Nations d'innovateurs : nouveau chapitre captivant

Discours

Notes d'allocution

L'honorable Navdeep Bains, C.P., député Ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique

Toronto (Ontario)

Le 11 juin 2016

La version prononcée fait foi


Présentations et remerciements

Bonsoir tout le monde. Quelle foule!

Merci, Sanjay [Sanjay Makkar, président de la Chambre de commerce Indo‑Canada] de m'avoir invité à la fête ce soir.

Je souhaite une cordiale bienvenue à mes collègues du Parlement.

Wow! Je vois tellement de visages que je connais dans l'auditoire ce soir. C'est un vrai plaisir de pouvoir prendre la parole devant un groupe si distingué de gens d'affaires.

Depuis près de quarante ans, la Chambre de commerce Indo‑Canada tisse des liens cruciaux entre les gens du Canada et de l'Inde. Ces liens humains unissent les deux pays et se renforcent avec le temps.

Je sais que la Chambre se prépare actuellement à célébrer son 40e anniversaire en 2017, et je lui suis des plus reconnaissants d'avoir fait avancer le dossier du partenariat canado‑indien malgré ces préparatifs.

Liens familiaux

Ce partenariat me touche de très près. J'imagine qu'un grand nombre d'entre vous doivent leur présence ici aujourd'hui aux sacrifices faits par leur famille.

Quiconque m'a déjà entendu parler sait à quel point j'ai du respect à l'égard de l'esprit d'entreprise de mon père, car c'est ce qui fait qu'il a choisi de s'établir au Canada.

Et ce qui a fait de moi aussi la personne que je suis, ce sont assurément les sacrifices de ma mère au cours de nos premières années ici. Elle a travaillé dans une usine de biscuits afin de gagner un peu d'argent en plus pour venir en aide à la famille. Elle avait choisi le quart de nuit qui lui permettait d'être de retour à la maison avant que je parte pour l'école le matin.

Elle a agi ainsi pour deux raisons : la première était, bien sûr, parce qu'elle voulait s'assurer que j'aie l'estomac plein avant de partir.

La deuxième, c'est qu'elle voulait être présente pour me peigner. Voyez‑vous, ma mère craignait que je délaisse le Kesh et que je me coupe les cheveux si j'étais laissé à moi‑même. Elle a fait ces sacrifices pour que je conserve ma culture tout en poursuivant mon intégration à l'école.

Comme vous pouvez le voir, cela a fonctionné. Je suis devant vous aujourd'hui à titre de ministre du cabinet indo‑canadien responsable d'un portefeuille économique important. Et je suis fier de mes origines et fier d'être Canadien.

Le Canada et l'Inde : des nations d'innovateurs

Le premier ministre Trudeau m'a demandé de prendre en mains un dossier qui est susceptible d'avoir des retombées importantes pour l'avenir du pays, c'est‑à‑dire celui de l'innovation.

Le thème de la soirée, « transformer et transcender », dit tout : l'impératif est d'innover, et c'est clair.

Je vous donne un message à communiquer à votre famille, à vos amis et à vos collègues lorsque vous repartirez de ce gala : faisons ensemble un gros pari sur l'innovation.

Lorsque je dis « innovation », je parle bien sûr de technologie et de gadgets, de nouvelles méthodes et inventions.

Mais je parle aussi de quelque chose d'encore plus profond que cela. Pour moi, l'innovation va plus loin, c'est beaucoup plus que la production de richesse. L'innovation représente pour moi une « valeur sociale », parce qu'elle est indissociable du tissu de notre société, et elle le transforme réellement. Objectivement parlant, l'innovation améliore notre vie et notre mieux‑être.

Mon but est de faire de l'innovation une valeur canadienne au même titre que nos autres valeurs, une valeur pour laquelle nous serons reconnus dans le monde entier. Nous ne serons plus seulement des gens polis; nous serons reconnus comme des gens polis et innovateurs.

« Ces Canadiens, ils font les choses de la façon la plus rapide, la plus efficace et la meilleure… et de façon si plaisante. » C'est ce que j'aimerais entendre dire de nous.

Et je veux que l'Inde en profite aussi. Nos deux pays ont tant à offrir l'un à l'autre. J'entrevois un avenir où le Canada et l'Inde travailleront de façon solidaire, en tant que pays d'innovateurs.

De toute évidence, ces réalisations ne se feront pas du jour au lendemain. Construire prend du temps. Cependant, je suis fier de pouvoir dire que le Canada a déjà fait tout le travail préparatoire.

En effet, ce travail a été entrepris en 2004 par l'ancien premier ministre Paul Martin, ancien invité du gala… et mon ancien patron, soit dit en passant. J'ai eu le privilège d'être le secrétaire parlementaire de M. Martin. C'est son gouvernement qui a lancé cette vaste mobilisation à l'égard de l'Inde relativement à un certain nombre d'enjeux bilatéraux et qui a fait en sorte qu'une entente commerciale puisse être signée entre nos deux pays.

En 2005, j'ai eu le privilège de me joindre à M. Martin à l'occasion d'une visite officielle en Inde. Au cours de ce voyage, nous avons fait d'importants progrès dans le domaine des sciences et des technologies industrielles, en annonçant des accords de coopération en sciences et technologies visant à accroître la collaboration relativement à un système d'alerte rapide au tsunami. Nous avons aussi amélioré les services consulaires et la délivrance des visas, réitérant ainsi notre engagement à l'égard de la promotion des liens culturels.

Enfin, ce qu'il faut mentionner surtout, en rapport notre propos d'aujourd'hui, c'est la création de la Table ronde des chefs d'entreprises Inde‑Canada qui a permis de conclure un accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers.

C'est dire que le Canada a fait beaucoup déjà dans ce dossier, et je suis fier du fait que j'aie pu y participer depuis le début.

Et je suis également très heureux de pouvoir dire que le gouvernement poursuit son travail à cet égard. C'est une question dont nous parlons souvent, la ministre du Commerce international Chrystia Freeland et moi, et nous continuons d'avoir ces conversations afin que nos deux pays puissent en tirer parti.

Influence de l'essor économique de l'Inde

À vrai dire, l'Inde est le meilleur partenaire possible pour le Canada au chapitre de l'innovation.

L'Inde est l'un des marchés émergents les plus forts du monde. Grâce à son premier ministre Modi qui fait la promotion de réformes comme l'initiative Make in India (fait en Inde), le pays est en voie de devenir la troisième économie mondiale.

L'Inde, c'est un pays de jeunes personnes. En fait, c'est le pays où la population est la plus jeune du monde, la moitié des Indiens ayant moins de 25 ans.

La classe moyenne du pays est par ailleurs en pleine expansion, et elle est le principal moteur de la demande globale. On prévoit que d'ici à 2030 la classe moyenne du pays comptera près de 475 millions de personnes.

Pensez au potentiel immense de ces consommateurs, créateurs, inventeurs et entrepreneurs. Ce sont eux qui définiront, élargiront et approfondiront les liens entre le Canada et l'Inde.

Objectifs communs en innovation

Alors, parlons des années à venir. Où en seront les relations en matière d'innovation entre le Canada et l'Inde dans les 10 ou 15 prochaines années? Comment allons‑nous transformer et transcender?

Quand j'ai rencontré le haut‑commissaire [Vishnu] Prakash pour discuter des façons d'améliorer les relations entre le Canada et l'Inde, j'ai suggéré trois grands secteurs où il nous est possible de devenir des leaders.

Technologies propres

D'abord, je nous vois comme des partenaires forts au chapitre des technologies propres.

Il y a en ce moment un mouvement international qui nous incite à réagir aux changements climatiques et à accélérer la transition à un avenir qui serait caractérisé par de faibles émissions de carbone. Nous en avons vu un exemple à Paris, quand le Canada et l'Inde se sont joints aux 193 autres pays qui ont convenu de faire de l'économie mondiale une économie à faible émission de carbone.

Nous devons nous assurer que la croissance sera de plus en plus écologique : nous devons adopter des technologies propres dans tous les secteurs de l'économie.

Le Canada est le partenaire idéal de l'Inde pour atteindre ces objectifs. Prenez par exemple la société NOVO Plastics de Markham. C'est une entreprise verte qui se spécialise dans le domaine de la réduction des émissions de CO2 et de la consommation de carburant des voitures. Son bureau de New Delhi se concentre sur les ventes, les alliances en ingénierie et les alliances stratégiques, mais j'ai été enchanté d'entendre dire que l'entreprise entend produire et vendre en Inde le premier système d'échappement en plastique du monde.

Fintech et la cybersécurit

En cette ère numérique, je vois aussi de nombreuses occasions de collaboration en matière de technologies d'information financière. Le secteur canadien des services financiers est florissant.

Bien sûr, les contributions de l'Inde en logiciels et en technologie Web, de même que l'impartition des processus administratifs, sont de grande envergure et sont reconnues. Cependant, en matière de cybersécurité, il y a très peu de concurrents dans le pays.

Et chaque fois que je parle à mes homologues indiens, c'est toujours un grand sujet de préoccupation, en ce qui concerne la sécurité des appareils mobiles surtout, étant donné que plus de 95 % des utilisateurs indiens se fient exclusivement aux téléphones mobiles pour la connectivité. Le problème deviendra d'autant plus sérieux — et c'est là un domaine prioritaire pour le gouvernement de l'Inde — une fois que les services bancaires mobiles auront été mis en place à la grandeur du pays.

Je vois vraiment ici une occasion pour le Canada et l'Inde de devenir partenaires. De grosses entreprises canadiennes se trouvent déjà en Inde. Par exemple, CGI, la plus importante société de services d'affaires et de technologie de l'information du Canada, compte quelque 9 500 spécialistes en logiciels en Inde, pour la plupart à Karnataka. Un autre exemple est celui de la société Absolute Software de Vancouver, dont le partenaire commercial pour la distribution de ses solutions de sécurité se trouve à New Delhi.

En fait, le Canada est bien présent en Inde, mais d'autres entreprises canadiennes peuvent encore s'approprier une part de ce marché en pleine expansion.

Capital humain

Enfin, la force sur laquelle nous pouvons compter au cours des prochaines années, ce sont nos gens. La diaspora indo‑canadienne compte un million de personnes, et nous sommes tous reliés à l'Inde, que ce soit par les amis, par la famille ou par les relations, commerciales.

Mais la seule idée que ces liens se tissent et qu'ils le soient à long terme ne me suffit pas. Je veux activement encourager la participation des personnes qui sont dans cet impressionnant bassin de talents et faire en sorte que les gens aient du travail.

C'est la raison pour laquelle je peux annoncer aujourd'hui que, dans les prochaines semaines, nous allons mettre sur pied un comité consultatif sur les relations économiques Canada‑Inde.

Ce groupe constitué de personnes brillantes, dynamiques et sachant réussir aidera à animer régulièrement des discussions entre le milieu des affaires indo‑canadien et le gouvernement. Il aura pour mandat de nous aider à recenser et à aplanir les obstacles au commerce et à l'investissement entre nos deux pays, et de façon générale, à mieux promouvoir les intérêts canadiens en Inde.

Dans un marché mondial férocement concurrentiel et de plus en plus interconnecté par la voie des chaînes d'approvisionnement mondiales et les accords commerciaux, et où les entreprises cherchent à prendre de l'expansion, c'est ce genre de réseau de personnes qui permettra de consolider le partenariat canado‑indien dans les années à venir.

Dans la même veine, j'aimerais souligner le travail que fait ma collègue, la ministre des Sciences Kirsty Duncan, qui cherche à accroître la collaboration entre nos deux pays sur le plan de la recherche. Le nombre d'étudiants indiens qui choisissent de venir étudier au Canada augmente d'année en année, et notre bassin de talents n'a jamais été si bien rempli ni si précieux.

Mon père, l'innovateur

Mesdames et Messieurs, j'ai commencé par vous parler de ma mère, alors permettez‑moi de terminer en vous parlant de mon père.

Lorsqu'il est arrivé au Canada au début des années 1970, il avait environ cinq dollars dans ses poches. Avant de quitter l'Inde, les gens de son village lui ont dit : « Tu espères vraiment pouvoir réussir dans un autre pays avec seulement cinq dollars dans tes poches? »

Mais mon père avait de l'ambition. Il n'avait pas peur de prendre des risques et il avait confiance en lui. En outre, il savait que le Canada était un pays où, pourvu que vous soyez prêts à travailler fort, vos enfants auront de meilleures possibilités que vous.

Et c'est cette conception du Canada qui l'a motivé, lui, et qui a motivé également de nombreuses autres personnes comme lui. Je suis persuadé que vous connaissez des histoires comme celle que je vous raconte.

Et le résultat que j'ai pu constater est très clair : j'ai eu la chance d'avoir des possibilités que mon père n'aurait jamais même pu s'imaginer lorsqu'il est venu ici au Canada.

Maintenant, moi aussi, je suis père. J'ai deux belles jeunes filles, Nanki et Kirpa, âgées de huit et de cinq ans. Et quand je me lève le matin, je suis motivé, tout comme l'était mon père : je veux faire tout ce que je peux pour leur donner les meilleures possibilités qui soient.

C'est là le côté social de l'innovation dont je vous parlais plus tôt : faire en sorte que la vie soit meilleure pour tous, aussi bien pour les Canadiens que pour les Indiens.

Bien sûr, nous cherchons à stimuler le commerce et l'investissement, mais ce que je veux vraiment que nous fassions, c'est d'avoir un impact réel sur la société.

Et pour que le Canada devienne un endroit où nos enfants pourront avoir des possibilités de réussir et d'atteindre leur plein potentiel, nous devons miser audacieusement sur l'innovation.

L'innovation est la clé de la croissance et d'une meilleure qualité de vie. Nous devons faire de l'innovation une valeur fondamentale partout dans le monde, et non seulement au Canada.

Conclusion

Enfin, je compte sur vous, les hommes et les femmes ici présents, pour activer vos relations avec l'Inde et tirer le meilleur parti de ces liens.

Le Canada et l'Inde peuvent s'entraider pour atteindre des buts communs. Les avantages potentiels sont immenses. Nous devons le faire pour nous, pour notre avenir et pour l'avenir des pays que nous laisserons à nos enfants.

Merci.

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