Recherche en bref : Richesse immobilière, dette immobilière et finances à la retraite
Titre du rapport : Patrimoine immobilier, dette immobilière et finances à la retraite : conclusions d'une étude utilisant des méthodes mixtes
Auteures du rapport : Kathleen Piovesan et Ivana Previsic
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Richesse immobilière, dette immobilière et finances à la retraite [PDF - 276 Ko]
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Pourquoi cette étude
Au Canada, le revenu de retraite provient de trois sources :
- Pilier 1 : la Sécurité de la vieillesse (SV) et le Supplément de revenu garanti (SRG);
- Pilier 2 : le Régime de pensions du Canada ou le Régime de rentes du Québec (RPC ou RRQ);
- Pilier 3 : les régimes de retraite agréés (RRA) et l'épargne.
Les ressources du 3e pilier sont en baisse (HOOPP 2023 ; BSIF 2022). En revanche, la valeur nette immobilière a beaucoup augmenté et la plupart des personnes âgées sont propriétaires de leur logement. Certains suggèrent d'utiliser la valeur nette immobilière pour compenser ce déclin. Cette approche présente des limites :
- de plus en plus de personnes âgées arrivent à la retraite avec une dette liée au logement (Statistique Canada, 2023);
- cela pourrait réduire leur richesse immobilière;
- la plupart choisissent de ne pas vendre leur maison (SCHL, 2023) ou de contracter un prêt hypothécaire inversé;
- cela pourrait signifier que la valeur de la maison ne sera pas disponible pour les dépenses quotidiennes.
Ce que nous avons fait
Emploi et Développement social Canada (EDSC) a mené une étude sur le rôle de la valeur nette immobilière et de l'endettement dans les finances des propriétaires canadiens âgés de 45 ans et plus. Les 96 participant(e)s ont répondu à un questionnaire, rempli un tableau retraçant leur parcours financier et participé à un entretien. Parmi les participant(e)s :
- 70 avaient un prêt hypothécaire, une marge de crédit hypothécaire (MCH) ou les deux;
- 24 avaient un prêt hypothécaire inverse;
- 2 venaient de rembourser leur dette.
La majorité étaient âgées de 60 ans et plus. Il s'agissait principalement de femmes. La moitié vivait en couple et l'autre moitié était célibataire.
Ce que nous avons trouvé
Les participant(e)s ont été regroupé(e)s en fonction de leurs ressources financières et d'autres contextes financiers comme suit :
- faible sécurité financière s'ils avaient un faible RRA et peu d'épargne et un contexte financier moins stable;
- de nombreuses femmes célibataires faisaient partie de ce groupe;
- filet de sécurité financière partiel s'ils disposaient d'un RRA et d'une épargne modérée et d'une situation financière ni stable ni instable;
- ce groupe était réparti de manière égale entre les couples et les célibataires;
- filet de sécurité financière solide s'ils disposaient d'un RRA et d'une épargne élevée et d'une situation financière plus stable;
- ce groupe était principalement composé de couples.
Indépendamment du filet de sécurité financière, la plupart des participant(e)s ont utilisé leur dette immobilière pour les dépenses du ménage et la consolidation de dettes.
Cependant, les raisons derrière les dépenses du ménage et l'accumulation de dettes différaient :
- les participant(e)s disposant d'un filet de sécurité financière faible utilisaient leur dette immobilière pour les besoins essentiels et les urgences;
- les participant(e)s disposant d'un filet de sécurité financière partiel utilisaient leur dette immobilière pour les besoins essentiels et pour investir;
- les participant(e)s disposant d'un filet de sécurité financière solide utilisaient leur dette immobilière pour des dépenses supplémentaires et pour investir.
Les personnes qui disposaient d'un filet de sécurité financière plus faible avaient moins de richesse immobilière. Elles achetaient des logements moins chers, utilisaient plus fréquemment la dette pour les besoins essentiels et avaient moins de ressources pour rembourser leur dette. Le fait d'avoir une dette à long terme signifiait souvent que leur épargne était faible.
Les prêts hypothécaires inversés étaient presque exclusivement utilisés par les personnes disposant d'un filet de sécurité financière faible. Elles avaient généralement recours à un prêt hypothécaire inversé lorsqu'elles avaient atteint l'âge de 55 ans, qu'elles avaient un prêt hypothécaire et/ou une MCH et faisaient face à une difficulté financière. Le prêt hypothécaire inversé les aidait à consolider leurs dettes. Il soulageait la pression des paiements mensuels. Ils pouvaient rester dans leur maison. Cependant, cette solution réduisait leur richesse immobilière, car cette dette augmentait avec le temps.
Presque aucun(e) des participant(e)s ne souhaitait vendre son logement. En effet, celui-ci constituait une source d'épargne, un fonds d'urgence, un investissement et le logement le plus sûr, surtout comparé à la location.
Ce que cela signifie
La valeur nette immobilière ne peut probablement pas résoudre le problème des faibles pensions de retraite et de l'épargne insuffisante à la retraite. Le groupe qui avait le plus besoin d'un revenu supplémentaire était celui qui disposait de la plus faible valeur nette immobilière pour y parvenir.
Les participant(e)s disposant d'un filet de sécurité financière plus faible auraient bénéficié d'une plus grande sécurité financière à la retraite s'ils avaient bénéficié :
- de meilleurs contrats de travail;
- d'un accès à des régimes de retraite;
- d'une charge de soins moins lourde;
- d'une compensation pour leur travail de soins qu'ils ont fait sans être payés.
Pour plusieurs participant(e)s, la valeur élevée des logements a entraîné une augmentation de leur endettement et de leurs coûts. Pour ceux qui disposaient d'un filet de sécurité financière faible, les coûts élevés du logement :
- mettaient à mal le budget des ménages;
- prolongeaient la dette liée au logement;
- réduisaient l'argent disponible pour l'épargne.
Si cette situation est répandue, elle pourrait compromettre le bien-être à la retraite des propriétaires canadiens. Elle pourrait augmenter les coûts liés au vieillissement à domicile. Elle pourrait amener les gens à dépendre davantage des piliers 1 et 2 (SV, SRG et RPC ou RRQ). Toutefois, ces programmes n'ont pas été conçus comme sources uniques de revenu à la retraite. Cette dépendance pourrait augmenter les coûts des programmes.
Plusieurs participant(e)s considéraient leur richesse immobilière comme un moyen de financer les dernières étapes de leur vie, lorsque les besoins en soins sont les plus importants. Cependant, si les personnes âgées ont des dettes élevées à la retraite, le montant restant de leur richesse immobilière pourrait ne pas suffire à couvrir ces coûts. Cela pourrait augmenter les coûts en soins de santé pour le gouvernement.
Contactez-nous
Direction générale des politiques stratégiques et des services, Direction de la politique sociale, Division de la recherche sociale
Courriel : esdc.nc.sspb.research-recherche.dgpss.cn.edsc@hrsdc-rhdcc.gc.ca