Conférence de la Section canadienne de l'Institut international des communications

Discours

Notes d'allocution

L'honorable Navdeep Bains, C.P., député
Ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique

Ottawa

Le 17 novembre 2016

La version prononcée fait foi


Introduction

Merci de cette aimable présentation. Et merci à la Section canadienne de l'Institut international des communications, connue sous le nom d'IIC Canada, de m'avoir invité à me joindre à vous aujourd'hui.

Mes félicitations pour l'organisation de cette conférence mémorable.

Mesdames et Messieurs, il est clair que nous traversons une époque de changements.

Au cours des 50 dernières années, le Canada a prospéré. De génération en génération, nous avons rehaussé la qualité de vie au pays.

Mais le statu quo ne permettra pas aux Canadiens de maintenir ces acquis.

De nos jours, le Canada et les autres économies avancées font face à de nouvelles pressions.

Les entreprises mondiales deviennent des concurrentes à l'échelle locale.

Les changements climatiques nous incitent à repenser les moyens que nous utilisons pour répondre à nos besoins d'énergie.

Notre population active diminuera avec le vieillissement de la population.

Et, avec le concours de vous tous ici dans cette pièce, les technologies évoluent rapidement et touchent chaque aspect de notre vie.

Nous avons besoin que les secteurs des télécommunications et des technologies de l'information et des communications soient forts pour que nous puissions entrer dans ce que certains appellent la quatrième révolution industrielle.

Notre monde connaît des changements si profonds et rapides qu'il aurait été difficile de les imaginer autrefois.

Cette évolution est déconcertante.

En tant que pays, nous devons nous surpasser.

Surtout si nous voulons livrer concurrence à l'échelle mondiale pour attirer ce qu'il y a de mieux : les gens de talent, les technologies de pointe et les entreprises à croissance rapide.

Avec le bon plan, le Canada peut se démarquer par rapport au reste du monde.

Notre gouvernement appelle ce plan le Programme d'innovation inclusif.

Notre vision consiste à faire du Canada un pôle mondial de l'innovation.

Notre mission est de créer des emplois bien rémunérés pour faire croître la classe moyenne et améliorer le niveau de vie de tous les Canadiens.

Fondamentalement, le Programme d'innovation est un outil qui nous permettra de trouver de meilleurs moyens de faire les choses.

Et c'est aussi ce que votre secteur vise : innover dans un monde numérique.

De nos jours, l'économie numérique est l'économie tout court.

Et c'est en bonne partie grâce à vous.

Sachant cela, il est clair qu'un programme d'innovation inclusif doit favoriser l'acquisition des compétences numériques appropriées ainsi que l'accès aux technologies appropriées.

Ce programme doit être axé sur la croissance de l'économie et l'exploitation des technologies dans tous les secteurs : des pêches à l'agriculture, en passant par les mines et la santé.

Notre infrastructure des communications de calibre mondial constituera une plateforme pour la croissance durable, ce qui appuiera la découverte de technologies qui dépassent ce que nous pouvons même concevoir en ce moment.

C'est de cela que nous ont parlé les Canadiens cet été lorsque nous leur avons demandé leur aide pour dresser les grandes lignes du Programme d'innovation.

Nous avons reçu des recommandations de plusieurs d'entre vous.

Je vous en remercie.

Le Programme d'innovation que nous élaborons cible trois grandes priorités.

Premièrement, le Canada doit pouvoir compter sur un plus grand nombre de personnes compétentes et expérimentées afin de stimuler l'innovation.

Deuxièmement, le Canada doit être plus ambitieux dans ses efforts pour exploiter les technologies émergentes de manière à atteindre des résultats d'envergure.

Et troisièmement, le Canada doit favoriser la croissance de la prochaine génération d'entreprises concurrentielles à l'échelle mondiale.

Le numérique est le fil conducteur qui relie ces secteurs prioritaires.

Voici comment je vois cela.

Priorité : Les gens

La première priorité, ce sont les gens. Nous avons besoin de personnes compétentes et expérimentées qui permettront au Canada de faire face à la concurrence.

Et nous avons besoin de combler le fossé numérique et de donner à tous les Canadiens la possibilité d'avoir accès à Internet.

Personne ne devrait être laissé pour compte.

En 2014, seulement 64 % des ménages aux revenus les plus faibles étaient abonnés à un service Internet.

Ce taux était de 98 % pour les ménages aux revenus les plus élevés.

Il faut voir aux besoins des Canadiens qui pourraient avoir accès à Internet, mais qui n'en ont pas les moyens.

Nous ne voulons pas que les travaux scolaires, les recherches d'emploi ou les idées de nouvelles entreprises soient limités par la géographie.

Nous ne voulons pas non plus que les services à large bande et les forfaits de services cellulaires soient hors d'atteinte.

Je pense aux Canadiens qui ont du mal à joindre les deux bouts.

Certains fournisseurs ont déjà pris des mesures pour rendre l'accès à Internet plus abordable pour les Canadiens à faible revenu.

Et je les en remercie.

Ces efforts doivent s'étendre à tout le pays.

Nous devons aussi faire davantage pour préparer les gens à s'adapter à l'évolution rapide du marché de l'emploi.

Je parle ici de la littératie numérique.

L'acquisition des compétences numériques doit commencer en bas âge et se poursuivre tout au long de la carrière d'une personne.

Les enfants, comme mes filles qui ont maintenant six et neuf ans, devraient avoir l'occasion d'acquérir des notions de base en programmation informatique.

Certaines personnes ne possèdent pas les compétences ou les technologies d'assistance nécessaires pour accéder au monde virtuel.

Nous devons aussi offrir aux étudiants des universités et des collèges plus d'occasions d'apprentissage intégré à l'emploi

Les programmes de stage, d'apprentissage et d'enseignement coopératif devraient occuper une place encore plus grande, et ce, partout au pays.

J'ai récemment participé au lancement d'un programme commandité par Shopify, une entreprise de commerce en ligne établie ici à Ottawa, et par l'Université Carleton.

Cette initiative est une première au Canada.

Le programme permet à des étudiants en sciences informatiques de travailler durant leurs études et d'appliquer immédiatement dans leur milieu de travail les concepts appris en classe.

Shopify couvre même les droits de scolarité des étudiants participants, qui gagnent un salaire en travaillant pour l'entreprise tout au long de leur programme d'études de premier cycle de quatre ans.

C'est une version améliorée d'un programme d'enseignement coopératif. Il nous faut plus de programmes du même genre dans l'ensemble du Canada.

Il faut aussi que les travailleurs en milieu de carrière aient accès à plus d'occasions d'apprentissage continu.

À l'heure actuelle, il y a près de 900 000 Canadiens à l'emploi du secteur des technologies de l'information.

Mais on estime que d'ici 2019, il y aura plus de 180 000 postes additionnels à pourvoir.

Pour répondre à la demande, le Canada doit aider suffisamment de personnes à acquérir les compétences requises par les emplois de demain.

Notre pays doit pouvoir compter sur un plus grand nombre de personnes en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques.

Le nombre de postes dans ces disciplines ne fera que croître.

Nous avons aussi besoin que plus de femmes fassent carrière dans ces domaines.

Je suis père de deux jeunes filles, et je vous assure qu'aucun pays ne peut réussir en laissant sur la touche la moitié de ses ressources intellectuelles.

Pourtant, à l'heure actuelle, moins d'un diplômé sur trois en informatique et en génie est une femme.

L'innovation prend sa source dans les idées géniales.

Et plus le bassin de talents est vaste, plus grandes sont les chances de voir de bonnes idées émerger.

C'est pourquoi je veux accroître la participation des femmes, des jeunes et des personnes handicapées dans ce domaine.

Nous avons aussi besoin des talents d'un plus grand nombre d'Autochtones et de nouveaux Canadiens.

Le concept d'inclusion sociale est également important.

De plus en plus, notre travail, nos loisirs et notre apprentissage se font en ligne.

L'accès à Internet est primordial dans nos activités au quotidien, et cela touche tous les aspects de la société.

À l'échelle internationale, le Canada peut attirer et retenir les meilleurs talents en augmentant les quotas d'immigration et en simplifiant les processus.

Nous avons déjà agi en ce sens. Dans l'Énoncé économique de l'automne, nous avons annoncé la Stratégie en matière de compétences mondiales du Canada.

Cette stratégie facilitera et accélérera les démarches pour amener au pays les personnes qui possèdent les compétences voulues ainsi qu'une expérience internationale.

Priorité : Les technologies émergentes

L'une de nos grandes forces est la qualité des réseaux filaires et sans fil déjà en place dans les villes canadiennes.

Nos entreprises de télécommunications ont investi plus de 13 milliards de dollars l'an dernier.

Mais la course n'est jamais terminée.

Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers.

Dans les villes de demain, les réseaux occuperont une place primordiale.

Nous devons commencer à planifier et à bâtir des réseaux 10 fois plus rapides que ceux que nous avons en ce moment.

Nous devrions penser en fonction de gigaoctets, et non en fonction de mégaoctets.

Nous sommes à l'aube de l'ère des villes intelligentes.

L'intégration des services municipaux entraînera une utilisation plus efficiente de l'argent des contribuables et permettra d'améliorer notre qualité de vie.

Mais cette révolution fondée sur des services ultrarapides ne peut se limiter aux villes.

Les réseaux doivent être étendus aux régions rurales et éloignées.

Tous les Canadiens doivent avoir accès aux avantages que les réseaux rapides de prochaine génération peuvent apporter.

Voilà pourquoi notre gouvernement a prévu 500 millions de dollars dans le budget de 2016 pour étendre l'accès à Internet haute vitesse aux collectivités rurales et éloignées.

Et c'est pourquoi la deuxième priorité de notre Programme d'innovation est d'exploiter les technologies émergentes afin d'atteindre des objectifs audacieux.

Des objectifs comme faire du Canada un chef de file mondial dans le secteur des réseaux de pointe.

Les nouveaux services et les nouvelles technologies alimentent la demande pour des volumes de données de plus en plus importants.

En fait, en 2020, le trafic de données mobiles devrait être six fois plus important qu'il ne l'est aujourd'hui.

Le trafic engendré par le nombre accru de dispositifs branchés à Internet pourrait croître par plus de 24 fois au cours de la même période.

Ces chiffres sont renversants.

Toutes ces technologies exigeront l'accès à un spectre plus étendu et des infrastructures de réseaux plus nombreuses.

Si bien que notre cadre réglementaire et nos règles touchant le spectre devront établir un juste équilibre entre la concurrence et l'investissement.

Lors de nos consultations à l'échelle du pays, les Canadiens nous ont dit qu'ils voulaient plus de choix et une concurrence dynamique dans le secteur des télécommunications.

Les Canadiens veulent profiter des avantages que peut apporter un marché concurrentiel, fort et solide.

L'accès au spectre adéquat, pour les bonnes applications et au bon moment est également essentiel à l'innovation dans le domaine du sans-fil.

C'est pour cela que nous adoptons une approche novatrice et fondée sur des données probantes dans la gestion du spectre.

Cette approche inclura la modernisation de nos outils pour répondre à la demande non pas de millions, mais de milliards de dispositifs qui utiliseront le spectre.

Nous effectuerons des recherches fondamentales afin de trouver de nouveaux moyens d'utiliser et de gérer le spectre.

Nous avons déjà entamé le processus nécessaire pour rendre disponible une nouvelle portion du spectre de basses fréquences pour les services mobiles dans la bande de 600 mégahertz.

Nous voulons que les entreprises puissent adopter rapidement les nouvelles technologies.

Et nous voulons voir des fourchettes de prix alléchantes accompagner des services novateurs pour maintenir des niveaux de satisfaction élevés chez les consommateurs.

Nous voulons aussi que le Canada soit un chef de file de la mise au point et de l'utilisation des technologies perturbatrices.

Le 5G, ou la 5e génération de réseaux de télécommunications mobiles, est la prochaine étape d'envergure.

Il s'agit d'un domaine émergent où notre pays pourrait mettre à profit ses talents et concevoir des logiciels et des services de calibre mondial.

Le marché mondial pour le matériel et les applications de 5e génération devrait valoir près de 36 milliards de dollars d'ici 2020.

Les entreprises du monde entier investissent dans le 5G.

En investissant dans les bonnes technologies et dans l'infrastructure de recherche, nous pourrons positionner le Canada à la fine pointe du 5G.

Nous travaillerons principalement à l'optimisation du spectre utilisé en ce moment et nous libérerons des tranches additionnelles du spectre pour les nouveaux services mobiles de 5e génération.

Cette approche permettra à tous les Canadiens d'utiliser les technologies de prochaine génération et de participer pleinement à l'économie numérique.

Priorité : Les entreprises

La dernière priorité de notre Programme d'innovation est de favoriser la croissance de la prochaine génération d'entreprises concurrentielles à l'échelle mondiale.

Et aucun autre secteur n'est mieux placé que le vôtre pour prendre de l'expansion à l'échelle mondiale.

Comme je l'ai dit, l'économie numérique est l'économie tout court.

Les technologies des communications touchent à tous les domaines.

De plus en plus, nous voyons les démarcations entre les secteurs s'estomper.

Les secteurs traditionnels intègrent les technologies émergentes, ce qui leur permet d'évoluer et de s'adapter.

La pollinisation croisée est si grande que la croissance d'une entreprise ne se fait plus de façon linéaire.

Je pense au mariage entre les véhicules autonomes et les logiciels embarqués.

Entre les appareils ménagers et les cyberréseaux.

Ou entre les réseaux électriques et Internet.

Des fournisseurs de télécommunications et des entreprises de technologies s'immiscent dans le secteur bancaire.

De plus, le besoin d'une cyberprotection robuste dans tous les secteurs stimule la croissance du marché mondial de la cybersécurité.

Bref, les technologies et les communications jouent un rôle de premier plan dans presque tous les secteurs.

Je sais que plusieurs d'entre vous misent déjà sur ces partenariats.

Mais il y a tellement plus de possibilités pour les entreprises canadiennes qui souhaitent se tailler une part de ces marchés émergents et devenir des leaders mondiaux.

C'est à vous d'innover et de devenir de véritables chefs de file.

J'ajoute que le pouvoir d'achat du gouvernement peut être un puissant moteur d'innovation. Nous voyons cela chez les pays qui sont nos concurrents.

Les entrepreneurs à qui j'ai parlé se demandent pourquoi le Canada ne peut faire de même.

Ils me disent que cela fait une énorme différence lorsque le gouvernement adopte des innovations qui en sont aux premiers stades de développement.

Lorsqu'ils peuvent dire à leurs nouveaux clients potentiels que leur gouvernement est un de leurs clients de marque.

Notre gouvernement est prêt à devenir un partenaire de premier plan dans ce domaine.

Nous pouvons consacrer une portion de nos ressources pour appuyer les entreprises qui proposent les solutions les plus novatrices.

Et nous pouvons simplifier les programmes gouvernementaux pour faciliter le transfert des innovations du laboratoire au marché.

Conclusion

Mesdames et Messieurs, notre gouvernement est prêt à agir pour stimuler la croissance économique grâce à l'innovation.

Notre gouvernement est prêt à voir grand, à viser haut et à prendre des mesures audacieuses.

Nous entrevoyons des réseaux 10 fois plus rapides que ceux que nous avons à l'heure actuelle.

Nous voulons combler le fossé numérique et donner à tous les Canadiens un accès à la large bande.

Nous voulons que tous les Canadiens profitent d'un marché concurrentiel qui offre des services abordables et novateurs.

Je compte sur vous qui êtes ici rassemblés aujourd'hui pour nous aider à relever ce défi.

Nous devons voir plus d'investissements dans les technologies, et plus d'investissements dans les gens et la formation par des entreprises comme les vôtres.

Votre participation est aussi cruciale. Vous devez apporter votre contribution!

Je vous invite à faire partie de la solution.

Et à vous engager dans le cadre du Programme d'innovation.

Merci.


Recherche d'information connexe par mot-clés

Détails de la page

2017-02-13