Sommet de l'innovation de Waterloo

Discours

Notes d'allocution

L'honorable Navdeep Bains, C.P., député
Ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique

Waterloo (Ontario)

Le 15 septembre 2016

La version prononcée fait foi


Introduction

Merci Feridun [Feridun Hamdullahpur, président de l'Université de Waterloo]

Bonjour.

Je suis heureux d'être ici pour lancer ce sommet.

Waterloo est un pôle de l'innovation au pays, et donc l'endroit par excellence pour parler d'innovation. Jetez un coup d'œil à cette vidéo et vous comprendrez bien de quoi je parle.

Quelle est donc la prochaine étape?

Voilà le sujet de nos discussions aujourd'hui.

Vous savez, ma confiance en l'avenir est renouvelée chaque fois que j'ai la chance de rencontrer des groupes de leaders et d'innovateurs aussi impressionnants que le vôtre.

Le rôle que vous jouez dans l'édification de notre futur est plus vital que jamais.

Faible croissance mondiale

Certains économistes estiment que nous traversons une période de faible croissance à l'échelle mondiale.

Autrefois, en période de ralentissement, nous comptions sur la hausse des échanges commerciaux et le cours élevé des produits de base pour stimuler notre économie.

Nous misions aussi sur l'accroissement de la population active.

Ces solutions ne suffisent plus.

Le Canada et les autres économies évoluées subissent maintenant des pressions différentes.

Les entreprises mondiales ont envahi le marché local.

Les technologies transforment nos modes de vie et d'apprentissage, ainsi que nos façons de travailler et de nous distraire.

Le vieillissement de la population entraîne une réduction de la population active.

Les changements climatiques nous amènent à repenser nos méthodes de production d'énergie pour satisfaire à la demande.

Malgré ces défis, une faible croissance ne doit pas être le lot de notre pays.

Ces pressions ne doivent pas nous freiner pour autant.

Nous devons les accepter comme des défis à relever et prendre notre futur en main.

Programme d'innovation

En se dotant d'un plan adéquat, le Canada peut se hisser en tête de file dans le monde.

Notre gouvernement a baptisé ce plan le Programme d'innovation.

Nous voulons faire du Canada un pôle mondial de l'innovation.

Nous avons pour mission de créer des emplois bien rémunérés, qui stimuleront la croissance de la classe moyenne.

En effet, la prospérité du Canada passe nécessairement par la prospérité de la classe moyenne.

Avant d'entreprendre un tel projet, nous avons jugé primordial de consulter les Canadiens.

En effet, pour que les Canadiens obtiennent les résultats concrets auxquels ils s'attendent, le gouvernement ne peut agir seul.

Les consultations ont suscité une importante participation de la population.

Quelque 28 tables rondes ont eu lieu durant l'été.

Des dirigeants d'entreprises de plusieurs secteurs y ont pris part, ainsi que des membres de la société civile, des établissements du savoir, des jeunes et des membres des Premières nations.

Bon nombre des participants étaient eux-mêmes des innovateurs.

Certains sont parmi nous aujourd'hui.

Nous avons aussi invité les Canadiens à consulter notre site Web ou à entrer en relation avec nous par l'entremise des médias sociaux.

Ils ont répondu très favorablement à notre appel.

Au total, nous avons reçu plus de 1 300 idées pour faire du Canada un leader mondial de l'innovation.

Au cours des prochains mois, ces idées seront mises à contribution lors de la rédaction du budget fédéral de 2017.

Rôle entrepreneurial du gouvernement

Je vais donc vous parler des idées qui importent le plus aux Canadiens.

Mais auparavant, j'aimerais vous dire quelques mots au sujet du rôle du gouvernement en matière d'innovation.

Certains disent que le gouvernement doit financer la construction de ponts, de routes et d'égouts, puis libérer la place.

La vérité est que, dans plusieurs des pays qui doivent leur croissance à l'innovation, le gouvernement joue un rôle actif en tant que promoteur de prospérité.

L'an passé, à ce même sommet, l'économiste Mariana Mazzucato a parlé à ce même podium du rôle entrepreneurial que le gouvernement peut jouer pour stimuler l'innovation.

Si des secteurs comme la nanotechnologie, la biotechnologie et l'énergie renouvelable existent aujourd'hui, c'est parce que le gouvernement a investi dans la recherche fondamentale.

Le gouvernement a rendu les risques acceptables pour le secteur privé, qui a pu ensuite prendre la relève pour commercialiser ces innovations.

Actions audacieuses pour aller de l'avant

Notre gouvernement est prêt à voir grand, à viser haut et à faire preuve d'audace, des qualités qui sont bien présentes chez les entrepreneurs.

Il a d'ailleurs déjà pris des mesures audacieuses pour stimuler la croissance en misant sur l'innovation.

Premièrement, nous investissons deux millions de dollars dans la modernisation de l'infrastructure des universités et des collèges partout au pays.

Grâce à ces investissements, les étudiants, les professeurs et les chercheurs pourront évoluer et collaborer dans des installations ultramodernes et des lieux spécifiquement conçus pour l'apprentissage continu et l'acquisition des compétences.

Ils pourront aussi travailler en étroite collaboration avec des partenaires à la transformation de découvertes en produits et services concrets.

Bien plus, ils pourront se préparer à occuper les emplois de haut calibre de la classe moyenne du futur, et même contribuer à les créer.

Voici maintenant la deuxième de nos mesures visant à faire place à l'innovation.

Nous investissons dans les personnes qui stimulent l'innovation par leurs travaux de recherche.

Nous avons annoncé récemment l'octroi de 900 millions de dollars pour appuyer la recherche de pointe partout au pays.

Un de ces projets est réalisé ici même à l'université.

Notre investissement de 76 millions de dollars permettra la mise au point d'un prototype d'ordinateur quantique.

Un tel ordinateur peut traiter plus rapidement des données beaucoup plus importantes et plus complexes que celles que nos ordinateurs, même les plus puissants, peuvent traiter à l'heure actuelle.

Il pourrait donc révolutionner complètement le savoir humain en informatique.

Nos investissements visent à créer un terreau propice aux prochaines percées technologiques.

Ils pourraient également favoriser l'éclosion des prochaines entreprises prospères issues de la région.

Voilà en quoi consiste le rôle entrepreneurial que le gouvernement peut jouer.

Quelles autres mesures le gouvernement peut-il prendre pour stimuler la croissance en misant sur l'innovation?

Laissez-moi vous parler de trois thèmes qui se dégagent de nos consultations auprès des Canadiens.

Talent

En premier lieu, je vais vous parler du talent.

La nécessité de pouvoir compter sur un plus grand bassin de main-d'œuvre possédant les compétences et l'expérience requises pour stimuler l'innovation est un thème récurrent qui a été soulevé lors des consultations.

Pour cela, il faut constituer un bassin de talents important et diversifié.

En premier lieu, nous devons pouvoir compter sur un plus grand nombre de personnes en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques.

En particulier, il nous faut plus de femmes, de jeunes et d'Autochtones dans ces domaines.

Aucun pays ne peut réussir en laissant sur la touche la moitié de ses ressources intellectuelles.

Pourtant, à l'heure actuelle, moins du tiers des personnes diplômées en informatique ou en génie sont des femmes.

Ce n'est pas suffisant.

La proportion de membres des collectivités autochtones est encore plus faible.

Par rapport au nombre de personnes qui ont obtenu un doctorat, moins de 1 % s'identifient comme étant autochtones.

Je crois fermement que nous avons le devoir moral de promouvoir la diversité et l'inclusion.

Ces valeurs s'appliquent également à la conduite des affaires, car l'innovation se nourrit de bonnes idées.

Or, les bonnes idées proviennent d'un peu partout et de n'importe qui.

Plus nous disposerons d'un vaste bassin de talents, plus grandes seront nos chances de voir de bonnes idées émergées.

Les Canadiens nous ont aussi dit que nous devrions faire davantage pour préparer les gens, à toutes les étapes de leur vie, à faire face à la rapide évolution du marché de l'emploi.

Les jeunes filles, comme mes filles qui ont maintenant six et huit ans, devraient avoir la possibilité d'apprendre les notions de base de la programmation informatique.

Elles devraient apprendre à coder, tout comme elles apprennent à écrire et à lire l'anglais ou le français.

Les étudiants des universités et des collèges devraient avoir accès à plus d'occasions d'apprentissage intégré à l'emploi.

Les programmes de stage, d'apprentissage et d'enseignement coopératif, qui contribuent à la renommée de cette université, devraient s'étendre à tout le pays.

Cela pourrait aider les étudiants à intégrer plus rapidement le marché du travail après l'obtention de leur diplôme.

Il faut aussi que les personnes qui sont déjà sur le marché du travail puissent compter sur plus d'occasions d'apprentissage continu.

Les travailleurs en milieu de carrière, à tous les échelons jusqu'à la haute gestion, doivent posséder les compétences et les connaissances les plus actuelles qui existent pour pouvoir effectuer aisément leur transition aux carrières du futur, surtout à celles qui n'existent pas encore.

Un autre point qui a été soulevé par bien des chefs d'entreprises est que nous devons faire plus pour attirer au pays un plus grand nombre des plus brillants cerveaux au monde.

Ces dirigeants ont clairement indiqué qu'en attirant les meilleurs au pays, nous n'enlevons pas d'emplois aux Canadiens.

Au contraire, nous favorisons le démarrage de nouvelles entreprises ainsi que l'expansion d'autres entreprises, qui emploient plus de Canadiens.

Notre gouvernement est prêt à devenir un partenaire de premier plan.

Nous comprenons l'importance d'accélérer l'approbation de visas pour les professionnels hautement qualifiés dans certains secteurs.

Nous sommes aussi résolus à créer un écosystème d'innovation tellement attirant au Canada que nos propres diplômés auront de la difficulté à y résister.

De la sorte, nous serons en mesure de conserver au pays nos meilleurs cerveaux plutôt que de les perdre au profit d'autres pays.

Expansion des entreprises

Les Canadiens nous ont fait savoir que nous devions également faire beaucoup mieux dans un autre domaine.

Le Canada est sur la bonne voie pour ce qui est du démarrage d'entreprises.

Les Canadiens lancent plus de 70 000 nouvelles entreprises chaque année.

Le Canada occupe de fait le premier rang parmi les pays du G20 quant à l'accès des entreprises de l'industrie numérique au capital.

Pour bâtir une économie axée sur l'innovation, il faut aussi miser sur des entreprises de prochaine génération concurrentielles sur la scène mondiale.

Or, nous ne sommes pas aussi performants en ce qui a trait à l'expansion des entreprises en démarrage et à la rétention des emplois bien rémunérés qu'elles créent au Canada.

Dans d'autres pays, les gouvernements — de loin les plus gros acheteurs de biens et de services — utilisent leur pouvoir d'achat pour aider les entreprises à prendre de l'expansion.

Les entrepreneurs se demandent pourquoi le Canada ne peut faire de même.

Ils ont souligné que d'avoir un client de marque tel que le gouvernement du Canada fait une énorme différence lorsqu'ils sont en mission à l'étranger à la recherche de nouveaux clients.

Notre gouvernement peut être un partenaire de taille à ce chapitre.

Nous pouvons mettre de côté une portion de nos ressources pour appuyer les entreprises en démarrage qui proposent les solutions les plus novatrices.

Nous pouvons fournir à ces entreprises à fort potentiel les bancs d'essai nécessaires pour parfaire leurs produits et services.

Et nous pouvons simplifier les programmes gouvernementaux pour faciliter et accélérer le transfert du laboratoire au marché des innovations produites par ces entreprises en démarrage.

C'est ainsi que nous pouvons appuyer l'expansion des entreprises concurrentielles à l'échelle mondiale.

Technologies émergentes

Un troisième thème revient constamment dans nos discussions avec les Canadiens, à savoir tirer profit des technologies émergentes pour obtenir des résultats marquants.

Le rôle du gouvernement dans ce domaine est loin de se limiter au financement de la recherche.

Le gouvernement peut fixer des objectifs d'envergure, comme la lutte contre les changements climatiques, et orienter ses ressources dans des domaines précis de recherche visant à atteindre ces objectifs.

Le gouvernement peut servir d'intermédiaire entre les secteurs public et privé pour donner forme aux nouveaux marchés créés par la recherche axée sur ces objectifs.

Notre gouvernement a pris des mesures audacieuses dans ce domaine aussi.

Nous avons prévu 800 millions de dollars sur quatre ans pour renforcer les réseaux et les grappes d'innovation.

Ces investissements cibleront les plateformes technologiques clés pouvant stimuler la croissance d'industries dans des domaines où le Canada peut exercer un leadership mondial.

Les Canadiens nous ont dit que d'importants investissements ciblés auraient une plus forte incidence qu'une multitude d'investissements faits ici et là.

Cela exigera des choix stratégiques et nous avons besoin des conseils de leaders de votre calibre.

Dans les mois qui viennent, nous amorcerons un dialogue avec des dirigeants de l'industrie pour connaître les technologies qui leur tiennent à cœur et dans lesquelles ils comptent investir.

Et nous lancerons un appel d'intérêt pour déterminer les meilleures occasions de collaboration.

Nous pouvons établir et façonner des marchés ouvrant la voie à un monde de possibilités pour tous.

C'est ainsi que nous créerons les emplois de demain qui favoriseront l'essor de la classe moyenne.

Recherche axée sur la mission

Comme je l'ai mentionné, un des objectifs de notre gouvernement est de lutter contre les changements climatiques.

En plus d'investir dans des grappes d'innovation, nous avons investi des sommes importantes dans notre mission de lutte contre les changements climatiques.

Nous allons même affecter 1,2 milliard de dollars, au cours des quatre prochaines années, au développement de technologies propres au sein d'un grand nombre d'industries.

Pourquoi investir dans les technologies propres?

Parce que de tels investissements cadrent bien avec l'engagement du gouvernement à protéger notre planète.

Ils témoignent également d'une orientation claire et stratégique en faveur d'un développement économique axé sur l'innovation.

En effet, l'innovation dans les technologies propres peut contribuer à la création de produits et services qui auront une grande incidence sur divers secteurs.

Comme cela s'est produit avec l'invention de l'électricité ou des ordinateurs, les technologies propres peuvent stimuler la croissance dans l'ensemble de l'économie et entraîner la création de milliers d'emplois.

C'est pourquoi certains affirment que le marché mondial des technologies propres pourrait atteindre les trois mille milliards de dollars d'ici 2020.

Le Canada doit être un chef de file dans ce marché émergent de plus en plus concurrentiel.

Appel à l'action

Les Jeux paralympiques de 2016 se poursuivent en ce moment à Rio.

Avant cela, nous avions les yeux rivés sur les athlètes canadiens aux Jeux olympiques.

L'excellence de tous ces athlètes m'inspire.

Il ne faut pas se leurrer : stimuler la croissance économique au moyen de l'innovation est un défi de nature olympique qui demande un engagement de haut niveau.

Il faut établir des objectifs ambitieux — accepter les contretemps et apprendre à se tailler une place sur le podium.

Un de ces objectifs est d'accroître les investissements des entreprises dans la recherche-développement.

Les dépenses des entreprises en recherche-développement régressent depuis plus d'une décennie.

À cet égard, le Canada a chuté au 22e rang des 34 économies les plus avancées au monde.

Entre-temps, le monde évolue aussi rapidement qu'Andre DeGrasse réussit à franchir le 100 mètres.

Nous devons nous fixer l'objectif d'être concurrentiels dans un monde numérique.

Au Canada, les investissements des entreprises dans les technologies de l'information et des communications par employé sont deux fois moins élevés qu'aux États-Unis.

Les données indiquent aussi que les employés au Canada suivent moins de formation en milieu de travail que dans nombre de grands pays européens.

Je vous mets au défi d'investir davantage dans les personnes et les technologies qui conduiront notre pays vers un avenir plus prospère.

Notre gouvernement est prêt à faire sa part.

Mais il faut que vous tous ici présents soyez de la partie.

Il faut que les milieux d'affaires canadiens soient de la partie.

Il faut que les petites et moyennes entreprises soient de la partie.

Il faut que la société civile et les établissements du savoir soient de la partie.

Et il faut que mes collègues des provinces et des territoires soient de la partie.

Partons ensemble à la conquête du marché mondial.

Car c'est ensemble que nous allons trouver des solutions. Prenez part au Programme d'innovation.

Je vous remercie.


Recherche d'information connexe par mot-clés

Détails de la page

Date de modification :