CH147310 Chinook – Épilogue

Dans la soirée du 19 juin 2023, il était prévu que des membres de l’équipage de Hammer 31, à bord de l’hélicoptère CH147310, subissent des examens de nuit de niveau avancé dans le cadre du cours de copilote d’aviation tactique. Selon le plan établi, le vol totalisait quatre heures et l’exécution de chaque examen se déroulait sur deux heures. Les deux élèves pilotes suivant l’instruction ont procédé à une rotation d’équipage, une fois le premier examen terminé. Le pilote instructeur et les deux mécaniciens de bord sont restés à bord pour toute la durée de la mission. L’accident s’est produit pendant la deuxième moitié de la mission, peu de temps après la rotation d’équipage visant les deux élèves pilotes. Deux pilotes et deux mécaniciens de bord se trouvaient à bord de l’aéronef au moment de l’accident.

L’équipage impliqué dans l’événement a quitté l’aire d’approche finale et de décollage 17 pour se diriger vers la zone confinée T40, dans la zone d’entraînement E. Peu après le décollage, le pilote instructeur a simulé une urgence liée au détecteur de particules du moteur, ce qui exigeait que l’aéronef revienne atterrir. Une fois le scénario d’urgence achevé, l’équipage a décollé de nouveau de l’aire d’approche finale et de décollage 17 pour se rendre à la zone confinée T40. Pendant le virage vers cette dernière, l’aéronef a commencé à descendre. En descente et toujours établi dans un virage à gauche, l’hélicoptère a percuté la rivière des Outaouais avec haute énergie.

L’hélicoptère a été détruit. Les deux pilotes ont été mortellement blessés, tandis que les deux mécaniciens de bord ont réussi à sortir de l’hélicoptère, ayant seulement subi des blessures mineures.

L’enquête a permis de conclure qu’au moment d’amorcer son virage vers la zone T40, l’aéronef est entré en descente constante. Aucun des membres d’équipage ne s’est rendu compte de la hauteur ni du taux de descente de l’aéronef avant l’impact, ce qui a mené à un accident causé par une collision avec le relief sans perte de maîtrise (CFIT). Il a été conclu que, cette nuit-là, l’accélération non perçue et les conditions environnementales ont été les principaux facteurs ayant joué un rôle dans l’accident, contribuant à la désorientation spatiale subie par l’équipage.

L’enquête a donné lieu à de nombreuses recommandations visant à modifier les publications du CH147F, notamment une recommandation rendant obligatoire de recourir à l’automatisation de niveau 3 (système numérique de commande automatique de vol en mode natif) lors d’un vol de nuit effectué à moins de 200 pieds d’altitude au-dessus de l’eau. D’autres recommandations ont également été formulées pour améliorer l’état de préparation des interventions d’urgence.