Résumé de recherche
Prévention primaire de la violence faite aux femmes et aux filles : connaissances actuelles sur l’efficacité des programmes

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Ce résumé est basé sur le rapport intitulé : Prévention primaire de la violence faite aux femmes et aux filles – connaissances actuelles sur l’efficacité des programmes (PDF) écrit par Claire Crooks et al, préparé pour Femmes et Égalité des genres Canada.Footnote 1

Contexte

La prévention de la violence faite aux femmes et aux filles (VFFF) est un objectif essentiel des mesures de santé publique et des politiques sociales. La prévention exige que l’on comprenne que le comportement des individus s’inscrit dans le contexte des relations interpersonnelles et dans ceux, plus vastes, des institutions et de la société (Jewkes, 2015).

Bien que la plupart des travaux de recherche réalisés jusqu’ici aient porté sur des programmes axés sur des interventions aux niveaux individuel et interpersonnel, la tendance veut que l’on s’intéresse davantage aux possibilités de prévention à tous les niveaux, des individus à la société dans son ensemble (Michau, Horn, Bank, Dutt et Zimmerman, 2015). S’intéresser uniquement aux facteurs individuels n’est pas suffisant. Les clés de la prévention primaire seraient plutôt, d’une part, d’examiner comment des caractéristiques multiples telles que la race, la classe sociale et l’orientation sexuelle se combinent au genre pour accroître la vulnérabilité de certaines personnes à la VFFF et, d’autre part, de promouvoir des mécanismes de protection adaptés.

Le modèle écologique proposé par Michau et ses collègues (2015) permet que l’on tienne compte des multiples niveaux d’intervention, du personnel au sociétal. Les programmes ciblés, particulièrement ceux qui visent les hommes et les garçons, et ceux qui s’adressent aux jeunes plus susceptibles de vivre une relation violente, représentent aussi des avenues importantes.

Méthode

Ce rapport recense les nombreux écrits sur la VFFF traitant de violence entre partenaires intimes et de violence sexuelle. Ensuite, le rapport examine les programmes de prévention en vigueur tant aux États-Unis qu’au Canada, il les classifie en fonction des clientèles visées, et examine les programmes élaborés et évalués pour des populations particulières.

Principales constatations

Selon le rapport, les écrits tendent à converger vers le consensus suivant : les programmes qui réussissent le plus efficacement à prévenir la violence et à promouvoir les relations non violentes, équitables et respectueuses sont ceux qui s’attaquent aux problèmes avant qu’ils ne se manifestent. Ces programmes, appelés « programmes de prévention primaire », s’articulent autour de la réduction des facteurs de risque associés à la violence et de la promotion de facteurs de protection qui rehaussent la sécurité des femmes et des filles.

Des résultats préliminaires indiquent que certains programmes de prévention primaire inspirés de programmes appuyés par la recherche produisent des résultats prometteurs lorsqu’ils sont mis en œuvre dans différents contextes communautaires, incluant les écoles, les établissements d’enseignement postsecondaires et les campagnes de sensibilisation du grand public. Le rapport fait mention de plusieurs programmes évalués au Canada.

Il ressort de l’analyse que les programmes efficaces partagent les caractéristiques suivantes :

Incidences sur les politiques et les programmes

Des expertes et des experts du domaine sont d’avis que pour combattre la VFFF, il faut établir des processus, des mécanismes et des interventions qui soient multiples, permanents et coordonnés. Ceci impliquerait la participation de divers secteurs, tels que ceux de l’éducation, de la santé, des services sociaux et de la justice, et nécessiterait la collaboration entre les différents niveaux de gouvernements. Une telle approche offre des possibilités multiples aux administrations de tous les niveaux, mais présente aussi des défis. Le rapport explique comment les administrations peuvent encourager, appuyer et coordonner de telles approches multisectorielles.

Par ailleurs, le rapport identifie des priorités potentielles, en commençant par la définition d’approches appuyées sur des données probantes qui répondent aux besoins particuliers des jeunes issus des groupes de populations qui sont les plus à risque d’avoir des comportements violents ou d’être victimes de violence. Peu d’outils de prévention ont été créés spécifiquement pour ces groupes. Ces derniers peuvent avoir besoin de programmes plus intensifs que d’autres, être plus difficiles à rejoindre et être plus touchées par les conséquences de la violence.

Beaucoup de groupes peuvent être plus touchés par à la violence, par exemple : les femmes et les filles ayant une incapacité; les femmes et les filles autochtones; les filles prises en charge par le système de protection de la jeunesse; les femmes prises en charge par le système de justice pénale; les travailleuses et travailleurs du sexe; les femmes et les filles lesbiennes et bisexuelles; les nouvelles arrivantes et migrantes; les femmes et les filles trans et de genre queer; les femmes victimes de violence lorsqu’elles étaient enfants. Puisque ces groupes peuvent exiger des programmes plus intensifs et être plus difficiles à rejoindre, les programmes qui les concernent devraient être élaborés de concert avec eux et être accompagnés d’un cadre d’évaluation qui en mesurera l’efficacité.

Parmi les priorités connexes, mentionnons la recherche et l’engagement avec des groupes de populations diversifiés. Pour produire de réels changements dans le comportement des garçons et des hommes, la recherche doit aller au-delà des attitudes et des intentions.

Les recherches futures doivent aussi respecter les différentes réalités, par exemple, celle à l’image des programmes de prévention menés auprès des Autochtones, et qui tiennent compte des impacts de l’oppression historique et des pensionnats. Des travaux préliminaires réalisés auprès de jeunes personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans, bispirituelles, queer et en questionnement ont montré que ces personnes manifestent, comme les autres jeunes, le besoin de programmes d’affirmation identitaire fondés sur les forces. Ces programmes doivent être encouragés.

Il est nécessaire d’évaluer de façon plus intensive les campagnes de sensibilisation et d’éducation du public qui visent à influencer la sensibilisation et à changer des comportements, de façon à mieux connaître les nombreux obstacles et facteurs de complexité de ces campagnes.

En s’appuyant sur ces connaissances, une campagne nationale pourrait être créée avec des messages cohérents diffusés via des annonces destinées au public, d’autres outils de communication, et avec des liens avec les organisations communautaires locales.

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