Résumé de recherche
La violence conjugale dans les communautés ethnoculturelles : l’incidence potentielle sur la détermination et la réponse à la violence conjugale par les avocates et les avocats en droit de la famille
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Ce résumé est basé sur le rapport intitulé « Domestic Violence in Ethnocultural Communities : The potential impact on the identification and response to domestic violence by family law lawyers » [en anglais seulement] par Archana Medhekar, Purnima George, Bethany Osborne, Ferzana Chaze et Hafsa AlaviNote de bas de page i (2020).
Contexte
Ce document a été rédigé pour souligner aux praticiennes et praticiens du droit la nécessité de prendre en considération les circonstances particulières auxquelles fait face la clientèle des communautés ethnoculturelles minoritaires qui sont des immigrantes et immigrants. Les immigrantes font face à de multiples obstacles croisés et à des défis uniques en raison du processus d’établissement et peuvent donc être plus vulnérables à la violence conjugaleNote de bas de page ii . Comme indiqué dans le présent rapport, le système judiciaire n’a pas mis en place de stratégies appropriées pour répondre aux besoins des immigrantes afin de les aider à surmonter ces obstacles liés au système judiciaire lui-même. Des facteurs d’identité croisés, tels que la classe, le genre, la race, la religion et l’origine ethnique, influencent également leur capacité à accéder aux recours juridiques.
Méthodologie
Ce rapport compile les principales conclusions de trois sources distinctes :
- Une revue de la littérature
- Une analyse comparative incluant 15 immigrantes qui ont connu de la violence conjugale au Canada; toutes d’âge variable, de diverses origines religieuses, niveaux d’éducation, niveaux de compétence en anglais, nombre d’enfants et nombre d’années de mariage
- La propre expérience professionnelle de l’auteure principale en tant qu’avocate spécialisée en droit de la famille dans le soutien aux immigrantes victimes de la violence conjugale
Principaux constats
L’étude a révélé que les femmes sont confrontées à divers obstacles lorsqu’elles divulguent la violence conjugale et recherchent de l’aide. Ces obstacles comprennent notamment les barrières financières et linguistiques, les croyances religieuses qui découragent la séparation ou le divorce, l’isolement social, le manque de soutien communautaire, le manque de connaissance de leurs droits et des systèmes juridiques, la peur des autorités chargées de l’application des lois, la peur de perdre leurs enfants au profit du système de protection de l’enfance et la peur de perdre leur statut d’immigrante. Les immigrantes victimes de la violence conjugale peuvent également rencontrer des services sociaux inaccessibles qui ne répondent pas à leurs besoins, des défis par rapport aux exigences du système juridique et des réponses négatives de la part des autorités chargées de l’application de la loi et des autorités de l’immigration.
Cependant, selon cette recherche, il existe plusieurs facteurs qui favorisent la divulgation de la violence conjugale. Par exemple, le temps que les femmes ont passé au Canada, leurs antécédents personnels, tels que l'éducation, l'expérience professionnelle, l'indépendance financière, ainsi que la disponibilité d’un réseau de soutien social plus vaste, qui peuvent tous fournir un filet de sécurité lorsque les femmes immigrantes cherchent à quitter des situations abusives. De plus, les personnes vivant de la violence conjugale peuvent être plus disposées à divulguer leur expérience pour protéger leurs enfants, dont le comportement et le bien-être psychologique peuvent être affectés négativement par l’exposition à la violence conjugale. Les femmes peuvent également être plus à l’aise de divulguer leurs expériences à des avocates et avocats qui comprennent et respectent leurs origines religieuses et culturelles, et qui reconnaissent l’incidence de la violence conjugale sur la santé mentale des victimes et des personnes survivantes, et qui peuvent s'adapter les techniques tenant compte des traumatismes pour les entrevues et la collecte de données probantes.
En plus de souligner les obstacles les plus courants qui découragent les immigrantes de révéler leurs expériences de la violence conjugale, le rapport comprend également des recommandations aux avocates et avocats en droit de la famille pour répondre efficacement aux besoins uniques et complexes des immigrantes. Parmi les recommandations, le rapport souligne que les praticiennes et praticiens du droit devraient suivre une formation sur la diversité. Dès le départ, elles et ils doivent utiliser une approche tenant compte des traumatismesNote de bas de page iii, respectueux de la culture Note de bas de page iv et un cadre basé sur les forces.
Répercussions en fait de politiques et de programmes
Pour améliorer l’efficacité des stratégies de lutte contre la violence conjugale, il faut tenir compte de la complexité des besoins des immigrantes. Cela comprend de fournir une formation aux avocates et avocats en droit de la famille sur les meilleures pratiques et/ou les plus prometteuses lorsqu’elles et ils travaillent avec une clientèle composée d’immigrantes Les pratiques peuvent inclure une formation obligatoire sur l'équité et la diversité. La formation et le développement professionnel devraient se concentrer sur les préjugés inconscients, l'antiracisme, la lutte contre la discrimination et les pratiques respectueuses de la culture. Il est également important que les avocates et avocats en droit de la famille comprennent parfaitement l’incidence des facteurs identitaires croisés, tels que les antécédents culturels, la religion, le genre, la classe, l’origine ethnique, le statut d’immigrant, et comment ils sont liés à l’oppression des communautés ethnoculturelles minoritaires.
Il est également essentiel que les praticiennes et praticiens communiquent efficacement et tiennent compte des barrières linguistiques et des différents niveaux de compétence en anglais et en français de leur clientèle. Les praticiennes et praticiens doivent être en mesure de simplifier des informations complexes, y compris le fonctionnement du système juridique et les droits des immigrantes, et de décrire chaque étape du processus juridique. En restant informée, la clientèle aura une bien meilleure idée de ce à quoi s’attendre et se sentira plus en confiance pour travailler avec le système juridique.
Conclusion
Il est important que les praticiennes et praticiens du droit comprennent les obstacles auxquelles la clientèle immigrante est confrontée lorsqu’elle recherche une aide juridique. Une approche intersectionnelle permet aux praticiennes et praticiens de comprendre la manière dont les personnes de divers horizons et identités sont touchées par différentes politiques.
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