Recherche en bref – L’indice de cybervulnérabilité
De : Emploi et Développement social Canada
Titre officiel : L’indice de cybervulnérabilité
Auteur du rapport : Firouz Fallahi et Stéphane Gascon
Pourquoi cette étude
Emploi et Développement social Canada (EDSC) est déterminé à améliorer ses services aux Canadiens en offrant des services selon des approches modernes. Par conséquent, le Ministère a considérablement amélioré les services numériques et en ligne au cours des dernières années. Il n’en demeure pas moins que certaines personnes peuvent être confrontées à des obstacles relatifs à l’utilisation des services en ligne. Il s’agit de personnes cybervulnérables. Ces personnes pourraient avoir du mal à obtenir des services si d’autres modes de prestation adaptés à leurs besoins n’existaient pas. Pour aider à servir l’ensemble de la population, nous devons donc :
- dresser le profil des personnes les plus susceptibles d’être cybervulnérables;
- définir leur lieu de résidence.
Ce que nous avons fait
L’indice de cybervulnérabilité cherche à mesurer le degré de cybervulnérabilité au pays. Cet outil résume en un seul score trois dimensions clés de la cybervulnérabilité. Ces trois dimensions reflètent la mesure dans laquelle les particuliers ont :
- les moyens (par exemple, l’abordabilité) pour pouvoir accéder à Internet et aux technologies requises (ordinateurs, téléphones portables, etc.);
- la volonté d’utiliser ces technologies et Internet;
- les capacités ou les compétences pour utiliser ces technologies.
Pour élaborer l’indice de cybervulnérabilité, les chercheurs d’EDSC se sont inspirés de pratiques exemplaires provenant d’autres pays. Les chercheurs ont utilisé les données de Statistique Canada :
- Recensement de la population de 2016;
- Enquête canadienne sur l’utilisation de l’Internet (2018);
- Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (2012).
Ensuite, ils ont calculé le score de l’indice de cybervulnérabilité pour chaque Canadien âgé de 16 ans et plus.
Les scores de cybervulnérabilité vont de 0 à 100, où 0 signifie une vulnérabilité inexistante et 100 signifie une vulnérabilité extrême. En d’autres mots, les scores élevés représentent des taux de cybervulnérabilité plus élevés. Le Ministère a combiné les scores de cybervulnérabilité individuels et les a analysés pour :
- divers sous-groupes de la population canadienne (p. ex. les jeunes, les aînés, les Autochtones, les immigrants récents et les personnes ayant des limitations d’activités);
- la zone géographique choisie (p. ex. le Canada, les provinces, les territoires).
Il est également possible d’examiner la variation du degré de cybervulnérabilité entre les zones urbaines et rurales, entre les provinces ainsi qu’entre d’autres zones géographiques types telles que les sous-divisions de recensement. Enfin, le Ministère a calculé le score de cybervulnérabilité des personnes vivant à moins de 50 km de chaque bureau de Service Canada. Il a créé différentes cartes géographiques pour illustrer les résultats.
Les cartes aident à expliquer les résultats afin de permettre les analyses politiques significatives et pertinentes.
Ce que nous avons trouvé
Cette recherche montre que :
- dans l’ensemble au Canada, le score de cybervulnérabilité est de 37 (sur 100). Ce score est un point de référence pour comparer les scores de cybervulnérabilité de sous‑groupes de la population canadienne. Quand ces scores de cybervulnérabilité sont comparés au score de référence, on peut voir quels sous-groupes sont plus vulnérables que la moyenne. Certains résultats montrent que la cybervulnérabilité varie considérablement d’un sous-groupe de la population à l’autre ainsi que selon les zones géographiques. Pour les sous-groupes de la population et les zones géographiques considérés dans cette étude :
- les aînés ont les niveaux de cybervulnérabilité les plus élevés (55) et les jeunes les plus faibles (25);
- la cybervulnérabilité est plus élevée dans les provinces de l’Atlantique (41) et au Québec (39). Elle est la plus faible dans les provinces de l’Ouest (36). L’Ontario a un score de cybervulnérabilité équivalent à la moyenne canadienne (37). Le score pour les trois territoires, bien qu’élevé, doit être examiné avec prudence compte tenu de limitations importantes au niveau des données;
- la cybervulnérabilité moyenne pour les points de service s’élève à 36, mais il existe des différences importantes entre les régions :
- 10 % de tous les bureaux de Service Canada affichent un score de cybervulnérabilité très élevée;
- 38 % présentent des scores très faibles ou faibles.
- des facteurs tels que l’âge, l’éducation, le niveau de revenu ou le statut d’emploi affectent également le degré de cybervulnérabilité des personnes.
- par exemple, les personnes âgées ayant un faible niveau d’éducation sont plus à risque de faire face à des défis lors de l’utilisation des services en ligne. Il en est de même des personnes âgées ayant un faible revenu.
Ce que cela signifie
Les résultats de cette recherche permettront d’améliorer la prestation de services et les politiques numériques au moyen des mesures suivantes :
- soutenir la conception et la prestation éclairées de services et de programmes, principalement ceux qui ciblent des groupes précis de la population canadienne.
- montrer où et pour qui, il faut mettre en place des modes de prestation de services et de diffusion d’information non numériques.
- aider à préparer des services numériques afin de réduire les obstacles potentiels qui pourraient découler de la mise en place de ces services.
- aider à concevoir des services d’urgence pour les personnes cybervulnérables en temps de crise, comme la pandémie de COVID-19.
Dans l’ensemble, les résultats montrent qu’une stratégie uniforme ne fonctionnera pas dans la prestation de services numériques.
Contactez-nous
Direction générale des politiques stratégiques et de service, Direction de la politique et de la stratégie de service, Division de la recherche sur le service
Courriel : ESDC.NC.SSPB.RESEARCH-RECHERCHE.DGPSS.CN.EDSC@hrsdc-rhdcc.gc.ca
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