Rivière Ste-Marie : secteur préoccupant
La rivière Ste-Marie a été désignée comme un secteur préoccupant (SP) en 1987 en vertu de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs signé entre le Canada et les États-Unis. La pollution par les eaux usées industrielles et municipales ainsi que les changements dans le cours d’eau ont entraîné une dégradation de la qualité de l’eau et de la santé de l’écosystème. Neuf des quatorze altérations des utilisations bénéfiques (AUB) ont été désignées, qui mesurent l’impact sur l’environnement, la santé humaine et l’économie d’une mauvaise qualité de l’eau. Une autre utilisation bénéfique a été jugée comme « nécessitant une évaluation plus approfondie », ce qui signifie qu’il fallait plus de renseignements pour déterminer si elle était altérée.
Réalisations
Au cours des 35 dernières années, d’importants progrès ont été réalisés dans la restauration de la qualité de l’eau et de l’environnement du SP. Au Canada, cela comprend :
- des règlements industriels adoptés au milieu des années 1990, lesquels ont permis de réduire la pollution provenant de l’aciérie locale et de l’usine de papier qui a fermé en 2012;
- la modernisation de la plus grande usine de traitement des eaux usées de Sault Ste. Marie en 2006, et la mise en œuvre d’un plan directeur de gestion des eaux pluviales en 2015 pour mieux gérer le ruissellement urbain et réduire la pollution qui entre dans la rivière;
- l’enlèvement de plus de 31 000 mètres cubes de sédiments contaminés de la cale de mouillage d’Algoma Steel, empêchant ainsi d’autres contaminants de pénétrer dans la rivière;
- la restauration de l’habitat du poisson et de la faune, y compris un projet de naturalisation dans l’affluent de la rivière Bar pour réduire la sédimentation, agrandir l’habitat et permettre une meilleure fraie du poisson.
Restauration des utilisations bénéfiques
Des progrès significatifs ont été réalisés pour améliorer les conditions environnementales du côté canadien. Ces utilisations bénéfiques ne sont plus considérées comme « altérées » :
- les déformations et problèmes de reproduction chez les oiseaux ou les animaux (2016);
- l’eutrophisation ou la croissance d’algues indésirables (2018);
- les fermetures de plages (2018);
- l’enlaidissement du paysage (2018);
- la dégradation des populations de poissons et d’espèces sauvages (2024);
- des restrictions sur les travaux de dragage (2024).
Les travaux se poursuivent sur la restauration des autres utilisations bénéfiques :
- les restrictions sur la consommation de poisson et d’espèces sauvages – la consommation d’espèces sauvages n’est pas altérée, et une évaluation mise à jour de la sécurité de la consommation de poisson, fondée sur les résultats d’un relevé des communautés, est en cours;
- des tumeurs et autres malformations chez les poissons – une mise à jour de l’évaluation est en cours pour déterminer les taux actuels de poissons affectés de tumeurs;
- la dégradation des organismes benthiques – une stratégie de gestion des sédiments a été élaborée afin d’exposer les mesures spécifiques pour les sites de l’ensemble du SP;
- la disparition de l’habitat du poisson et de la faune – il n’y a pas d’altération de l’habitat de la faune et des efforts sont en cours pour améliorer l’habitat aquatique des poissons, particulièrement autour de l’île Whitefish.
Mesures récentes
La santé générale de la rivière Ste-Marie s'est améliorer grâce à ces mesures récentes :
- en 2017 et en 2019, plus de 17 000 mètres cubes de sédiments contaminés ont été dragués et retirés de la cale de mouillage de l’Algoma Steel, et l’évaluation actuelle de la contamination restante et des prochaines étapes est en cours;
- la planification des améliorations de l’habitat du poisson à Whitefish Island, en collaboration avec la Première Nation Batchewana, ce qui comprendra la naturalisation d’un cours d’eau froid et l’ajout de sites d’alevinage.
Autres mesures à prendre
Nous continuerons de collaborer avec les partenaires locaux et provinciaux pour soutenir les mesures de restauration et réaliser les études de surveillance et d’évaluation environnementale nécessaires pour confirmer que les objectifs sont atteints. Les priorités sont les suivantes :
- mettre en œuvre la stratégie de gestion des sédiments, qui décrit les mesures précises à prendre pour les sites dans le SP;
- faire progresser les efforts visant à améliorer l’habitat du poisson et de la faune, particulièrement en collaboration avec la Première Nation des Batchewanas dans le cadre du projet d’habitat de l’île Whitefish, qui propose de naturaliser un cours d’eau froide et d’ajouter des nourriceries de poissons.
Aperçu
La rivière Ste-Marie a fait l’objet d’importants progrès en matière de restauration depuis sa désignation comme SP. En vertu de l’Accord Canada-Ontario sur la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs, nous collaborerons avec la province de l’Ontario pour continuer de réaliser des progrès en vue de l’assainissement, du rétablissement de l’environnement et de la restauration des utilisations bénéfiques.
Partenaires
Du côté canadien, nous travaillons en partenariat avec d’autres ordres de gouvernement, des groupes non gouvernementaux, des communautés autochtones et des membres du public. Ces travaux de restauration exigent une grande expertise technique et scientifique, une bonne connaissance de la région, des efforts soutenus, et l’aide des entités ou organisations suivantes :
- Comité binational de consultation publique (en anglais)
- Environnement et Changement climatique Canada
- Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario
- Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
- Nation métisse de l'Ontario (en anglais)
- Office de protection de la nature de Sault Ste. Marie (en anglais)
- Pêches et Océans Canada
- Première Nation de Batchewana (en anglais)
- Première Nation de Garden River (en anglais)
- Santé publique Algoma (en anglais)
- Transports Canada
- Université d’Algoma (en anglais)
- Ville de Sault Ste. Marie (en anglais)