Conférence sur l'entrepreneuriat des femmes canadiennes
Discours
Notes d'allocution
L'honorable Bardish Chagger, C.P., députée
Ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme
Toronto (Ontario)
9 novembre 2016
La version prononcée fait foi
Mesdames et Messieurs, bonjour et merci de votre présence aujourd'hui.
C'est avec plaisir que je vous accueille à la Conférence sur l'entrepreneuriat des femmes canadiennes 2016.
Merci de vous joindre à nous aujourd'hui, malgré vos horaires chargés, pour collaborer à cet important projet.
Je suis ravie que ma collègue du Cabinet, la ministre de la Condition féminine, Patty Hajdu, soit présente aujourd'hui. Vous aurez l'occasion de lui parler tout au long de la journée, et je sais qu'une série de rencontres sont organisées. Nous avons travaillé de concert afin que cette journée ait lieu.
L'approche privilégiée par notre premier ministre est une approche pangouvernementale. Alors, lorsque nous parlons de petites entreprises, tous les portefeuilles sont concernés. C'est l'affaire de tous les ministères. Et, je dois le dire, nous nous engageons sur la bonne voie. Je suis aussi heureuse de vous informer que d'autres membres de notre caucus et de la Chambre des communes seront présents ici aujourd'hui. N'hésitez pas à les saluer.
Je suis absolument ravie de la présence de dirigeants et dirigeantes d'entreprise ainsi que de futurs dirigeants ou dirigeantes. J'ai eu l'occasion de discuter avec plusieurs d'entre vous et j'attends avec impatience nos prochaines rencontres. L'avenir m'apparaît prometteur.
Je désire profiter de l'occasion pour souligner la présence de nos amis américains, notamment des représentants du consulat général des États-Unis à Toronto. Ils pourront assurément répondre aux questions sur l'investissement aux États-Unis et sur l'exportation vers ce pays.
Évidemment, nous ne pouvons passer sous silence l'événement d'hier. Comme le premier ministre l'a mentionné dans son message de félicitations, nous désirons travailler en étroite collaboration avec notre voisin du Sud, qui est notre principal partenaire commercial. À titre de ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme, je peux vous assurer que les États-Unis constituent pour moi le plus important marché touristique.
L'an prochain, nous soulignerons le 150e anniversaire de la Confédération; et nous célébrerons l'événement tous les jours plutôt qu'un seul jour. Je vous incite donc à visiter notre grand pays, ses dix provinces et ses trois territoires. Apprenez à connaître votre nation. Si vous désirez vous ouvrir sur le monde, sachez que vous pouvez le faire ici même au Canada.
J'aimerais d'abord parler des propriétaires d'entreprise que j'ai rencontrés. Ils évoluent dans divers secteurs et proviennent de différentes régions du pays.
Il y a un peu plus d'un an, j'ai été nommée ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme. Depuis, j'ai rencontré plusieurs femmes d'affaires et des représentants d'organisations qui les soutiennent et les défendent. Et les mêmes thèmes reviennent. Comment créer des débouchés pour les femmes? Comment les appuyer pour qu'elles en profitent? Comment les aider à oser aller de l'avant? Et, lorsqu'elles font le saut, comment s'assurer qu'elles ont les bons outils pour aller plus loin?
Je suis convaincue d'une chose : la façon de faire du commerce change et continuera de changer. Nous avons la chance de nous réunir et de réfléchir à la suite des choses, à la meilleure voie à emprunter. C'est ce dont il sera question aujourd'hui.
Ensemble, définissons la première stratégie fédérale sur l'entrepreneuriat des femmes.
Ensemble, nous pouvons faire tomber les barrières invisibles et les reléguer aux livres d'histoire, tout comme lors du mouvement des suffragettes ou de l'affaire « Personne ».
Mais, nous avons du pain sur la planche. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Voyons ce qu'il en est.
Le pourcentage des petites et moyennes entreprises appartenant majoritairement à des femmes est de 15,7 %.
Ce n'est pas suffisant. Loin de là, surtout quand on considère que le nombre de femmes désireuses de démarrer une entreprise au Canada est l'un des plus élevés au monde. Nous devons faire de ce désir une réalité.
Et voici un autre fait — comme si nous avions besoin de statistiques pour le savoir : les objectifs des PME détenues par des femmes, tout comme celles détenues par des hommes, sont d'améliorer les produits, de parfaire les processus de production, d'être innovatrices et de trouver la meilleure façon de vendre leurs produits et services.
Vous avez sûrement constaté que le potentiel des femmes n'est pas exploité à sa juste valeur dans notre écosystème entrepreneurial.
Les femmes constituent 48 % de la main-d'œuvre, alors qu'elles ne détiennent que 20 % des sièges aux conseils d'administration. Selon un sondage réalisé par Catalyst en 2013, il n'y a aucune femme siégeant au conseil d'administration de 40 % des compagnies canadiennes.
Donc, je vous le demande : comment pouvons-nous exploiter mieux ce potentiel?
Laissez-moi vous parler de nos réalisations jusqu'à maintenant. Notre premier ministre, le très honorable Justin Trudeau, a signé un protocole d'entente pour promouvoir l'entrepreneuriat chez les femmes. Ce protocole a été conclu en ma présence et celle de la ministre Freeland lors du Sommet des leaders nord-américains en juin dernier. J'étais très fière de participer à cette entente historique.
Le protocole d'entente oblige le Canada, ainsi que ses partenaires des États-Unis et du Mexique, à intensifier leurs efforts pour faciliter l'accès des femmes aux lucratives chaînes de valeurs nord-américaines et mondiales.
Notre gouvernement prend aussi les mesures qui s'imposent pour moderniser la législation fédérale sur la gouvernance des entreprises, afin de favoriser la parité hommes-femmes au sein de la collectivité des hauts dirigeants.
C'est pourquoi le ministre Bains a déposé le projet de loi C-25 à la Chambre des communes.
Selon le projet de loi C-25, les sociétés de régime fédéral et les sociétés cotées en Bourse seront tenues d'informer les actionnaires de la composition selon le sexe de leur conseil d'administration et de leur équipe de direction et de fournir toute autre information pertinente concernant l'inclusion.
Nous désirons envoyer un message clair aux sociétés canadiennes : les femmes ne peuvent plus être exclues des conseils.
Je suis fière de faire partie d'un gouvernement qui propose ce type de loi.
Je sais que plusieurs femmes, en fait la plupart des femmes, ne dirigent pas de grandes compagnies, car c'est un enjeu réel.
Que faisons-nous pour aider ces femmes, qui comme vous, sont des piliers de notre économie?
Je crois que nous pouvons faire mieux. Commençons d'abord avec la Banque de développement du Canada (BDC), qui fait déjà beaucoup pour aider les femmes entrepreneures. Mais, comme le dit souvent notre premier ministre : on peut toujours s'améliorer.
On nous a dit que la BDC pourrait faire encore mieux en portant davantage d'attention aux besoins des femmes dans ses pratiques commerciales et qu'elle pourrait jouer un rôle prépondérant en offrant un accès accru aux capitaux aux entrepreneures, ce qui permettrait aux entreprises dirigées par des femmes de trouver le chemin de la croissance.
Je suis tout à fait d'accord. À titre de société d'État, la BDC devrait se positionner comme chef de file des institutions financières au service des femmes entrepreneures. Tel est notre objectif.
Je suis donc heureuse d'annoncer qu'à la suite de discussion avec les dirigeants de la BDC, ils ont décidé de procéder à un examen exhaustif leurs processus clients, et ce, du point de vue des femmes entrepreneures.
En comprenant mieux les défis que doivent relever les femmes, la BDC pourra mieux répondre à leurs besoins. Cet exercice de mobilisation permettra aux divers intervenants de donner leur opinion, ce qui rehaussera la réputation de la BDC en tant qu'organisme ouvert et engagé.
La BDC aura aussi une belle occasion d'offrir son expérience et ses services aux organisations qui soutiennent les femmes d'affaires partout au Canada.
Ces démarches changeront complètement la façon de faire de la BDC lorsqu'il sera question des femmes entrepreneures. Et ce n'est pas tout.
Parallèlement à cet examen, la BDC continue d'explorer d'autres avenues.
D'abord, la Banque est en voie de respecter son engagement d'investir 700 millions de dollars sur trois ans dans des entreprises détenues par des femmes.
En fait, au cours des 17 derniers mois, elle a financé des projets de près de 375 millions de dollars. Au cours de la même période, le nombre de femmes propriétaires d'entreprise de sa clientèle a bondi de près de 11 %.
Il s'agit là d'une avancée majeure. J'en suis très heureuse.
J'ai aussi d'autres bonnes nouvelles à vous annoncer aujourd'hui.
La branche de capitaux propres de la BDC prépare de nouvelles initiatives visant à aider les femmes entrepreneures à relever leur plus grand défi, qui est de trouver les fonds dont elles ont besoin.
Un nouveau fonds interne de 40 millions de dollars de la BDC sera lancé d'ici la fin de l'année. Ce qui rend cette nouvelle intéressante, outre l'argent disponible, c'est que le fonds sera consacré aux fondatrices d'entreprise et sera géré par des femmes investisseuses.
Selon moi, c'est une excellente idée.
L'objectif de la BDC est d'aider les femmes et d'assurer la croissance de leur entreprise dans les secteurs de la technologie. Bien que les hommes soient plus présents dans ces secteurs, le nombre de femmes progresse. Nous désirons encourager les jeunes femmes à démarrer des entreprises de technologie et les aider à croître.
La Banque investit 10 millions de dollars dans le Fonds d'accélération des investissements de MaRS pour créer un nouveau fonds de démarrage destiné aux femmes.
Cet investissement permettra à la BDC d'obtenir plus de capitaux de la part d'autres investisseurs intéressés.
Grâce à ces initiatives, la BDC pourra devenir un chef de file mondial pour ce qui est de faciliter la tâche aux entrepreneures.
Ensemble, avec l'appui de la haute direction de cette incroyable institution, nous ferons de la BDC un modèle de soutien aux femmes entrepreneures à l'échelle mondiale.
Et, soyons clairs.
Soyons clairs concernant notre objectif.
Il ne s'agit pas uniquement d'aider les femmes à obtenir des chances égales ou un traitement juste et équitable.
Il s'agit de nous tous.
De notre économie.
De notre pays.
Et enfin du monde entier.
Parce que ce que nous faisons ici au Canada n'est pas un secret.
Nous savons fort bien que lorsque tout le monde participe, nous arrivons à nos fins.
Notre premier ministre le sait mieux que quiconque.
Il y a tout juste un an, il a choisi de former un Cabinet composé d'un nombre égal d'hommes et de femmes.
Un Cabinet à l'image de notre pays, qui est le reflet de notre nation.
Il a choisi l'inclusion.
Et, qu'avons-nous obtenu?
Un Cabinet dont les membres ont de l'expérience acquise au Canada et connaissent bien les priorités des Canadiens.
Ça fait maintenant un an que nous avons le privilège de former le gouvernement. Depuis, nous avons réduit les impôts des Canadiens de la classe moyenne.
Nous avons augmenté significativement les prestations versées aux familles qui en ont le plus besoin au moyen de l'Allocation canadienne pour enfants qui est libre d'impôt.
Nous avons signé et ratifié un accord complet sur le climat, l'Accord de Paris.
Nous avons accueilli à bras ouverts près de 33 000 réfugiés syriens dans notre grande famille canadienne.
Nous avons réussi à inciter toutes les provinces à participer au Régime de pensions du Canada et avons obtenu un accord unanime en vue d'améliorer la sécurité du revenu de retraite au pays.
Nous avons lancé le Programme d'innovation qui permettra au Canada de jouer le rôle de chef de file dans l'économie mondiale du 21e siècle.
Et la liste se poursuit, Mesdames et Messieurs.
Ce que je veux dire, c'est que notre premier ministre a choisi un Cabinet à l'image du Canada, et ce n'était pas pour bien paraître. Quand nous ouvrons les portes aux femmes, ce n'est pas non plus pour attirer la sympathie, mais plutôt parce que nous savons qu'avec un Cabinet inclusif, nous pouvons atteindre nos objectifs!
15,7 % des entreprises sont sous le contrôle majoritaire d'une femme.
20 % des sièges de conseils d'administration sont pourvus par des femmes.
40 % des sociétés n'ont aucune femme dans leur conseil d'administration.
Sérieusement!
Nous n'avons pas exploité pleinement le potentiel des personnes ici présentes. Et que dire du potentiel non exploité dans tout le pays!
Alors, au cours de nos discussions aujourd'hui, pendant lesquelles nous entendrons des histoires de succès inspirantes, gardons en tête pourquoi nous sommes réunies, de quoi il est question et surtout pourquoi nous devons en parler.
J'ai hâte de partager avec vous des solutions et des pratiques exemplaires.
Je le répète, il ne s'agit pas de nous, mais bien de permettre à tout le pays et à notre économie d'atteindre son plein potentiel.
N'hésitez pas à venir me parler aujourd'hui.
Je veux connaître votre opinion sur la façon de développer le potentiel inexploité des entrepreneures canadiennes.
Vous avez sûrement des questions au sujet des nouveaux fonds de la BDC annoncés aujourd'hui. Envoyez-les au moyen de notre application et nous répondrons à un maximum de questions lors de la période de questions plus tard aujourd'hui.
Je vous remercie grandement de votre présence aujourd'hui. Apprenons à nous connaître. Sachons reconnaître nos défis et les relever. Assurons-nous de progresser lorsqu'il le faut. Allons de l'avant dès maintenant.
Recherche d'information connexe par mot-clés