Combattons ensemble la pauvreté

La vie dans la pauvreté au Canada et l’aide offerte par le gouvernement fédéral

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Nous remercions nos partenaires

Nous aimerions remercier les différents partenaires qui ont contribué à ce projet :

Saint JohnLiving SJ, ONE Change, YMCA, Association for Community Living, Armée du Salut et Human Development Council.

Regent ParkYonge Street Mission, Christian Resource Centre (CRC), Central Neighbourhood House, Toronto Council Fire Native Cultural Centre, Dixon Hall, Regent Park Community Health Centre, Fred Victor, Centre for Social Innovation, Artscape et Université Ryerson.

WinnipegUnited Way Winnipeg, Ma Mawi Wi Chi Itata Centre, Centre for Aboriginal Human Resource Development, Resource Assistance for Youth, Manitoba League of Persons with Disabilities, Immigrant and Refugee Community Organization of Manitoba Inc., Age & Opportunity, SEED Winnipeg Inc., Armée du Salut – Winnipeg Booth Centre, Armée du Salut – Heritage Park Temple et Université du Manitoba.

TisdalePartners to End Poverty, Northeast Newcomer Services, Newsask Community Futures, Armée du Salut North East Circuit, KidsFirst, North East Outreach and Support Services, Tisdale Housing Authority et Université de la Saskatchewan.

Trois-Rivières – COMSEP, Les Artisans de la Paix, Point de Rue, Moisson-Mauricie/Centre-du-Québec, Centre d’amitié autochtone La Tuque - Point de services pour les Autochtones à Trois-Rivières et l’Université du Québec.

YellowknifeYWCA Transitional Housing Facility, NWT Disabilities Council - Safe Harbour Day Centre, The Tree of Peace Friendship Centre, Yellowknife Seniors’ Society, Centre for Northern Families, SideDoor Resource Centre 4 YOUth, Armée du Salut et Aurora College.

Comité consultatif nationalSherri Torjman, Caledon Institute of Social Policy; Sheila Regehr, Réseau canadien pour le revenu garanti; Robert Brym, Université de Toronto et Robert Andersen, Université Western.

EKOS Research Associates Inc. a mené les enquêtes communautaires.

KIMBO Design a pris en charge le volet de conception graphique du présent rapport.

Le projet Combattons ensemble la pauvreté est financé par le gouvernement du Canada.

Les opinions et les interprétations présentées dans le présent rapport sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.

Résumé du projet

En quoi consiste le projet Combattons ensemble la pauvreté?

Ce projet offre une occasion unique d’entendre directement des témoignages de Canadiens sur ce que représente le fait de vivre dans la pauvreté au Canada. C’est l’un des nombreux moyens employés par le gouvernement du Canada pour sensibiliser le public aux difficultés rencontrées par les personnes vivant dans la pauvreté, à la façon dont les programmes fédéraux les aident, et où sont les plus grands besoins en matière de soutien.

Le gouvernement a lancé les échanges avec la publication du document de discussion Vers une stratégie de réduction de la pauvreté. Le 2 septembre 2016, l’honorable Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, a procédé au lancement officiel du projet Combattons ensemble la pauvreté. Ference & Company Consulting Ltd. a dirigé le processus de mobilisation.

Quels sont les principaux messages transmis par les Canadiens?

  1. La pauvreté existe au Canada et elle est en grande partie dissimulée. Presque cinq millions de Canadiens – ou un sur sept – vivent dans la pauvreté selon la mesure de faible revenu après impôt. La pauvreté est souvent cachée et l’ampleur du problème peut varier en fonction du coût de la vie et de la concentration de pauvreté dans un quartier donné.
  2. De nombreux Canadiens ne peuvent subvenir à leurs besoins fondamentaux et se heurtent à d’importants obstacles à l’emploi, ce qui est éprouvant mentalement et psychologiquement. Les personnes vivant dans la pauvreté se heurtent à des obstacles à l’emploi tels que des difficultés personnelles, des problèmes de santé, des incapacités, des problèmes de santé mentale et de dépendance, la rareté des bons emplois, un manque d’instruction et de formation, la discrimination, un casier judiciaire et des obstacles structurels et historiques comme ceux que rencontrent les Autochtones. Les personnes vivant dans la pauvreté ne peuvent subvenir à leurs besoins fondamentaux tels qu’une alimentation saine, un logement adéquat, l’achat de médicaments, les soins dentaires et le transport. Par conséquent, elles se sentent anxieuses, frustrées et abandonnées.
  3. La pauvreté touche certains groupes plus durement. Au sein des six communautés, nous avons appris que les parents seuls, les gens aux prises avec des problèmes de santé mentale ou de dépendance, les personnes âgées et les Autochtones sont les plus vulnérables. Les jeunes, les nouveaux arrivants, les membres des minorités visibles, les personnes seules âgées de 45 à 64 ans et les travailleurs à faible revenu sont également à risque.
  4. Les Canadiens vivant dans la pauvreté sont résilients, mais ils ont besoin d’un soutien additionnel pour apporter des changements importants dans leurs vies. Les personnes ayant vécu ou vivant toujours dans la pauvreté ont affirmé avoir tenté de surmonter leurs problèmes en occupant plusieurs emplois, en retournant sur les bancs d’école, en cherchant de l’aide auprès d’organismes communautaires, en gardant une attitude positive, en travaillant sur elles-mêmes, en établissant des budgets et en demandant l’aide d’amis et de membres de la famille. Pour bon nombre d’entre eux, ces efforts n’ont cependant pas été suffisants pour provoquer des changements importants.
  5. L’Allocation canadienne pour enfants et le Supplément de revenu garanti ont une incidence majeure. L’Allocation canadienne pour enfants aide de nombreux parents disposant d’un faible revenu à nourrir leurs enfants. Le Supplément de revenu garanti a beaucoup contribué à faire reculer la pauvreté chez les personnes âgées au Canada. La subsistance de nombreuses personnes dans cette catégorie dépend de ce programme.
  6. Le gouvernement fédéral offre d’autres programmes importants qui pourraient apporter de l’aide, mais très peu de gens en connaissent l’existence. Le Bon d’études canadien, destiné à aider les parents à épargner pour les études postsecondaires de leurs enfants, ne profite pas suffisamment aux parents dans le besoin. La Prestation fiscale pour le revenu de travail, qui fournit un revenu additionnel aux salariés canadiens à faible revenu, demeure peu connue. Il y a également un manque de connaissances au sujet des programmes offerts aux Autochtones, particulièrement aux personnes âgées.
  7. Beaucoup de gens n’ont pas accès au soutien dont ils ont besoin en raison de la nature et du mode de prestation de certains programmes. La plupart des demandeurs se voient refuser l’accès aux Prestations d’invalidité de Régime de pensions du Canada, car ils ne correspondent pas à la définition d’une personne souffrant d’une « incapacité grave et prolongée ». Un grand nombre de travailleurs à faible revenu ne peuvent profiter de la Prestation fiscale pour le revenu de travail parce que le seuil de faible revenu est trop bas. Une multitude de personnes à risque de sombrer dans le sans-abrisme ne peuvent profiter de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance puisqu’elle s’adresse aux personnes souffrant chroniquement d’une telle situation.
  8. Les Canadiens ont unanimement affirmé qu’il faut accroître le soutien offert dans différents domaines, et que ce soutien doit provenir des différents paliers de gouvernement, afin d’aider les gens à se sortir de la pauvreté. Il est nécessaire d’offrir un meilleur soutien pour aider les Canadiens vivant dans la pauvreté à avoir accès à des emplois à temps plein et à un revenu suffisant, à des logements abordables, à des programmes communautaires, à des mesures adaptées à la culture et aux antécédents des Autochtones, ainsi qu’à des prestations de revenu suffisantes pour apporter de véritables changements dans leur vie.

Les gens ont-ils espoir que la situation s’améliorera?

Les sentiments lors des consultations variaient entre la frustration, le doute, la gratitude et l’espoir. Les gens se sentent frustrés, car la situation ne s’améliore pas, peu importe leur niveau d’effort pour se sortir de la pauvreté. La plupart des gens désirent s’autonomiser en retournant aux études, en obtenant un emploi plus payant ou leur offrant plus d’heures, et en subvenant aux besoins de leurs enfants; toutefois, bon nombre d’entre eux n’ont pas accès à ces possibilités. Ils veulent se faire respecter. Ils veulent avoir la chance de montrer ce qu’ils ont à offrir. À Winnipeg, une personne ayant un handicap a déclaré avoir passé d’innombrables heures à postuler des emplois et à envoyer des curriculum vitæ, sans succès. Une mère monoparentale à Tisdale a affirmé travailler les soirs et les fins de semaine à titre de serveuse, mais ne pas cumuler suffisamment d’heures pour être admissible aux soins subventionnés aux enfants. Un sans-abri à Yellowknife a parlé de la possibilité de mettre sur pied une banque d’emploi pour offrir ses services aux personnes qui en ont besoin.

Pour certains, la frustration s’est transformée en scepticisme, en colère et en tristesse. Des jeunes ayant à peine atteint l’âge adulte sont déjà blasés et méfiants à l’égard du système qui est supposé travailler en leur faveur. Certaines personnes sont furieuses en raison des mauvais traitements et de la discrimination que leur ont fait subir des fournisseurs de services et des employeurs potentiels pour des motifs de race, d’âge, de statut social, de lieu de résidence ou de handicap. Pour obtenir de l’aide, les gens doivent parfois répéter leur histoire à maintes reprises et prouver qu’ils méritent cette aide. Cette situation est intrusive en plus d’être démoralisante. D’autres sont attristés par leur impression que les choses ne feront que s’empirer. La mère d’un garçon handicapé s’est plainte d’être au bout du rouleau, car elle a récemment reçu un diagnostic de cancer et craint pour l’avenir de son fils après son décès. Une dame âgée de Saint John s’est dite angoissée à l’idée de demander à sa fille adulte de l’aider, alors que, à titre de mère, elle devrait assurer le rôle de soutien.

Malgré ces frustrations, il régnait chez les gens un profond sentiment de gratitude envers les organisations, les membres de la communauté et les programmes du gouvernement fédéral qui les ont aidés. Dans la foulée des discussions, les participants étaient véritablement reconnaissants du fait que quelqu’un les écoutait enfin, et ils avaient espoir que leurs messages feraient leur chemin jusqu’aux décideurs politiques concernés. De nombreux organismes communautaires se sont montrés optimistes et disposés à collaborer avec le gouvernement fédéral et avec d’autres partenaires pour tabler sur les réussites et faire la différence.

Chapitre 1 : Introduction

Contexte

En 2015, près de cinq millions de Canadiens, ou une personne sur sept, vivaient dans la pauvreté selon la mesure de faible revenu après impôtNote de bas de page 1. Le taux de pauvreté au Canada est l’un des plus élevés parmi les pays richesNote de bas de page 2.

Selon une récente étude, le Canada arrivait au troisième rang pour le taux de pauvreté parmi 17 pays comparables. Les inégalités de revenu et les écarts de richesse entre les familles s’accentuent. En 2008, l’alimentation, le logement et l’habillement représentaient environ la moitié de toutes les dépenses pour les ménages les plus pauvres, alors que ces mêmes dépenses correspondaient à moins du tiers des revenus totaux pour les ménages les plus richesNote de bas de page 3. À l’opposé, le Canada s’en tire plutôt bien pour ce qui est de certains indicateurs sociaux et économiques importants : l’espérance de vie, le niveau de scolarité et le revenu par habitant y sont élevésNote de bas de page 4. Le taux de chômage au Canada a également chuté de 8,7 % à 6,9 % entre juillet 2009 et juillet 2016Note de bas de page 5. Dans ce cas, pourquoi y a-t-il toujours autant de Canadiens qui vivent dans la pauvreté?

Objectif du projet

L’objectif du projet Combattons ensemble la pauvreté était de savoir ce que représente le fait de vivre dans la pauvreté au Canada. On a recueilli les commentaires de centaines de Canadiens vivant dans la pauvreté, de nombreuses organisations travaillant avec eux et de milliers d’autres citoyens concernés pour savoir quels sont les obstacles auxquels se heurtent les gens vivant dans la pauvreté, comment les programmes du gouvernement fédéral les aident et où se situent les plus grands besoins en matière de soutien. Les résultats de ce projet et d’autres activités de mobilisation contribueront à l’élaboration d’une stratégie canadienne de réduction de la pauvreté globale. Ference & Company Consulting Ltd. a dirigé le processus de mobilisation.

Le projet repose sur des études de cas menées dans six communautés des quatre coins du Canada : Saint John, Trois-Rivières, Regent Park (Toronto), Winnipeg, Yellowknife et Tisdale. Les renseignements ont été recueillis au moyen de sondages auprès du public, de groupes de discussion et d’entrevues individuelles avec des gens ayant expérimenté la pauvreté, ainsi que par l’entremise de consultations auprès d’organismes communautaires et autochtones voués à la réduction de la pauvreté. Des partenaires des communautés locales, des experts et des organisations gouvernementales municipales, provinciales et fédérales ont contribué à chaque étape du processus.

Structure du rapport

Le présent rapport est structuré de la façon suivante :

Chapitre 2 : Démarche de recherche

Objet de l’étude

Des renseignements et des commentaires ont été recueillis concernant quatre éléments :

L’étude a porté sur six programmes fédéraux. Ces programmes ont été choisis en raison des différents groupes qu’ils ciblent et du fait qu’ils visent la réduction et la prévention de la pauvreté; de plus, certains d’entre eux ont récemment été améliorés :

Sources d’information

Dans les six communautés visées par l’étude, des Canadiens ont fait part de leurs expériences et de leurs opinions par différents moyens :

Les partenaires ont participé à toutes les étapes du projet. Notamment, on a fait appel à l’aide de 43 organismes communautaires locaux pour la visite des communautés, on a retenu les services de 10 experts à l’échelle locale et nationale pour obtenir des conseils sur la démarche et les résultats, et on a recueilli les commentaires des organisations gouvernementales et communautaires et d’autres experts pour la préparation des visites. On a mis sur pied un comité consultatif national sur la réduction de la pauvreté, qui regroupe d’éminents spécialistes en matière de pauvreté et de politique sociale, dont Sherri Torjman du Caledon Institute of Social Policy, Sheila Regehr du Réseau canadien pour le revenu garanti, Robert Brym de l’Université de Toronto et Robert Andersen de l’Université Western.

Une description plus approfondie de la démarche de recherche figure à l’annexe 1.

Chapitre 3 : Aperçu des communautés

Le Canada est un pays diversifié constitué d’un grand nombre de communautés présentant des différences sur les plans historique, économique et ethnique. On a sélectionné les six communautés visées par l’étude afin de représenter la diversité des communautés du Canada et de comprendre les similitudes et les différences entre diverses situations de pauvreté dans différents contextes. Cette section propose un aperçu des six communautés visées par l’étude.

Principaux indicateurs utilisés pour l’étude des communautés
Saint John Regent Park (Toronto) Winnipeg Tisdale Trois-Rivières Yellowknife
Population 67 575 10 007 705 244 4 148 134 413 19 569
Revenu médian des ménages après impôt 43 125 $ 30 794 $ 50 537 $ 41 717 $ 41 161 $ 104 701 $
Personnes disposant d’un faible revenu après impôt 1 sur 5 1 sur 2 1 sur 6 1 sur 7 1 sur 5 1 sur 10

Sources des données démographiques : Saint John, Winnipeg, Trois-Rivières et Yellowknife : recensement de 2016; Regent Park : recensement de 2011; Tisdale : gouvernement de la Saskatchewan, rapport de 2014 sur la population couverte par l’assurance-maladie. Source des données sur les revenus : Enquête auprès des ménages de 2011.

Saint John, Nouveau-Brunswick – Saint John est la deuxième ville en importance au Nouveau-Brunswick et la troisième dans les Maritimes. Elle est située sur la côte sud de la province. De 1989 à 2003, le nombre d’emplois dans le secteur manufacturier a diminué de 26 % à Saint John, ce qui représente la plus importante baisse du genre au CanadaNote de bas de page 6. Plus récemment, la ville a privilégié l’essor de nouveaux secteurs comme le tourisme, les technologies de l’information et des communications, l’énergie et les services. Le secteur des services représente aujourd’hui plus des trois quarts des emplois de la ville.

Regent Park (Toronto), Ontario – Regent Park est un quartier du centre-ville de Toronto construit à la fin des années 1940 comme projet de logement social. Les trois quarts des résidants de Regent Park appartiennent à une minorité visible, et près de la moitié d’entre eux parlent une langue autre qu’une langue officielle à la maisonNote de bas de page 7. Depuis 2003, la Ville de Toronto travaille à un projet de revitalisation du quartier. Ce projet vise à transformer Regent Park en quartier à revenus mixtes et à vocations multiples.

Winnipeg, Manitoba – Winnipeg est la capitale et la plus grande ville du Manitoba. Un résidant de Winnipeg sur 10 se dit Autochtone, soit davantage que dans toute autre grande ville du CanadaNote de bas de page 8. Une population d’immigrants assez importante y habite également. Winnipeg est un important carrefour économique et centre régional pour la province. Elle est dotée de l’une des économies les plus diversifiées du pays. Parmi les principaux secteurs d’activité figurent le commerce, le secteur manufacturier, l’éducation et la santé.

Tisdale, Saskatchewan – Tisdale est reconnue comme étant le « carrefour du Nord-Ouest » de la Saskatchewan en raison de son emplacement central. La ville compte environ 4 150 habitants et fournit des services à une agglomération d’environ 27 300 personnesNote de bas de page 9. Les industries les plus importantes sont l’agriculture et la fabrication de pointe pour le secteur agricole. La vente au détail, les commerces, les services gouvernementaux, l’éducation, les événements sportifs, les marchés et les concerts attirent des gens de tout le Nord-Ouest de la provinceNote de bas de page 10.

Trois-Rivières, Québec – Trois-Rivières est une ville de la région de la Mauricie, au Québec. Elle est située à l’endroit où la rivière Saint-Maurice se jette dans le fleuve Saint-Laurent, environ à mi-chemin entre Québec et Montréal. On y parle majoritairement français. De la fin des années 1920 jusqu’aux années 1960, Trois-Rivières était reconnue comme la capitale mondiale de l’industrie des pâtes et papiers. Cinq usines y ont déjà été exploitées simultanément. Cependant, au cours des années 1980 et 1990, la ville a connu un déclin industriel et il n’y reste que trois usines en exploitation aujourd’huiNote de bas de page 11.

Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest – Yellowknife est la capitale et la plus grande ville des Territoires du Nord-Ouest. Elle est située sur la rive nord du Grand lac des Esclaves à environ 400 kilomètres au sud du cercle polaire. Environ le quart des habitants de la ville se disent AutochtonesNote de bas de page 12. La ville est le carrefour territorial des activités gouvernementales, minières, industrielles et relatives au transport, aux communications, à l’éducation, au tourisme, à la santé et au commerce. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest est le plus important employeur de la villeNote de bas de page 13.

Chapitre 4 : Nécessité des programmes de réduction de la pauvreté

4.1 Quelle est l’ampleur du problème de la pauvreté?

La pauvreté au Canada est un problème majeur qui est souvent invisible.

La majorité des communautés visées par l’étude présentent un taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale. Selon la mesure de faible revenu après impôt, les taux de pauvreté sont supérieurs à la moyenne nationale – une personne sur sept vivant dans la pauvreté – à Regent Park (une personne sur deux), à Saint John (une personne sur cinq), à Trois-Rivières (une personne sur cinq) et à Winnipeg (une personne sur six). Tisdale (une personne sur sept) présente un taux égal à la moyenne nationale, et Yellowknife (une personne sur dix) présente un taux plus faible, mais le coût de la vie y est plus élevéNote de bas de page 14.

Différents facteurs peuvent influencer l’ampleur et la visibilité du problème. On retrouve une forte concentration de pauvreté dans certains quartiers de Saint John. Par exemple, le taux de pauvreté infantile à Crescent Valley est de 77 % contre 31 % pour l’ensemble de Saint JohnNote de bas de page 15. Regent Park présente un taux de pauvreté élevé, car le quartier est en grande partie constitué de logements sociaux pour personnes à faible revenu. À Yellowknife, à Tisdale et à Winnipeg, le coût de la vie fait en sorte qu’il est plus difficile pour les personnes à faible revenu de subvenir à leurs besoins fondamentaux comme le logement et la nourriture. L’insécurité alimentaire modérée ou grave est presque deux fois et demie plus répandue à Yellowknife que dans l’ensemble du CanadaNote de bas de page 16. À Tisdale, la pauvreté est en grande partie cachée, car un grand nombre de sans-abri logent temporairement chez des amis ou de la famille.

Les gens ont formulé différentes opinions concernant l’ampleur du problème de pauvreté dans leur communauté, en fonction de son caractère apparent et de leurs expériences personnelles. Plus de la moitié des personnes interrogées à Saint John, à Regent Park et à Winnipeg sont d’avis que la pauvreté constitue un problème important ou très important au sein de leur communauté. Environ la moitié des personnes sondées à Yellowknife estiment que la pauvreté est un problème important ou très important dans leur communauté. Un peu moins de la moitié des répondants de Trois-Rivières et moins du tiers des personnes interrogées à Tisdale sont d’avis que la pauvreté est un problème important ou très important dans leur communauté. Les personnes à faible revenu (surtout celles qui ont un handicap, les personnes seules âgées entre 45 et 64 ans, les Autochtones, les parents et les sans-abri) avaient plus tendance que les autres à considérer la pauvreté comme un problème grave.

Pourcentage de personnes étant d’avis que la pauvreté constitue un problème important ou très important au sein de leur communauté

La description textuelle du Graphique 1 suit la figure.
Description de l'image 1 :

Graphique 1 : Pourcentage de personnes étant d’avis que la pauvreté constitue un problème important ou très important au sein de leur communauté.

Saint John : 82 %

Regent Park : 60 %

Winnipeg : 55 %

Yellowknife : 49 %

Trois-Rivières : 44 %

Tisdale : 28 %

Les habitants de Saint John, de Winnipeg et de Yellowknife sont d’avis que la pauvreté gagne du terrain, alors que ceux de Regent Park et de Trois-Rivières ont tendance à croire que la situation n’a pas véritablement changé depuis cinq ans.

4.2 Pourquoi les gens peinent-ils à se sortir de la pauvreté?

Les Canadiens vivant dans la pauvreté se heurtent à divers obstacles d’ordre personnel, financier et historique, qui les empêchent d’accéder à des emplois convenables et aux services et programmes dont ils ont besoin; il leur est donc presque impossible de briser le cycle de la pauvreté.

Les Canadiens et les organisations qui travaillent auprès des personnes vivant dans la pauvreté ont fait état des causes suivantes pour expliquer la pauvreté dans leur communauté :

4.3 Quelles sont les personnes les plus vulnérables?

La pauvreté touche davantage certains groupes, notamment les parents seuls, les personnes ayant des problèmes de santé mentale ou de dépendance, les personnes handicapées, les personnes âgées et les Autochtones.

Les Canadiens de toutes les communautés ont mentionné que les groupes suivants étaient les plus vulnérables à la pauvreté :

Les participants ont souligné que d’autres groupes sont aussi vulnérables dans certaines communautés :

4.4 Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les personnes vivant dans la pauvreté?

Un grand nombre de Canadiens n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins essentiels, comme une alimentation saine et un logement adéquat, et peinent à trouver un emploi convenable. Ces difficultés ont des répercussions sur le plan émotionnel et peuvent engendrer d’autres problèmes tels que la toxicomanie et la violence, ce qui contribue à perpétuer le cycle de la pauvreté.

Les Canadiens vivant ou ayant vécu dans la pauvreté ont, pour la majorité, fait état des difficultés suivantes :

Même si les personnes vivant dans la pauvreté ont fait part d’expériences similaires d’une communauté à l’autre, certains groupes ont mentionné plus fréquemment certaines difficultés particulières :

Parents seuls

Personnes âgées

Personnes handicapées

Personnes seules

Autochtones

Jeunes

Nouveaux arrivants

Membres des minorités visibles

4.5 Comment les gens ont-ils tenté de surmonter ces obstacles?

Les Canadiens vivant dans la pauvreté sont résilients, mais ils ont besoin d’un soutien additionnel pour apporter des changements importants dans leur vie.

Quand on a demandé aux gens vivant actuellement ou ayant déjà vécu dans la pauvreté de quelle manière ils tentaient de surmonter ces obstacles, ils nous ont souvent mentionné qu’ils faisaient des sacrifices et des compromis. En voici quelques exemples : occuper plusieurs emplois pour payer pour les services de garde, ramasser des bouteilles le long de l’autoroute pour générer un revenu supplémentaire et demander à leurs enfants adultes de les aider à payer les dépenses mensuelles, même s’ils ont honte de le faire. Dans la plupart des cas, les gens ont affirmé avoir tenté de surmonter leurs difficultés en prenant les mesures suivantes :

Chapitre 5 : Incidence des programmes fédéraux de réduction de la pauvreté

5.1 Les personnes auxquelles s’adressent les programmes les connaissent-elles et en bénéficient-elles?

5.1.1 Connaissance des programmes

Certains programmes fédéraux de réduction de la pauvreté sont très connus, alors que d’autres ne sont pas très utiles parce que bon nombre de gens ignorent leur existence.

Les parents ont presque tous entendu parler de l’Allocation canadienne pour enfants, la majorité des personnes âgées connaissent le Supplément de revenu garanti, et la plupart des personnes handicapées connaissent les prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada. Plus précisément, 92 % des parents interrogés au sein des six communautés connaissaient l’Allocation canadienne pour enfants, 84 % des personnes âgées à faible revenu avaient entendu parler du Supplément de revenu garanti, et 76 % des personnes handicapées en âge de travailler connaissaient l’existence des prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada.

Cependant, peu de gens connaissent le Bon d’études canadien et la Prestation fiscale pour le revenu de travail. Seulement environ le tiers des parents interrogés dans chaque communauté connaissaient le Bon d’études canadien. Seulement 39 % des personnes disposant d’un faible revenu avaient entendu parler de la Prestation fiscale pour le revenu de travail.

Les gens ayant des revenus supérieurs étaient plus susceptibles de connaître l’existence de ces programmes que ceux disposant d’un faible revenu, exception faite de la Prestation fiscale pour le revenu de travail.

Connaissance et utilisation des programmes
La description textuelle du Graphique 2 suit la figure.
Description de l'image 2 :

Graphique 2 : Connaissance et utilisation des programmes.

Programme du gouvernement du Canada Pourcentage de personnes qui sont au courant du programme dans les groupes cibles (%) Pourcentage de personnes qui recourent au programme dans les groupes cibles (%)
Allocation canadienne pour enfants 92 72
Supplément de revenu garanti 84 54
Prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada 76 16
Prestation fiscale pour le revenu de travail 39 11
Bon d’études canadien 36 7

« Comment une personne sans-abri, surtout dans une petite localité, peut-elle consulter le site Web du gouvernement et s’informer des services offerts maintenant que tout est en ligne? La situation est frustrante pour la plupart des gens, alors imaginez ce que ça peut être pour une personne vivant dans la rue. »

– Autochtone ayant participé à une consultation, Yellowknife

On a observé des similitudes et des différences entre les communautés en ce qui concerne la connaissance des programmes :

5.1.2 Utilisation des programmes

Les Canadiens à faible revenu ne peuvent bénéficier de certains programmes parce que le processus de demande est intimidant et que les conditions d’admissibilité sont trop strictes.

La plupart des gens auxquels s’adressent l’Allocation canadienne pour enfants et le Supplément de revenu garanti et qui en connaissent l’existence ont eu recours à ces programmes. Dans l’ensemble des communautés, 72 % des parents interrogés touchent l’Allocation canadienne pour enfants, soit près de la totalité des personnes connaissant l’existence du programme. Un peu plus de la moitié des personnes âgées à faible revenu interrogées reçoivent le Supplément de revenu garanti, soit près des deux tiers des participants ayant entendu parler du programme.

Très peu de gens profitent du Bon d’études canadien et de la Prestation fiscale pour le revenu de travail. En outre, peu de gens reçoivent les prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada, même si ce programme est assez connu.

On a observé des similitudes et des différences entre les communautés en ce qui concerne le recours aux programmes :

Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les gens n’utilisent pas les programmes. Voici les principales raisons :

5.2 Les personnes auxquelles s’adressent les programmes les trouvent-elles utiles?

5.2.1 Allocation canadienne pour enfants

L’Allocation canadienne pour enfants aide grandement les parents à faible revenu à se procurer des biens essentiels pour leurs enfants, comme la nourriture et les vêtements.

Au sein des six communautés visées par l’étude, entre 45 % et 77 % des parents interrogés étaient d’avis que l’Allocation canadienne pour enfants leur était utile ou très utile.

Pourcentage des parents étant d’avis que l’Allocation canadienne pour enfants était utile ou très utile
La description textuelle du Graphique 3 suit la figure.
Description de l'image 3 :

Graphique 3 : Pourcentage des parents étant d’avis que l’Allocation canadienne pour enfants était utile ou très utile.

Trois-Rivières : 77 %

Tisdale : 70 %

Winnipeg : 68 %

Regent Park : 63 %

Saint John : 62 %

Yellowknife : 45 %

Quels sont les points positifs?

Quels sont les points à améliorer?

5.2.2 Bon d’études canadien

Les familles en ayant le plus besoin ne profitent pas du Bon d’études canadien.

Dans les six communautés visées par l’étude, entre 12 % et 80 % des parents interrogés étaient d’avis que le Bon d’études canadien leur était utile ou très utile.

Pourcentage des parents étant d’avis que Bon d’études canadien était utile ou très utile
La description textuelle du Graphique 4 suit la figure.
Description de l'image 4 :

Graphique 4 : Pourcentage des parents étant d’avis que Bon d’études canadien était utile ou très utile.

Regent Park : 80 %

Winnipeg : 74 %

Yellowknife : 69 %

Saint John : 46 %

Trois-Rivières : 37 %

Tisdale : 12 %

Quels sont les points positifs?

Quels sont les points à améliorer?

5.2.3 Supplément de revenu garanti

Le Supplément de revenu garanti contribue grandement à la survie des personnes âgées à faible revenu.

Dans les six communautés visées par l’étude, entre 64 % et 90 % des personnes âgées interrogées étaient d’avis que le Supplément de revenu garanti leur était utile ou très utile.

Pourcentage des personnes âgées à faible revenu qui estiment que le Supplément de revenu garanti est utile ou très utile
La description textuelle du Graphique 5 suit la figure.
Description de l'image 5 :

Graphique 5 : Pourcentage des personnes âgées à faible revenu qui estiment que le Supplément de revenu garanti est utile ou très utile.

Trois-Rivières : 90 %

Regent Park : 79 %

Saint John : 77 %

Tisdale : 75 %

Winnipeg : 72 %

Yellowknife : 64 %

Quels sont les points positifs?

Quels sont les points à améliorer?

5.2.4 Prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada

La plupart des demandeurs ayant une invalidité se voient refuser l’accès aux prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada, car leur invalidité ne correspond pas à la définition d’une personne souffrant d’une « incapacité grave et prolongée ».

Au sein des six communautés ayant participé à l’étude de cas, entre 31 % et 54 % des personnes interrogées ayant une invalidité étaient d’avis que les prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada leur étaient utiles ou très utiles.

Pourcentage de personnes ayant une invalidité qui étaient d’avis que les prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada étaient utiles ou très utiles
La description textuelle du Graphique 6 suit la figure.
Description de l'image 6 :

Graphique 6 : Pourcentage de personnes ayant une invalidité qui étaient d’avis que les prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada étaient utiles ou très utiles.

Yellowknife : 54 %

Saint John : 51 %

Winnipeg : 45 %

Tisdale : 38 %

Regent Park : 31 %

Quels sont les points positifs?

Le Programme de prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada aide certaines personnes qui ont une invalidité et qui ne sont plus en mesure de travailler pour subvenir à leurs besoins essentiels. Des membres de la plupart des communautés ont affirmé utiliser les prestations pour payer la nourriture, le loyer, les services et pour couvrir d’autres dépenses (par exemple, vêtements, câblodistribution et animaux de compagnie).

Quels sont les points à améliorer?

5.2.5 Prestation fiscale pour le revenu de travail

La plupart des travailleurs à faible revenu ne sont pas admissibles à la Prestation fiscale pour le revenu de travail parce que le seuil de revenu appliqué est trop bas.

Des personnes à faible revenu interrogées au sein des six collectivités visées par l’étude, entre 31 % et 68 % étaient d’avis que la Prestation fiscale pour le revenu de travail était utile.

Pourcentage de personnes à faible revenu qui étaient d’avis que la Prestation fiscale pour le revenu de travail était utile ou très utile
La description textuelle du Graphique 7 suit la figure.
Description de l'image 7 :

Graphique 7 : Pourcentage de personnes à faible revenu qui étaient d’avis que la Prestation fiscale pour le revenu de travail était utile ou très utile.

Tisdale : 68 %

Yellowknife : 53 %

Winnipeg : 52 %

Trois-Rivières : 48 %

Regent Park : 45 %

Saint John : 31 %

Quels sont les points positifs?

Quels sont les points à améliorer?

5.2.6 Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance

Le soutien offert dans le cadre de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance est loin de pallier les besoins observés au Canada.

Quels sont les points positifs?

Des participants de la table ronde qui participent à la mise en œuvre de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance ont affirmé que cette dernière a aidé à payer pour des logements de transition, des maisons d’hébergement, du transport et des programmes axés sur la sécurité alimentaire et l’alphabétisation, et qu’elle a permis de soutenir des mères monoparentales et des jeunes au sein de nombreuses communautés. Par exemple, la Stratégie a contribué au financement d’une initiative de logement, de stabilité et d’accompagnement à Trois-Rivières. On explique son succès du fait qu’elle soit administrée à l’échelon local et que la majorité des sommes soient investies directement au sein de la communauté.

Quels sont les points à améliorer?

Les participants des tables rondes de quatre communautés ont mentionné que la hauteur et la durée du financement n’étaient pas suffisantes pour répondre aux besoins. Souvent, les administrations municipales, provinciales et territoriales ne disposent pas d’un financement suffisant pour perpétuer les projets. Les services cessent avec l’épuisement du financement. Les critères liés au financement constituent également une contrainte, car le programme s’adresse aux personnes aux prises avec différents obstacles qui vivent une situation d’itinérance chronique. Il n’apporte toutefois pas suffisamment de soutien aux personnes à risque de tomber dans l’itinérance, comme ceux qui se logent temporairement chez des connaissances. À Winnipeg, le financement prévu pour les organisations autochtones a dû être redistribué vers d’autres sphères en raison du nombre insuffisant de demandeurs respectant les critères. Des contraintes ont aussi été observées à Trois-Rivières relativement aux types d’organisations admissibles et au critère voulant que le financement soit octroyé à de nouveaux programmes plutôt qu’à des programmes existants et efficaces.

5.3 Les gens sont-ils d’avis que les programmes fédéraux de réduction de la pauvreté entraînent un changement positif

Les Canadiens s’entendent largement pour dire que l’Allocation canadienne pour enfants et le Supplément de revenu garanti constituent les programmes les plus efficaces pour réduire la pauvreté dans leurs communautés.

Presque la moitié des Canadiens interrogés qui connaissent l’existence de l’Allocation canadienne pour enfants sont d’avis que ce programme contribue vraiment à réduire la pauvreté dans leurs communautés. Quarante et un pour cent (41 %) des participants qui connaissent l’existence du Supplément de revenu garanti sont d’avis qu’il apporte un véritable coup de main aux personnes dans le besoin. Les personnes à faible revenu étaient plus susceptibles que celles à revenu élevé d’affirmer que les programmes ont des effets réellement positifs puisque le soutien financier offert permet de couvrir les besoins de base comme une saine alimentation et les coûts de logement pour les familles dans le besoin.

Pourcentage de personnes connaissant l’existence du programme qui sont d’avis qu’il apporte une grande ou une très grande contribution au sein de leurs communautés
La description textuelle du Graphique 8 suit la figure.
Description de l'image 8 :

Graphique 8 : Pourcentage de personnes connaissant l’existence du programme qui sont d’avis qu’il apporte une grande ou une très grande contribution au sein de leurs communautés.

Programme du gouvernement du Canada Ensemble des répondants (%) Répondants à faible revenu (%) Répondants à revenu élevé (%)
Allocation canadienne pour enfants 46 51 45
Supplément de revenu garanti 41 44 40
Prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada 32 29 34
Prestation fiscale pour le revenu de travail 20 21 20
Bon d’études canadien 19 24 16

Le Programme de prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada est le seul programme pour lequel les personnes à revenu élevé ont attribué une meilleure note que celles à faible revenu. On pouvait s’y attendre puisque le programme est offert exclusivement aux personnes qui ont travaillé et ont cotisé au Régime de pensions du Canada. Un grand nombre de Canadiens vivant dans la pauvreté peinent à trouver des emplois à temps plein et ne sont pas admissibles à ce genre de soutien.

Qu’elles soient en situation de faible revenu ou non, les personnes interrogées étaient généralement d’avis que le Bon d’études canadien et la Prestation fiscale pour le revenu de travail n’ont pas un effet aussi important sur la réduction de la pauvreté que d’autres programmes. La plupart des gens n’en connaissent pas l’existence et y ont difficilement accès. Ces programmes pourraient faire avancer davantage les choses si un plus grand nombre de personnes dans le besoin pouvaient en bénéficier.

Similarités et différences d’une communauté à l’autre

Chapitre 6 : Approches et pratiques prometteuses

6.1 Quels sont les autres programmes et approches qui améliorent concrètement les choses?

D’autres programmes mis en œuvre par différents ordres de gouvernement et par des groupes communautaires portent également leurs fruits et complémentent les mesures de soutien du gouvernement fédéral.

Les personnes vivant dans la pauvreté et les organisations qui travaillent auprès de ces personnes ont mis en évidence un certain nombre d’approches et de programmes prometteurs mis en place au sein des communautés et ayant un effet positif. Ces programmes et approches sont axés sur l’alimentation, le logement, l’éducation, l’emploi, les programmes communautaires, les services offerts aux Autochtones, les habiletés fondamentales, les responsabilités parentales, l’éducation des jeunes enfants, la communication de renseignements et les références, les partenariats et les réseaux.

Programmes pour une saine alimentation. Chaque communauté propose des programmes qui visent à rendre plus abordable la nourriture pour les personnes à faible revenu. Il peut s’agir de banques d’alimentation, de cuisines communautaires et de programmes d’achat d’aliments. Les programmes pour une saine alimentation viennent complémenter les programmes fédéraux en offrant aux personnes dans le besoin un accès à une alimentation saine et abordable. S’ils paient moins leur nourriture moins cher, les gens peuvent consacrer une plus grande part de leurs prestations à d’autres besoins. Les initiatives Good Food Box à Tisdale, Moisson Mauricie/Centre-du-Québec à Trois-Rivières et Food Rescue à Yellowknife sont autant d’exemples de programmes pour une saine alimentation.

Programmes de logement abordable. Dans chaque communauté, différents programmes de logement abordable sont offerts et comprennent ce qui suit : des programmes de logements sociaux administrés à l’échelon municipal, provincial ou territorial (par exemple, Toronto Community Housing et Logement Manitoba), des programmes offrant des subventions locatives et des organismes communautaires qui offrent de l’hébergement de transition et des refuges. Les programmes de logement abordable complémentent les programmes fédéraux, puisque les personnes à faible revenu consacrent la plus grande part de leur revenu mensuel à leur loyer. La Northern United Place de Yellowknife est une organisation à but non lucratif autofinancée qui offre des appartements abordables en location.

Programmes d’éducation. Certaines communautés offrent des programmes pour aider les gens à perfectionner leurs compétences et poursuivre leurs études. Ces programmes viennent complémenter les mesures d’aide fédérales, car ils permettent aux citoyens d’améliorer leur employabilité. Par exemple, le programme Pathways to Education de Regent Park fournit des billets d’autobus, un encadrement et jusqu’à 4 000 $ de financement pour des études postsecondaires.

Programmes d’emploi. Les programmes de soutien à l’emploi ont été mentionnés dans certaines communautés. Ces derniers complémentent également les mesures de soutien du gouvernement fédéral en aidant les gens à atteindre un meilleur niveau d’autonomie et à trouver des possibilités d’emploi. L’organisme Learning Exchange de Saint John offre aux adultes de la formation, du soutien à la planification de carrière et un programme de placement. Le programme porte ses fruits, car les services d’encadrement et de mentorat y sont offerts non seulement pendant les placements, mais aussi au terme de ceux-ci.

Centres communautaires. Les participants de Saint John ont mentionné l’éventail de programmes offerts dans les centres communautaires et l’accessibilité de ces centres en raison de leur emplacement central. Ces organismes sont une ressource importante, car elles permettent aux citoyens de découvrir certains programmes fédéraux et offrent gratuitement des services et des activités destinés aux personnes âgées, aux parents et aux jeunes. Le Nick Nicolle Community Center du quartier North End de Saint John propose des activités parascolaires gratuites aux enfants, des occasions de bénévolat pour les personnes âgées et d’autres services comme de l’aide pour remplir les déclarations de revenus et des renseignements sur des programmes comme le Bon d’études canadien.

Services et programmes destinés aux Autochtones. Des organisations dirigées par des Autochtones au sein des communautés offrent un éventail de programmes et de services élaborés et mis en œuvre en harmonie avec les valeurs, la culture et les traditions autochtones. Les services offerts par ces organisations sont importants puisqu’ils aident les gens à surmonter leurs obstacles personnels et à acquérir des compétences personnelles et professionnelles, et ils leur permettent de découvrir les programmes du gouvernement fédéral. Le Tree of Peace Friendship Centre de Yellowknife offre différents programmes portant sur le bien-être de la communauté, l’éducation, l’emploi et la culture.

Programmes de dynamique de la vie. Les programmes de certaines communautés aident les gens à acquérir des compétences personnelles, ce qui complémente les efforts de soutien du gouvernement fédéral. Dans le cadre de son programme Saving Circle, l’organisme SEED Winnipeg apprend aux gens à épargner et à gérer un budget en vue de faire d’importants achats. Si un participant réussit à épargner 250 $ en six mois, le programme quadruple la somme (1 000 $), et l’argent peut être utilisé pour effectuer un achat important comme un ordinateur.

Programmes d’apprentissage parental et de la petite enfance. Les programmes d’apprentissage parental et de la petite enfance ont été mentionnés dans certaines communautés. Ces programmes viennent complémenter des initiatives comme l’Allocation canadienne pour enfants : ils aident les parents à acquérir de nouvelles compétences, à mieux jouer leur rôle de parent pour ainsi guider leur enfant sur le chemin de la réussite, loin du cercle de la pauvreté. Le Northeast Early Childhood Intervention Program de Tisdale offre un soutien aux familles et aux enfants, et il est exécuté conformément au principe de Jordan, soit le principe de l’enfant d’abord visant à éviter que les enfants autochtones se voient refuser la prestation de services publics essentiels ou que celle-ci soit retardéeNote de bas de page 28.

Information et référence. Beaucoup d’organismes communautaires offrent des services d’information et de référence vers d’autres initiatives de soutien, notamment les programmes fédéraux de réduction de la pauvreté. Ces services et organisations sont essentiels pour joindre les groupes les plus vulnérables, leur faire découvrir les mesures de soutien dont ils ont besoin et leur communiquer des renseignements relatifs aux programmes fédéraux. Resource Assistance for Youth (RaY) est un service sécuritaire et sans jugement visant à aider les jeunes de Winnipeg sans-abri et vulnérables à trouver des services et du soutien.

« Ce sont les membres de ma communauté ayant surmonté les mêmes épreuves que moi qui m’ont fourni l’aide la plus précieuse. La fourgonnette du RaY se promène et informe les gens. Si ces programmes bénéficiaient d’une plus grande visibilité, ils pourraient vraiment améliorer les choses dans de nombreuses communautés. »

– Jeune, Winnipeg

Partenariats et réseaux. Plusieurs communautés ont mis au point des approches pour coordonner les efforts de réduction de la pauvreté en regroupant différents types d’organisations et divers ordres de gouvernement. Les réseaux et partenariats communautaires ainsi créés peuvent complémenter les programmes fédéraux, puisqu’ils s’adressent directement aux personnes vivant dans la pauvreté, et que leur personnel comprend très bien les besoins des clients. De plus, ils peuvent participer à la mise à l’essai, à l’évaluation et à la mise en œuvre de nouveaux programmes et de nouvelles approches. Saint John peut compter sur un dynamique réseau d’organisations issues du secteur privé, communautaire et gouvernemental qui collaborent pour aider les personnes vivant dans la pauvreté.

Chapitre 7 : Possibilités d’amélioration

7.1 Comment les programmes fédéraux de réduction de la pauvreté peuvent-ils être améliorés?

Les Canadiens ont insisté sur le fait que le gouvernement fédéral pouvait déployer beaucoup plus d’efforts pour combler les besoins des personnes vivant dans la pauvreté.

Voici les propositions formulées par le plus grand nombre de personnes :

7.2 Quelles mesures de soutien additionnelles sont nécessaires?

Les Canadiens ont mentionné que divers ordres de gouvernement devront offrir un soutien supplémentaire dans différentes sphères pour aider les gens à se sortir de la pauvreté.

Les participants ont souligné de nombreux domaines qui devraient faire l’objet d’une coopération entre les administrations fédérale et provinciales, territoriales et municipales. Les gens ont souvent insisté sur ce qui suit :

Chapitre 8 : Conclusions

Le gouvernement fédéral doit prendre des mesures pour aider les Canadiens à se sortir de la pauvreté. Ce besoin est réel et continu.

La pauvreté existe au Canada, mais elle est, en grande partie, dissimulée. Le problème prend différentes proportions selon le coût de la vie et de la concentration de la pauvreté dans un quartier donné. De nombreux Canadiens ne peuvent subvenir à leurs besoins fondamentaux et se heurtent à d’importantes barrières à l’emploi, ce qui peut se révéler particulièrement éprouvant sur les plans émotionnel et psychologique.

La pauvreté touche davantage certains groupes, et ces disparités doivent être mieux comprises afin d’adapter les solutions politiques aux personnes les plus vulnérables, particulièrement les parents seuls, les gens aux prises avec des problèmes de santé mentale et de dépendance, les personnes handicapées, les personnes âgées, les Autochtones et les autres personnes à risque (par exemple, jeunes, nouveaux arrivants, minorités visibles, personnes seules âgées de 45 à 64 ans et travailleurs à faible revenu).

Les Canadiens vivant dans la pauvreté sont résilients, mais ont besoin d’un soutien additionnel pour apporter des changements importants dans leur vie.

L’Allocation canadienne pour enfants et le Supplément de revenu garanti ont des effets très positifs.

L’Allocation canadienne pour enfants profite à la plupart des parents qui en ont besoin. La prestation est connue et facile d’accès. Elle aide de nombreux parents à payer pour les biens essentiels de leurs enfants comme la nourriture, les vêtements et les couches ainsi qu’à prendre en charge d’autres coûts comme l’éducation, les activités parascolaires et les services de garde.

Le Supplément de revenu garanti est également bien connu chez les personnes âgées à faible revenu. Un grand nombre de personnes âgées dépend de ce programme puisqu’il couvre leurs besoins essentiels comme le logement et l’alimentation. Il complémente bien d’autres programmes comme les programmes de logement subventionné et de pension.

Le gouvernement fédéral propose d’autres programmes importants pouvant apporter une véritablement amélioration. Or, très peu de gens savent que ces programmes existent.

Certains programmes fédéraux comme le Bon d’études canadien et la Prestation fiscale pour le revenu de travail demeurent peu connus. Il existe également des lacunes informatives relatives aux programmes au sein de certains groupes, comme les personnes âgées autochtones. Davantage de mesures pourraient être prises pour améliorer l’accès aux programmes fédéraux visant à réduire la pauvreté pour les Canadiens à faible revenu. Les participants ont mentionné les solutions suivantes pour combler ces lacunes :

Beaucoup de gens n’ont pas accès au soutien dont ils ont besoin en raison de la conception et du mode d’exécution de certains programmes.

Un grand nombre de personnes n’ont pas accès aux programmes parce que ceux-ci sont assortis de conditions d’admissibilité strictes. La plupart des personnes qui présentent une demande de prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada essuient un refus, car leur invalidité ne correspond pas à la définition de « grave et prolongée ». Un grand nombre de travailleurs à faible revenu ne sont pas admissibles à la Prestation fiscale pour le revenu de travail en raison du seuil des revenus trop faible. D’innombrables personnes à risque de sombrer dans l’itinérance ne peuvent pas bénéficier de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance puisque cette dernière s’adresse aux personnes vivant en situation d’itinérance chronique et ne répond pas suffisamment aux besoins des personnes à risque. Selon les Canadiens interrogés, le gouvernement devrait revoir les conditions d’admissibilité de ces programmes pour permettre à plus de gens d’accéder au soutien dont ils ont besoin.

L’accès à certains programmes est difficile, car les gens doivent en faire la demande. Si le gouvernement rendait automatique l’inscription au Bon d’études canadien et au Supplément de revenu garanti, ces deux programmes pourraient aider un bien plus grand nombre de Canadiens.

Le processus d’exécution de l’Allocation canadienne pour enfants pourrait être modifié pour mieux répondre aux besoins des familles aux prises avec des difficultés financières. La date de versement de l’Allocation canadienne pour enfants pourrait être devancée au 15e jour de chaque mois plutôt qu’au 20e jour. Ainsi, les paiements seraient mieux répartis au fil du mois avec les versements d’aide sociale qui sont effectués à la fin de chaque mois.

Les Canadiens sont unanimes : les différents ordres de gouvernement doivent offrir davantage de soutien dans différents domaines pour aider les gens à se sortir de la pauvreté.

Le gouvernement fédéral devrait travailler en étroite collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi qu’avec les administrations municipales pour aborder divers enjeux, notamment les suivants :

Un grand nombre de personnes vivant dans la pauvreté se sentent frustrées, car leur situation ne s’améliore pas malgré tous leurs efforts pour s’en sortir. La plupart des personnes désirent devenir autonomes, mais n’ont pas accès aux occasions nécessaires pour y parvenir. Ils veulent se faire respecter et avoir la chance de montrer ce dont ils sont capables.

Les participants ont bon espoir que leurs messages se rendront jusqu’aux décideurs politiques concernés. Les organismes communautaires sont prêts et disposés à collaborer avec le gouvernement fédéral et avec d’autres partenaires pour tabler sur les réussites et faire la différence.

Annexe 1 : Méthode de recherche

Objectif

L’objectif du projet Combattons ensemble la pauvreté était de recueillir l’avis des Canadiens qui vivent dans la pauvreté au Canada. Des commentaires ont été recueillis concernant les difficultés auxquelles font face les personnes vivant dans la pauvreté, la manière dont les programmes fédéraux contribuent à améliorer les choses et les domaines où il faut redoubler d’effort. Le projet incluait des études de cas de six communautés de partout au Canada : Saint John, Trois-Rivières, Regent Park (Toronto), Winnipeg, Yellowknife et Tisdale. Les six communautés participantes ont été sélectionnées de façon à refléter la diversité canadienne et dans le but de comprendre les similitudes et les différences dans différents contextes. Les questions de recherche suivantes ont orienté le processus de mobilisation :

Questions de recherche

Besoin de programmes de réduction de la pauvreté

Incidence des programmes de réduction de la pauvreté

Interaction avec d’autres programmes

Possibilités d’amélioration

L’étude s’est penchée sur six programmes fédéraux. Ces programmes ont été choisis en raison des différents groupes qu’ils ciblent et de l’accent porté sur la réduction et la prévention de la pauvreté. De plus, certains d’entre eux ont récemment été améliorés :

Sources d’information

Les renseignements ont été recueillis, en outre, au moyen de sondages, auprès de groupes de réflexion et dans le cadre de consultations entre février et mai 2017.

1. Sondages auprès de membres du public, y compris de personnes à faible revenu

Les sondages ont été menés auprès du public de chacune des communautés en privilégiant particulièrement les personnes à faible revenu. Les enquêtes ont principalement été menées par téléphone (durée moyenne des appels de 17 minutes); certains sondages ont aussi été menés en ligne et en personne. EKOS Research Associates a pris en charge les sondages en ligne et par téléphone. Des échantillons aléatoires ont été prélevés en utilisant une méthode d’échantillonnage par composition aléatoire : des appels à des numéros de téléphone enregistrés et non enregistrés sont effectués et la première personne jointe est sélectionnée. Des questions de sélection ont été utilisées afin de cibler des répondants à faible revenu (voir le paragraphe ci-dessous), des personnes âgées (65 ans ou plus) et des familles (parents avec enfants de 18 ans ou moins). Les participants ont été présélectionnés grâce à un système d’enregistreur vocal interactif automatisé. Les chercheurs ont ensuite fait le suivi auprès des personnes correspondant aux groupes cibles.

La Mesure de faible revenu avant impôt a été utilisée pour définir quelles personnes étaient réputées avoir un faible revenu dans chaque communauté. Cette mesure est fondée sur le revenu total des ménages et sur le nombre de personnes vivant dans un même logement. Elle a été utilisée, car on a demandé aux participants de fournir leur revenu avant impôt dans le cadre du sondage. La mesure a aussi permis d’inclure un plus grand nombre de répondants dans la catégorie des personnes à faible revenu comparativement à d’autres mesures.

Une autre méthode a été utilisée pour interroger les personnes qu’on ne pouvait joindre par téléphone comme les personnes sans abri ou celles vivant dans une maison de transition. Un échantillon d’environ 70 à 80 personnes de cette catégorie ont été sondées en personne dans chaque communauté. On a versé la somme de 100 $ à chacun de ces participants pour sa participation à l’étude.

Les sondages ont été menés en anglais, en français, en somali, en cantonais, en mandarin et en vietnamien. On a aussi tenté de mener des sondages dans des langues autochtones à Yellowknife.

En tout, 4 944 sondages ont été effectués. Le taux de réponse pour les sondages par téléphone a varié entre 8 % à Saint John et 20,6 % à Yellowknife. Les tableaux suivants montrent le nombre total de sondages menés dans chaque communauté pour chaque groupe cible :

Sondages effectués dans chaque communauté pour chaque groupe cible

Saint John (région métropolitaine du recensement)
Groupe cible Faible revenu Revenu élevé Total
Familles 89 223 312
Personnes âgées 100 159 259
Autres 169 281 450
Total 358 663 1 021
Winnipeg (ville de Winnipeg)
Groupe cible Faible revenu Revenu élevé Total
Familles 82 227 309
Personnes âgées 132 192 324
Autres 180 273 456
Total 394 692 1 086
Trois-Rivières (ville de Trois-Rivières)
Groupe cible Faible revenu Revenu élevé Total
Familles 71 239 310
Personnes âgées 146 187 333
Autres 167 272 439
Total 384 698 1 082
Tisdale (population de la zone commerciale desservie par Tisdale; 60 km)
Groupe cible Faible revenu Revenu élevé Total
Familles 65 75 140
Personnes âgées 69 131 200
Autres 35 115 150
Total 169 321 490
Regent Park (Regent Park et Moss Park)
Groupe cible Faible revenu Revenu élevé Total
Familles 76 33 109
Personnes âgées 59 45 104
Autres 124 126 250
Total 259 204 463
Yellowknife (ville de Yellowknife)
Groupe cible Faible revenu Revenu élevé Total
Familles 38 259 297
Personnes âgées 19 80 99
Autres 83 323 406
Total 140 662 802

Au terme des sondages, les données ont été colligées et épurées. Les questions ouvertes ont été codées en fonction d’un examen d’un échantillon correspondant au quart des réponses recueillies dans les différentes communautés. Les données du sondage dans chaque communauté ont été pondérées pour chaque population cible en fonction de l’âge, du sexe, du nombre de personnes par ménage, du revenu du ménage et en fonction d’autres considérations dans certaines communautés (par exemple, la proportion de répondants se disant Autochtones à Winnipeg).

Des tableaux de données ont été préparés pour chaque communauté ayant participé à l’étude ainsi que pour les résultats globaux. Les réponses aux questions individuelles ont été analysées en s’attardant premièrement aux thèmes de l’ensemble de l’échantillon, puis aux similarités et différences entre les différents indicateurs démographiques comme le revenu des répondants. Les différences statistiquement significatives (avec une erreur type de +/- 5 %) ont été soulignées dans les résultats, au besoin.

2. Groupes de discussion et sondages auprès des personnes ayant vécu dans la pauvreté

Des séances avec des groupes de discussion composés de personnes ayant vécu dans la pauvreté ont été tenues dans chaque communauté. Les participants des groupes de discussion étaient les personnes les plus vulnérables selon l’étude. On retrouvait notamment des parents seuls, des personnes âgées, des personnes handicapées, des nouveaux arrivants, des Autochtones et des personnes seules de 45 à 64 ans. Des séances avec d’autres groupes de discussion ont eu lieu dans certaines communautés pour discuter avec des jeunes ou des personnes appartenant aux minorités visibles. Les groupes cibles de chaque communauté ont été choisis à la suite de discussions avec des organisations gouvernementales municipales, provinciales et territoriales et d’autres organisations ou experts.

Les participants de ces groupes de discussion ont été recrutés par des organismes communautaires partenaires, le plus souvent à même leurs propres clientèles. On a demandé aux participants de remplir un formulaire de consentement qui expliquait les objectifs de l’étude, les considérations relatives à la vie privée et à la confidentialité et les montants qu’ils recevraient pour leur participation. Une liste des sujets de discussion a été remise aux participants, et chacun a eu la possibilité de donner son avis sur tous les sujets abordés. Les discussions ont suivi un cheminement organique après la première ronde de réponses et ont duré entre 60 et 90 minutes. Les interprètes et les autres assistants étaient sur place pour aider les participants, au besoin. Les questions posées aux groupes de discussion sont présentées dans le tableau suivant.

Questions posées aux groupes de discussion

  1. Quelles sont les plus grandes difficultés auxquelles vous et votre famille avez dû faire face pour parvenir à couvrir vos dépenses quotidiennes et à demeurer autonomes?
  2. Avez-vous tenté de surmonter ces difficultés? Qu’est-ce qui vous a le plus aidés?
  3. Le gouvernement fédéral offre différents programmes visant à aider les particuliers et les familles qui éprouvent des difficultés financières. Avez-vous entendu parler de ces programmes? (programmes pertinents répertoriés)
  4. Avez-vous eu recours à l’un de ces programmes? Le cas échéant, dans quelle mesure le soutien offert a-t-il été utile?
  5. Quels autres programmes ou services vous ont aidés?
  6. Ces différents programmes se complémentent-ils bien? Pour quelles raisons?
  7. Avez-vous éprouvé de la difficulté à accéder au soutien dont vous aviez besoin?
  8. Aimeriez-vous offrir des suggestions sur la manière d’améliorer les mesures de soutien, les services et les programmes offerts par le gouvernement fédéral pour réduire la pauvreté dans votre communauté? Dans quels domaines un soutien additionnel est-il nécessaire?

Les discussions ont été quelque peu différentes d’une séance à l’autre en fonction de la pertinence des questions et des programmes pour les groupes cibles. Le tableau suivant illustre quels programmes fédéraux ont été abordés dans chaque groupe de discussion.

Domaine d’intérêt de chaque programme fédéral
Groupes de discussion : Allocation canadienne pour enfants Bon d’études canadien Supplément de revenu garanti Prestation d’invalidité du Régime de pensions du Canada Prestation fiscale pour le revenu de travail
Parents seuls X X - X X
Personnes âgées X - X - -
Personnes handicapées* X X X X X
Nouveaux arrivants X X X X X
Autochtones X X X X X
Personnes seules X X - X X
Jeunes** X X - - X
Minorités visibles X X X X X

*On a aussi interrogé les personnes handicapées sur les sujets suivants : crédit d’impôt pour personnes handicapées, régime enregistré d’épargne-invalidité, Subvention canadienne pour l’épargne-invalidité et Bon canadien pour l’épargne-invalidité. Les participants de Trois-Rivières n’ont pas été questionnés sur les prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada puisqu’elles ne sont pas offertes au Québec.
**Les jeunes ont aussi été questionnés sur le Programme canadien de prêts aux étudiants et sur le Programme canadien de bourses aux étudiants.

À la suite des discussions, on a demandé aux participants de remplir un questionnaire de suivi. À la fin de la séance, un montant de 100 $ a été versé aux participants pour leur participation, et on leur a remis un dépliant portant sur les programmes fédéraux ayant fait l’objet de discussions. Un groupe différent a été sélectionné dans chacune des communautés pour le volet PhotoVoice : on leur a remis des appareils photo et des calepins, et on leur a donné pour consigne de répondre aux questions en décrivant visuellement leurs expériences et difficultés associées au faible revenu.

En plus des séances avec les groupes de discussion, des sondages ont été menés en personne auprès de gens ayant vécu dans la pauvreté. Ces participants étaient majoritairement des personnes sans abri et des personnes peu susceptibles de participer aux groupes de discussion. Les réponses des sondages en personne ont été combinées aux réponses des sondages en ligne et par téléphone.

Le tableau suivant montre, pour chaque groupe cible le nombre de personnes ayant participé aux groupes de discussion et aux sondages en personne.

Personnes ayant participé aux groupes de discussion et aux entrevues en personne pour chaque groupe cible
Groupe cible Description Communautés Total
Parents seuls Parents seuls vivant avec un faible revenu ou ayant vécu dans la pauvreté *Saint John, Regent Park, Winnipeg, Tisdale,
Trois-Rivières, Yellowknife
57
Personnes âgées Personnes de 65 ans ou plus disposant d’un faible revenu ou ayant vécu dans la pauvreté Saint John, Regent Park Winnipeg, *Tisdale,
Trois-Rivières, Yellowknife
58
Personnes handicapées Personnes ayant une invalidité qui nuit à leur capacité de travailler et disposant d’un faible revenu ou ayant vécu dans la pauvreté Saint John, Regent Park, *Winnipeg, Tisdale,
Trois-Rivières, Yellowknife
70
Nouveaux arrivants Nouveaux arrivants (arrivés au Canada depuis moins de cinq ans) disposant d’un faible revenu ou ayant vécu dans la pauvreté Saint John, Regent Park, *Winnipeg, Tisdale,
Trois-Rivières, Yellowknife
63
Autochtones Personnes s’identifiant comme membres des Premières Nations, des Métis ou des Inuits et disposant d’un faible revenu ou ayant vécu dans la pauvreté Regent Park, Winnipeg, Tisdale, Trois-Rivières, *Yellowknife 61
Personnes seules âgées de 45 à 64 ans Personnes seules âgées de 45 à 64 ans disposant d’un faible revenu et ayant vécu dans la pauvreté Saint John, Winnipeg, Tisdale, *Trois-Rivières, Yellowknife 48
Jeunes Jeunes de 18 à 24 ans disposant d’un faible revenu ou ayant vécu dans la pauvreté Regent Park, Winnipeg 16
Minorités visibles Minorités visibles vivant au Canada depuis plus de 10 ans et disposant d’un faible revenu ou ayant vécu dans la pauvreté Regent Park 13
Personnes ayant participé au sondage en personne Personnes sans abri ou résidant en maison de transition et disposant d’un faible revenu ou ayant vécu dans la pauvreté Saint John, Regent Park, *Winnipeg, Tisdale,
Trois-Rivières, Yellowknife
481
Nombre total de participants ayant vécu dans la pauvreté et rencontrés pendant les visites dans les communautés 867

*Communauté au sein de laquelle le groupe a été choisi pour le volet PhotoVoice.

3. Tables rondes

Des tables rondes ont été organisées dans chaque communauté avec des organisations des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ou des administrations municipales, avec des chercheurs et avec d’autres intervenants participant à des activités de réduction de la pauvreté. Dans la plupart des communautés, une seconde table ronde axée sur les Autochtones a été organisée avec des organisations des gouvernements fédéral et autochtones et avec d’autres intervenants autochtones.

Les participants ont été choisis à la suite de consultations auprès d’organisations des gouvernements provinciaux, territoriaux et des administrations municipales, d’organismes communautaires et de partenaires de recherche locaux.

Les questions discutées à l’occasion de ces consultations sont présentées dans le tableau ci-dessous. Chaque discussion a duré environ deux heures.

Questions des discussions en table ronde

  1. Quels sont les principaux facteurs qui contribuent au problème de la pauvreté au sein de vos communautés? Quels groupes sont les plus à risque?
  2. Le gouvernement fédéral offre différents programmes visant à aider les personnes et les familles qui éprouvent des difficultés financières. Dans quelle mesure les programmes suivants contribuent-ils à la réduction de la pauvreté dans vos communautés? Pourquoi?
    • Allocation canadienne pour enfants
    • Bon d’études canadien
    • Sécurité de la vieillesse et Supplément de revenu garanti
    • Prestation d’invalidité du Régime de pensions du Canada
    • Prestation fiscale pour le revenu de travail
    • Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance
  3. D’autres programmes fédéraux contribuent-ils à la réduction de la pauvreté dans votre communauté?
  4. Quels sont les programmes fédéraux qui apportent les effets les plus positifs?
  5. Quels services ou programmes de réduction de la pauvreté sont offerts par les gouvernements provinciaux et territoriaux, par les administrations municipales, par les organisations non gouvernementales ou par d’autres organisations de votre communauté? Dans quelle mesure les programmes fédéraux complémentent-ils ou chevauchent-ils ces programmes?
  6. Que suggérez-vous pour améliorer les services, les mesures de soutien et les programmes de réduction de la pauvreté offerts par le gouvernement fédéral? Dans quels domaines un soutien additionnel est-il nécessaire?

Au total, 130 personnes ont participé aux consultations. Le tableau suivant présente la ventilation du nombre de participants par type d’organisation.

Personnes ayant participé aux consultations, par groupe cible
Groupe cible Total
Organismes communautaires 52
Organisations autochtones 20
Autres intervenants communautaires 11
Chercheurs/experts 7
Organisations municipales 10
Organisations gouvernementales provinciales ou territoriales 7
Organisations des gouvernements autochtones 8
Organisations du gouvernement fédéral 15
Nombre total de participants 130

4. Autres renseignements

Des études et des statistiques disponibles ont aussi été consultées pour mettre en contexte les renseignements recueillis dans le cadre des sondages, des groupes de discussion et des tables rondes. On a notamment consulté des données et des études sur l’emplacement (par exemple, taille, population, économie, revenus, chômage, éducation, état de santé et autres facteurs socioéconomiques), les taux de pauvreté, les groupes les plus à risque de vivre dans la pauvreté et les facteurs qui contribuent à la pauvreté au sein des communautés. Des renseignements sur les efforts et les stratégies de réduction de la pauvreté au sein des communautés ont également été examinés afin d’en apprendre davantage sur les efforts de réduction de la pauvreté à l’échelle communautaire.

Partenaires

Les visites dans la communauté reposaient grandement sur les partenariats établis avec des organismes communautaires et des experts travaillant dans le domaine de la réduction de la pauvreté. Des accords de sous-traitance ont été conclus pour dédommager les partenaires et les remercier. Les partenaires ont participé au projet de différentes manières, notamment les suivantes :

Des partenariats ont été établis avec un total de 43 organismes communautaires, six experts locaux et quatre membres du comité consultatif national sur la réduction de la pauvreté dans le cadre du projet.

Restrictions

En examinant les résultats, il est important de noter que :

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