Réciendaires de la Croix de Victoria
La Croix de Victoria (VC) est la plus insigne des décorations décernées par le Commonwealth pour bravoure « face à l’ennemi ». Elle l’emporte sur toute autre décoration militaire dans le Commonwealth. Une version canadienne de la VC est à toutes fins utiles identique à la décoration originale britannique. Elle a été créée en 2008, avec un seul changement : les mots anglais « For Valour » ont été remplacés par l’équivalent latin « Pro Valore ». Les paragraphes qui suivent sont de courts extraits des citations ayant accompagné la remise de la Croix de Victoria aux aviateurs Canadiens.
William Bishop, alors capitaine, était seul à bord de son appareil quand il a aperçu un aérodrome allemand et sept aéronefs au sol. Le moteur de certains aéronefs était en marche. Il a attaqué d’abord à une altitude de 50 pieds et touché un mécanicien. Un des aéronefs a décollé, mais Bishop, maintenant à une altitude de 60 pieds, l’a détruit de là-haut. Un deuxième aéronef a décollé, mais Bishop a lancé 30 projectiles à une distance de 150 verges et l’a envoyé dans un arbre. Deux autres aéronefs se sont lancés à la poursuite de Bishop : il a détruit le premier à 1 000 pieds d’altitude, avec le reste de son premier chargeur de munitions, puis abattu le deuxième avec un second chargeur. Il est ensuite rentré à la base en évitant les aéronefs ennemis qui le pourchassaient.
William Barker, alors lieutenant-colonel d’aviation, volant au-dessus de la forêt de Mormal, a attaqué et détruit un biplan Fokker allemand. Un autre Fokker l’a attaqué et l’a blessé à la cuisse droite, mais Barker l’a abattu également. Il a alors été poursuivi par une grande formation de Fokker, dont un des pilotes l’a touché, cette fois à la cuisse gauche, mais il a tout de même réussi à faire tomber en vrille deux autres appareils ennemis. William Barker s’est ensuite évanoui, et son appareil s’est mis à perdre de l’altitude. Quand il est revenu à lui, il a de nouveau subi l’attaque d’une grande formation ennemie, mais il s’en est pris à un appareil allemand et l’a abattu. Au cours de ce combat, son coude gauche a été fracassé, et il s’est de nouveau évanoui à cause de la douleur. Lorsqu’il a repris connaissance, il a piqué sur un appareil ennemi qu’il a descendu. William Barker a rompu une troisième formation allemande, avant de se poser en catastrophe derrière ses propres lignes.
Le sous-lieutenant McLeod a été attaqué à une altitude de 5 000 pieds par huit avions ennemis. Mais son observateur, le lieutenant Alex Hammond, en a abattu trois. Même atteint de cinq balles, le sous-lieutenant McLeod a poursuivi la bataille jusqu’à ce que son réservoir de carburant soit percé et prenne feu. Il s’est alors installé sur l’aile inférieure gauche et a continué ainsi à piloter l’appareil depuis le côté du fuselage pour permettre à son observateur de continuer à tirer. Quand l’avion a atterri en catastrophe dans le « no man’s land », Hammond avait été blessé six fois. Malgré ses propres blessures et l’éclatement d’une bombe pas loin de lui, le sous-lieutenant McLeod a sorti l’observateur de l’épave en feu, avant de s’effondrer, épuisé, car il avait perdu beaucoup de sang.
Le sous-lieutenant d’aviation Mynarski était mitrailleur à bord d’un Lancaster lorsque celui-ci a été attaqué par des chasseurs ennemis dans le ciel de Cambrai (France). Pendant que le bombardier tombait en flammes, Mynarski s’est dirigé vers la trappe d’évacuation, mais il a alors vu que le mitrailleur arrière était coincé dans sa tourelle. Il a rampé à travers les flammes pour se porter au secours de son compagnon, mais son parachute et ses vêtements ont pris feu. Il n’a pas pu dégager le mitrailleur, car les leviers de déverrouillage hydraulique et manuel étaient brisés. Tous ses efforts ayant échoué, Mynarski est retourné à la trappe d’évacuation, a salué son compagnon pris au piège et a sauté, mais il a succombé à ses brûlures par la suite. Le mitrailleur arrière a miraculeusement échappé à la mort et a pu raconter les gestes héroïques de Mynarski.
Le capitaine d’aviation Hornell commandait un avion amphibie bimoteur du 162e Escadron participant à la guerre anti-sous-marine dans l’Atlantique Nord. Il a aperçu un sous-marin et a viré pour l’attaquer, mais le U-Boot l’avait déjà repéré et a déclenché contre lui un tir antiaérien très nourri et précis. Un des canons de Hornell s’est enrayé, et deux obus ennemis ont frappé son appareil et déclenché un incendie à bord. Hornell a malgré tout réussi à larguer ses grenades sous-marines en plein sur le U-Boot et à le couler. Après un atterrissage en catastrophe dans la mer, le canot pneumatique de sauvetage était trop petit pour que tous les membres d’équipage pussent y prendre place de sorte qu’ils y sont montés à tour de rôle ou se sont accrochés à ses côtés tout en restant dans l’eau. Deux d’entre eux sont morts pendant cette épreuve de 21 heures. Quand Hornell et ses compagnons ont été secourus, celui-ci était aveugle et complètement épuisé. Il est mort peu après.
Le commandant d’aviation Bazalgette était membre de la Royal Air Force, mais il est né à Calgary (Alberta).
Le commandant d’aviation Bazalgette exécutait une mission à la verticale de Trossy Saint-Maximin (France) avec un escadron de patrouilleurs. Non loin de l’objectif, des tirs antiaériens nourris ont fait taire deux des moteurs de son Lancaster et déclenché des incendies à bord. Malgré les dommages subis par son avion, Bazalgette a touché sa cible. Pendant qu’il luttait contre la fumée et les flammes, il a ordonné à son équipage de sauter en parachute, mais il est demeuré aux commandes et a réussi à poser l’avion. Malheureusement, celui-ci a explosé au sol, et Bazalgette a été tué en même temps que deux membres blessés de son équipage qui n’avaient pas pu sauter.
Le lieutenant de marine Gray était pilote naval et membre de la Réserve de volontaires de la Marine royale canadienne. Il a servi dans l’aéronavale britannique. Comme l’aéronavale fait maintenant partie de l’ARC, la Marine royale canadienne et l’ARC rendent hommage toutes les deux à « Hammy » Gray comme étant un des leurs.
Le lieutenant Gray a décollé du porte-avions HMS Formidable pour mener une attaque contre la flotte japonaise dans la baie d’Onagawa à l’île de Honshu (Japon). Dans la baie d’Onagawa, Gray et les autres pilotes ont piqué pour attaquer des navires japonais, mais ils ont essuyé des tirs ennemis provenant de batteries de l’armée et de navires de guerre. Gray a poursuivi l’attaque contre un destroyer ennemi. Malgré le tir nourri dirigé contre lui, et même après avoir été touché à plusieurs reprises, Gray a atteint le destroyer et a largué ses bombes, mais seulement après que son avion eut pris feu. Gray a atteint sa cible de plein fouet et a coulé le destroyer, mais il est mort dans son avion en flammes.
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