La nouvelle perspective : Mise sur pied des effectifs de l’ARC dans le contexte de la COVID

Article de revue / Le 1 juin 2020

La crise de la COVID-19 a entraîné des changements et des inconvénients dans notre existence; cela vaut également pour l’ARC et la gestion de son personnel. En dépit des restrictions en vigueur, un élément reste inchangé : le besoin pour l’ARC de recruter, d’instruire et d’employer de nouveaux aviateurs pour que la Force aérienne du Canada puisse continuer à s’acquitter de ses obligations aujourd’hui et demain. Les initiatives relatives à l’instruction prises l’an dernier dans le cadre de l’Op TALENT, visaient à améliorer la qualité de vie et la qualité de service de nos effectifs, et demeurent une priorité.

L’incidence du contexte de la COVID sur la mise sur pied de la force de l’ARC a compliqué l’aptitude de l’ARC à déplacer les équipages et les techniciens d’aéronef qui attendent d’être instruits dans le cadre d’un processus qui est déjà suffisamment long. De l’instruction de base jusqu’à l’instruction professionnelle, la pause survenue dans la mise sur pied d’une force cette année (MPF) a produit des écarts dans la production par rapport à ce qui était prévu. Par ailleurs, en raison des mesures de protection du personnel et de l’accès restreint à l’environnement physique, de nombreux établissements d’instruction (EI) ouvriront à nouveau avec nettement moins de la moitié de leur capacité normale. Le creusement de cet écart mettra au défi l’ARC de mettre sur pied suffisamment de nouveaux aviateurs pour continuer à maintenir son niveau d’effectifs.

En mars 2020, les écoles ont suspendu toute instruction tandis que les unités fonctionnelles interrompaient provisoirement le perfectionnement de leurs élèves-apprentis. Même si les EI ont repris l’instruction, la capacité est inférieure à ce qu’elle devrait être normalement en raison du besoin de respecter les protocoles de santé. Le lieutenant-colonel Rich Kohli, qui travaille à la Stratégie du personnel aérien à Ottawa, décrit ainsi les effets de l’interruption, « c’est comme un coureur de haies qui fait une chute lorsqu’il enjambe un obstacle; il doit déployer plus d’efforts pour se relever et reprendre sa course que pour la course en entier sans l’interruption. » Il en est certainement ainsi pour nous.

Alors que la première vague de la pandémie se stabilise et que les restrictions en matière de santé publique s’assouplissent, l’ARC doit s’adapter à la « nouvelle norme d’instruction » dans laquelle la COVID-19 restera une menace dans un avenir prévisible. Dans le cadre du plan de reprise des activités, la 2e Division aérienne du Canada (qui est l’autorité d’instruction de l’ARC) reconnaît que les activités d’instruction se dérouleront en fonction des conditions et des mesures régionales de protection de la santé. Il s’agira d’agencer les régimes de travail à distance, l’apprentissage électronique renforcé et d’autres méthodes d’apprentissage à distance qui feront désormais partie de cette nouvelle normalité. En attendant, l’Op TALENT nous ordonne de réduire le plus possible le temps perdu dans le processus d’instruction, afin de trouver des économies dans la mise sur pied d’une force et d’innover dans la prestation de l’instruction, en songeant notamment à des possibilités en dehors de l’ARC.

Même si l’attrition n’a pas augmenté – de fait, elle a quelque peu ralenti – l’année qui vient verra une baisse des enrôlements directs et du nombre d’effectifs qualifiés initialement. Dans le cadre d’un programme réparti de Qualifications militaires de base, les trois armées des Forces armées canadiennes offriront une instruction de base limitée pour augmenter leur production, à mesure que les planificateurs fixent des cibles de production réalistes pour chaque groupe professionnel afin de satisfaire aux besoins liés aux opérations actuelles et aux capacités futures. L’effort visant à reprendre l’instruction exige également un solide plan d’intégration, les nouveaux diplômés nécessitant un placement approprié dans les unités fonctionnelles.

En définitive, la crise de la COVID-19 a perturbé les activités et continuera de le faire. Des revers sont escomptés; or, il est indispensable de ne pas les percevoir comme des échecs. Ils font partie du besoin constant de surveiller, d’évaluer et de restructurer à mesure que la réalité et les conditions continuent d’évoluer. L’ARC a surmonté des difficultés par le passé et elle saura également relever ce nouveau défi.

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