Forum mondial de l'économie sociale
Discours
September 7, 2016
Distingués invités,
Chers amis,
Merci de me donner la chance d’être avec vous aujourd’hui pour l’ouverture du Forum mondial sur l’économie sociale, sur le territoire traditionnel de la nation Mohawk.
Et j’ouvre une parenthèse pour vous dire que j’ai été touché par le témoignage du grand Chef Picard dont je salue non seulement les actions, mais aussi les attitudes.
J’aimerais tout d’abord remercier aussi chaleureusement le maire de Montréal, Denis Coderre, d’avoir invité le gouvernement canadien à être votre partenaire.
Je voudrais saluer par la même occasion nos invités internationaux. Ce forum est une excellente plate-forme d’échange et vos connaissances ainsi que votre expertise le rendront particulièrement pertinent.
Je vous transmets également les chaleureuses salutations du premier ministre Justin Trudeau.
Il n’y a pas de meilleur endroit où discuter d’innovations sociales que dans ma province, le Québec.
Cette notion d’innovation sociale est profondément enracinée dans notre histoire. Laissez-moi vous donner quelques exemples :
En 1900, ici même au Québec, Alphonse Desjardins a fondé nos premières caisses populaires.
Il voulait ainsi aider les gens de la classe ouvrière, ceux qu’on appelle aussi les gens de la classe moyenne, à accéder au capital et contribuer au développement économique du Canada et plus précisément des Canadiens-français[1].
La tradition se poursuit de nos jours. Le Québec est un chef de file de l’économie sociale au Canada et le Mouvement Desjardins continue d’en être un fer de lance dont nous sommes très fiers.
Aujourd’hui, la Caisse d’économie solidaire Desjardins est une institution financière de premier plan au chapitre de l’économie sociale et d’investissements responsables au Québec.
Pour ne donner qu’un exemple, en 2015, la Caisse d’économie solidaire Desjardins a consenti un prêt de 6 millions de dollars pour la construction d’un nouvel entrepôt pour Renaissance, une entreprise sociale qui possède 11 magasins d’aubaines ici dans le Grand Montréal.
La mission de Renaissance est d’aider les personnes qui rencontrent des obstacles à l’emploi à intégrer le marché du travail.
Cette entreprise offre un programme de formation rémunérée de 26 semaines qui inclut leur formation éthique, une expérience de travail pratique et du counseling individuel.
Et l’entreprise connaît un énorme succès.
Au cours de ses 20 années d’activités, Renaissance a aidé plus de 3 000 personnes à réintégrer le marché du travail.
D’année en année, d’autres bailleurs de fonds, comme la Caisse, concluent des dizaines de transactions semblables qui sont bénéfiques sur le plan social et économique.
Notre province est également le siège du Réseau d’investissement social du Québec.
Elle accueille aussi des organisations telles que la Fiducie du Chantier de l’économie sociale qui fournit des fonds importants à des entreprises d’économie sociale.
Ainsi, depuis 2007, la Fiducie a investi 50 millions de dollars dans l’économie sociale du Québec.
Cet appui a généré des investissements additionnels de 336 millions de dollars et a permis la création et la consolidation de plus de 3 000 emplois.
Ces efforts canadiens en matière d’innovation sociale, qui visent à bâtir une société plus collaborative et inclusive, s’étendent bien au-delà du Québec et servent au développement social, économique et inclusif de l’ensemble de notre pays.
La collaboration est une composante importante de l’innovation sociale et de la finance sociale ; elle mobilise différents niveaux de gouvernements, des organismes de bienfaisance, des organisations communautaires ainsi que le secteur privé afin qu’ils bâtissent ensemble une meilleure société.
Dans cet effort de collaboration, nous sommes inspirés par des initiatives lancées à l’extérieur du Canada.
Par exemple, dans les 35 dernières années – ou 15 années, le Royaume-Uni a investi plus de 350 millions de livres sterling dans l’entrepreneuriat social, les édifices abritant des œuvres de bienfaisance et les entreprises à vocation sociale, et il a pris de multiples mesures pour appuyer le développement d’un marché mondial de la finance sociale qui soit prospère.
Grâce à ces efforts, le Royaume-Uni est devenu un leader mondial de l’entreprise sociale et de la finance sociale.[2]
Et n’oublions pas nos chers voisins du sud.
En 2009, les États-Unis ont créé un fonds pour l’innovation sociale.
À ce jour, plus de 100 villes et 33 états sont directement touchés par le fonds pour l’innovation sociale. [3]
D’innombrables autres exemples similaires existent dans des pays de partout au monde.
Plusieurs d’entre eux sont représentés dans cette salle aujourd’hui. Ce forum constitue une excellente occasion pour s’inspirer de l’expertise des autres et partager nos pratiques exemplaires.
Dans le contexte de cet incroyable agenda social au niveau mondial, le Canada veut aussi prendre part à la conversation mondiale alors que le gouvernement canadien s’engage à créer sa propre stratégie d’innovation sociale et de finance sociale.
Il est maintenant temps pour notre gouvernement canadien de faire preuve de leadership en la matière et de réunir nos partenaires sur ces questions importantes.
Et c’est pourquoi j’ai la chance et le privilège de vous annoncer ce matin que nous créerons un nouveau comité directeur pour relancer l’économie sociale à l’échelle nationale.
Ce nouveau comité directeur – qui réunira des chefs de file, des praticiens et des experts de nombreuses disciplines – est une étape essentielle de la recherche et la mise en œuvre de solutions novatrices pour résoudre les problèmes les plus complexes de notre société.
Ce comité que j’annonce ce matin jouera un rôle de premier plan dans la co-création de la stratégie canadienne sur l’innovation sociale et la finance sociale, et tirera profit de l’excellent travail déjà accompli.
La stratégie profitera ainsi des discussions fructueuses que nous avons eues avec les partenaires au fil des ans dont le groupe de travail sur l’investissement social du G7 et le groupe de travail du Canada sur la finance sociale.
Certains d’entre vous ont d’ailleurs participé à ces discussions et je vous en remercie sincèrement.
Ce comité directeur survolera les consultations, recommandera des points sur lesquels la stratégie devrait se pencher et commencera à élaborer et à proposer des mesures de politique.
C’est pour cette raison que j’ai utilisé le terme « co-création ». En effet, nous essayons vivement d’élaborer une stratégie avec, et non pour, notre communauté d’intervenants qui seront nos partenaires privilégiés.
Ceci, je crois, incarne l’un des principes de l’innovation sociale, c’est-à-dire le partenariat.
La stratégie canadienne d’innovation sociale et de finance sociale va de pair avec plusieurs des autres priorités que j’ai en tant que ministre du gouvernement canadien.
Maintenant que notre gouvernement a lancé l’Allocation canadienne pour enfants, nous nous apprêtons à élaborer une stratégie canadienne de réduction de la pauvreté dans notre quête visant à combattre la pauvreté.
Pour la première fois depuis 40 ans, nous travaillons également à l’élaboration d’une Stratégie nationale en matière de logement, qui couvrira la totalité de la problématique liée au logement en incluant les thèmes de l’itinérance, des refuges, du logement social et abordable, du loyer économique et de l’accès à la propriété.
Les consultations publiques sur la stratégie ont été lancées à la fin du mois de juin.
Nous recueillons les commentaires des Canadiens, des provinces et territoires, des gouvernements et des organisations autochtones, des municipalités, des principaux intervenants et des experts en matière de logement afin d’identifier de nouvelles façons de faire en sorte que les Canadiens puissent avoir accès à un logement qui soit viable, abordable, inclusif et flexible.
Comme vous le savez, plus de la moitié de la population mondiale habite actuellement dans les villes. Il n’est donc pas surprenant que des problèmes tels que l’inégalité et la pauvreté soient amplifiés dans un contexte semblable, spécialement dans les centres urbains où nous retrouvons une grande densité de population, et le Canada ne fait pas exception à la règle.
L’ONU, l’Organisation des Nations Unies, a mis l’accent sur ce problème. Pour cette raison, le Canada participera plus tard cette année à Habitat III, la troisième conférence de l’ONU sur le logement et le développement urbain viable.
D’ailleurs, plus tard dans la journée, j’aurai le privilège de participer à une table ronde avec différents intervenants pour discuter des principales questions à aborder lors de cette conférence – importante conférence, Habitat III.
Je vous encourage à participer à la consultation en ligne qui se poursuit jusqu’à la fin du mois sur le site Web Canada.ca.
J’ai bien hâte de connaître votre opinion sur ces stratégies nationales et sur l’influence sur la scène mondiale que notre gouvernement cherche à exercer pour aider à résoudre des problèmes importants et des défis particuliers en matière de logement, de pauvreté, d’emploi et de changement climatique, et sur d’autres défis qui contribueront grandement aux efforts que nous déployons pour bâtir des communautés plus fortes et plus inclusives.
Je sais qu’en travaillant ensemble nous y parviendrons.
Thank you. Merci. Muchas gracias.
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