Perspective d’un groupe professionnel : Lt Dan Bouchard, G AERO
Article de revue / Le 10 août 2021
Originaire de Chicoutimi (Québec), le lieutenant Daniel Bouchard s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes en tant que technicien en avionique (Tech AVIO) en août 2005. Une fois sa formation terminée, il a rejoint la collectivité de la mobilité aérienne. Il a été affecté au 8e Escadron de maintenance de la 8e Escadre Trenton, en Ontario où il a occupé plusieurs postes opérationnels, techniques et d’état-major. Pendant sa carrière, il a assumé plusieurs rôles opérationnels. Il a notamment travaillé avec la communauté de recherche et sauvetage au sein du 424e Escadron, participé à l’opération IMPACT en 2006 en tant qu’analyste des données de mission du renseignement de l’ARC et exercé les fonctions d’escorte auprès du gouverneur général lors d’une visite officielle en Pologne, en Belgique et aux Pays-Bas en 2014. En 2020, il a présenté une demande au Programme d’intégration des officiers sortis du rang (PIOSR), et elle a été acceptée. Ayant récemment terminé sa formation professionnelle en tant qu’officier du génie aérospatial (G AERO), il est maintenant affecté au Bureau de projet de l’avion de recherche et de sauvetage à Gatineau (Québec) en tant que spécialiste des logiciels et de la cybersécurité.
Mes circonstances de vie ont fait naître en moi un intérêt pour les travaux à caractère technique. Dans les années 80, alors que j’étais adolescent, j’ai eu la chance d’avoir accès aux ordinateurs derniers cris puisque ma mère travaillait pour Apple. La programmation était un jeu pour moi, et c’était très gratifiant lorsque j’obtenais des résultats. J’ai également commencé à faire des travaux mécaniques sur tout ce qui pouvait être réparé, optimisé ou amélioré, dont des modèles réduits d’aéronefs. Pour moi, les aéronefs militaires représentent le jouet ultime sur lequel travailler, puisqu’ils tombent en panne, s’usent et ont besoin de travaux d’amélioration pour poursuivre les opérations. Lorsque j’étais enfant, j’habitais à Chicoutimi et je voyais les chasseurs de l’ARC survoler la région tous les jours, et chaque fois, la démonstration de cette puissance aérienne faisait augmenter mon rythme cardiaque ainsi que ma fierté d’être Canadien. En combinant tout ce que je viens de mentionner, vous obtenez la raison pour laquelle j’apprécie chaque jour passé en tant qu’aviateur dans l’ARC.
Depuis que j’ai choisi de m’enrôler dans les Forces armées canadiennes, tout ce qui s’est présenté à moi constituait une belle occasion; tous les postes que j’ai occupés ont été passionnants et gratifiants d’une manière ou d’une autre grâce aux personnes qui m’ont entouré. Devenir officier n’était pas un objectif de carrière, mais j’ai toujours défendu la forte capacité de notre institution à fournir des processus clairs à suivre, à évoluer à partir des leçons retenues et à s’adapter à des situations qui semblent impossibles. Lorsque l’on est en service, l’individualisme n’a plus sa place, et doter l’équipe de moyens d’action devrait être la priorité pour chaque membre des FAC.
L’une des valeurs fondamentales des FAC est de mettre en évidence le rôle essentiel d’un leader afin de permettre aux autres de s’épanouir. J’ai servi avec des techniciens et des superviseurs exceptionnels au cours des 16 dernières années et mon objectif en tant que responsable sera de fournir des processus complets et efficaces qui leur permettront d’accomplir leurs tâches essentielles afin de nous permettre de maintenir des capacités de puissance aérienne en bon état de navigabilité avec les ressources disponibles. Un jour, je reviendrai en tant que chef de section, et encore une fois, les gens seront au premier plan, car sans eux, il ne peut y avoir de missions! Ce sont les membres des FAC qui nous permettent de fournir les capacités de puissance aérienne dont nous avons besoin, et non un seul officier derrière son bureau.
La maintenance aéronautique en tant que technicien en avionique était une carrière pratique, mais ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est le fait que vous deviez souvent sortir des sentiers battus pour résoudre des problèmes techniques. Les tâches des techniciens AVIO ne consistent pas uniquement à remplacer des pièces. Elles consistent à effectuer la maintenance, les inspections et les réparations des aéronefs à l’aide d’une variété d’outils et d’équipements, à faire des recherches sur les interactions des systèmes avec d’autres systèmes. De plus, l’interaction avec les conseillers techniques est gratifiante, et plus particulièrement lorsque vous résolvez un problème difficile. Ce qui est certain, c’est que ce n’était pas ennuyeux de travailler dans un environnement qui exige à la fois un travail mental et un travail physique. En tant que technicien en avionique d’aéronefs, le travail que vous effectuez permet d’assurer la sécurité de l’espace aérien en maintenant en état les systèmes de détection, de communication et de navigation, et nous pouvons en être fiers!
J’ai eu accès aux publications techniques, aux normes et au système de qualification de l’ARC alors que j’étais technicien chargé de la maintenance d’aéronefs. Ceci m’a préparé à faire face à mon mandat quotidien en tant qu’officier du G AERO, et à maintenir la navigabilité en ayant une vision axée sur la mission. Un des aspects les plus importants lors de mon service en tant que technicien chargé de la maintenance d’aéronefs est l’encadrement rigoureux que j’ai reçu en effectuant la supervision des techniciens de maintenance. Les équipes de maintenance ont des compétences variées, et vous optimisez la progression du travail en favorisant la gestion des activités simultanées, ce qui représentera une compétence clé en tant qu’officier du G AERO puisque vous vous appuyez sur l’expertise de vos subordonnés et de vos pairs. Les connaissances que j’ai acquises lorsque j’étais préposé à la remise en service du système d’armes au 424e Escadron de transport et de sauvetage ont été déterminantes, et l’encadrement que j’ai reçu de mes subordonnés et de mes superviseurs a changé ma perspective sur la façon dont nous pouvons maintenir le cap en toute sécurité, et ce, tout en gardant le sourire. Un de mes caporaux m’a dit un jour : « Sergent, c’est une situation en constante évolution, nous devons nous montrer flexibles. » Ce que j’ai appris ce jour-là, c’est que dans la vie, on peut réussir ou échouer, et ce, peu importe la situation; le résultat repose entre vos mains, il est fonction de vos actions ou de vos réactions.
Lorsque j’étais affecté au 8e Escadron de maintenance (Air) au sein de l’Organisation de l’emploi et de l’instruction, j’ai eu la chance de travailler avec l’équipe du A4 Maint sur l’intégration du module des Dossiers d’autorisation technique en version électronique (eDAT) du Système de soutien administratif militaire (Gestion SSAM). Grâce à l’eDAT, la Gestion SSAM peut afficher en quelques clics l’état de la disponibilité opérationnelle à tous les niveaux (division, escadres, unités, etc.) en ce qui a trait aux compétences principales relatives à la maintenance des aéronefs. Les normes individuelles d’aptitude au combat et la préparation aux missions sont adaptées aux exigences du rythme des activités de l’unité, mais la disponibilité opérationnelle de la Force aérienne est relative à notre capacité à maintenir nos ressources aériennes en état pour toutes les missions, et ce, dans toutes les conditions. J’ai retiré une grande satisfaction d’avoir pu contribué au développement d’un outil informatique qui répondra à notre besoin d’analyser l’état de disponibilité opérationnelle et nos capacités en tant qu’équipe.
En premier lieu, j’essaie en général d’avoir un cercle social qui n’est pas lié au travail lorsque je ne suis pas en service. Je suis une personne dévouée à ma famille. Moi et ma compagne de vie sommes ensemble depuis 24 ans, et ce que j’aime le plus, c’est de passer du temps avec mon épouse et mes deux enfants. Les activités que nous apprécions le plus sont jouer de la musique, s’amuser dans l’eau avec mon bateau à propulsion hydraulique, et conduire des engins qui peuvent être furieusement rapides sur les sentiers! Je ne suis pas la personne la plus athlétique, mais je ne suis pas non plus une personne qui peut demeurer assise trop longtemps. En matière de sport, le golf et le volley-ball sont ce que j’aime le plus.
Comme philosophie de vie, j’essaie de garder le sourire, ce qui n’est pas toujours facile, notamment face à l’adversité, ou encore avec un masque facial! Mais, nous savons tous qu’une attitude positive entraîne des résultats positifs. Également, j’aime aider les autres, c’est très gratifiant, et je fais tout mon possible pour être un leader, et non un boulet, dans tous les aspects de la vie!
Le saviez-vous?
Les officiers du génie aérospatial sont responsables de tous les aspects de l’ingénierie, de la maintenance et de la gestion des aéronefs militaires ainsi que de l’équipement et des installations de soutien des appareils pendant des opérations militaires. Leurs principales responsabilités sont les suivantes :
- Gérer et superviser le personnel et les ressources nécessaires à l’entretien, à l’inspection et à la réparation des aéronefs;
- Superviser la conception, l’élaboration et la mise à l’essai des nouveaux systèmes ainsi que la modification des systèmes en place; assumer la gestion du cycle de vie des aéronefs et des systèmes d’armes utilisés par l’aviation;
- Participer à la définition de plans, de politiques, de normes et de spécifications qui concernent les aéronefs militaires actuels et futurs ainsi que l’équipement et les installations de soutien des appareils; et
- Fournir des avis techniques sur le fonctionnement des aéronefs.
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