Chef d’escadron Percy Beake

Biographie - le 11 novembre 2016

Percy Beake, un pilote canadien de Spitfire ayant combattu pendant les dernières phases de la bataille d’Angleterre, et commandant d’un escadron d’aéronefs Typhoon ayant appuyé le débarquement du jour J et la campagne de Normandie, est mort en juin 2016.

Jusqu’à cette année, M. Beake et son épouse, Evelyn, qui ont été mariés 75 ans, vivaient dans un foyer de soins dans le grand village de Saltford, entre les villes de Bain et de Bristol, dans le comté de Somerset, en Angleterre. M. Beake est décédé seulement cinq semaines après sa femme.

Percival Harold Beake est né le 17 mars 1917, à Montréal, au Québec, de parents anglais. Plus tard, sa famille retourne en Grande-Bretagne et M. Beake fréquente la Bristol Grammar School. Il s’enrôle dans le Réserve des volontaires de la Royal Air Force en avril 1939, et commence une formation de pilote.

En septembre 1940, après avoir terminé la formation sur des aéronefs Spitfire, il intègre le 64e Escadron, d’abord dans le Yorkshire, puis à Biggin Hill, et enfin, au terrain d’aviation de Norfolk. Il participe à des patrouilles aériennes dans les dernières phases de la bataille d’Angleterre.

En juin 1941, il demande à être muté à Biggin Hill, dans le feu de l’action. Alors membre du 92e Escadron, il participe à de nombreuses missions d’escorte et de balayage aériens dans le Nord de la France à bord d’aéronefs Spitfire. Au retour de l’une de ces sorties, à court de carburant, son appareil s’écrase dans un champ, à Kent.

En juillet, des chasseurs Messerschmitt Bf 109 attaquent son Spitfire près de la côte française et le radiateur est endommagé. Peu après, le moteur grippe, et il est forcé d’abandonner. Coincé dans le poste de pilotage, il renverse l’avion, se libère, et tombe à la mer à 18 milles au sud de Dover. Il monte dans un canot pneumatique, mais le temps est brumeux, et l’aéronef de recherche ne le trouve pas. Lorsqu’il est finalement récupéré par une embarcation de sauvetage air-mer, il souffre d’hypothermie, et ont lui accorde une semaine de congé.

Le 24 septembre, des chasseurs Messerschmitt Bf 109 prennent en chasse la formation de M. Beake au-dessus de la France, et dans le combat, il réussit à endommager l’un d’entre eux. En avril 1942, il quitte la zone de combat pour devenir instructeur dans une école d’avions de chasse.

En décembre, il est nommé commandant d’escadrille au 193e Escadron. Le 16 octobre 1943, l’ambassadeur du Brésil en Angleterre se rend à la station Harrowbeer de la Royal Air Force. Il remet au 193e Escadron neuf aéronefs Typhoon Hawke de la part du Fellowship of the Bellows of Brazil, un groupe international formé pendant le conflit ayant pour mandat de recueillir des fonds pour l’achat d’avions de la RAF. Le chef d’escadron par intérim Beake assiste à la cérémonie.

Les mois suivants, la formation du chef d’escadron par intérim Beake attaque des navires, effectue des patrouilles en attente sur la côte sud de l’Angleterre et bombarde des sites de V-1 en construction dans le Pas-de-Calais. Le 8 février 1944, au cours d’une patrouille de balayage au-dessus de la Bretagne, elle abat un Focke Wulf 190. En mai, M. Beake est promu chef d’escadron et prend le commandement du 164e Escadron.

Le chef d’escadron Beake est un pilote de chasse expérimenté lorsqu’il prend le commandement du 164e Escadron. Son équipe et lui décollent depuis des terrains d’aviation de la côte sud de l’Angleterre pour atteindre des cibles sur les côtes normandes en vue de l’invasion alliée. Le jour J, l’escadron est particulièrement actif, et lors de son troisième balayage de tête de plage, le chef d’escadron Beake abat un Focke Wulf 190, environ 13 kilomètres à l’est de Caen. C’est le premier succès de l’escadron dans un engagement air-air.

Le 17 juillet 1944, l’Escadron est transféré à une piste d’atterrissage près de Sommervieu, dans les environs de Bayeaux, en Normandie, où il fait des sorties dirigées par un contrôleur au sol pour attaquer des blindés et des concentrations de troupes de l’ennemi. Les aéronefs Typhoon infligent de graves dommages aux forces allemandes qui battent en retraite et appuient ainsi l’Armée canadienne, mais l’Escadron subit de nombreuses pertes.

Le chef d’escadron Beake dirige son escadron dans de violentes batailles autour de Falaise et ensuite lors de la progression rapide des forces alliées en Belgique. À la fin de l’été 1944, il est cité à l’ordre du jour, et en septembre, il quitte le front et reçoit la Croix du service distingué dans l’aviation. Il est décrit comme un chef de première classe dont l’immense talent, l’extrême rigueur et les efforts acharnés ont contribué pour beaucoup à assurer la réussite de l’opération.

Après son départ de l’escadron, il devient instructeur à l’École Fighter Leader’s School. Il est libéré de la RAF en janvier 1946. Il reprend alors sa carrière dans la fabrication d’aliments pour animaux chez Robinson’s, qui est ensuite racheté par British Oil & Cake Mills et, plus tard, par Unilever. Il devient enfin gestionnaire dans une entreprise de fabrication d’aliments à Selby, puis à Exeter.

Le 16 octobre 2009, le colonel Cesar Estevam Barbosa, attaché de l’aviation brésilienne se rend à la station Harrowbeer de la RAF pour dévoiler une plaque commémorant le don de neuf aéronefs Hawker Typhoon fait au 193e Escadron en 1943. Le chef d’escadron (à la retraite) Percy Beake assiste à la cérémonie.

En 2015, 71 ans après la libération de la France et son service en Europe, le chef d’escadron (à la retraite) Beake reçoit la Légion d’honneur du gouvernement français. Il a l’honneur de se voir remettre la médaille par le consul français en Angleterre en personne. Evelyn et Percy Beake laissent dans le deuil deux filles, quatre petits-enfants, et cinq arrière-petits-enfants.

D’après différents textes du Exeter Express and Echo.

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