La Ministre Qualtrough s'addresse à la Canadian Vision Teacher Conference de 2016

Discours

6 mai 2016

Introduction

Bonjour tout le monde.

J’aimerais commencer par remercier la British Columbia Vision Teachers’ de son invitation à prendre la parole ce matin.

J’ai parlé à John Rafferty plus tôt cette semaine, et il m’a dit que vous aviez limité son temps pour faire de la place à un conférencier spécial. Je vous remercie de m’avoir accordé du temps.

Vous savez, certaines personnes qui entrent dans nos vies laissent une marque indélébile et changent fondamentalement qui nous sommes. Il va de soi que nous ne savons pas toujours que ces personnes auront un tel effet sur nous. Elles nous rendent meilleurs, et quand nous sommes enfants, elles nous préparent à la vie.

J’ai rencontré une personne comme ça quand j’avais sept ans. Elle s’appelait Angelina Minto, et elle était enseignante itinérante en vision. Pendant 10 ans, elle m’a guidée dans le système scolaire public, m’a aidée à développer de précieuses aptitudes et m’a appris des leçons que je mets à profit encore aujourd’hui.

Le droit à des mesures d’adaptation

Je me souviens que ma mère m’a fait asseoir quand j’ai commencé la deuxième année, il y a 38 ans de ça, en 1978. Elle m’a expliqué que j’allais avoir ma propre enseignante pour m’aider à faire les choses différemment. Pour être honnête, ça ne faisait pas du tout mon affaire. Je ne voulais pas qu’on m’isole. J’avais peur qu’on me sorte de la classe et qu’on m’éloigne de mes amis. Je ne savais pas à quoi m’attendre, et je pensais que je m’en sortais bien et que je n’avais pas besoin d’une enseignante personnelle, peu importe ce que cette personne pouvait m’apprendre.

Je peux vous dire ce que Mme Minto portait lors de notre première rencontre. Elle portait une robe verte à pois blancs. Je me souviens qu’elle avait des lunettes qui lui donnaient un air félin, et je me rappelle son parfum. Elle avait une voix douce.

Et qu’est-ce qu’elle a fait à notre première rencontre? Elle m’a demandé de choisir un ou une amie, et elle m’a dit que nous allions tous les deux sortir de classe pendant deux heures pour apprendre à taper à la machine. Et je parle vraiment de machine à écrire.

Je n’ai plus eu peur d’être différente après ça, et je suis devenue la fille la plus populaire de la classe, parce que je pouvais choisir chaque semaine une personne qui allait sortir de classe avec moi pour apprendre à taper à la machine.

Et ce fut le début de ma merveilleuse relation avec Mme Minto. Je ne peux vous dire toutes les aptitudes que j’ai acquises, comme taper à la machine, lire des cartes, calligraphier et utiliser un compas et un rapporteur d’angle.

Mais je peux vous dire que j’ai appris certaines des leçons les plus importantes de ma vie. J’ai appris que j’avais le droit de m’attendre à ce qu’on prenne des mesures d’adaptation (bien sûr, ce n’est pas le terme qu’on utilisait à l’époque). J’ai appris que le fait de demander de l’aide n’était pas une faiblesse, mais bien une force. Et j’ai appris qu’il y a toujours moyen de faire les choses autrement si on ne peut pas les faire de la façon dont elles sont toujours faites. Aujourd’hui, on parle d’innovation.

J’ai terminé la douzième année avec des notes parfaites et j’ai reçu une bourse complète d’entrée à l’université. J’avais confiance en moi et j’étais prête à réussir, et à demander les choses dont j’avais besoin pour réussir. Je n’ai jamais regardé en arrière. J’ai revu Mme Minto plusieurs fois après mes études, mais je ne suis pas certaine de l’avoir vraiment remerciée. 

Si elle était ici aujourd’hui, je la remercierais certainement. En fait, je vous remercie tous du bien que vous avez fait à tant de personnes. Je vous remercie des leçons que vous nous avez apprises et de la confiance que vous nous avez inspirée. Soyez assurés que vous avez réellement changé nos vies en mieux. Le travail que vous faites est extrêmement important.

Le sport et les personnes handicapées

Vous avez aussi entendu parler d’une autre chose qui a beaucoup influencé ma vie : le sport. Je n’oublierai jamais le jour où je suis montée sur le podium à Séoul pour les Jeux paralympiques de 1988. J’ai gagné ma première médaille de bronze à 17 ans. Quatre ans plus tard, j’ai gagné deux autres médailles aux Jeux paralympiques de Barcelone.

Je ne peux pas décrire toute l’exaltation, l’euphorie et le pur bonheur que j’ai ressentis à ces moments-là. Je crois que tous les Canadiens devraient avoir la chance de trouver leur passion, de réaliser leurs rêves et de ressentir un sentiment aussi intense au cours de leur vie.

Quand ma carrière d’athlète a pris fin, j’ai terminé mes études de premier cycle à Ottawa, puis je suis revenue en Colombie-Britannique pour devenir avocate spécialisée en droits de la personne. J’ai eu la chance d’exercer ma profession aux niveaux provincial et fédéral, et je suis devenue présidente du conseil du ministre sur l’emploi et l’accessibilité de la Colombie-Britannique.

Toutes ces expériences ont nourri ma passion pour la défense de l’égalité et de l’inclusion. C’est pourquoi je suis si heureuse d’être la première ministre canadienne responsable des personnes handicapées.

Quand le premier ministre m’a donné la responsabilité pour les deux passions de ma vie, il m’a dit de changer le monde. Je prends cette responsabilité très au sérieux.

Une loi fédérale sur l’accessibilité

En tant que ministre des Sports et des Personnes handicapées, ma grande priorité est de diriger un processus de consultation sur une loi fédérale en matière d’accessibilité. 

Cette loi aura pour but d’accroître l’inclusion et la participation des Canadiens à la société et de promouvoir l’égalité des chances en améliorant l’accessibilité et en éliminant les obstacles dans des domaines de compétence fédérale.

Pour atteindre ce but, nous avons annoncé dans le budget de 2016 un financement de deux millions de dollars sur deux ans qui aidera les Canadiens handicapés à participer pleinement à ce processus.

C’est un travail titanesque qui n’a jamais été accompli auparavant au Canada.

Il y a un grand vide législatif en matière d’accessibilité et d’inclusion au Canada. Nous avons de solides lois contre la discrimination, mais il faut attendre qu’une personne soit victime de discrimination pour l’aider.

Nous avons besoin d’un outil législatif qui nous aide à éviter la discrimination et l’exclusion dès le départ.

Si nous faisons bien notre travail, cet outil aura un effet transformateur.

C’est pourquoi nous comptons consulter les provinces, les territoires, les municipalités, les intervenants et les Canadiens de toutes les capacités.

Ensemble, nous allons entrer dans l’histoire.

Le Traité de Marrakech

Nous entrons dans une nouvelle ère de leadership et de collaboration au Canada. Le gouvernement du Canada a pris des mesures concrètes pour améliorer l’accès à l’information dans des formats accessibles.

J’ai eu l’occasion récemment de présenter à la Chambre des communes une loi modifiant la Loi sur le droit d’auteur.

Lorsqu’elle sera adoptée, cette loi permettra au Canada d’être l’un des premiers pays du G7 signataires du Traité de Marrakech, et elle contribuera à l’entrée en vigueur du Traité.

Le Traité de Marrakech est un traité international administré par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle et adopté à Marrakech en 2013.

Il facilitera la production et l’échange mondial de documents en format accessible pour les personnes ayant une déficience visuelle. Il permettra l’échange de documents imprimés dans une variété de langues dans le monde.

Le Traité de Marrakech est un concept novateur.

L’Institut national canadien pour les aveugles a pris les choses en main pour faire en sorte que le Traité de Marrakech demeure une priorité du gouvernement.

J’ai d’ailleurs visité l’Institut à Toronto lundi passé. J’ai pu voir de mes propres yeux la technologie qui aide aujourd’hui les personnes ayant une déficience visuelle à avoir accès à une grande variété d’information.

Je souhaite remercier l’Institut et tout son réseau de bénévoles pour le travail important qu’ils font pour les personnes ayant une déficience visuelle au Canada. Votre travail est extrêmement important pour beaucoup de familles, y compris la mienne.

Améliorer l’accessibilité et accroître les possibilités pour les Canadiens handicapés dans leurs collectivités et dans leurs milieux de travail est une priorité pour notre gouvernement.

Nous éliminons un obstacle de plus pour les Canadiens handicapés en améliorant l’accès au matériel de lecture, particulièrement dans les écoles et les bibliothèques. La loi permettra la production de livres en gros caractères, réduira les restrictions sur l’exportation de documents en format accessible et comprendra des mesures visant à protéger le marché commercial pour les documents en format accessible.

Les étudiants auront un meilleur accès aux documents imprimés, ce qui les aidera à poursuivre leurs études et facilitera leur intégration à la population active du Canada.

Les écoles, les bibliothèques et les organismes de bienfaisance profiteront de la réduction du double emploi dans la production de documents en format accessible.

En tant que personne ayant une déficience visuelle, je comprends l’importance du Traité de Marrakech.

Conclusion

Mai est le Mois de la santé visuelle, et je suis très heureuse de me trouver dans une salle pleine de personnes inspirantes qui ont le cœur sur la main et qui changent réellement les choses.

Le thème de la conférence est « Seeing Beyond the Horizon » et vous avez vraiment réussi à voir au-delà de l’horizon. En tant que spécialistes du domaine, vous avez fait part de vos expériences personnelles et échangé des pratiques exemplaires dans l’intégration de méthodes et d’outils nouveaux.

Je vous remercie tous de faire en sorte que tous les enfants aient un bon départ dans la vie et aient des chances égales de réussir. Merci de nous aider tous à développer notre potentiel.

Toutes mes félicitations à la British Columbia Vision Teachers’ Association pour tout ce qu’elle fait pour aider les jeunes Canadiens ayant une déficience visuelle.

Et félicitations pour cette belle conférence.

Soyez fiers de votre travail et sachez que vous changez la vie de beaucoup de personnes.

Merci.

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2016-11-02