Investir dans les femmes

Women’s Equity Lab

Le Women’s Equity Lab aide les femmes fondatrices à acquérir la sécurité économique grâce à des investissements administrés par des femmes

Imaginez que vous êtes une femme entrepreneure. Vous avez eu une idée novatrice. Vous avez élaboré un plan d’affaires étape par étape. Puis, vous vous heurtez à un obstacle : vous n’avez pas l’argent nécessaire pour poursuivre votre croissance. Vous devez trouver du financement. Malgré tous vos efforts, vous ne parvenez pas à recueillir autant de fonds que vos homologues masculins. 

Cette histoire n’est pas que le fruit de notre imagination; c’est la triste réalité du secteur des investissements d’affaires.

Environ 16 % des petites et moyennes entreprises de plus d’une employée ou d’un employé au Canada sont dirigées par des femmes. En raison du manque de possibilités de mentorat, de financement et de services de soutien, les entreprises dirigées par des femmes génèrent 58 % moins de recettes que celles qui le sont par des hommesNote de bas de page 1. Les femmes qui fondent des entreprises défient les stéréotypes et s’affranchissent des attentes de la société. Elles le font bien souvent sans soutien suffisant. Le monde des affaires a été en grande partie bâti par les hommes et pour les hommes. Bien que la culture soit en train de changer, les femmes continuent d’être écartées des occasions de mentorat et de leadership en raison des inégalités qui y sont sous-jacentes.

La solution? Des femmes investisseuses. Ce concept est la force motrice derrière le Women’s Equity Lab (WEL).

Stephanie Andrew, fondatrice partenaire de WEL aux côtés de Irene Dorsman, fondatrice partenaire de Vancouver, a créé le WEL en 2017 pour remédier à la sous-représentation chronique des femmes dans les investissements de démarrage.

« Le WEL est 20 fois plus susceptible d’investir dans les femmes que l’investisseur moyen. Il est donc essentiel que davantage de femmes participent aux entreprises, pas uniquement à titre d’associées commanditaires silencieuses pour des fonds autrement détenus par des hommes. »

Collaborer pour combler les écarts

Stephanie et Irene rêvaient du WEL en tant que carrefour d’apprentissage continu et de collaboration visant à rendre les règles du jeu équitables pour les femmes fondatrices et investisseuses.

« Le groupe effectue ensemble le processus complet d’investissement, précise Irene. Il n’y a aucun comité de placements. Il n’y a pas deux personnes qui peuvent dire au groupe quoi faire. Tout est décidé ensemble. Non seulement ça fonctionne très bien, c’est aussi très amusant. »

Le premier groupe de placements WEL a été lancé en 2017, à Victoria. Celui de Vancouver a suivi de près, en 2019. À présent, il y a un groupe de placements à Toronto, et il y aura bientôt des groupes au Manitoba et dans la Silicon Valley. Chaque groupe régional est dirigé par des associées commanditées – quatre ou cinq femmes détenant une solide expérience en investissements. Des associées commanditaires, soit des personnes qui n’ont pas besoin d’expérience dans ce domaine, composent le reste du groupe.

Le format du WEL fonctionne : les personnes qu’il attire en sont la preuve. Investisseuses et fondatrices sont intéressées par sa mission et sa méthode uniques. Le WEL se considère comme étant neutre en ce qui a trait aux secteurs. Il a investi dans tous les domaines, des logiciels d’automatisation à l’impression 3D de tissus humains, en passant par des croustilles biologiques offertes dans le premier emballage compostable. L’organisation a des listes d’attente d’investisseuses impatientes de participer.

Cette croissance rapide a entraîné une nouvelle occasion d’affaires. En effet, le WEL avait besoin d’un cadre national pour intégrer de nouveaux groupes plus rapidement. Cette constatation a encouragé le WEL à faire appel à un nouveau partenaire : Femmes et Égalité des genres Canada.

Créer une stratégie nationale

En octobre 2021, le WEL a reçu du financement du Fonds de réponse et de relance féministes. Celui-ci a permis aux partenaires de se réunir pour des séances de planification, d’assister au congrès Collision, en juin 2022, à Toronto, et d’accélérer le déploiement de capital dans diverses initiatives d’affaires. Il a également mené à l’élaboration d’un guide – une stratégie nationale visant à aider la mise en œuvre harmonisée du programme du WEL partout au Canada.

« Il s’agit de faire passer le concept de Women’s Equity Lab d’un organisme improvisé à un organisme vraiment durable à long terme. » explique Irene.

« L’aide de FEGC a été inestimable, raconte Stephanie. Nous avons été en mesure d’embaucher une gestionnaire de programme national, ce qui nous a donné un coup de main précieux pour établir une stratégie nationale et élaborer un guide destiné aux groupes locaux. Nous pouvons à présent mettre en commun nos pratiques exemplaires en matière de placements, apprendre les unes des autres, partager des flux d’affaires et nous informer mutuellement. »

Irene et Stephanie sont d’avis que le guide permettra au WEL de s’implanter dans d’autres régions comme la capitale nationale, pour que plus de femmes puissent apprendre du monde de l’investissement providentiel (personnes ou groupes utilisant leurs propres fonds pour investir dans de petites entreprises et des entrepreneurs ou entrepreneures) et aider à faire croître les entreprises en démarrage dirigées par des femmes dans ces nouvelles collectivités.

Des changements dans la salle

Alors que le WEL gagne en envergure, le groupe se réjouit à l’idée d’un avenir plus diversifié comptant davantage de femmes dirigeantes.

« Des hommes fondateurs nous ont confié qu’ils trouvaient gênant de n’avoir aucune femme dans leurs postes de direction générale, de direction des finances ou de conseil », raconte Irene. « Ils veulent compter plus de femmes. Lorsque nous intégrons des femmes dès les premières étapes de financement d’une entreprise, l’évolution de cette dernière suit un chemin tout à fait différent. »

« J’aimerais souligner que ce qui fait du WEL une réussite est la participation active dans la prospection et dans la décision d’investissement de toutes les femmes. Il ne s’agit pas de fournir passivement de l’argent et de laisser d’autres personnes faire les investissements. C’est d’apprendre en faisant, en participant collectivement à faire une série de trois à cinq investissements dirigés par le groupe. »

Plus les femmes se familiariseront avec les placements, plus elles acquerront de la confiance pour agir comme décideuses. « Faire des investissements mène indirectement au conseil d’administration », précise Stephanie. « Il est bien connu que des équipes diversifiées obtiennent de meilleurs résultats. Avoir davantage de femmes investisseuses dans les marchés privés est bénéfique pour tout le monde. »

Depuis le lancement du WEL, de nombreuses entreprises qu’il a financées ont acquis une renommée et connu le succès. De jeunes entreprises comme Fictionary et Pocketed ont recueilli des millions en capital d’amorçage – la première étape de financement.

Aujourd’hui, le WEL représente un réseau puissant en pleine croissance composé de plus de 130 femmes investisseuses qui collaborent pour changer la donne dans les affaires, et le monde en prend note. Il a une seule constante : quoi que l’avenir réserve au WEL, l’approche unique que l’organisme a adoptée ne changera jamais.

Détails de la page

Date de modification :