Le Commandement aérien (1975-2011)

La Marine est l’armée qui s’oppose le plus à l’unification, même si c’est la Force aérienne qui est la plus désavantagée, car elle n’a même pas de structure de commandement. Ses éléments sont répartis dans cinq commandements : le Commandement maritime (Marine), la Force mobile (Armée), la Défense aérienne, le Transport aérien et l’Instruction. La 1re Division aérienne du Canada est déclassée et devient le 1er Groupe aérien du Canada qui est intégré au sein des Forces canadiennes en Europe.

Le lgén Bill Carr, à gauche, reçoit le parchemin qui établit le Commandement aérien du gén Jacques Dextraze, chef d’état-major de la Défense.

Toutefois, la répartition des ressources aériennes entre les lignes fonctionnelles ne donne tout simplement pas de bons résultats. La doctrine aérienne n’est pas enseignée ni mise à jour. La sécurité des vols ne fait l’objet d’aucune surveillance centrale. Par ailleurs, le Commandement maritime et la Force mobile ne sont pas vraiment « interarmées »; il s’agit plutôt de la Marine ou de l’Armée auxquelles des unités de la Force aérienne sont annexées. Ce qui est sans doute plus grave, c’est que la Force aérienne n’a plus de voix, surtout quand elle fait l’objet de lourdes compressions budgétaires en 1973.

Le lieutenant-général Bill Carr, sous-chef d’état-major de la Défense, est en mesure d’intervenir à cet égard. « Quand l’unification a été annoncée, j’ai estimé tout d’abord qu’il s’agissait d’une bonne idée », déclare-t-il dans une entrevue accordée en 2005. « Quelques années plus tard, il était devenu clair que l’amalgamation de toutes les armées avait particulièrement nui à l’aviation… Le moral en avait [aussi] beaucoup souffert, et cela s’expliquait surtout par l’absence d’une identité organisationnelle. »

« Nous devions vraiment créer une organisation regroupée pour bien administrer l’ensemble de l’aviation militaire au Canada. »

« Il y a eu deux autres acteurs clés, à savoir les majors-généraux Dave Adamson [chef – opérations aériennes, au Quartier général de la Défense nationale] et Norm Magnusson [commandant du commandement de la défense aérienne]. Nous devions agir judicieusement et formuler des arguments bien fondés qui seraient acceptables aux yeux du chef d’état-major de la Défense, le général Jacques Dextraze, qui avait servi dans l’Armée canadienne, et du ministre de la Défense James Richardson, qui, par pure coïncidence, avait servi dans l’ARC pendant la Seconde Guerre mondiale. »

Le 2 septembre 1975, les efforts de Carr portent fruit, et le Commandement aérien est créé. Son quartier général est situé à Winnipeg (Manitoba), et Carr en est le commandant. Dès lors, le Commandement aérien contrôlera toutes les ressources aériennes des Forces canadiennes.

CF-101 VOODOO

Il s’agit de l’avion à réaction de chasse du Canada que l’on utilise après l’annulation du programme de l’Arrow et qui participe à la guerre froide muni d’armes nucléaires (bien que cela n’ait jamais été confirmé à l’époque).

Les 58 avions McDonnell CF-101 Voodoo, disséminés dans des bases aériennes entre Comox (Colombie-Britannique) et Chatham (Nouveau-Brunswick), sont les principaux appareils de frappe en cas d’attaque soviétique. Au départ, le Voodoo est armé de missiles Falcon puis de missiles nucléaires Genie. Comme il vole à presque deux fois la vitesse du son (Mach 1,72), à 10 500 mètres d’altitude (35 000 pieds), le Voodoo arrive à préserver la paix.

Dans le cadre de l’opération Peace Wings, les 56 Voodoo dont le Canada dispose encore sont échangés contre 66 Voodoo modernisés de la USAF. La différence de coût est absorbée grâce aux crédits accumulés sous le régime de partage des coûts relatif au réseau de radars Pinetree.

Détails de la page

Date de modification :