturber, et affectivement, c'est très difficile et ça a un impact encore une fois physique.
Anne Milne : Il y en a qui sont meilleurs que d'autres, mais, trouver le positif de l'affaire, ça l'aide.
Sylvie Corbeil : Ça fait que c'est à nous de gérer ça. Il y a personne qui va le faire pour toi. Fait que ça, c'est à nous à décider ce qu'on fait avec ça puis à en vivre les conséquences. Je pense que c'est ça qu'il faut faire. Je pense que c'est ça la solution.
(Demandez l'aide de vos proches et de la collectivité.)
(Pour en savoir plus : Canada.ca/Aines)
(Canada)