Sommet économique de l'Ontario
Discours
Notes d'allocution
L'honorable Navdeep Bains, C.P., député
Ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique
Niagara-on-the-Lake (Ontario)
Le 3 novembre 2016
La version prononcée fait foi
Introduction
Merci beaucoup, Allan [O'Dette, président-directeur général, Chambre de commerce de l'Ontario] de cette aimable présentation.
C'est un honneur pour moi de vous parler aujourd'hui de ce que notre gouvernement fait pour assurer la croissance économique par l'innovation, et de vous parler du rôle que l'Ontario devrait jouer selon moi pour relever ce défi.
De bien des façons, la réussite de l'Ontario est celle du Canada. L'Ontario est la province la plus populeuse. Et l'Ontario compte sur une économie diversifiée avec une industrie de la fabrication bien établie.
Nous devons cette réussite à plusieurs des personnes réunies ici aujourd'hui.
Transformations
Le monde change rapidement.
Grâce à l'intersection de la mondialisation et des technologies, les entreprises peuvent trouver des gens de talent et obtenir des produits et des services aux quatre coins du monde.
Et lorsque les entreprises étudient des possibilités d'investissement, elles ne se tournent pas toujours vers les endroits où les coûts sont les plus bas.
En fait, les entreprises sont nombreuses à choisir les économies les plus novatrices. Celles où les gens ont un esprit créatif et entrepreneurial et peuvent transformer les idées en solutions.
C'est pourquoi des entreprises choisissent l'Ontario.
C'est pour cela que Google Canada a ouvert un immense bureau à Kitchener.
C'est pour cela aussi que General Motors triplera son équipe d'ingénieurs en Ontario et en emploiera désormais un millier.
Ce constructeur d'automobiles établira en Ontario son centre de conception de la voiture de demain.
C'est pour cela aussi que Ciena construit un centre majeur de recherche-développement à Ottawa.
Antoine Van Agtmael était l'un de vos invités ce matin.
Son livre The Smartest Places on Earth (Les endroits les plus intelligents sur terre) décrit un changement de mentalités, selon lequel l'impératif de la production à bas prix est remplacé par celui de la production d'articles intelligents.
Il examine de quelle manière des villes souffrant de la désindustrialisation se réinventent en misant sur l'économie du savoir.
Cette transition est en cours à plusieurs endroits en Ontario.
Lorsque je me rends à divers endroits au pays, je me réjouis de voir ce qu'on accomplit en termes d'innovation et de transformation.
Il y a quelques mois, j'ai fait un arrêt à Sarnia. La ville est en voie de passer d'une économie régionale axée sur l'industrie pétrochimique à une économie fondée sur la biochimie verte et durable.
Dans ce secteur émergent, on ne parle plus de cols blancs et de cols bleus.
On parle de cols verts.
Ces travailleurs mettent au point des technologies éconergétiques qui produisent moins d'émissions de carbone et qui rendent les communautés plus saines.
Sarnia a pris une décision intelligente et visionnaire.
Partout en Ontario, des collectivités tirent profit de leurs forces déjà bien établies pour accéder à une économie du savoir à forte valeur ajoutée.
Les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi faibles. Le moment est bien choisi pour investir dans la compétitivité du Canada.
Au début de la semaine, dans son Énoncé économique de l'automne, notre gouvernement a annoncé des investissements dans l'infrastructure de 81,2 milliards de dollars au cours des 10 années à venir.
Ainsi, les dépenses totales en infrastructure de notre gouvernement s'élèveront à plus de 180 milliards de dollars.
Ce montant comprend les 2 milliards de dollars que nous investissons dans le renouvellement des infrastructures des universités et collèges du pays.
Grâce à ces investissements, les étudiants, les professeurs et les chercheurs pourront évoluer dans des installations ultramodernes.
Ils disposeront de locaux bien adaptés à leurs besoins d'apprentissage continu et de perfectionnement.
Ils travailleront en étroite collaboration avec des partenaires qui les aideront à transformer les fruits de leurs découvertes en produits et services.
Ce financement sans précédent consacré à l'infrastructure nous permet de créer de bons emplois dès maintenant.
Ces investissements aideront également les entreprises à profiter d'une croissance économique à long terme.
Ils mèneront au développement de communautés saines et où il fait bon vivre.
Des chefs d'entreprise, dont plusieurs sont ici aujourd'hui, m'ont dit que le Canada devait attirer les cerveaux les plus brillants de partout dans le monde pour assurer la croissance des entreprises et favoriser la création d'emplois.
Je suis fier de dire que notre gouvernement a tenu compte de vos préoccupations.
Nous voulons aider les entreprises canadiennes à recruter plus rapidement des gens de talent à l'étranger.
Les travailleurs hautement qualifiés ayant des compétences recherchées pourront bientôt profiter du traitement de leurs demandes de visa et de permis de travail en deux semaines. Il s'agit d'une norme ambitieuse.
De plus, notre gouvernement incite les entreprises mondiales à investir au Canada.
Les investissements étrangers contribueront à créer des emplois pour la classe moyenne et à soutenir sa prospérité.
Le seuil à partir duquel nous examinons les investissements étrangers passera bientôt de 600 millions à 1 milliard de dollars.
Je suis fier de souligner que cette modification à la Loi sur Investissement Canada, une loi qui relève de mon portefeuille, sera apportée deux ans plus tôt que prévu.
Et enfin, le gouvernement déposera bientôt un projet de loi visant à renforcer l'indépendance de Statistique Canada, un organisme qui fait partie de mon portefeuille.
Une fois adoptée, cette loi accroîtra la transparence et renforcera le pouvoir décisionnel du statisticien en chef.
Notre gouvernement veut ainsi s'assurer de disposer des meilleures données disponibles pour prendre des décisions financières et socio-économiques avantageuses pour l'ensemble des Canadiens.
Aujourd'hui plus que jamais, nous devons nous surpasser pour mener concurrence aux autres pays, qui veulent eux aussi compter sur les personnes les plus talentueuses, les entreprises à plus forte croissance et les technologies les plus récentes.
Pourquoi faut-il agir de manière urgente dans ces domaines?
Rôle de l'innovation
À vrai dire, le Canada est en crise. Mais cette crise passe sous silence.
Cette crise, c'est l'érosion constante des gains qui ont permis à chaque génération de profiter d'un niveau de vie supérieur à celui de la génération précédente.
Le Canada a prospéré au cours des 50 dernières années.
Mais rien ne garantit que cette prospérité se poursuivra au cours des 50 années à venir, particulièrement si nous ne changeons pas de cap.
Aujourd'hui, le Canada et les autres économies avancées subissent de nouvelles pressions.
Les entreprises mondiales ont envahi le marché local.
Les technologies contribuent à la numérisation et à l'automatisation dans tous les domaines de notre vie, dont notre façon de travailler.
Les changements climatiques nous amènent à repenser nos méthodes de production d'énergie pour satisfaire à la demande.
Et par-dessus tout, la population active sera moins nombreuse, puisque notre population vieillit.
De toute évidence, les défis sont énormes.
Mais le Canada ne peut se satisfaire d'une faible croissance.
Nous pouvons voir ces pressions comme des défis à relever et prendre notre avenir en main.
En se dotant d'un plan adéquat, le Canada peut se hisser en tête de file dans le monde.
Notre gouvernement appelle ce plan le Programme d'innovation.
Notre vision est de faire du Canada un pôle mondial de l'innovation.
Notre mission est de créer des emplois bien rémunérés et d'élargir les rangs de la classe moyenne.
Nous savons que la prospérité du Canada passe nécessairement par la prospérité de la classe moyenne.
Avant d'entreprendre un tel projet, nous avons jugé primordial de consulter les Canadiens.
En effet, pour que les Canadiens obtiennent les résultats concrets auxquels ils s'attendent, le gouvernement ne peut agir seul.
Les consultations ont suscité une participation remarquable de la part de la population.
Au cours de l'été, nous avons tenu 30 tables rondes. Nous avons aussi invité les Canadiens à consulter notre site Web ou à communiquer avec nous par l'entremise des médias sociaux.
Au total, nous avons reçu plus de 1 400 idées pour faire du Canada un chef de file mondial de l'innovation.
Au cours des prochains mois, ces idées seront mises à contribution lors de la rédaction du budget fédéral de 2017.
Quelles autres mesures le gouvernement peut-il prendre pour stimuler la croissance en misant sur l'innovation?
J'aimerais vous parler de trois thèmes qui se dégagent de nos consultations auprès des Canadiens.
Thème 1 : Les gens
En premier lieu, les Canadiens ont mentionné la nécessité de pouvoir compter sur un bassin de main-d'œuvre possédant les compétences et l'expérience requises pour stimuler l'innovation.
Pourquoi?
Parce que les technologies se banalisent et sont désormais à la disposition de tous. L'avantage concurrentiel des pays, et des entreprises, réside désormais dans le talent et la créativité des gens.
En premier lieu, nous devons pouvoir compter sur un plus grand nombre de personnes en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques.
Notre économie comptera de plus en plus d'emplois dans ces professions.
Ces domaines touchent maintenant à toutes les industries.
Dans le secteur des technologies de l'information à lui seul, on prévoit que 180 000 emplois demeureront non pourvus d'ici 2019.
Le Canada ne suit tout simplement pas la cadence de la demande.
En particulier, il faut que plus de femmes se tournent vers ces domaines.
Je suis père de deux filles, et je dois dire qu'aucun pays ne peut réussir en laissant sur la touche la moitié de ses ressources intellectuelles.
Pourtant, à l'heure actuelle, moins du tiers des personnes diplômées en informatique ou en génie sont des femmes.
L'innovation prend sa source dans les idées géniales. Et ces idées peuvent germer dans l'esprit de n'importe qui.
Les Canadiens nous ont aussi dit que nous devions faire davantage pour préparer les gens à s'adapter à l'évolution rapide du marché de l'emploi.
Cette formation devrait commencer tôt et se poursuivre à toutes les étapes de la vie.
Les enfants, comme mes filles qui ont maintenant six et neuf ans, devraient avoir la possibilité d'apprendre les notions de base de la programmation informatique.
Les étudiants des universités et des collèges devraient avoir accès à plus d'occasions d'apprentissage intégré à l'emploi.
Par ailleurs, les travailleurs devraient avoir plus de possibilités de poursuivre leur apprentissage.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, les dirigeants d'entreprise m'ont dit clairement que les travailleurs de l'étranger ne venaient pas prendre les emplois des Canadiens.
En fait, leur présence a un effet multiplicateur. Un nouvel employé clé peut en attirer d'autres.
Une masse critique de talent favorise le démarrage de nouvelles entreprises ainsi que l'expansion d'autres entreprises, qui emploient plus de Canadiens.
Thème 2 : Les technologies
Un deuxième thème est revenu dans nos discussions avec les Canadiens : tirer profit des technologies émergentes pour obtenir des résultats marquants.
Le rôle du gouvernement est loin de se limiter au financement de la recherche.
Le gouvernement peut fixer des objectifs d'envergure, comme la lutte contre les changements climatiques, et orienter ses ressources dans des domaines précis visant l'atteinte de ces objectifs.
Le gouvernement peut servir d'intermédiaire entre le secteur public et le secteur privé afin de façonner les nouveaux marchés qui découlent de la recherche mandatée.
Notre gouvernement a déjà pris des mesures audacieuses.
Nous investissons plus de 1 milliard de dollars pour appuyer la mise au point de technologies vertes.
Ce sont des technologies qui favorisent l'efficacité énergétique, qui diminuent les émissions de carbone et qui contribuent à rendre l'environnement plus sain.
Nous avons également prévu 800 millions de dollars sur quatre ans pour renforcer les réseaux et les grappes d'innovation.
Ces investissements cibleront les plateformes technologiques clés dans des domaines où le Canada peut exercer un leadership mondial.
Thème 3 : Les entreprises
Les Canadiens nous ont parlé d'un troisième thème important à leurs yeux, soit le développement de la prochaine génération d'entreprises concurrentielles sur le marché mondial.
Les Canadiens lancent plus de 70 000 entreprises chaque année.
Mais nous avons de la difficulté à assurer leur croissance.
Dans d'autres pays, les gouvernements utilisent leur pouvoir d'achat pour aider les entreprises à prendre de l'expansion.
Les entrepreneurs que j'ai consultés se demandent pourquoi le Canada ne peut faire de même.
Ces entrepreneurs me disent que le gouvernement peut changer la donne complètement en adoptant les innovations de façon précoce.
Le fait d'avoir un client de marque comme le gouvernement est un avantage pour les entreprises qui recherchent de nouveaux clients.
Notre gouvernement est prêt à devenir un partenaire de premier plan dans ce domaine.
Nous pouvons mettre de côté une portion de nos ressources pour appuyer les entreprises en démarrage qui proposent les solutions les plus novatrices.
Et nous pouvons simplifier les programmes gouvernementaux pour faciliter la commercialisation des innovations mises au point dans les laboratoires.
Conclusion
Mesdames et Messieurs, notre gouvernement est prêt à voir grand, à viser haut et à faire preuve d'audace, des qualités qui sont bien présentes chez les entrepreneurs.
Nous sommes prêts à investir dans les gens, les entreprises et les technologies pour soutenir la croissance économique par l'innovation.
Il faut établir des objectifs ambitieux et faire tout le nécessaire pour les atteindre.
L'un de ces objectifs est d'accroître les investissements des entreprises dans la recherche-développement.
Les dépenses des entreprises en recherche-développement régressent depuis plus d'une décennie.
À cet égard, le Canada a chuté au 22e rang des 34 économies avancées.
Les dépenses des entreprises par travailleur dans les technologies ne représentent que la moitié de celles des entreprises aux États-Unis.
Les données suggèrent que les employés reçoivent moins de formation en milieu de travail au Canada que dans la plupart des grands pays européens.
Nous avons besoin de l'appui de vous tous.
Je vous mets donc au défi d'investir davantage dans les gens, les entreprises et les technologies qui assureront notre prospérité.
Faites partie de la solution. Participez au Programme d'innovation.
Je vous remercie.
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