Forum mondial de Toronto

Notes d'allocution

L'honorable Navdeep Bains, C.P.,
député Ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique

Toronto (Ontario)

Le 12 septembre 2016

La version prononcée fait foi

Introduction

Je vous remercie, Ben [Ben Parent, directeur général, Cummins Eastern Canada].

Et je remercie le Forum mondial de Toronto de m'avoir invité à prendre la parole devant un auditoire si distingué.

Prendre en main notre avenir

Mesdames et Messieurs, je suis ici aujourd'hui pour vous présenter comment le Canada peut prendre en main sa destinée économique dans un monde marqué par une croissance économique faible.

Nous connaissons les pressions que subissent les économies avancées du monde entier : vieillissement de la population et évolution rapide de l'économie mondiale en raison du progrès des technologies et de la mondialisation.

Mais pourquoi devrions‑nous nous satisfaire d'une faible croissance, alors que nous pouvons prendre en main notre avenir et établir le Canada en position de force par rapport au reste du monde?

Notre gouvernement reconnaît le rôle important qu'il peut jouer en établissant des objectifs de grande envergure.

Nous sommes résolus à travailler en partenariat avec le milieu des affaires, avec les établissements axés sur l'acquisition de connaissances et de compétences, et avec le reste de la société afin d'atteindre ces objectifs.

La poursuite de ces objectifs peut mener à d'importantes découvertes qui amélioreront la qualité de vie des Canadiens et des autres populations du monde entier. Des percées qui peuvent stimuler la croissance économique et faire croître la classe moyenne.

Nous croyons aussi que nous devons jouer un rôle plus actif pour créer un milieu propice au succès des entreprises sur la scène internationale.

Nous voulons que les innovateurs canadiens mettent l'accent sur l'exportation.

Nous voulons qu'ils gardent leur siège social au pays, qu'ils mènent leurs travaux de recherche‑développement ici et qu'ils participent aux chaînes mondiales d'approvisionnement.

Par exemple, le Canada s'est engagé à réaliser d'importantes réductions des émissions des gaz à effet de serre d'ici 2030.

Nous devons nous demander quelles percées vont nous permettre d'atteindre cet objectif.

Comment pouvons‑nous allier les mesures axées sur la conservation et l'innovation pour créer des emplois et résoudre des enjeux d'envergure mondiale, comme les changements climatiques?

La médecine régénérative en est un autre bel exemple.

C'est une équipe de chercheurs canadiens, en fait, pas très loin d'ici, à l'Université de Toronto, qui a découvert les cellules souches.

C'est ce qui fait que le Canada est maintenant reconnu comme un chef de file mondial dans ce domaine.

Des experts au pays et ailleurs dans le monde sont à la veille de faire des découvertes majeures qui transformeront la médecine et créeront des emplois qui n'existent pas encore de nos jours.

L'adoption d'une approche à l'égard de l'innovation qui serait axée sur la mission est une des idées que nous avons entendues des Canadiens depuis que j'ai lancé le Programme d'innovation, le plan de notre gouvernement pour faire du Canada un pôle mondial de l'innovation.

Avant d'élaborer un tel plan, nous nous devions de consulter les Canadiens.

Le niveau de participation a été sans pareil.

Durant l'été, nous avons organisé 28 tables rondes avec des chefs de file de premier plan dans le domaine de l'entreprise et de la recherche, dont plusieurs étaient de véritables innovateurs.

Nombre de personnes intéressées ont pris part aux consultations, soit en personne lors des réunions, ou en ligne. On a dénombré plus de 90 000 interactions, et plus de 1 300 idées ont été formulées.

Mettre l'accent sur les compétences

En plus de la nécessité d'axer la recherche sur la mission, un autre commentaire important que nous avons entendu est le grand besoin de personnes compétentes.

Il faut plus de personnes en STIM, c'est‑à‑dire en sciences, en technologies, en ingénierie et en mathématiques.

Et en particulier, nous avons entendu qu'un plus grand nombre de femmes, d'Autochtones et de jeunes devraient être encouragés à se lancer dans ces domaines.
À l'heure actuelle, moins de 30 % des diplômés en informatique et en génie sont des femmes.

Dans les populations autochtones, la situation est encore plus marquée. Les Autochtones sont grandement sous‑représentés quand on regarde le nombre de personnes qui détiennent un doctorat.

Moins de 1 % des personnes qui détiennent un diplôme en STIM s'identifient comme étant des Autochtones.

Je crois fermement que la diversité et l'inclusion dans ces domaines constituent non seulement une valeur sociale, mais aussi un impératif moral et économique.

Les bonnes idées peuvent venir de partout. Les innovations émergent plus facilement quand le contexte est vaste.

Nous avons aussi besoin de jeunes à l'imagination créatrice, qui ont appris de façon précoce des notions liées à l'entrepreneuriat.

Or, pour mobiliser les jeunes, nous devons leur offrir plus de stages, de places dans les programmes d'enseignement coopératifs et d'occasions d'apprentissage.

L'acquisition constante du savoir tout au long de la carrière est essentielle pour les Canadiens qui sont déjà sur le marché du travail, et ce, à tous les échelons, jusqu'aux postes de haute direction.

Les entrepreneurs nous ont dit que nous devions les aider à attirer la crème de la crème du monde entier, ceux et celles qui excellent dans leurs domaines.

Ils nous ont clairement dit que le fait d'amener des personnes de talent de l'extérieur n'enlève aucunement des emplois aux Canadiens.

Au contraire, cela favorise le démarrage de nouvelles entreprises et l'expansion d'entreprises existantes.

Soutien fédéral

Notre gouvernement entend être un partenaire de premier choix pour ce qui est de cultiver les talents locaux tout en attirant les meilleurs talents du monde entier.

C'est pour cette raison que, dans une première étape, nous investissons deux milliards de dollars dans la modernisation des universités et des collèges partout au pays.

Grâce à ces investissements, les étudiants, les professeurs et les chercheurs auront à leur disposition des installations ultramodernes où ils pourront réaliser les meilleurs projets de recherche au pays.

Ils pourront collaborer dans des espaces spécialement conçus pour favoriser l'apprentissage continu et l'acquisition des compétences.

Ils pourront travailler en étroite proximité avec des partenaires qui les aideront à transformer les fruits de leurs découvertes en produits et services.

Ce faisant, ils contribueront à la création d'emplois de grande valeur pour la classe moyenne de l'avenir — et à préparer ceux et celles qui les occuperont.

C'est aussi pour cette raison que nous investissons dans les chercheurs d'excellence qui stimulent l'innovation.

L'investissement de 900 millions de dollars de notre gouvernement servira à financer 13 projets de recherche universitaires.

Ces projets touchent plusieurs sujets : de l'énergie propre à la recherche sur le cerveau en passant par l'astrophysique et la technologie quantique.

Nous avons également fait des investissements ciblés importants — 800 millions de dollars sur quatre ans — dans les super grappes qui sont des vecteurs privilégiés d'innovation.

Un autre point qui est ressorti des consultations que nous avons menées auprès des Canadiens est l'importance qu'ils attachent à l'expansion des entreprises.

Les entrepreneurs nous ont dit que leurs premières ventes sont souvent à l'extérieur du Canada.

En tant qu'acheteur de première importance de biens et services au pays, le gouvernement peut jouer un rôle constructif.

Nous pouvons appuyer les petites et moyennes entreprises qui offrent les solutions plus novatrices, et pas seulement les plus rentables.

De cette manière, nous pouvons les aider à développer un marché international pour leurs biens et services.

C'est de ce genre de leadership que les Canadiens ont besoin de la part de leur gouvernement.

Appel à l'action

Cependant, les efforts pour stimuler l'innovation doivent venir de tous les côtés : des consommateurs, des chercheurs, des organismes à but non lucratif, des familles, des écoles et des entreprises.

Et en particulier, nous avons besoin de vous, qui êtes ici aujourd'hui et qui représentez le milieu de l'entreprise.

Les dépenses consacrées par les entreprises à la recherche‑développement ne sont pas ce qu'elles devraient être.

Le Canada est maintenant au 22^e rang des 34 pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques pour ce qui est des dépenses des entreprises en R‑D.

Au Canada, les dépenses des entreprises par travailleur dans les technologies de l'information et des communications sont moins de la moitié que celles des entreprises aux États‑Unis.

Les données suggèrent que les employés reçoivent moins de formation en milieu de travail au Canada que dans bon nombre de pays européens de premier plan.

Je vous mets au défi d'investir dans les personnes qui peuvent, grâce à leurs innovations, amener notre pays vers un avenir meilleur et plus prospère.

Tirez profit des forces énormes du Canada. Soyez partie prenante de la solution.

Fort heureusement, le Canada possède une fière histoire en matière d'innovation, et plusieurs technologies et découvertes exaltantes ont été mises au point partout au pays et ici dans cette ville.

À quelques rues d'ici, Nymi, qui est une nouvelle entreprise, a mis au point un bracelet de sécurité qui utilise les battements du cœur comme identifiant biométrique.

Cette technologie portable vous permet de vous connecter aux ordinateurs, d'accéder à des édifices et même de payer votre dîner.
 
Un peu plus loin, vous avez Wealthsimple. Cette nouvelle entreprise, qui a mis au point une plateforme automatisée d'investissement, est en voie de transformer la façon dont les personnes investissent. L'engouement est particulièrement marqué chez les membres de la génération Y.

Il est bon de souligner que le fondateur, Michael Katchen, a avoué que le solide écosystème entrepreneurial ici à Toronto a contribué à lui faire quitter les États‑Unis.

Un autre exemple très prometteur mérite d'être aussi souligné — et cela se passe aussi à Toronto.

En novembre dernier, Hydrostor a mis en marche le premier système immergé au monde de stockage d'énergie.

L'électricité excédentaire est convertie en air comprimé, qui est ensuite acheminé par des tuyaux dans un système d'entreposage au fond du lac Ontario.

Lorsque la demande d'électricité est plus forte, l'air est acheminé à la surface puis reconverti en électricité.

C'est de ce genre de succès que j'aime entendre parler. Et nous devrions avoir davantage connaissance de ces succès.

Notre futur dépend de ce genre d'innovations.

Importance cruciale de l'innovation

Mesdames et Messieurs, l'importance de l'innovation est plus claire que jamais.

Pour surmonter les défis sociaux, environnementaux et économiques, et être concurrentiels dans un monde marqué par des changements rapides et profonds, nous devons devenir une nation d'innovateurs, sûre d'elle‑même.

Une nation concurrentielle à l'échelle mondiale en ce qui a trait à la promotion de la recherche, et de la traduction des idées en nouveaux produits et services.

Une nation capable de stimuler la croissance des entreprises et de propulser les entrepreneurs pour qu'ils dépassent la phase de démarrage et soient reconnus à l'échelle internationale.

Notre pays possède déjà tous les éléments nécessaires pour devenir une économie novatrice prospère.

Notre système d'éducation est de premier calibre.

Notre système bancaire est stable. Le Canada a maintenu sa cote AAA et possède un système d'investissement bien établi et une dette fédérale faible.

Notre main‑d'œuvre est talentueuse et diversifiée.

Le taux d'imposition des entreprises est faible.

Nous offrons une terre accueillante, des villes modernes, des soins de santé universels et un niveau de vie élevé.

Nous devons maintenant tirer profit de ces forces pour bâtir un Canada plus novateur.

J'ai hâte de collaborer avec vous alors que nous prendrons en mains les rênes de notre destinée.