Biographies des lauréates des Prix du Gouverneur général en commémoration de l’affaire personne de 2024

Sylvia Bashevkin

Sylvia Bashevkin

Sylvia Bashevkin est une leader dévouée, accomplie et avant-gardiste dans les domaines du genre et de la politique. En tant qu’écrivaine, conférencière et commentatrice, elle a inspiré et encouragé la participation politique de diverses femmes, ce qui lui a valu de figurer parmi les plus grandes chercheuses militantes du Canada. 

Les travaux de recherche de Sylvia Bashevkin ont notamment mis en évidence la marginalisation politique des femmes, un phénomène largement négligé au début de sa carrière. Elle a produit un travail primé qui a permis de constituer une nouvelle base de connaissances, y compris sa découverte sur la façon dont les candidates étaient souvent placées dans des sièges législatifs impossibles à gagner. Cette idée est devenue centrale dans les efforts de réforme menés par les organismes de femmes de partis, ainsi que par les groupes non partisans où elle a été impliquée à titre bénévole, notamment le Committee for ’94, Equal Voice et Fair Vote Canada. 

Sylvia Bashevkin est une enseignante, une mentore et une leader universitaire distinguée qui a façonné des générations de chercheuses et chercheurs en matière de genre et de politique, encadré des milliers d’étudiantes et d’étudiants et défendu le changement au sein de sa profession. Elle est notamment devenue la première femme à occuper le poste de directrice du University College, l’établissement fondateur de l’Université de Toronto, fondé en 1853.

Son incidence s’étend à l’échelle mondiale grâce à des nominations de professeure invitée ainsi qu’à des conférences partout au Canada et à l’étranger.

Janine Benedet

Janine Benedet, c.r.

Janine Benedet est une chercheuse, enseignante et militante primée qui a consacré sa carrière à l’amélioration des réponses juridiques à la violence sexuelle. 

Professeure de droit à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), ses recherches publiées, citées plus de 100 fois par les tribunaux de tous les échelons, se sont concentrées sur l’amélioration de la réponse du système de justice pénale à la violence sexuelle envers les femmes et les filles, avec un accent particulier sur les plaignantes ayant un handicap mental. Elle a consacré d’innombrables heures à la formation judiciaire portant sur le droit en matière d’agression sexuelle (notamment pour l’Institut national de la magistrature), en se concentrant sur l’élimination des mythes et stéréotypes sexistes des procès. Elle a fourni une représentation juridique bénévole à des groupes de défense de l’égalité des femmes, comme la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), l’Aboriginal Women’s Action Network (AWAN) et l’organisme de défense des droits des personnes en situation de handicap Inclusion Canada, devant la Cour suprême du Canada et d’autres tribunaux. 

Janine Benedet, Ph. D., a également consacré une grande partie de sa carrière à s’opposer aux sanctions pénales infligées aux femmes prostituées et à exiger que les hommes qui leur font du mal rendent des comptes sur le plan juridique. Ses efforts comprennent l’éducation du public, des comparutions devant le Parlement ainsi qu’une représentation juridique bénévole. 

Elle a comparu comme personne témoin experte dans le cadre de la première poursuite au Canada pour promotion délibérée de la haine contre les femmes et a fourni des preuves d’experte sur l’inconduite judiciaire dans les procès pour agression sexuelle. Elle fait partie du comité Safe Sport de ViaSport BC, un organisme qui lutte contre les abus, y compris les abus sexuels, dans le sport amateur en Colombie-Britannique. À l’UBC, elle a contribué au développement du Rise Women’s Legal Centre et a été présidente d’un groupe de personnes expertes sur la politique d’inconduite sexuelle de l’UBC. 

Janine Benedet est mère de deux enfants et cheffe des guides depuis longtemps.

Rubiya Jalil

Dre Rabiya Jalil

La Dre Rabiya Jalil est médecin de famille, doyenne associée et éducatrice à l’Université de Calgary. Tout au long de sa carrière, elle a fait la promotion de l’équité et de l’accès aux soins de santé pour les femmes et les minorités sexuelles, tant par sa pratique clinique qu’au moyen d’initiatives éducatives.

En tant que médecin, la pratique clinique de la Dre Jalil se concentre sur la santé des femmes, avec un engagement fort envers les soins aux populations marginalisées et à risque. Elle fournit des services dans des cliniques de santé sexuelle et reproductive, travaille avec l’équipe d’intervention en cas d’agression sexuelle de Calgary, participe à des opérations de gynécologie et fournit des soins obstétriques. 

La Dre Jalil a également mené d’initiatives éducatives à petite et grande échelle pour améliorer les connaissances et la sensibilisation. Au début de sa carrière, la Dre Jalil a plaidé en faveur du développement de programmes d’études pour les étudiantes et étudiants en médecine dans des domaines cruciaux comme la violence sexuelle et la traite de personnes, comblant ainsi une lacune qui existait à l’époque.

Elle a également collaboré avec la Cumming School of Medicine pour élaborer le cours et la conférence sur les agressions sexuelles en Alberta. Ce cours s’appuie sur des soins tenant compte des traumatismes, permettant aux prestataires de soins de mieux soutenir les personnes patientes (en majorité des femmes) qui ont subi des violences sexuelles. La Dre Jalil a reçu une subvention du ministère des Arts, de la Culture et de la Condition féminine en 2024 pour contribuer à la prestation de cette formation essentielle. 

De plus, la Dre Jalil élabore actuellement un programme de formation R3 Enhanced Skills (Compétences renforcées pour la troisième année de résidence) d’un an destiné aux médecins de famille, visant à élargir leur expertise en santé sexuelle et reproductive après la résidence, dont le lancement est prévu en 2025. Avant d’obtenir un financement et d’être nommée directrice du programme, elle a entrepris cette initiative entièrement sur une base volontaire, démontrant ainsi son engagement à travers un vaste plaidoyer, la mobilisation des parties prenantes et la création d’une programmation éducative solide.

En plus de son vaste travail dans le domaine de l’éducation, elle a aussi contribué à la recherche sur l’enseignement dans le secteur médical, axée sur la violence sexuelle et les traumatismes.

Jean Parris

Jean Parris

Jean Parris a consacré sa vie au service des autres. En tant qu’infirmière en obstétrique, elle a notamment guidé les femmes dans le développement des compétences nécessaires pour prendre soin des nouveau-nés et les a aidées à s’adapter aux défis de la nouvelle maternité. 

En remplissant ses fonctions d’infirmière, elle également a pris conscience des limites imposées au pouvoir des femmes, particulièrement au sein de la profession infirmière. Comme la plupart des infirmières durant son mandat étaient des femmes, elle s’est retrouvée confrontée aux réalités croisées des femmes et des infirmières dans la société, ainsi qu’au sein des institutions. 

Femme d’action, Jean Parris reconnaissait que pour améliorer les conditions des femmes dans les établissements de santé, il fallait d’abord remettre en question les conditions dans lesquelles elles travaillaient. Pour y remédier, elle est devenue consultante en relations de travail, jouant ainsi un rôle central dans la défense de changements qui profitent aux femmes, aux infirmières et à l’intersectionnalité des femmes en soins infirmiers. Ces changements ont permis de jeter les bases d’améliorations continues, montrant clairement que ses interventions étaient fondamentales pour l’évolution des soins infirmiers d’aujourd’hui. 

En tant qu’immigrante elle-même, Jean a grandement contribué à l’intégration et à l’avancement des personnes immigrantes dans la société canadienne. De 1994 à 1996, elle a été membre du Comité consultatif sur les affaires interculturelles du maire de Montréal, où elle s’est consacrée à la prise en charge des victimes de violence entre partenaires intimes. 

Dans son nouveau rôle de pasteure, Jean Parris continue de répondre aux besoins des femmes et des filles tant à l’échelle nationale qu’internationale. Elle a appuyé les efforts en matière d’éducation et ceux visant à contrer la faim dans un village du Kenya, en fournissant des fournitures scolaires et une aide financière aux enfants. 

Jean Parris est restée fidèle à sa vision du rôle essentiel des femmes, une perspective qu’elle a adoptée pour la première fois dans les années 1960 et qu’elle a conservée durant les années 1980. Cette vision continue de l’animer et elle est déterminée à poursuivre sa mission.

Nicole White

Nicole White

Nicole White est une femme et mère métisse, crie et queer de Saskatoon, en Saskatchewan. Elle consacre sa vie à la justice sociale, renforçant les droits des femmes et des filles grâce à son travail professionnel et bénévole. En tant que cheffe de projet pour Enough Already Saskatchewan, elle a fourni des formations et des ressources pour prévenir la violence sexuelle en milieu de travail dans les entreprises et les organismes à but non lucratif de la province. 

Avec une formation universitaire en travail social autochtone de l’Université des Premières Nations du Canada, ses activités en tant que militante ont commencé pendant ses études de premier cycle lorsqu’elle a été embauchée comme coordonnatrice du centre de la Fierté pour le syndicat étudiant de l’Université de la Saskatchewan.

Elle a ensuite fondé Moon Time Connections (MTC), un groupe national d’équité en matière de menstruations dirigé par des Autochtones, qui soutient les personnes autochtones de l’Île de la Tortue ayant des menstruations en leur donnant accès à des produits menstruels et à de l’éducation. Au cours des sept dernières années, avec l’expansion de ses sections en Saskatchewan, en Ontario, au Manitoba et en Colombie-Britannique, le groupe MTC a distribué plus de 4 millions de produits menstruels aux écoles, aux organismes de sages-femmes, aux centres de soins de santé, aux centres d’amitié, aux refuges et aux banques alimentaires. 

Nicole White a apporté des contributions révolutionnaires à l’histoire juridique de la Saskatchewan en faisant notamment progresser les droits des personnes homosexuelles à trois occasions importantes. En 2004, elle a contesté avec succès le gouvernement provincial, ce qui a conduit à la légalisation du mariage homosexuel, ainsi qu’à la citation de son nom dans la décision de la Cour suprême du Canada. 

En 2021, grâce à son plaidoyer persistant tout au long de sa grossesse, la « loi Alice » a été adoptée, supprimant ainsi l’obligation pour les parents d’être biologiquement liés pour figurer sur l’acte de naissance de leur enfant. 

De plus, Nicole White a plaidé pour l’inclusion de « l’identité de genre » dans le Code des droits de la personne de la Saskatchewan, transformant ainsi la vie des femmes, des lesbiennes et des personnes queer partout au pays.

Joelle Kabisoso Kapinga

Joëlle Kabisoso Kapinga (prix jeunesse)

Lorsque Joëlle Kabisoso avait 17 ans, elle a subi une horrible agression à caractère raciste de la part de cinq garçons, qui ont publié sur X (Twitter, à l’époque) une vidéo explicite accompagnée d’un message profondément raciste.

Malgré sa détermination à obtenir justice, lorsqu’elle a signalé l’incident à la police, elle a été confrontée à des remarques culpabilisantes comme « La prochaine fois, tu ne devrais peut-être pas boire autant », insinuant qu’elle en était responsable et lui refusant la protection qu’elle méritait.

Son parcours en tant que militante a commencé en 2018 avec la campagne Violence 360 dans le cadre du Plan d’action pour les jeunes noirs de l’Ontario, où elle a plaidé pour de meilleurs services pour les victimes et les personnes survivantes noires d’agression sexuelle. Elle a ensuite fondé Sisters in Sync, un organisme dédié à amplifier les histoires des victimes et des personnes survivantes, à promouvoir l’estime de soi, à contrer les obstacles systémiques et à élargir la défense des droits menée par les personnes survivantes. Dans le cadre de son mandat de plaidoyer, Sisters in Sync a lancé la campagne #MaybeNextTime (Peut-être la prochaine fois ?), qui remet en question la culpabilisation des victimes et remodèle les approches de justice avec le message « Il ne devrait pas y avoir de prochaine fois ».

Depuis 2020, Joëlle Kabisoso collabore activement avec l’auteure Kharoll-Ann Souffrant, contribuant au livre « Le privilège de dénoncer : Justice pour toutes les victimes de violences sexuelles ». Elle a également été mentionnée dans le livre de Léa Clermont-Dion « Porter plainte » ainsi que dans divers rapports du GBV Learning Network de l’Université Western Ontario. Elle siège actuellement au sein de l’Équipe d’examen des cas de crimes haineux, un groupe de travail spécial créé en collaboration avec les services de police d’Hamilton et d’autres communautés et organismes d’Hamilton.

Ses activités en tant que militante lui ont valu une reconnaissance nationale, notamment le Youth Leader Award 2023 (Initiative BlackNorth), le prix Femme de Valeur L’Oréal Paris de 2022, le YWCA Young Trailblazer Award 2021 et le Top 100 Black Women to Watch in Canada de 2021.

Elle a reçu le Prix des jeunes diplômés du Brescia University College, devenant ainsi la deuxième femme d’origine africaine à recevoir cette reconnaissance dans les plus de 100 ans d’histoire du collège.

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