Bean Gill : Maîtresse de cérémonie 

L’histoire de Benveet « Bean » Gill représente une dose de réalité que vous n’avez jamais entendue auparavant.

Dans la vingtaine, Mme Gill travaillait comme technologue en radiologie dans un laboratoire de cathétérisme cardiaque. Mais, en 2012, lorsqu’elle a eu 30 ans, tout a changé. Elle a quitté une relation de violence, son père a quitté sa famille et, lors d’un voyage à Las Vegas, un virus l’a paralysée de la taille jusqu’au bas. Tout en se détendant dans une chambre d’hôtel avec des amis proches, elle avait ressenti une douleur soudaine à la colonne vertébrale.

« La douleur n’a duré que quelques minutes, et je n’ai pas pu bouger ma jambe droite. J’ai été paralysée en 10 minutes. »

De nombreux neurologues ont dit à Mme Gill qu’un virus était probablement responsable et qu’elle reprendrait pleinement l’usage de ses jambes en quelques semaines. Après plusieurs mois sans progrès, Bean a dû faire face à sa nouvelle réalité. Une jeune femme autrefois athlétique qui aimait faire du modelling, du kickboxing et de l’haltérophilie, elle a dû composer avec la trahison de son propre corps. Elle ne pouvait pas se retourner, s’asseoir ou sortir du lit sans aide. Elle a été forcée de se frayer un chemin à travers une société inaccessible, tout en vivant avec la paralysie et en apprenant à s’aimer ─ le handicap et tout.

« Ma vie a été bouleversée. Je détestais tout de moi. Je détestais ma vie. »

Bean a pris sa santé en main, cherchant les réponses et l’aide dont elle avait besoin pour relever ses défis de front. Finalement, Mme Gill a retrouvé sa confiance. Elle s’est efforcée de reprendre le mouvement de ses jambes et s’est poussée pour essayer des sports qu’elle n’aurait jamais tentés avant d’être paralysée.

Si ce n’était de la pire année de sa vie, Mme Gill ne serait pas la personne qu’elle est aujourd’hui.

La paralysie soudaine de Bean lui a ouvert les yeux sur les nombreuses injustices, inégalités et défis qui font partie de la vie des personnes en situation de handicap. Elle est passée d’une nouvelle identité de vie en fauteuil roulant à l’utilisation de sa situation comme plateforme pour aider les autres.

En 2017, elle a cofondé le ReYu Paralysis Recovery Center, un organisme sans but lucratif qu’elle a fondé avec son spécialiste en neuro-exercice et sans capital. Le centre de bien-être a pour but d’inspirer, de motiver et de promouvoir le rétablissement fonctionnel des personnes atteintes de lésions médullaires et de troubles neurologiques connexes.

« Nous leur montrons qu’elles peuvent faire ce qu’on leur a dit qu’elles ne feraient jamais. »

En tant que femme de couleur ayant un handicap visible, Mme Gill est un exemple de force et de résilience inébranlables. En affrontant l’adversité et en racontant son histoire, Bean Gill élimine les obstacles et change la stigmatisation des personnes en situation de handicap.

Le travail de Mme Gill lui a valu une reconnaissance locale et nationale, notamment le Top 40 Under 40, le Prix canadien de l’entrepreneuriat féminin RBC et le prix Women of Vision de Global. Bean est Miss Wheelchair Canada en titre et, dans le cadre du 60e anniversaire de Barbie, a été reconnue en tant que l’une des 60 femmes les plus inspirantes du Canada par Mattel.