Uniformiser les règles du jeu
Femmes et sport au Canada
Découvrez comment le renforcement des capacités a permis à l’organisme d’améliorer le sport au Canada
Quinze ans peut être un âge difficile.
L’adolescence est le moment d’essayer de comprendre qui nous sommes malgré les nombreuses incertitudes. Vous cherchez des modèles pour vous aider à façonner ce que vous pourriez devenir, tout en résistant à diverses pressions. Il peut sembler accablant de maintenir de bonnes notes, de conserver un emploi à temps partiel, de lutter contre les insécurités générales ou même les problèmes de santé mentale, et plus encore.
L’activité physique ou le sport est un outil fortement recommandé à titre d’exutoire sain en cas de stress et d’anxiété ou encore de façon positive de renforcer la confiance en soi.
Mais que se passe-t-il lorsque le sport pour les femmes et les filles est sous-financé, manque de ressources et est non adapté à leurs besoins?
La réponse courte : elles abandonnent le sport.
La recherche démontre qu’à la fin de l’adolescence, une fille sur trois quitte le sport. En comparaison, un garçon sur 10 cesse sa participation à peu près au même âge. Par conséquent, les jeunes femmes et les jeunes filles ne bénéficient pas des avantages à vie que procure le sport.
C’est là qu’entrent en jeu Alison Spitzer, directrice des finances et des opérations; Allison Sandmeyer-Graves, directrice générale; et l’équipe de Femmes et sport au Canada. Ensemble, elles s’efforcent de remédier aux inégalités dans le sport et d’apporter des changements systémiques.
Éliminer les obstacles
Femmes et sport au Canada est le principal porte-parole et la principale autorité en matière d’équité entre les genres et d’inclusion dans le sport au pays. Depuis plus de 40 ans, l’organisme favorise les progrès en travaillant directement avec les organisations sportives et les chefs de file pour éliminer les obstacles persistants à la participation des femmes et des filles.
Le personnel de Femmes et sport au Canada, dont le siège social est situé à Toronto, est réparti un peu partout au pays. Il est uni tant par son amour du sport que par sa passion pour créer des occasions en son sein.
Comme l’explique Alison Spitzer, son amour du sport a commencé tôt dans sa vie. « Je viens d’une famille d’amateurs de sport. J’ai grandi en faisant du sport. Le sport a été, et demeure, une partie importante de ma vie. »
Son équipe travaille dans l’ensemble du système sportif sur tout ce qui touche l’équité entre les genres, qu’il s’agisse de partenariats avec des organismes sportifs locaux, de la stimulation de la recherche et de l’influence du marché du sport professionnel féminin en pleine croissance au Canada. Avec une mission aussi importante que la leur, c.-à-d. rendre le sport canadien équitable pour tous, il est essentiel de travailler à tous les niveaux du sport.
« Alors que vous ne nous voyez peut-être pas toujours en première ligne, nous travaillons souvent en coulisses avec des organismes et des chefs de file du domaine du sport pour surmonter les obstacles qui empêchent les femmes et les filles de participer au sport ou d’accélérer leur participation, affirme Alison Spitzer. Notre organisme s’efforce d’innover et s’est engagé à favoriser l’inclusion. Nous avons beaucoup d’occasions stimulantes et nous essayons d’accepter le changement et tentons de nouvelles choses. »
Le pouvoir de la participation
La participation au sport peut être un outil puissant pour responsabiliser les jeunes chefs de file.
Selon le rapport Le signal de ralliement 2022 de Femmes et sport au CanadaNote de bas de page 1 , 76 % des filles affirment que la participation à un sport améliore leur santé mentale et émotionnelle.
« La pratique d’un sport procure des avantages en matière de santé mentale et un sentiment d’appartenance, reconnaît Alison Spitzer. Ces avantages immenses peuvent découler de la participation au sport de différentes façons, comme en tant qu’athlète, bénévole, entraîneuse ou entraîneur ou arbitre. »
De plus, 76 % des filles ont également déclaré que la participation au sport les a aidées à gagner en confiance.
« Le sport constitue une plateforme formidable pour permettre aux femmes et aux filles de réaliser pleinement leur potentiel et de renverser les obstacles, affirme Allison Sandmeyer-Graves, directrice générale de l’organisme. Le sport brise les normes et les attentes en ce qui concerne ce dont elles sont capables et les environnements auxquels elles appartiennent. »
Lorsque les femmes et les filles acquièrent des compétences transférables grâce au sport, nous pouvons créer un changement social positif dans la société canadienne.
Le sport plus inclusif pointe à l’horizon
La recherche révèle que de nombreuses filles, femmes et personnes de diverses identités de genre sont toujours laissées sur la touche lorsqu’il s’agit d’accéder pleinement aux avantages du sport. Seulement 38 % environ des adolescentes canadiennes pratiquent le sport une fois par semaine, comparativement à 56 % des garçonsNote de bas de page 1 . Mais pourquoi?
La réponse : une combinaison de nombreux facteurs. Quarante-six‑ pour cent des parents affirment que les programmes de faible qualité empêchent les filles de 6 à 12 ans de pratiquer un sport. Ce chiffre grimpe à 55 % chez les filles de 13 à 18 ansNote de bas de page 1 . Ce constat est stupéfiant quand on considère que la pratique du sport peut apporter aux femmes et aux filles un enrichissement positif tout au long de leur vie.
L’accès à la participation représente également un enjeu intersectionnel, ce qui signifie que certaines personnes ressentent moins souvent les bienfaits du sport que d’autres. Les filles noires, autochtones et racialisées, ainsi que celles de foyers à faible revenu, les personnes en situation de handicap ou qui déclarent appartenir aux communautés 2ELGBTQI+, peuvent toutes affronter des défis uniques et souvent plus nombreux pour avoir accès au sport et y participer.
Les obstacles courants comprennent l’accès et le coût ainsi que le racisme, la stigmatisation et l’intimidation.
« C’est clair que toutes les filles ne font pas l’expérience du sport de la même façon. Il est important d’aller au-delà du genre pour s’assurer que toutes les filles sont prises en compte et incluses, affirme Alison Spitzer. Notre objectif est de faire en sorte que toutes les filles, les femmes et les personnes de diverses identités de genre aient accès aux avantages du sport en tant que chefs de file et participantes. »
Heureusement, des progrès sont réalisés. L’élan au Canada pour créer un sport meilleur et plus sécuritaire pour les filles et les femmes est indéniable. En 2022-2023, Femmes et sport au Canada a octroyé 1,8 million de dollars à des organismes sportifs sous forme de subventions et de programmes. Plus de 95 % des fonds ont été versés à des organismes dirigés par des filles dans les communautés en quête d’équité ou qui offrent des services à celles-ci.
« Le sport est au sommet lorsqu’il inclut des femmes, des filles et des personnes de diverses identités de genre, précise Alison Spitzer. L’inclusion crée plus d’espace pour permettre à un plus grand nombre de personnes de se présenter, de participer, d’appuyer leurs équipes et d’être incluses, non seulement en tant qu’athlètes, mais aussi dans toutes les facettes du sport. »
Le renforcement des capacités comme bouée de sauvetage
Pour créer un changement durable, il faut en partie faire un suivi des répercussions et des progrès et les communiquer.
En 2020, Femmes et sport au Canada a reçu du financement de Femmes et Égalité des genres Canada pour mener à bien une initiative de renforcement des capacités de 36 mois. Le renforcement des capacités est crucial pour les organismes sans but lucratif, mais son importance est souvent passée sous silence ou ignorée dans la discussion des réussites.
Pour reconnaître le mérite d’une amie proche, Alison Spitzer utilise une analogie qui décrit l’importance du renforcement des capacités. « C’est comme une toile de fond sombre sur laquelle scintillent des étoiles éparpillées. Ce que les gens voient ce sont les étoiles, comme les programmes et les événements. L’espace sombre derrière les étoiles est la toile de fond qui leur permet de briller. Voilà ce qu’est le renforcement des capacités. »
L’automatisation des systèmes et la mise en place de processus plus solides ne sont pas souvent une priorité absolue de nombreux organismes sans but lucratif. Toutefois, lorsque la capacité est renforcée, elle fait en sorte que les programmes offerts aux membres de la collectivité sont de grande qualité et répondent à leurs besoins.
Regard vers l’avenir
L’un des objectifs stratégiques de Femmes et sport au Canada est d’habiliter 10 000 chefs de file et 500 organismes à promouvoir, d’ici 2024, l’équité entre les genres dans son travail. Le renforcement des capacités permet à l’organisme de voir son impact avec un simple clic en tirant parti d’un outil de gestion de la relation client pour suivre les interactions avec les chefs de file et les organismes.
« Nous ne passons plus des dizaines d’heures à trier les feuilles de calcul et à essayer de suivre le tout manuellement », explique Alison Spitzer.
En fin de compte, cet outil permettra à l’organisme de faire le suivi de ses succès, d’amplifier les progrès qu’il réalise et d’accroître les partenariats avec ceux qui s’engagent à créer un changement durable.
« L’avenir du sport pour les femmes et les filles est innovant, inclusif et stimulant, affirme Alison Spitzer. Nous sommes fiers d’être le bâtisseur d’un sport meilleur au Canada. »
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