Métier en perspective : pompier

Article de revue / Le 1 juin 2020

Le sergent Jonathan Boudreau s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes (FAC) en mars 2009 directement en qualité de pompier, et depuis, il a été affecté à la BFC Petawawa en Ontario (pour une formation en cours d’emploi), à la 12e Escadre Shearwater en Nouvelle-Écosse, à la 17e Escadre Winnipeg, et en 2019, il a participé à un déploiement dans le cadre de l’opération REASSURANCE en Roumanie. Actuellement, il est chef adjoint de peloton de l’équipe bleue à la 85e Unité de sauvetage et lutte contre les incendies d’aéronefs du 8e Escadron de soutien de mission à la 8e Escadre Trenton (Ontario).

J’ai toujours souhaité faire une carrière dynamique qui me motiverait et je n’ai jamais voulu faire quelque chose de répétitif jour après jour. J’éprouve une véritable passion pour l’apprentissage et avec une carrière dans un service d’incendie, vous apprenez quelque chose de nouveau chaque jour, cela n’arrête jamais. Il y a également une culture et une histoire vraiment exceptionnelles dans un service d’incendie que vous ne connaîtrez nulle part ailleurs et qui contribuent à sa force. J’ai fréquenté le Collège Durham et obtenu mon diplôme du programme préparatoire aux Services d’incendie avant de me porter volontaire auprès de diverses organisations pour acquérir plus d’expérience. Peu de temps après, j’ai présenté ma candidature aux FAC en tant que pompier.

Mon grand-père et mon père. Je suis le premier pompier de la famille, et les deux m’ont orienté et appuyé lorsque j’ai pris la décision d’exercer cette profession. Le reste de ma famille faisait carrière dans les machines lourdes, les corps de métier, les ressources humaines et les soins aux malades, de sorte qu’en travaillant comme pompier, j’ai pensé que je regrouperais tout cela en un seul groupe professionnel et bien plus encore.

Normalement, la formation préliminaire d’un pompier dans les FAC dure entre six et sept mois et se déroule à l’École des pompiers des Forces canadiennes à la BFC Borden, en Ontario. Le programme préliminaire porte sur tout ce dont vous avez besoin pour débuter à titre de pompier de niveau 1001-2. Il y a beaucoup de choses à apprendre, dont le comportement du feu; votre propre équipement de protection individuelle (EPI); les appareils respiratoires; la conduite de camions, le fonctionnement de divers systèmes de pompes, la construction de bâtiments, l’extinction des incendies, l’enlisement des véhicules, diverses formes de sauvetage et d’équipements, le RMU (phase médicale); la connaissance des aéronefs; la lutte contre les incendies d’aéronefs; la théorie et la pratique sur les agents chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires (CBRN), l’intervention en présence de matières dangereuses, parmi tant d’autres choses. Le volume de choses qu’il faut apprendre est colossal. Il y a par ailleurs la portion de mise à l’épreuve physique du programme où vous devez effectuer un circuit chronométré parsemé de tâches d’ordre professionnel en portant la combinaison complète de lutte contre les incendies.

En début de carrière, vous pensez que vos seules fonctions consisteront essentiellement à maîtriser des incendies. J’ai été étonné de la rigueur du programme de prévention des incendies dans les FAC. Ma première affectation m’a appris qu’un grand nombre d’appels portent sur le soin des patients, la maîtrise des dégâts et les interventions auprès d’aéronefs.

La chose qui me plaît, c’est que vous ne savez jamais ce qu’une journée vous réserve. Vous suivez une bonne instruction et une routine quotidienne avec mon équipe et tout est programmé pour la journée entière, mais la situation peut changer au déclenchement d’une alarme. Le fait d’être flexible avec les horaires et la planification vous aide énormément, car vous ne savez jamais quand vous allez recevoir un appel.

Maintenant que j’occupe un poste de direction, le défi courant auquel je me heurte est la gestion des ressources humaines. Il faut en effet assurer la sécurité des gens, les responsabiliser, et veiller à leur bien-être. Chaque membre de votre équipe vise divers objectifs, fait face à divers défis dans son existence personnelle et il faut s’assurer qu’ils progressent et trouvent un sens dans leur carrière. Assurer le suivi de tout cela, en plus de remplir d’autres fonctions et responsabilités administratives, peut être difficile sur le plan psychique. Et de surcroît, assurer la dotation compte tenu des affectations, des missions et des libérations constitue toujours une priorité pour le maintien des opérations. En bref, il faut être armé d’une faculté d’adaptation et d’une résilience pour traverser les périodes ardues et avoir une excellente équipe est essentiel dans ce milieu de travail.

J’ai eu la chance durant ma carrière de travailler avec des pompiers exceptionnels, et chacun a mis à contribution ses propres qualités au travail. À mon avis, certaines des meilleures qualités que j’ai pu observer sont :

  • une attitude positive – durant les périodes difficiles, vous devez toujours aller de l’avant mentalement;
  • un certain charisme – cela contribue à améliorer le moral et il y a généralement une ou deux personnes au sein de l’équipe qui possède cette caractéristique;
  • dévouement – j’ai observé certains membres qui font plus que le nécessaire pour connaître leur métier, ce qui fait que chaque membre de l’équipe se sent plus motivé et dynamisé;
  • professionnalisme – lorsque vous répondez à un appel ou que vous vous présentez devant le public, tout le monde doit avoir le sentiment que les meilleurs pompiers protègent leur communauté;
  • appréciation de la diversité – chaque membre a des antécédents et des connaissances variables qui contribuent à la force de l’équipe;
  • compassion – nous devons bien comprendre que tout le monde ne réagit pas à chaque situation de la même façon et doit savoir quand prodiguer des soins à ceux qui en ont besoin;
  • faculté d’adaptation – les choses peuvent changer en un clin d’œil, de sorte qu’il faut s’adapter et y faire face.

Je vous mentirais si je vous disais que je travaille même les jours de congé à divers projets ou autres choses d’ordre professionnel. Lorsque je ne suis pas au travail, je passe mon temps avec les êtres qui me sont chers. J’aime voyager, aller à la pêche, lire et aller au gymnase.

Si vous recherchez une carrière où vous ne cessez jamais de vous instruire, où vous vous livrez à des activités dynamiques, où vous travaillez avec une équipe et que vous aimez l’activité physique, c’est alors un excellent cheminement professionnel. Pour vous y préparer, adressez-vous à votre service d’incendie local et posez-lui certaines questions sur ses expériences et son travail. Par ailleurs, un excellent programme d’exercices est toujours d’une aide précieuse; ce genre de travail exige une excellente forme physique. Vous pouvez également regarder des vidéos en ligne; il existe une foule de ressources précieuses pour vous éduquer avant de choisir votre carrière.

Les pompiers (ID SGPM 00149) des Forces armées canadiennes (FAC) peuvent retracer leur origine aux premiers jours de la Deuxième Guerre mondiale. Un ensemble de pompiers civils furent alors recrutés et chargés de surveiller la formation du service d’incendie militaire à peine naissant. Durant les premières années de service, les établissements d’instruction sur la lutte contre les incendies ont souvent changé d’emplacement, passant d’une base ou station à l’autre dans le sud de l’Ontario jusqu’à ce qu’ils aient trouvé leur foyer actuel, l’Académie de lutte contre les incendies des Forces canadiennes à la Base des Forces canadiennes Borden, en Ontario.

Les pompiers des FAC font partie du Service du génie militaire canadien. Le groupe professionnel compte environ 366 membres. Où que des ingénieurs ou des ressources aériennes soient déployés ou employés, il y aura vraisemblablement un service de pompiers des FAC. Les pompiers des FAC sont chargés de fournir des services de lutte contre les incendies dans les bases et les escadres ainsi que dans les zones où se déroulent des opérations de déploiement et en ce qui concerne les ressources aériennes. Or, ils ont également un rôle crucial à jouer dans la prévention des incendies. Ils se livrent à des inspections des infrastructures sur le plan des incendies et de la sécurité des vies humaines, ils procèdent à l’inspection et à l’entretien des équipements de lutte contre les incendies, effectuent des exercices d’incendie pour mettre à l’épreuve l’efficacité de l’équipe d’urgence et ont un rôle important à jouer dans la conception des infrastructures et des camps déployés.

Les pompiers des FAC font partie intégrante des opérations aériennes. On ne peut employer des aéronefs des FAC sur les bases d’opérations principales sans que les services de sauvetage et d’incendie soient présents. L’ampleur de la protection (catégorie de terrain d’aviation) dépend de la taille des aéronefs; plus les aéronefs sont grands, plus il faut de pompiers, d’agents d’extinction, d’eau et de camions d’incendie pour intervenir en cas d’incident sur l’aérodrome.

En plus d’appuyer l’Aviation royale canadienne, le groupe professionnel des pompiers a toujours entretenu d’excellentes relations avec la Marine royale canadienne (MRC). Jusqu’à récemment, il y avait des pompiers des FAC à bord de chaque navire. Ces derniers étaient chargés d’inspecter et d’entretenir les équipements portables de lutte contre les incendies à bord du navire, d’assurer la formation de l’équipage du navire sur tous les sujets relatifs à la lutte contre les incendies et de fournir un service de sauvetage aux hélicoptères embarqués ou de passage. Ces responsabilités ont été restituées à la MRC et elles sont actuellement assumées par les techniciens de la Marine.

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