Conférence sur le corridor d'innovation de Cascadia en émergence

Discours

Notes d'allocution

L'honorable Navdeep Bains, C.P., député
Ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique

Vancouver (Colombie-Britannique)

Le 20 septembre 2016

La version prononcée fait foi


Introduction

Je vous remercie Greg [Greg D'Avignon, président-directeur général, Business Council of British Columbia] de cette aimable présentation.

Je salue tout spécialement la première ministre de la Colombie-Britannique, l'honorable Christy Clark, et le gouverneur de Washington Jay Inslee, qui est aussi présent aujourd'hui.

Je salue aussi chaleureusement nos invités américains.

Si vous venez de Seattle, vous allez vous sentir comme chez vous à Vancouver, car ces deux villes ont beaucoup en commun.

Ce sont des villes côtières dynamiques, tant dans le domaine culturel que de l'innovation.

Elles ont toutes deux de bonnes écoles et des politiques publiques tournées vers l'avenir.

Les Vancouvérois sont des gens éduqués. Ils sont animés de la même ambition qui alimente le carrefour de la haute technologie à Seattle.

À bien des égards, la même énergie coule dans leurs veines. Je parle bien entendu du café Starbucks!

Non, sérieusement, nous avons beaucoup en commun, et la possibilité d'accomplir tant de choses.

C'est aussi ce qui nous rassemble aujourd'hui.

Je remercie les commanditaires — le Business Council of British Columbia, la Washington Roundtable, et bien entendu, Microsoft — d'avoir organisé cet événement.

Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui au nom du gouvernement du Canada.

J'aperçois Brad Smith — comme vous le savez, Microsoft est un de nos partenaires importants.

Le premier ministre Justin Trudeau était récemment à Vancouver avec Brad.

Ils accompagnaient la première ministre Clark à l'occasion de l'inauguration du Centre d'excellence Microsoft Canada.

Félicitations pour cette belle réalisation.

Microsoft perçoit la technologie comme un moyen d'améliorer la vie des gens, et cette conviction est très semblable à l'approche de notre gouvernement.

Nous pensons aussi que toute la population devrait pouvoir bénéficier des technologies et de l'innovation.

Programme d'innovation

C'est pourquoi nous avons entrepris l'élaboration d'un programme d'innovation inclusif. Ce programme permettra à notre gouvernement d'exploiter le pouvoir de l'innovation pour créer des emplois bien rémunérés, stimuler la croissance dans les différentes industries et améliorer la qualité de vie de toute la population.

Autrefois, en période de ralentissement, le Canada pouvait compter sur la hausse des échanges commerciaux et le cours élevé des produits de base pour stimuler l'économie.

Le Canada et les autres économies évoluées subissent maintenant des pressions différentes.

Les entreprises mondiales ont envahi le marché local.

Les technologies transforment nos modes de vie et d'apprentissage, ainsi que nos façons de travailler et de nous distraire.

Notre population vieillit, et nos gens prennent leur retraite.

Les changements climatiques nous amènent à repenser nos méthodes de production d'énergie pour satisfaire à la demande.

Les défis sont certes présents, mais la faible croissance n'a pas à devenir notre lot. Pas plus au Canada qu'aux États-Unis.

Les pressions ne doivent pas nous freiner. Nous devons plutôt les accepter comme des défis à relever et prendre notre futur en main.

Pouvoir des partenariats

Le Programme d'innovation nous permettra de miser sur nos principales forces, d'établir de nouveaux partenariats et de maximiser les partenariats existants.

Par exemple, nous avons des grappes technologiques très solides au Canada.

À Montréal, c'est la grappe de l'aérospatiale qui est très dynamique.

Il y a aussi des réseaux renommés en matière de hautes technologies et de sciences de la vie à Kitchener-Waterloo et à Toronto.

De plus, et je n'ai pas besoin de le rappeler à qui que ce soit ici aujourd'hui, le secteur des technologies de l'information et des communications de Vancouver est de calibre mondial.

Plus de 9 000 entreprises de technologies comptant quelque 84 000 employés ont fait de cette ville leur port d'attache.

Je pense à Hootsuite, la plateforme de gestion des comptes de médias sociaux la plus utilisée au monde.

Je pense aussi à Avigilon, une des entreprises à plus forte croissance au Canada, qui se spécialise dans la conception et la fabrication de logiciels et de matériel de surveillance.

L'industrie des jeux vidéo et des effets visuels est aussi fort dynamique à Vancouver.

Un autre élément clé de cet écosystème est la force de Vancouver au chapitre de la recherche.

L'Université de la Colombie-Britannique se classe régulièrement parmi les meilleurs établissements scientifiques au monde.

L'Université Simon Fraser possède l'un des meilleurs programmes de sciences informatiques au monde.

Ces deux universités offrent de solides programmes en entrepreneuriat qui favorisent la commercialisation des idées.

Le portrait que je brosse démontre bien la présence d'un cercle vertueux d'invention, d'entrepreneuriat et d'innovation à Vancouver.

Cette situation entraîne déjà une collaboration transfrontalière accrue dans la région.

Les partenariats favorisent l'innovation, car il est beaucoup plus avantageux de travailler ensemble à la poursuite d'objectifs communs.

Notre gouvernement mise sérieusement sur les réseaux et les grappes d'innovation, dans le cadre du Programme d'innovation.

Pour que nos forces en sciences et technologies se traduisent en entreprises concurrentielles à l'échelle mondiale, le secteur privé, les établissements du savoir, les divers ordres de gouvernement et les autres intervenants doivent travailler en partenariat de manière plus stratégique.

C'est pourquoi notre plus récent budget prévoit 800 millions de dollars pour appuyer les réseaux et les grappes d'innovation.

Nous comptons faire un petit nombre d'investissements à valeur élevée pour renforcer la masse critique d'expertise et les communautés nationales. Nous mettrons l'accent sur des domaines précis de technologies émergentes qui vont permettre au Canada d'afficher son leadership mondial.

J'ai entrepris de mobiliser les intervenants et les dirigeants de l'industrie afin de préciser les paramètres de cette initiative.

Talents et compétences

La prochaine pièce majeure de notre plan en matière d'innovation est celle des talents et des compétences.

Je ne peux trop insister sur la nécessité de pouvoir compter sur les personnes possédant les compétences et l'expérience adéquates pour stimuler l'innovation.

Pour cela, il nous faut constituer un bassin important et diversifié de talents.

En premier lieu, il faut attirer un plus grand nombre de personnes en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques (STIM).

Nous devons instiller une passion réelle pour les carrières en STIM.

Il nous faut plus de femmes, de jeunes et d'Autochtones dans ces domaines.

Nous avons besoin de toutes ces voix.

Tout le monde peut avoir de bonnes idées, et celles-ci peuvent surgir n'importe où.

La diversité et l'inclusion ne sont pas seulement un devoir moral.

Ces valeurs sont aussi bonnes pour l'entreprise.

Nous devons aussi redéfinir notre approche pour développer les talents.

À cet égard, je suis content de constater qu'à partir de cette année, les élèves vont apprendre à coder dans le cadre de leur programme scolaire.

Madame la Première Ministre Clark, je vous félicite d'avoir adopté cette politique novatrice et visionnaire.

Pour ma part, je suis convaincu que l'acquisition des notions de codage est tout aussi importante de nos jours que l'apprentissage de la lecture et de l'écriture en français ou en en anglais.

Je dis cela en tant que ministre de l'Innovation, et en tant que père de deux filles, une de six ans et une de huit ans.

Le gouvernement du Canada croit aussi que les étudiants des universités et des collèges devraient avoir accès à plus d'occasions d'apprentissage intégrées à l'emploi.

Les programmes de stage, d'apprentissage et d'enseignement coopératif devraient s'étendre à tout le pays.

Ces programmes aideraient les étudiants à intégrer plus rapidement le marché du travail après l'obtention de leur diplôme.

Il faut aussi que les personnes qui sont déjà sur le marché du travail puissent avoir plus d'occasions d'apprentissage continu.

Les travailleurs en milieu de carrière, à tous les échelons, jusqu'à la haute gestion, doivent posséder les compétences et les connaissances les plus actuelles pour pouvoir effectuer aisément leur transition aux carrières du futur, surtout à celles qui n'existent pas encore.

C'est de cette manière que nous aiderons nos entreprises à demeurer concurrentielles à l'échelle internationale.

Nous devons aussi attirer au pays un plus grand nombre des plus brillants cerveaux au monde.

Dans cette optique, nous reconnaissons qu'il est important d'accélérer l'approbation des visas pour les professionnels hautement qualifiés dans certains secteurs.

Notre gouvernement est prêt à devenir un partenaire de premier plan dans ce domaine.

Expansion des entreprises

Nous sommes également conscients que le cycle de croissance des entreprises n'est pas ce qu'il devrait être, et nous pouvons aider à réduire cet écart important.

Certains obstacles à la croissance peuvent être liés à l'accès au capital, d'autres à l'accès aux consommateurs et aux marchés.

Au Canada, nos entreprises excellent en période de démarrage, mais leur fiche n'est pas aussi bonne quand elles doivent prendre de l'expansion.

Une avenue possible serait d'utiliser le pouvoir d'achat du gouvernement — de loin le plus gros acheteur de biens et de services — pour aider les entreprises à prendre de l'expansion.

Les entrepreneurs m'ont dit que le fait d'avoir un client de marque comme le gouvernement du Canada avait un poids énorme lorsqu'ils étaient à l'étranger en quête de nouveaux clients.

Une fois de plus, nous avons là une belle occasion de devenir un partenaire de premier plan.

Nous pouvons mettre de côté une portion des ressources gouvernementales pour appuyer les entreprises en démarrage qui proposent les solutions les plus novatrices.

Nous pouvons fournir à ces entreprises à fort potentiel les bancs d'essai nécessaires pour parfaire leurs produits et services.

Et nous pouvons simplifier nos programmes pour faciliter le transfert du laboratoire au marché des innovations produites par ces entreprises en démarrage.

Technologies émergentes

Le Canada peut aussi faire davantage pour exploiter les technologies émergentes afin d'atteindre des résultats marquants.

En ce sens, nous avons fourni un soutien historique à nos conseils subventionnaires pour appuyer la recherche axée sur la découverte dans les établissements d'enseignement postsecondaire canadiens.

Nous investissons aussi deux milliards de dollars dans la modernisation de l'infrastructure des universités et des collèges partout au pays.

En fait, j'ai annoncé hier l'octroi de 40 millions de dollars à l'Université de la Colombie-Britannique au titre du Fonds d'investissement stratégique pour les établissements postsecondaires.

Mais nous croyons que le gouvernement a aussi un rôle à jouer dans la création de nouveaux marchés.

Nous pouvons, pour remplir cette mission, fixer des objectifs d'envergure et orienter nos ressources dans des domaines précis de recherche.

Nous pouvons servir d'intermédiaire entre les secteurs public et privé pour donner forme aux nouveaux marchés créés par ce type de recherche axée sur la mission.

C'est dans cette optique que nous avons annoncé récemment l'octroi de 900 millions de dollars pour appuyer la recherche de pointe.

Je pense par exemple à la recherche scientifique dans le domaine océanique et marin, où nous avons des forces de premier plan à l'échelle internationale, aux recherches sur le cerveau et aux données volumineuses, aux technologies quantiques et, bien sûr, aux technologies vertes.

Ce sont tous des domaines où le Canada peut se tailler une place de chef de file mondial.

Justement, dans le domaine des technologies vertes, j'ai eu le plaisir d'annoncer hier l'octroi de 45 millions de dollars pour accroître le soutien aux technologies vertes novatrices au pays.

DarkVision Technologies, de Vancouver, figure parmi les entreprises qui ont obtenu des fonds.

Cette entreprise met au point des technologies d'imagerie pouvant être utilisées dans des puits de pétrole et de gaz.

Imaginez l'aide que ces technologies pourraient apporter aux entreprises pétrolières. Elles pourraient contribuer à la prise de décisions plus rapides pour réduire les effets sur l'environnement, et permettre aux exploitants d'accroître la production et de réduire leurs coûts.

Le secteur des technologies vertes, aux dires de plusieurs, pourrait valoir à l'échelle mondiale dans les trois mille milliards de dollars d'ici 2020.

Le Canada doit devenir un chef de file de ce marché émergent, de plus en plus concurrentiel.

Conclusion

Notre gouvernement croit que nous pouvons être plus forts en travaillant ensemble et en mettant en commun nos ressources. Il est important que chaque secteur joue son rôle au service d'un but commun.

Il existe déjà une forte collaboration entre nos deux pays, et les exemples de réussites ne manquent pas. L'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, en est un bel exemple.

Cet accord, qui est connu maintenant sous le nom d'Accord de libre-échange nord-américain, ou ALENA, est l'accord économique le plus fructueux au monde.

C'est là que nous voyons la force des partenariats. L'histoire en témoigne.

C'est pour cela que nous consacrons autant d'efforts à créer des relations de travail constructives.

Le Conseil nord-américain de la compétitivité, par exemple, est un chef de file pour ce qui est des initiatives d'intégration entre le Canada et les États-Unis.

La mise en œuvre des programmes nord-américains pour les voyageurs dignes de confiance se poursuit pour faciliter le traitement à la frontière des voyageurs à faible risque qui se déplacent fréquemment.

Autre exemple : le Pacific Northwest Economic Development Council. Depuis plus de 50 ans, ce conseil forge des partenariats dans l'ensemble de la région du Pacifique Nord-Ouest.

Tous ces exemples illustrent bien ce qui peut être fait lorsque nous conjuguons nos efforts.

Je suis donc résolument en faveur des efforts de collaboration qui existent entre Seattle et Vancouver.

Une telle stratégie est porteuse de possibilités intéressantes pour l'avenir.

Je vous remercie.


Recherche d'information connexe par mot-clés

Détails de la page

Date de modification :