Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes 2015
Discours
Notes d'allocution
L'honorable Kirsty Duncan, C.P., députée
Ministre des Sciences
Ottawa, Ontario
Le 26 novembre 2015
La version prononcée fait foi
Bonjour. Je me nomme Kirsty Duncan, et je suis la nouvelle ministre des Sciences du Canada. C'est un honneur pour moi de m'adresser à vous aujourd'hui.
Je salue tout particulièrement M. Arthur McDonald, lauréat d'un prix Nobel, avec qui j'ai eu le plaisir de m'entretenir en tête-à-tête hier.
Les travaux scientifiques de M. McDonald nous ont permis d'approfondir notre compréhension de la nature même de l'Univers.
M. McDonald a exploré les caractéristiques fondamentales de la matière, et sa découverte ouvre de nouveaux horizons en physique et en astronomie.
Grâce à ses recherches et à sa vision, le Canada s'est hissé parmi les chefs de file mondiaux en astrophysique des particules.
Je vous invite à accueillir chaleureusement M. McDonald.
Et bien entendu, je tiens à remercier M. Mehrdad Hariri et le Centre canadien de la politique scientifique de m'avoir invitée à prendre la parole ici ce soir.
Je dois le répéter : il s'agit d'un honneur et d'un privilège de me retrouver parmi vous. Les derniers jours ont été un tourbillon de séances d'information et de réunions avec des représentants de la communauté scientifique et des parties prenantes.
Ayant travaillé comme scientifique, j'accorde une importance particulière au raccordement des sciences et des politiques. À mes yeux, il est essentiel d'adopter des politiques solidement fondées sur des données probantes.
Comme c'est votre cas aussi, la science a dominé dans ma vie.
Au début de ma carrière, j'ai enseigné à l'université. J'ai rapidement compris que le gouvernement pouvait en faire plus dans des domaines scientifiques qui étaient importants pour moi. J'ai donc voulu jouer le rôle de consultante scientifique auprès du gouvernement.
À cette époque, j'ai lancé l'idée de mener une expédition de recherche visant à déterminer la cause de l'épidémie de grippe espagnole, un fléau qui a fait plus de 50 millions de victimes dans le monde en 1918.
Mon équipe s'est rendue au nord de la Norvège, sur une île où des victimes de la grippe espagnole étaient enterrées dans le pergélisol. Notre objectif était de recueillir le plus d'information possible au sujet du virus pour pouvoir mettre au point des médicaments efficaces. L'analyse du virus le plus mortel de l'histoire humaine ouvrirait peut-être la voie à la création d'un meilleur vaccin antigrippal.
Je reconnais l'importance des débats scientifiques à grande échelle, qui ne se limitent pas à des changements graduels, mais qui portent aussi sur des découvertes transformatrices. Des découvertes qui ont le potentiel de changer profondément les choses pour nos concitoyens, pour le Canada et pour le monde entier.
Tout comme vous, je suis issue du milieu scientifique. Je crois fermement à la collaboration et à l'ouverture.
Et je veux vous dire quelque chose.
Je veux vous dire tout simplement merci.
Au nom du gouvernement du Canada, merci du travail que vous accomplissez chaque jour. Ce travail est essentiel. Et nous le reconnaissons à sa juste valeur.
Les sciences, qu'elles soient fondamentales ou appliquées, donnent lieu à des bienfaits pour notre santé ainsi qu'à des avantages économiques, environnementaux et sociaux. Elles créent des emplois, ouvrent des possibilités et se trouvent au cœur d'une économie axée sur l'innovation.
Mais notre gouvernement comprend que les sciences ne se limitent pas à cela. Les scientifiques contribuent à bâtir un avenir meilleur en faisant des découvertes prometteuses, que ce soit en aérospatiale, en astronomie, en biotechnologie, en technologies propres, et j'en passe.
Je peux affirmer sans risquer de me tromper que les sciences ont une plus grande importance que jamais, parce que les défis qui se dressent devant nous, comme le changement climatique et le déclin de la biodiversité, sont plus grands que jamais.
Le Canada doit donc compter sur des fondements scientifiques bien ancrés pour le bien public. La capacité d'un gouvernement à protéger l'environnement et la santé humaine dépend précisément de l'excellence et de l'intégrité scientifiques. Je suis fière du travail des scientifiques et des chercheurs fédéraux. Ils n'ont rien à envier aux meilleurs.
Je cite John C. Polanyi, lauréat d'un prix Nobel : « La dignité humaine est mieux servie lorsque nous épousons le savoir. »
Vous pouvez avoir la certitude, Mesdames et Messieurs, que notre gouvernement accorde une place de choix aux sciences et à la recherche.
Notre gouvernement croit en la science et croit que de bonnes connaissances scientifiques devraient être à la base du processus décisionnel.
Nous sommes déjà passés aux actes.
Nous avons indiqué clairement que les scientifiques et les spécialistes du gouvernement peuvent parler librement de leurs travaux. Nous les invitons à le faire.
Je travaillerai de près avec les scientifiques pour établir un climat d'ouverture durable lorsqu'il s'agit de communication scientifique.
Cette semaine, dans le cadre de la rencontre des premiers ministres, plusieurs d'entre nous avons participé à une séance de Google Hangouts sur le thème des changements climatiques. Deux scientifiques du gouvernement fédéral ont discuté de leurs travaux sur la climatologie devant des citoyens, des étudiants, le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux. La présentation était diffusée sur le Web et accessible dans le monde entier à quiconque voulait y assister.
Simplement dit, notre gouvernement comprend l'importance des sciences et respecte les scientifiques.
Vous aurez sans doute remarqué que la première annonce de notre gouvernement a été celle du rétablissement du questionnaire détaillé de recensement.
On ne peut trop insister sur l'importance des données de qualité pour les chercheurs dans le domaine socio-économique, pour les décideurs et pour les communautés.
Ma lettre de mandat, qui est d'ailleurs publique, indique que mon objectif fondamental sera de soutenir la recherche scientifique ainsi que l'intégration des considérations scientifiques dans nos choix d'investissement et de politiques.
C'est pourquoi j'ai voulu me mettre au travail sans perdre une minute.
Depuis mon assermentation, j'ai communiqué avec plusieurs des personnes ici présentes pour faire le point sur l'état actuel des sciences au pays et de la politique nationale en matière de sciences.
Quels investissements ont été effectués dans les ressources humaines, l'infrastructure et les activités scientifiques? En quoi le Canada se compare-t-il aux autres pays? Quel est le degré d'intérêt des étudiants pour les disciplines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM)? Ce sont des questions que je me pose.
Je suis impatiente de me rendre dans les régions du pays pour rencontrer des chercheurs, échanger avec eux, et célébrer le travail exemplaire des scientifiques canadiens.
Je vais créer le poste de conseiller scientifique en chef, et il aura pour rôle notamment d'assurer la libre circulation de l'information scientifique à tous les échelons de l'administration publique.
Le conseiller fera en sorte que les analyses scientifiques soient prises en compte dans le processus décisionnel du gouvernement.
Nous nous penchons actuellement sur le mandat qui sera confié au conseiller scientifique en chef, en sachant très bien qu'il reste du travail à faire pour instaurer les mécanismes appropriés.
Je ferai également la promotion des STIM, particulièrement auprès des femmes, des jeunes et des Autochtones.
On m'a demandé de soutenir la ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et du Travail pour aider les employeurs à créer plus de stages d'enseignement coopératif pour les étudiants des programmes de STIM.
Je crois profondément en l'importance de la jeunesse et de l'éducation.
Je dois préciser que mon rôle n'est pas seulement de concevoir de nouvelles politiques. J'entends transformer la façon dont ces politiques voient le jour.
Il y a un nouveau style de leadership à Ottawa, et un nouveau ton. Le premier ministre Trudeau s'est engagé devant les Canadiens à mettre en œuvre notre programme dans un esprit de collaboration renouvelé.
En ce qui me concerne, je travaillerai en étroite collaboration avec :
- mes collègues du Cabinet;
- les gouvernements provinciaux et territoriaux;
- les gouvernements étrangers et les forums internationaux;
- et bien entendu, avec les universités, les collèges, les écoles polytechniques et les instituts de recherche sans but lucratif exceptionnels du Canada.
En un mot, je veux collaborer avec vous. Je serai à l'écoute de vos idées. Je veux que les enjeux scientifiques soient au cœur de nos décisions et de nos investissements.
Comme ministre des Sciences, je ferai tout en mon pouvoir pour donner une lancée à nos activités.
Je vous remercie.
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