Élaborer une politique jeunesse pour le Canada - Ce que nous avons entendu

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1. Résumé des constatations

En février 2018, le gouvernement du Canada a lancé un dialogue national avec les jeunes afin d’orienter l’élaboration de la toute première politique jeunesse du pays. Un échantillon représentatif de jeunes Canadiens ont discuté de priorités, de leadership, de participation des jeunes et du rôle du gouvernement autour de 10 enjeux réunis sous trois thèmes : 

  1. L’éducation, l’emploi et le logement
    • Perspectives économiques, innovation et finances
    • Éducation et emploi
    • Collectivités rurales, isolées, et nordiques
  2. L’engagement et la valorisation
    • Participation citoyenne et influence des jeunes
    • Égalité entre les sexes, inclusion et accessibilité
    • Réconciliation avec les peuples autochtones
  3. Votre santé, votre communauté, votre planète
    • Identité canadienne, immigration et expériences nationales
    • Environnement et changement climatique
    • Santé physique et mentale
    • Services et bénévolat

Le dialogue a suscité plus de 10 000 réponses individuelles dans le cadre de consultations en personne et de consultations électroniques novatrices, dont le livret en ligne À vous la parole, qui a produit la plus grande part des réponses.

Dans l’ensemble, le dialogue a été marqué au coin de l’enthousiasme et de la réflexion. Fait à noter, les opinions et les suggestions de nombreux participants sont fondées sur leur propre expérience à l’égard de questions comme la discrimination, la marginalisation et les crises.

En substance

Les principales priorités aux yeux des participants sont l’éducation et l’emploi, la santé physique et mentale ainsi que l’environnement et les changements climatiques. Parallèlement, il apparaît que les jeunes perçoivent des liens étroits et complexes entre les divers enjeux, comme en témoignent la discussion sur les déterminants socioéconomiques et environnementaux de la santé et l’importance qu’ils accordent à la lutte aux causes profondes de problèmes comme l’itinérance.

Les idées avancées au cours du dialogue mettent en évidence l’inclusion, l’égalité des chances, la participation et la diversité. Sur le plan économique, cette façon de voir fait une large place au rendement à long terme des efforts investis auquel peuvent s’attendre les sociétés lorsqu’elles éliminent les obstacles et créent des possibilités pour donner aux jeunes une chance de réussir, sans égard à leur statut socioéconomique, leur sexe, leur région, leur origine ethnique, leur niveau de compétence, etc. « Tous les membres de la société doivent avoir la possibilité de réaliser leur plein potentiel. Notre avenir collectif en dépend. » Cette approche de l’élaboration des politiques a le mérite d’être la bonne chose à faire, et la plus judicieuse.   

L’éducation, l’emploi et le logement

Les participants ont exprimé une bonne dose d’inquiétude et de pessimisme quant à l’étendue des perspectives économiques qui s’offrent aux jeunes. D’un point de vue quantitatif, ils sont préoccupés par le nombre d’emplois disponibles pour eux. La qualité des emplois est également un sujet de préoccupation, de nombreux participants ayant évoqué des difficultés – actuelles ou anticipées – à couvrir des dépenses comme le loyer ou le remboursement des prêts d’études, tout en travaillant dans le cadre de l’« économie à la demandeNote de bas de page 1  » précaire et en croissance au Canada. De fait, certains estiment que, comparativement aux générations de leurs parents et de leurs grands-parents, la leur aura de la difficulté à franchir certaines étapes traditionnelles de la vie comme acheter une maison, avoir des enfants ou économiser pour la retraite. Le manque de logement abordable est souvent mentionné comme étant un problème important.

Au chapitre des solutions, de nombreux participants appellent les gouvernements à améliorer l’accès à l’éducation postsecondaire (EPS), particulièrement pour les personnes qui sont aux prises avec des difficultés financières ou d’autres obstacles. Parmi les idées de politique avancées figurent la gratuité de l’EPS, une diminution des droits de scolarité, l’allégement ou la radiation des dettes d’études et une aide plus importante concernant d’autres aspects de l’EPS non liés aux droits de scolarité, comme le logement, le transport et les services de garderie. Certains participants sont d’avis que les étudiants profiteraient d’un « alignement » plus étroit des programmes d’études sur les besoins du marché du travail, par exemple grâce à des possibilités accrues d’apprentissage par l’expérience (enseignement coopératif, stages, programmes d’apprentissage, placements en milieu de travail, programmes d’emploi d’été, mentorat d’entrepreneuriat et d’affaires). Certains sont également d’avis que ce type d’expérience pratique permettrait de mieux outiller les diplômés pour se sortir du cercle vicieux classique « pas d’emploi sans expérience, pas d’expérience sans emploi ».

Les discussions sur les inégalités et les suggestions connexes des participants sont souvent centrées sur les disparités régionales ou plus particulièrement sur la rareté relative des possibilités et des services constatée par les jeunes dans les collectivités rurales ou éloignées, y compris les collectivités autochtones. Mais les descriptions d’exode des jeunes, de toxicomanie désastreuse et d’insuffisance relative des infrastructures matérielles et immatérielles s’accompagnent parfois de perspectives optimistes, par exemple le potentiel de revitalisation des collectivités rurales que certains voient dans le secteur agroalimentaire dynamique et florissant du Canada.

L’une des suggestions les plus communes et peut-être les plus simples pour aider les jeunes à réussir leur passage de l’école au travail consiste à améliorer leur littératie financière. Évoquant souvent leur expérience personnelle, les participants soutiennent que ces connaissances sont nécessaires pour gérer les dettes importantes avec lesquelles les jeunes se retrouvent au début de leur vie. D’autres établissent un lien fort entre la littératie financière (ou le sens des affaires) et l’entrepreneuriat.

L’engagement et la valorisation

Un des points de vue qui ont été exprimés le plus souvent dans les consultations est que la participation des jeunes à la vie citoyenne, y compris au gouvernement, est essentielle au maintien de la réussite du Canada. Deux raisons sous-tendent cette croyance. Premièrement, les participants pensent que les jeunes doivent jouer un rôle important dans la formulation des politiques qui influent sur leur vie aujourd’hui et pour de nombreuses années à venir – ce qui est perçu comme une question d’équité. Deuxièmement, ils sont d’avis que les jeunes peuvent insuffler des perspectives nouvelles et une énergie vitale dans les processus d’élaboration des politiques – ce qui est perçu comme une question d’efficacité.

Le problème de l’apathie et du désengagement des jeunes, comme en témoignent les faibles taux de participation aux élections, n’échappe pas aux participants. Pour y remédier, ils suggèrent de multiplier les activités de sensibilisation et de créer de nouvelles possibilités de participation des jeunes à la vie citoyenne, sur la base de principes comme l’écoute active, la diversité et la pertinence. Le Conseil jeunesse du premier ministre (CJPM) est cité comme un exemple à imiter. Plus généralement, de nombreux participants souhaitent que le programme scolaire de la maternelle à la 12e année fasse une plus large place à l’éducation et à l’engagement citoyens. De même, un certain nombre de participants sont favorables à l’idée d’abaisser à 16 ans l’âge de voter, en partie pour rendre le processus politique plus accessible et plus pertinent pour les jeunes.

L’égalité entre les sexes, l’inclusion et l’accessibilité forment un thème de consultation en soi, mais ces questions sont abordées tout au long du dialogue. Les participants s’accordent pour dire que les sociétés qui favorisent l’égalité d’accès et la pleine participation de leurs citoyens et des immigrants sont beaucoup plus saines. S’ils estiment que le Canada a fait des progrès dans ce domaine, ils sont clairement d’avis qu’il reste beaucoup à faire et que les gouvernements ont un rôle important à jouer à ce chapitre en sensibilisant la population, en adoptant et en appliquant des lois et en prêchant par l’exemple (notamment à titre d’employeur modèle). Ils considèrent qu’il est particulièrement important de faire en sorte que les institutions du Canada (p. ex., les systèmes de justice pénale fédéral et provinciaux) reflètent la riche diversité du pays.

Les discussions sur la discrimination et les inégalités touchent souvent la relation entre les peuples autochtones et les autres Canadiens. Un consensus se dégage sur la nécessité de corriger les injustices présentes et passées, non seulement par souci d’honnêteté, mais également comme moyen de maintenir la prospérité du Canada grâce à la pleine participation des peuples autochtones à l’économie du pays. Les participants croient qu’il est possible d’améliorer la situation au moyen d’activités éducatives et de sensibilisation dans les écoles et dans les médias. Ils croient également que les gouvernements doivent s’attaquer immédiatement aux disparités criantes entre les peuples autochtones et les autres Canadiens dans de nombreux domaines comme l’accès au logement et à l’eau potable et la surreprésentation frappante des Autochtones dans la population carcérale au Canada.

Votre santé, votre communauté, votre planète

Ce groupe thématique comprend le plus large éventail d’enjeux. C’est aussi celui qui suscite la plus grande variété d’opinions, plus particulièrement sur les niveaux d’immigration et la nature de l’identité canadienne. Sur ce dernier point, les points de vue divergent, certains concevant l’identité canadienne comme quelque chose à « préserver », alors que la majorité la perçoit comme une réalité fluide et en constante évolution. Abstraction faite de ces divergences, les participants s’entendent pour dire que certaines des principales forces du Canada résident dans sa diversité et son attitude accueillante envers les nouveaux arrivants, deux qualités qui, à leur avis, ont contribué au mode de vie relativement harmonieux et au niveau de prospérité enviable du Canada (p. ex., le Canada comme terre d’accueil pour les étudiants et les talents internationaux). Ils s’entendent également pour dire que les gouvernements, et les Canadiens en général, doivent continuer à aider les immigrants à réussir leur intégration dans la société, par exemple en supprimant les obstacles à l’éducation, au logement et à l’emploi et en faisant la promotion de la diversité et de l’acceptation comme des valeurs canadiennes fondamentales.

De façon plus précise, certains sont d’avis qu’il faudrait modifier les règles d’immigration du Canada pour permettre aux étudiants internationaux de demeurer plus facilement au Canada après avoir obtenu leur diplôme. Plusieurs participants parlent en outre positivement de la valeur de l’expérience internationale et suggèrent que les gouvernements et les autres intervenants créent davantage de possibilités dans ce domaine. Dans la même veine, plusieurs participants soulignent les bienfaits du service à la collectivité et du bénévolat (p. ex., expérience de travail pertinente, vision du monde plus approfondie) et recommandent que les gouvernements aident à mieux faire connaître les possibilités de bénévolat.

De nombreux participants nomment la durabilité de l’environnement et les changements climatiques comme étant des préoccupations importantes, établissant souvent un lien entre la dégradation de l’environnement et des conséquences négatives sur le plan de la santé et de l’économie. Bon nombre des suggestions adressées aux gouvernements concernent l’encouragement de sources d’énergie durables et d’autres technologies écologiques. De plus, certains affirment que les gouvernements devraient redoubler d’efforts pour sensibiliser la population et changer les comportements concernant l’économie d’énergie, le recyclage et d’autres mesures que les particuliers et les entreprises peuvent prendre pour réduire leur empreinte environnementale. Bon nombre encouragent en outre les gouvernements à récompenser les comportements respectueux de l’environnement et à dissuader les comportements dommageables au moyen de lois, de mesures fiscales et de programmes.

Enfin, la santé mentale est un sujet important du dialogue, les participants insistant souvent sur deux aspects de la question. D’abord, ils s’entendent pour dire que l’accès aux services de santé mentale pour les jeunes doit être considérablement amélioré, particulièrement dans les régions rurales du pays et pour certains segments de la population (p. ex., les jeunes Autochtones et LGBTQ2+). Ensuite, beaucoup soulignent l’importance de déstigmatiser la maladie mentale comme moyen d’obtenir plus de financement pour les services de santé mentale et d’encourager les jeunes à accéder à ces services.

2. Chapitre 1 : Objectifs et méthodologie

2.1 Contexte et objectifs

Le gouvernement du Canada (le « gouvernement ») a entamé un dialogue national avec les jeunes Canadiens en vue de créer la toute première politique jeunesse du Canada. Entretenu par le Secrétariat de la jeunesse du Bureau du Conseil privé (BCP), ce dialogue national a permis de déterminer les enjeux qui sont importants pour les jeunes, d’examiner les mesures de soutien qui permettront aux jeunes de devenir les chefs de file de demain, de découvrir de quelles façons les jeunes veulent prendre part à la prise de décisions et de déterminer les mesures précises que le gouvernement peut prendre pour améliorer la vie des jeunes Canadiens. Le gouvernement s’est engagé à rendre compte aux Canadiens des résultats de la consultation. Hill+Knowlton Stratégies a été chargé de recueillir et d’analyser les observations formulées par la population et d’en faire état dans le présent rapport.

2.2 Portée du projet : source des commentaires

La consultation visait à recueillir les commentaires de jeunes Canadiens, y compris des jeunes de groupes de revenus divers et de régions rurales et éloignées, des Autochtones, des nouveaux arrivants ainsi que des jeunes de toutes les communautés culturelles et de contextes sociaux plus difficiles.

Le champ d’analyse pour cette consultation englobe les sources de données suivantes.

Consultations en lignes avec de jeunes Canadiens

Livret en ligne À vous la parole : Le plus grand volume de commentaires a été obtenu de cette source. Les données qualitatives et quantitatives ont été recueillies au moyen d’un sondage en ligne à caractère délibératif. Les participants étaient invités à communiquer leurs commentaires sur les trois enjeux qu’ils considèrent comme prioritaires, mais ils pouvaient répondre aux questions sur autant d’enjeux qu’ils le souhaitaient. Ils étaient également invités à fournir certains renseignements démographiques : sexe, province, type de collectivité et autres renseignements autodéclarés – appartenance à un peuple autochtone, race, invalidité ou orientation sexuelle.

Forum de discussion en ligne : Sur jeunesenaction.ca et youthaction.ca, les participants étaient invités à formuler leurs commentaires dans le cadre de forums en ligne de type fil de discussion. Les forums étaient divisés en sujets prédéterminés suivant les thèmes énoncés dans le livret À vous la parole, soit : « Votre santé, votre communauté, votre planète », « L’éducation, l’emploi et le logement » et « L’engagement et la valorisation ». Les participants disposaient également d’une zone où ils pouvaient proposer leur propre sujet.

Présentation de commentaires vidéo en ligne : Sur jeunesenaction.ca et youthaction.ca, les participants étaient invités à présenter des commentaires vidéo. Suivant la même structure que pour les forums de discussion en ligne, les participants pouvaient téléverser des vidéos sur les trois sujets prédéterminés.

Dialogues avec de jeunes Canadiens

Quatre activités en personne ont été tenues d’un bout à l’autre du Canada en avril 2018, soit à Thunder Bay, à Québec, à Calgary et à Yellowknife. Ces activités étaient coanimées par un intervenant jeunesse et réunissaient des jeunes de la région. Au cours de chacune des activités, les commentaires ont été recueillis au moyen de feuilles de travail et d’une vidéo. La vidéo de la séance a été téléversée directement sur la plateforme de commentaires vidéo en ligne. Autres organisations travaillant avec les jeunes ont aussi partagés les résultats de leur dialogues. Les jeunes étaient invités à télécharger un guide de conversation sur jeunesenaction.ca et youthaction.ca et à entretenir leur propre dialogue. Ils étaient également invités à téléverser les résultats de cette consultation en ligne.

Version texte pour le graphique Nombre de réponses des jeunes
  • 8 897 réponses au livret en ligne À vous la parole
  • 159 commentaires sur le forum de discussion en ligne
  • 61 commentaires vidéos en ligne
  • 68 Tables rondes dirigées par les jeunes et soumissions des intervenants

Graphique 2.2 – Ce graphique illustre le nombre de réponses reçues en ligne des jeunes par l’entremise du livret À vous la parole, les commentaires du forum de discussion ou les vidéos soumises, ainsi que le nombre de tables rondes dirigées par les jeunes et de soumissions des intervenants.

2.3 Approche analytique

Plusieurs solutions technologiques ont été envisagées pour procéder à l’analyse des données. Chaque option avait ses forces et ses faiblesses, y compris une capacité analytique limitée ou la superficialité de l’analyse des données qualitatives. En fin de compte, nous avons conclu que la complexité des enjeux ainsi que la richesse et la profondeur des idées exprimées par les participants justifiaient le recours à des analystes plutôt qu’à une application logicielle.

Notre analyse de même que notre rapport sur les résultats reflètent l’organisation et les thèmes utilisés sur jeunesenaction.ca et youthaction.ca :

  1. L’éducation, l’emploi et le logement
  2. L’engagement et la valorisation
  3. Votre santé, votre communauté, votre planète
  4. Autres enjeux importants pour les jeunes Canadiens

2.4 Qui s’est exprimé?

Livret en ligne À vous la parole

Les jeunes qui ont participé à la consultation en ligne À vous la parole étaient priés de fournir des renseignements sociodémographiques de base les concernant avant de commencer à répondre aux questions. Les données qui suivent présentent le profil général des répondants, soit pour la totalité des 8 897 idées reçues.

Sur les personnes qui ont répondu au livret :


En anglais et en français
ont répondu en anglais ont répondu en français
Pourcentage 88 % 12 %

Graphique 2.4a – Ce graphique illustre le pourcentage des personnes qui ont rempli le livret À vous la parole en ligne en anglais ou en français.

Sexe masculin, de sexe féminin ou comme personnes non binaires ou qui ont préféré ne pas le dire
S’identifient comme de sexe masculin S’identifient comme de sexe féminin S’identifient comme non binaire Préfère ne pas le dire
Percentage 39 % 57 % 2 % 2 %

Graphique 2.4b – Ce graphique illustre le pourcentage des personnes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole et qui se sont identifiées comme étant de sexe masculin, de sexe féminin ou comme personnes non binaires ou qui ont préféré ne pas le dire.


Collectivité urbaine, rurale ou éloignée
vivent dans une collectivité urbaine vivent dans une collectivité rurale vivent dans une collectivité éloignée
Pourcentage 77 % 20 % 3 %

Graphique 2.4c – Ce graphique illustre le pourcentage des personnes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole et qui vivaient dans une collectivité urbaine, rurale ou éloignée.

Groupe d'âge
sont âgés de moins 16 ans sont âgés de 17 à 20 ans sont âgés de 21 à 24 ans sont âgés de 25 à 28 ans sont âgés de 29 à 32 ans ont plus de 32 ans
Pourcentage 20 % 18 % 19 % 15 % 15 % 18 %

Graphique 2.4d – Ce graphique illustre le pourcentage des personnes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole par groupe d'âge.

Tables rondes dirigées par les jeunes

Les données sociodémographiques individuelles des participants n'ont pas été recueillies lors des tables rondes en personne des jeunes. Cependant, l'emplacement de chaque table ronde et la présence des participants dans chaque catégorie ont été notés. Les graphiques qui suivent permettent de comparer l’âge et le lieu de résidence des participants et des tables rondes.


Tables rondes par groupe d'âge
Moins de 16 ans 16 à 20 ans 21 à 25 ans 26 à 30 ans Plus de 30 ans
Pourcentage 38 % 68 % 53 % 22 % 17 %

Graphique 2.4e – Ce graphique illustre le pourcentage de tables rondes qui comprennent des participants par groupe d'âge.


Personnes par province et par territoire
Vivent en Ont. Vivent au Qc Vivent en C.-B. Vivent en Alb. Vivent au MB Vivent en N.-É. Vivent en Sask. Vivent au N.-B. Vivent à T.-N.-L. Vivent dans les T.N.-O. Vivent à Î.-P.-É. Vivent au Nt Vivent au Yn
% 47 % 13 % 12 % 9 % 6 % 5 % 2 % 2 % 1 % 1 % 1 % 0 % 0 %

Graphique 2.4f – Ce graphique illustre le pourcentage des personnes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole par province et par territoire.


Tables rondes par province et par territoire
Vivent en Ont. Vivent au Qc Vivent en C.-B. Vivent en Alb. Vivent au MB Vivent en N.-É. Vivent en Sask. Vivent au N.-B. Vivent à T.-N.-L. Vivent dans les T.N.-O. Vivent à Î.-P.-É. Vivent au Nt Vivent au Yn
% 30 % 10 % 17 % 7 % 5 % 2 % 3 % 3 % 3 % 5 % 0 % 5 % 2 %

Graphique 2.4g – Ce graphique illustre le pourcentage des tables rondes organisées par province et par territoire.

3. Chapitre 2: Constations détaillées

D’entrée de jeu, les participants étaient invités à indiquer les thèmes présentant le plus d’intérêt pour eux et à répondre à une série de questions pour chacun. Ils étaient libres d’aborder autant de thèmes qu’ils le souhaitaient. Comme en témoigne le graphique ci-dessous, l’éducation et l’emploi des jeunes, la santé physique et mentale ainsi que l’environnement et les changements climatiques constituent des priorités pour les jeunes Canadiens.

Livret À vous la parole
%
Éducation et emploi des jeunes 56 %
Santé physique et mentale 50 %
Environnement et changements climatiques 44 %
Perspectives économiques, innovation et finances 37 %
Égalité entre les sexes, inclusion et accessibilité 35 %
Identité canadienne, immigration et expériences internationales 32 %
Participation citoyenne et influence des jeunes 28 %
Service et bénévolat 20 %
Réconciliation 20 %
Collectivités rurales, éloignées et nordiques 15 %
Autres sujets 17%

Graphique 3a – Ce graphique illustre les sujets de préoccupation principaux des jeunes Canadiens qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole.

Lors de la tenue de dialogues en personne avec des jeunes, ceux-ci et leurs alliés ont été encouragés à discuter d’autant de sujets qu'ils le souhaitaient. Comme on peut le voir ci-dessous, la santé physique et mentale, l'éducation des jeunes et l'emploi sont les préoccupations principales des jeunes Canadiens.

Tables rondes organisées par les jeunes
%
Éducation et emploi des jeunes 38 %
Santé physique et mentale 43 %
Environnement et changements climatiques 23 %
Perspectives économiques, innovation et finances 9 %
Égalité entre les sexes, inclusion et accessibilité 22 %
Identité canadienne, immigration et expériences internationales 22 %
Participation citoyenne et influence des jeunes 18 %
Service et bénévolat 0 %
Réconciliation 18 %
Collectivités rurales, éloignées et nordiques 10 %
Autres sujets 14 %

Graphique 3b – Ce graphique illustre les sujets de préoccupation principaux des jeunes Canadiens qui ont participé aux tables rondes des jeunes.

3.1 L’éducation, l’emploi et le logement

3.1.1 Perspectives économiques, innovation et finances

3.1.1.1 Livret en ligne À vous la parole

Le thème des perspectives économiques, de l’innovation et des finances a généré un grand nombre de commentaires (1 015) diversifiés qui tendent pour la plupart à suggérer une interdépendance entre l’éducation, l’emploi et les questions d’ordre financier. Le thème aborde des questions liées aux perspectives d’emploi, comme le chômage chez les jeunes, les emplois précaires ou les emplois décents ainsi que les possibilités offertes dans les collectivités rurales, éloignées ou nordiques. Les répondants insistent beaucoup sur l’importance d’offrir des expériences équitables pour tous les jeunes et de stimuler l’économie à l’extérieur des centres urbains. Bon nombre de commentaires portent en outre sur le niveau d’endettement élevé et le faible niveau de littératie financière des jeunes. À ce sujet, les répondants expriment divers points de vue sur des questions d’ordre politique, comme les réformes fiscales et les politiques économiques, la nécessité d’agir sur les déterminants socioéconomiques – santé, logement, pauvreté – et les politiques relevant d’autres instances gouvernementales.

Les participants étaient invités à formuler leurs commentaires sur ce thème en répondant à deux questions :

  1. Pourquoi la question des perspectives économiques et/ou des finances vous préoccupe-t-elle?
  2. Quelles mesures précises pourrions-nous prendre, ou devrions-nous continuer à prendre, pour améliorer les perspectives économiques et stimuler l’innovation chez les jeunes Canadiens?

Question 1 : Pourquoi la question des perspectives économiques et/ou des finances vous préoccupe-t-elle?

La plupart des commentaires portent sur l’incertitude ou l’insécurité quant à l’avenir des jeunes (9 p. 100), qu’il s’agisse des perspectives d’emploi (33 p. 100), y compris l’entrepreneuriat (9 p. 100), des incidences du coût élevé de la vie (18 p. 100) et de l’endettement (14 p. 100), du manque de littératie financière (17 p. 100) et d’autres questions d’ordre politique (18 p. 100).

Sujets des possibilités économiques, de l´innovation et de l´argent
%
Accent sur les questions liées aux possibilités d’emploi pour les jeunes 33 %
Opinions diverses sur les enjeux d’ordre politique 18 %
Accent sur les causes et les incidences du coût de la vie élevé 18 %
Opinions concernant le manque de littératie financière chez les jeunes 17 %
Les préoccupations liées à l’endettement élevé et aux impacts socio-économiques 14 %
Préoccupations au sujet de l’incertitude de pouvoir gagner sa vie 13 %
Accent sur l’importance des perspectives économiques et des finances (sans plus de précisions) 10 %
Accent sur le manque de possibilités pour l’innovation et l’entrepreneuriat chez les jeunes 9 %
Opinions concernant les incertitudes pour l’avenir des jeunes 9 %
Autre 4 %

Graphique 3.1.1a – Ce graphique représente les sujets des possibilités économiques, de l'innovation et de l'argent qui étaient les préoccupations principales des jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole.

Certains participants expriment des préoccupations quant à l’incertitude de pouvoir gagner un salaire décent (13 p. 100) pour être en mesure de rembourser leurs dettes d’études, d’acheter une maison et d’épargner pour la retraite. Dans l’ensemble, les perspectives économiques précaires et les questions monétaires créent beaucoup d’inquiétudes chez les jeunes, certains évoquant des effets directs sur la santé mentale.

Importance des perspectives économiques

La plupart des répondants sont d’avis que le mauvais alignement entre l’éducation et la demande du marché du travail a entraîné une saturation du marché et de faibles perspectives d’emploi; ce problème est aggravé par l’exigence de qualifications plus élevées, le niveau des diplômés surqualifiés ou le fait que le « marché est saturé de personnes surqualifiées qui ne peuvent pas trouver un emploi » ou de personnes qui « sont forcées de travailler dans des conditions précaires, que ce soit comme entrepreneurs, travailleurs à temps partiel ou travailleurs autonomes ». Certains participants mentionnent leur désir d’occuper des emplois intéressants et bien payés, mais s’inquiètent de ne pas pouvoir gagner leur vie et des conséquences que cela entraîne.

« Je suis très, très préoccupé par l’avenir qui attend les jeunes Canadiens. Beaucoup occupent ou occuperont un emploi précaire et sont presque assurés de mener une vie moins prospère et moins stable sur le plan financier que leurs parents […] Sachant que les jeunes du Canada devront rembourser des prêts d’études plus importants et assumer des coûts beaucoup plus élevés pour le logement, il est très peu probable que les personnes de moins de 40 ans auront les moyens de payer les études et les frais de subsistance de leurs propres enfants ou de se préparer en vue de leur retraite. C’est un problème auquel il faut s’attaquer dès maintenant. »

D’autres préoccupations soulevées dans les commentaires concernent les possibilités économiques limitées dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, le sort peu enviable réservé aux groupes marginalisés et les incidences sur la santé physique et mentale.

« Les disparités régionales d’un bout à l’autre du Canada produisent un déséquilibre dans les possibilités s’offrent pour beaucoup de jeunes Canadiens. De nombreuses régions du pays voient leurs jeunes les plus talentueux et les plus brillants partir pour s’installer dans des régions plus prospères, laissant derrière eux une population vieillissante, une assiette fiscale réduite et des infrastructures en détérioration. »

De nombreux répondants insistent sur les avantages et l’importance de promouvoir l’entrepreneuriat et l’innovation, plus précisément comme un moyen de stimuler l’économie dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, et comme un moyen d’encourager les jeunes à envisager d’autres possibilités d’emploi. Ils mentionnent par ailleurs les obstacles qui nuisent actuellement au démarrage d’une entreprise, comme la paperasserie administrative, le manque de connaissance au sujet des programmes disponibles et le besoin d’investissements.

« En tant que jeune Canadien qui devra s’établir au Canada dans les prochaines années, il est important pour moi que le gouvernement fasse tout ce qui est possible pour aider les jeunes à commencer à gagner leur vie. Il est particulièrement important pour moi que les jeunes aient la possibilité de démarrer leur propre entreprise sans être freinés par la paperasserie administrative et les coûts prohibitifs. »

Viabilité économique incertaine

Un grand nombre de répondants accordent une place importante à l’argent, que ce soit l’idée de gagner sa vie, de contribuer à l’économie du Canada, d’être en mesure de gérer un niveau d’endettement élevé, ou tout simplement d’avoir de solides notions en matière de finances. L’argent est également une source importante d’anxiété qui a souvent des conséquences sur la santé physique et mentale. Les participants pointent du doigt l’économie en mutation comme la source de cette incertitude.

« Les prix sont plus élevés que jamais au Canada aujourd’hui. De nombreux jeunes de mon âge pourraient avoir du mal à trouver un emploi bien rémunéré à la fin de leurs études. Ils auront beaucoup de difficulté à assumer les coûts élevés du logement et de l’épicerie (particulièrement s’ils s’efforcent de manger sainement) ou à fonder une famille et à acheter une voiture et une maison. »

S’ajoute au stress financier le fardeau de la dette d’études. « De plus, de trop nombreux jeunes Canadiens terminent leurs études avec une dette écrasante, ce qui les empêche de réaliser leur plein potentiel économique. » À cet égard, de nombreux participants mentionnent la littératie financière comme un outil important pour assurer leur prospérité future.

« Nous manquons d’outils et de conseils par rapport à l’économie, que ce soit les finances personnelles ou le marché mondial. Ce sont pourtant des connaissances que nous devrions aborder dès un jeune âge puisque notre mode vie tourne autour de l’argent. »

Question 2 : Quelles mesures précises pourrions-nous prendre, ou devrions-nous continuer à prendre, pour améliorer les perspectives économiques et stimuler l’innovation chez les jeunes Canadiens?

Les participants soulignent la différence de conception entre les générations concernant la signification de perspectives économiques.

Améliorer les perspectives économiques et encourager l´innovation chez les jeunes Canadiens
%
Améliorer la littératie financière chez les jeunes 24 %
Mettre en place une approche intégrée pour faciliter l’emploi chez les jeunes – avec des partenaires du gouvernement et de l’industrie 24 %
S’attaquer aux enjeux d’ordre politique 23 %
Créer les conditions nécessaires pour encourager l’entrepreneuriat, l’innovation et le commerce 22 %
Alléger le fardeau financier des jeunes Canadiens 19 %
Offrir davantage de possibilités d’apprentissage par l’expérience 19 %
Garantir l’égalité d’accès à l’éducation 12 %
Accent sur l’importance des possibilités économiques (sans plus de précisions) 5 %
Restructurer le remboursement des dettes d’études 4 %
Besoin de formation axée sur l’économie du savoir 3 %
Autre 4 %

Graphique 3.1.1b – Ce graphique illustre les mesures particulières que les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole aimeraient voir prendre pour améliorer les perspectives économiques et encourager l'innovation chez les jeunes Canadiens

Bien qu'elles soient directement liées aux perspectives d'emploi, les voies traditionnelles pour accéder à la liberté financière et à la stabilité économique ne sont plus viables et nécessitent un changement d’approche pour en comprendre les effets et les résultats souhaités. Les principaux commentaires portent sur l’importance de favoriser la littératie financière pour faire en sorte que les jeunes soient bien préparés à faire face à l’avenir (24 p. 100). De même, l’allégement du fardeau financier est considéré comme une étape importante pour veiller à ce que les jeunes contribuent à l’économie (19 p. 100), y compris la restructuration du remboursement de la dette d’études (4 p. 100). En ce qui concerne l’emploi, les commentaires font référence à l’importance de développer une démarche intégrée de l’emploi pour les jeunes (24 p. 100) ou de faire en sorte que les bons outils soient en place pour faciliter l’entrepreneuriat (22 p. 100) et l’apprentissage fondé sur l’expérience (19 p. 100) – le tout pour permettre aux jeunes d’emprunter diverses avenues en vue d’accéder au marché de l’emploi. Les participants sont d’avis que le gouvernement a un rôle à jouer pour régler diverses questions d’ordre politique (23 p. 100), comme procéder à une « révision en profondeur de l’impôt »; agir sur les déterminants socioéconomiques – santé, logement, pauvreté; élaborer un cadre de « revenu de base »; accorder des subventions et d’autres formes d’aide financière pour soutenir les organismes communautaires et les petites et moyennes entreprises; établir des partenariats solides pour discuter des politiques relevant des administrations provinciales et territoriales, p. ex., les programmes d’études. Des mesures pour garantir un accès égal à l’éducation (12 p. 100) et le développement des compétences pour l’économie du savoir, p. ex., des programmes d’apprentissage axés sur les STIM (3 p. 100) sont aussi considérés comme des facteurs permettant de mieux préparer les jeunes à la nouvelle réalité du marché du travail et de favoriser la croissance de l’économie.

L’argent, c’est le savoir

La littératie financière est essentielle pour garantir un brillant avenir. La plupart des commentaires soulignent la nécessité d’enseigner aux jeunes les notions de base en finances, p. ex., faire un budget, produire sa déclaration d’impôt, épargner, emprunter, ainsi que des notions plus complexes comme les structures fiscales, le commerce, l’économie mondiale, les investissements, etc. Mises ensemble, ces connaissances favorisent l’indépendance et la croissance. Parallèlement, l’aide du gouvernement demeure une priorité pour soulager le fardeau financier qui pèse sur les jeunes Canadiens :

  • Offrir des allégements fiscaux plus importants et d’autres incitatifs financiers;
  • Hausser le salaire minimum ou assurer un revenu de base;
  • Faciliter l’accès au marché de l’habitation ou à des logements abordables. « C’est quasiment impossible en ce moment de trouver une maison de qualité abordable pour moi et ma conjointe, deux récents diplômés, sans être des locataires »;
  • Faciliter le remboursement des dettes d’études pour les jeunes Canadiens.
Stimuler les possibilités économiques

Il est tout aussi important d’assurer la croissance continue de l’économie du Canada grâce à des emplois durables et au démarrage de nouvelles entreprises. D’entrée de jeu, les participants affirment qu’il est nécessaire de travailler avec des partenaires des secteurs public et privé pour corriger les lacunes et saisir les occasions d’aller de l’avant, ainsi que de favoriser la croissance économique dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques. Ils proposent en outre d’encourager l’embauche des jeunes Canadiens en offrant des allégements fiscaux et d’autres subventions financières, de ralentir la réduction naturelle des effectifs et de mieux aligner les programmes d’études postsecondaires sur les demandes du marché du travail. De même, la création des conditions nécessaires pour promouvoir l’entrepreneuriat est considérée comme une option viable pour favoriser la croissance économique. En plus d’encourager l’acquisition de solides compétences financières, le gouvernement pourrait prendre diverses mesures concrètes, par exemple l’élimination d’obstacles comme les fardeaux financiers et réglementaires ainsi que le développement de bacs à sable et d’incubateurs. Enfin, il est essentiel d’offrir aux jeunes diverses possibilités d’apprentissage tant formelles qu’informelles afin de bien les préparer pour l’avenir.

3.1.1.2 Forum de discussion en ligne et commentaires vidéo

L’itinérance chez les jeunes est l’un des principaux thèmes évoqués, tout comme le logement abordable dans les régions à forte densité de population comme Vancouver et Toronto. Tous conviennent qu’il devrait y avoir des programmes pour aider les jeunes sans-abri à accéder à l’éducation et à de la formation professionnelle pour se sortir de la rue.

Les jeunes veulent contribuer à résoudre ce problème, mais il faudrait que les bonnes conditions soient en place pour faciliter leur engagement tant au niveau communautaire qu’au niveau organisationnel (sensibilisation, ressources disponibles, etc.).

« Je ne peux pas m’imaginer ce que c’est que d’être jeune et de ne pas avoir un endroit chaud et sécuritaire pour vivre. Il est essentiel de fournir de l’aide pour les jeunes sans-abri et de faire la promotion des ressources disponibles. En tant que fonctionnaire à temps plein, j’aimerais beaucoup faire un don ou faire du bénévolat dans le cadre d’un programme qui vient en aide aux jeunes sans-abri, mais je n’en connais aucun. »

Le coût élevé du logement pour les salariés à faible revenu et les familles monoparentales est l’une des préoccupations exprimées dans les commentaires vidéo en ligne. Certains participants suggèrent de créer des grappes d’habitation situées près des réseaux de transport public et dotées de services de garde afin d’alléger le fardeau des parents seuls et des salariés à faible revenu dans le but de créer les conditions nécessaires pour qu’ils puissent gagner un revenu plus élevé et s’établir ailleurs.

3.1.1.3 Tables rondes avec les jeunes

Pour beaucoup de jeunes Canadiens, les frais de scolarité pour les études postsecondaires et le fardeau financier associé aux dettes d’études nuisent à leur bien-être financier.

« Les étudiants ont de la difficulté à poursuivre des études postsecondaires ou à rembourser leurs prêts à la fin de leurs études. »

Les participants de Québec plaident en faveur d’une amélioration de l’accès à du logement abordable et sûr pour les jeunes Canadiens. Un participant souligne le manque de logements pour les jeunes aux prises avec des problèmes de santé ainsi que le besoin de logements subventionnés.

« Accès aux logements subventionnés pour les jeunes en situation de problème de santé (mentale et physique) et en situation financière précaire. »

D’autres participants soulignent que de nombreux jeunes Canadiens n’ont pas les outils ni les compétences en littératie financière nécessaires pour gérer adéquatement leurs finances et leur endettement. À cet égard, les participants de plusieurs tables rondes mentionnent la nécessité d’accroître la formation en littératie financière et font observer que les jeunes ont besoin d’une « éducation pratique, plus particulièrement de cours de littératie financière et de préparation à la vie active ».

Pour certains participants, le manque de possibilités d’emploi intéressantes est un problème qui touche de nombreux jeunes d’un bout à l’autre du pays, particulièrement ceux des collectivités rurales qui se heurtent à un « manque de possibilités ». Le manque d’emplois intéressants peut nuire à la capacité des jeunes à se procurer des aliments sains ou des fournitures de travail. Les participants d’une table ronde ont souligné la difficulté d’acquérir de l’expérience, par exemple parce que les employeurs exigent une expérience de travail pertinente, mais qu’il n’y a jamais moyen d’en acquérir. Le manque de possibilités d’emploi intéressant peut également empêcher les jeunes d’obtenir une assurance médicale ou des vacances payées, des avantages qui constituent la norme dans d’autres parties du monde (p. ex., dans l’Union européenne).

Les participants nomment plusieurs mesures importantes qui pourraient être prises pour accroître les possibilités d’emploi pour les jeunes, favoriser l’innovation et soutenir le développement économique au Canada :

  • Créer les conditions nécessaires pour favoriser l’entrepreneuriat chez les jeunes;
  • Favoriser l’acquisition par les jeunes Canadiens des compétences technologiques et autres dont ils auront besoin pour faire leur place dans l’économie du futur : « le système d’éducation devrait préparer les jeunes Canadiens à entrer sur le marché du travail avec une éthique de travail solide et un bon sens des responsabilités sociales »;
  • Encourager l’embauche des jeunes Canadiens, particulièrement pour ceux qui « ont de la difficulté à obtenir un poste »;
  • Offrir aux jeunes Canadiens des occasions de mentorat, de formation et de réseautage pour leur permettre d’expérimenter différents postes et d’accroître leurs chances de se voir offrir un emploi;
  • Favoriser la création d’emplois pour les jeunes dans les régions rurales et éloignées, par exemple en soutenant l’investissement dans les « avancées technologiques » afin de transformer les industries vieillissantes;
  • Offrir des programmes de formation pour permettre aux jeunes des collectivités nordiques et éloignées d’apprendre « des métiers qui leur permettent de travailler dans leur collectivité » et de créer un avenir durable pour leur collectivité;
  • Enseigner la littératie financière dans les écoles (p. ex., la fiscalité ou l’investissement) et encourager les jeunes à commencer à épargner pour leur retraite.
3.1.1.4 Propositions des intervenants

Les intervenants ont présenté diverses idées pratiques sur la façon d’améliorer les conditions de logement des jeunes partout au Canada. Pour une bonne part, ils disent que les gouvernements devraient élargir l’accès au logement abordable pour les jeunes et leur famille en offrant un éventail de modèles d’hébergement pour répondre aux besoins de populations diverses, y compris les immigrants et les réfugiés. Ils suggèrent également que les gouvernements créent des fonds de secours d’urgence pour les jeunes et leur famille qui vivent une crise ou qui font face à une expulsion, qu’ils augmentent les options de logement accessibles aux jeunes handicapés, qu’ils réduisent considérablement les listes d’attente pour les logements sociaux, pénalisent les propriétaires qui font de la discrimination et qu’ils suppriment l’obligation de fréquenter l’école, de participer à des programmes ou d’occuper un emploi comme condition d’accès aux logements pour les jeunes. Un groupe est d’avis que les gouvernements devraient investir afin d’accroître les options de logement pour les jeunes comme solution de rechange au placement en famille d’accueil, en particulier pour les jeunes autochtones, les jeunes LGBTQ2 et les jeunes des minorités visibles.

Certains intervenants abordent la question de l’itinérance chez les jeunes. Ils affirment que les gouvernements fédéral et provinciaux et les administrations municipales devraient adopter une démarche proactive pour s’attaquer aux causes profondes de l’itinérance chez les jeunes, soit une combinaison de facteurs structurels, personnels et relationnels et de défaillances systémiques. En général, ces intervenants réclament une meilleure coordination entre les ministères, les ministres et les politiques sur cette question et demandent que les jeunes soient impliqués de façon satisfaisante dans tous les processus d’élaboration de politiques, de planification et de mise en œuvre liés à la prévention de l’itinérance chez les jeunes. Ils suggèrent en outre de mener une étude nationale portant spécifiquement sur l’itinérance chez les jeunes.

Un petit nombre d’intervenants soulèvent la question de l’aide sociale et sont d’avis que les gouvernements doivent mieux financer les programmes et l’aide destinés aux populations à risque ou vulnérables, y compris les jeunes. Certains suggèrent aussi de supprimer les politiques qui interdisent aux bénéficiaires d’épargner ou de travailler pendant qu’ils reçoivent de l’aide sociale, d’offrir des mesures de soutien du revenu, jusqu’à l’âge de 25 ans, aux jeunes pris en charge par les services de protection de l’enfance, et de permettre aux jeunes de moins de 16 ans d’avoir accès à des services ou à des mesures de soutien sans la signature de leurs parents.

Quelques intervenants abordent la question de l’équité fiscale en demandant que les gouvernements imposent des pénalités fiscales ou financières aux sociétés qui causent des dommages à l’environnement. Ils suggèrent en outre que le régime fiscal soit simplifié et qu’il soit plus transparent, et que le gouvernement augmente l’impôt des sociétés et offre davantage d’incitatifs fiscaux aux collectivités pour leur permettre de lutter contre les changements climatiques à l’échelle locale.

3.1.2 Éducation et emploi

3.1.2.1 Livret en ligne À vous la parole

Les sujets de l’éducation et de l’emploi portent sur des questions comme les incidences socio-économiques du chômage chez les jeunes et le fardeau financier que représentent l’éducation postsecondaire et l’augmentation du coût de la vie. On sent de façon générale que compte tenu de la nature concurrentielle et changeante du marché du travail, les jeunes ont besoin de niveaux de scolarité plus élevés ainsi que d’une certaine expérience assortie de compétences pour pénétrer le marché du travail. Il peut arriver, cependant, que l’éducation postsecondaire soit inaccessible d’entrée de jeu, alors que certains segments sociodémographiques seulement y ont accès. De plus, les obstacles que les jeunes doivent surmonter à l’heure actuelle pour acquérir l’expérience nécessaire pour accéder au marché du travail entraînent une augmentation du taux de chômage chez eux. On dit de ces facteurs qu’ils retardent l’influence des jeunes sur la croissance socio-économique du Canada (par exemple lorsqu’il s’agit de fonder une famille, d’accéder au marché du logement, d’investir, d’économiser en vue de la retraite, etc.). L’éducation et l’emploi chez les jeunes ont suscité un total de 1 206 commentaires.

On a invité les participants à s’exprimer sur ce sujet en répondant aux deux questions suivantes :

  1. Pour quelle raison l’éducation et l’emploi chez les jeunes vous préoccupent-ils?
  2. Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou devrait-on continuer de prendre pour améliorer l’éducation et l’emploi chez les jeunes au Canada?

Question 1 : Pour quelle raison l’éducation et l’emploi chez les jeunes vous préoccupent-ils? 

Si l’on se fie à la plupart des commentaires, la croissance économique du Canada en profiterait (28 p. 100) si on offrait des possibilités d’emploi aux jeunes. Les commentaires font également mention d’enjeux comme le taux de chômage élevé chez les jeunes ainsi que l’absence de postes de premier échelon disponibles et d’emplois intéressants à long terme. Les commentaires portent également sur le fardeau financier attribuable au coût des études postsecondaires et aux incidences connexes (24 p. 100) ainsi que sur l’importance de l’éducation lorsqu’il s’agit de préparer les jeunes pour l’avenir (24 p. 100), comme des programmes d’apprentissage axés sur l’expérience, de l’éducation informelle et formelle et de l’éducation postsecondaire (6 p. 100). Dans l’ensemble, les commentaires témoignent du sentiment voulant que l’école soit importante pour obtenir un emploi, mais que le niveau d’endettement élevé des jeunes retarde souvent leur vie adulte, soit le moment où ils fonderont une famille, achèteront une maison. Certains parlent uniquement de l’importance de l’éducation et de l’emploi en donnant peu ou pas de raisons (17 p. 100) et complètent leur commentaire en décrivant une expérience personnelle ou une expérience que leur famille a vécue (15 p. 100). Relativement peu de commentaires font état des incidences de l’évolution du marché du travail, p. ex. en ce qui concerne l’automatisation, les programmes d’apprentissage sur les STIM, les emplois contractuels et précaires (6 p. 100), ainsi que le manque de connaissances financières et les incidences économiques qui en découlent, notamment en ce qui a trait à l’épargne en vue de la retraite et à la gestion des dettes (6 p. 100).

L’éducation à la base de tout
Éducation et de l´emploi
%
Accent sur l’importance d’offrir des perspectives d’emploi pour les jeunes Canadiens 28 %
Accent sur le coût des études postsecondaires et les répercussions socioéconomiques connexes 24 %
Accent sur le rôle de l’éducation dans la préparation des jeunes pour l’avenir 24 %
Accent sur l’importance de l’éducation et de l’emploi (sans plus de précisions) 17 %
Partage d’une expérience personnelle ou familiale 15 %
Accent sur les répercussions du marché du travail en mutation 6 %
Accent sur le manque de littératie financière chez les jeunes 6 %
Accent sur l’importance des études postsecondaires pour acquérir une expérience précieuse et entrer sur le marché du travail 6 %
Autre 5 %

Graphique 3.1.2a – Ce graphique illustre les sujets de l'éducation et de l'emploi qui étaient les préoccupations principales des jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole.

Les trois principaux thèmes récurrents viennent souligner l’interrelation qui existe entre l’éducation, l’emploi et la stabilité économique. Alors que la plupart des commentaires évoquent l’importance d’offrir des possibilités d’emploi aux jeunes, on qualifie souvent l’éducation d’exigence fondamentale – l’éducation représente tout et garantira un avenir prospère au Canada.

« Tout passe par l’éducation… Les enfants sont la génération de demain! »

Les commentaires révèlent également de nombreux obstacles :

  • Accès à l’éducation supérieure : Droits de scolarité, coût de la vie, distance du domicile, etc. « Qu’en est-il des coûts du transport? Des aliments? Des fournitures scolaires? Il s’agit là de besoins fondamentaux pour les étudiants. »
  • Accès au marché du travail : Un diplôme n’est plus une garantie d’emploi, l’évolution du marché du travail, le manque d’emplois en lien avec le domaine d’études, etc. « Les jeunes se retrouvent extrêmement endettés lorsqu’ils quittent l’université, et leur transition vers le marché du travail représente pour eux un défi énorme. Il est de plus en plus difficile de trouver un emploi à temps complet assorti d’avantages sociaux décents. Le fait d’avoir obtenu un diplôme ou d’avoir mené des études supérieures n’est plus le gage d’un emploi bien rémunéré comme c’était le cas auparavant. »
  • Accès à la « vie adulte » : Les jeunes diplômés des établissements postsecondaires devront attendre avant de démarrer leur vie adulte en raison de leurs dettes d’études élevées. « L’endettement des étudiants atteint un point où il deviendra un fardeau que certains traîneront toute leur vie et qui empêchera une génération entière de jeunes travailleurs de réaliser leur plein potentiel. »
  • Croissance de l’économie : Une population très scolarisée confrontée à de sombres perspectives d’emploi et à un endettement croissant ne peut que freiner la croissance économique du Canada. « Sans la moindre sécurité d’emploi et aux prises avec une dette insurmontable, comment peut-on s’attendre à pouvoir dépenser et à faire croître notre économie? »

Les commentaires font souvent mention d’autres formes d’éducation qui contribuent au perfectionnement personnel et professionnel à titre de moyens d’atténuer certains de ces obstacles. Dans ces commentaires, on décrit l’importance de ceci : l’acquisition de compétences générales et spécialisées, les stages, le bénévolat, l’exploration du marché du travail et l’observation au poste de travail; le mentorat; les programmes d’apprentissage; et les façons d’apprendre par l’expérience. Les commentaires soulignent également qu’au lieu de mettre l’accent sur les études postsecondaires, comme on le fait actuellement, il faudrait plutôt s’attarder à rendre l’éducation de façon générale accessible et comparable d’un bout à l’autre du pays. Le raisonnement sous-jacent est que l’éducation devrait débuter à un tout jeune âge et que tous les jeunes devraient avoir accès aux mêmes possibilités.

Question 2 : Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou devrait-on continuer de prendre pour améliorer l’éducation et l’emploi chez les jeunes au Canada? 

La plupart des commentaires portent sur les façons de réduire le fardeau financier de l’éducation postsecondaire, notamment en tenant compte de facteurs additionnels, comme le coût de la vie (32 p. 100). Cependant, les auteurs des commentaires reconnaissent encore à quel point l’éducation est importante lorsqu’il s’agit de préparer les jeunes pour l’avenir et ils évoquent dans la plupart des cas le besoin de ressources additionnelles (25 p. 100), de formes alternatives d’apprentissage (22 p. 100) et d’une amélioration de la littératie financière (8 p. 100). Les commentaires expriment également l’opinion selon laquelle il incombe au gouvernement de créer les conditions propices à l’augmentation du nombre d’emplois pour les jeunes (24 p. 100), que ce soit en faisant la promotion de solutions de rechange en matière d’emploi, comme l’entrepreneuriat et le démarrage d’entreprises (5 p. 100), l’harmonisation de l’éducation postsecondaire avec les demandes du marché du travail (7 p. 100), l’apprentissage des STGM (2 p. 100) ou la promotion des perspectives que les différents métiers offrent (5 p. 100).

Améliorer l´éducation et l’emploi
%
Aider à atténuer le fardeau financier des études postsecondaires et de ses répercussions sociétales 32 %
Investir dans l’amélioration de l’éducation à tous les niveaux 25 %
Créer les conditions permettant d’accroître les perspectives d’emploi pour les jeunes 24 %
Offrir davantage de programmes coopératifs et axés sur l’expérience pour les étudiants 22 %
Offrir davantage de formation en littératie financière 8 %
Aligner l’éducation postsecondaire sur les demandes du marché du travail 7 %
Renforcer la formation et la sensibilisation sur les perspectives d’emplois non conventionnels 5 %
Encourager les étudiants à envisager une carrière dans les métiers 5 %
Promouvoir l’enseignement des STIM pour répondre aux demandes du marché du travail en mutation 2 %
Autre 9 %

Graphique 3.1.2b – Ce graphique illustre les mesures particulières que les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole aimeraient voir prendre pour améliorer l’éducation et l’emploi pour les jeunes Canadiens.

Allègement du fardeau financier de l’éducation postsecondaire

On dit du fardeau financier de l’éducation postsecondaire qu’il a des répercussions socio-économiques néfastes non seulement chez les jeunes, mais sur tous les Canadiens et en effet, les commentaires soulignent le besoin urgent d’agir.

« D’une façon, cela (candidats universitaires trop peu qualifiés) ressemble à ce qui a entraîné la crise du logement en 2008. Je crois que le gouvernement encourage la croissance de la bulle de l’endettement des étudiants, qui risque
d’éclater bientôt. »

Les commentaires décrivent de nombreuses façons de rendre l’éducation postsecondaire plus soutenable sur le plan financier, notamment, et c’est la notion la plus importante, le plafonnement des droits de scolarité ou la gratuité/subvention de l’éducation postsecondaire. Voici d’autres idées :

  • Restructuration des programmes de prêts du gouvernement, par exemple afin qu’ils ne tiennent pas compte du revenu des parents, en revoyant la structure des remboursements, en réduisant les frais d’intérêts, etc.
  • Subventions et bourses différentes/additionnelles ou aide financière fondée sur le mérite – certains préfèrent cette idée plutôt que l’on augmente les prêts et donc l’endettement;
  • Augmentation des crédits d’impôt pour étudiants, par exemple en tenant compte du coût des programmes d’études et en s’assurant que les étudiants et non les parents bénéficient de ces crédits. « Cela permettrait aux nouveaux diplômés de connaître un départ bien plus facile à la fin de leurs études »;
  • Stages rémunérés; et
  • Prise en compte du coût de la vie, qui représente un fardeau financier additionnel pour les étudiants. On dit que celui-ci est particulièrement élevé chez les jeunes issus des communautés rurales, éloignées et nordiques et ceux qui proviennent de différents milieux socio-économiques ou familiaux.
Amélioration de tous les niveaux/types d’éducation

Comme on l’a mentionné précédemment, les commentaires mettent en valeur tous les types d’éducation et soulignent l’importance de cet élément fondamental qui représente la clé de la formation des futurs leaders au Canada.

« Le gouvernement devrait favoriser l’offre d’une éducation primaire et secondaire de calibre mondial au sein de toutes les communautés. On devrait prioriser les efforts visant à procurer à tous les Canadiens une éducation de base afin de préparer leur avenir. »

Les auteurs des commentaires demandent que l’on investisse davantage à tous les niveaux de scolarité (primaire, secondaire et postsecondaire) et que l’on facilite l’intégration et l’accès partout au Canada. Voici des éléments précis pour lesquels des ressources additionnelles sont nécessaires :

  • Les aides-enseignants, en particulier auprès des jeunes aux prises avec un handicap (physique, invisible ou en matière d’apprentissage); 
  • Des programmes d’apprentissage de type coopératif, basés sur l’expérience ou alternatifs, tels Katimavik et EXPLORE;
  • Les cours axés sur la littératie financière, la carrière, l’entrepreneuriat et les technologies;
  • L’éducation culturelle, c’est-à-dire spécifique aux jeunes Autochtones; et
  • Les programmes d’immersion, c’est-à-dire en français et en anglais.

Les auteurs des commentaires demandent également une meilleure intégration entre l’éducation et le marché du travail, notamment grâce à des investissements dans l’éducation axée sur les STGM et les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle. De plus, ils estiment que les jeunes devraient mieux connaître les emplois en lien avec leur domaine d’études.

Création des conditions propices à l’augmentation des occasions d’emploi

La plupart des commentaires soulignent l’importance de planifier et d’élaborer des stratégies en réponse aux besoins actuels et futurs du marché du travail ainsi que la façon de mieux préparer les étudiants à entrer sur le marché du travail. Alors que certains soulignent le besoin de promouvoir les autres occasions d’emploi  et l’entrepreneuriat et d’encourager la diversification de l’économie, la plupart des commentaires concernent l’importance de faciliter la transition entre l’école et le marché du travail. Certains commentaires imputent au gouvernement la responsabilité qui consiste à mieux harmoniser l’éducation avec le marché du travail en intensifiant la coopération avec les secteurs public et privé, les établissements d’enseignement postsecondaire et les syndicats. D’autres préconisent plutôt des solutions d’ordre financier, comme des subventions ou d’autres mesures initiatives en faveur de stages, de programmes coopératifs et de programmes d’apprentissage. Les commentaires décrivent également de nombreuses autres mesures, notamment en lien avec les programmes de transition; les programmes municipaux et locaux; l’élargissement du Programme fédéral d’expérience de travail étudiant (PFETE) et de Jeunesse Canada au travail (JCT); et les programmes conçus précisément pour les jeunes marginalisés.

3.1.2.2 Forum de discussion en ligne et commentaires vidéo

La principale préoccupation que partagent la plupart des jeunes participants concerne la hausse des droits de scolarité et l’endettement des étudiants. Ces défis augmentent le niveau de stress après l’obtention du diplôme et exercent une pression additionnelle lors des étapes importantes de leur vie, comme le mariage, l’achat d’une maison et la fondation d’une famille.

En plus des préoccupations liées aux coûts, les participants ont également souligné les problèmes liés au manque d’emplois bien rémunérés disponibles et au nombre de stages non rémunérés qui sont offerts. Les participants sont également préoccupés par les mesures de soutien offertes aux jeunes qui renoncent à fréquenter le collège ou l’université ou qui en sont incapables. Les recommandations concernaient le soutien à la recherche d’emploi dans les écoles et au moment d’effectuer la transition vers la communauté alors que les étudiants se trouvent encore à l’école.

« De quelle façon les Canadiens à faible revenu sont-ils censés trouver un emploi s’ils ne peuvent même pas payer les droits de scolarité? Presque tous les emplois exigent un diplôme universitaire ces jours-ci. Les droits de scolarité devraient être plus abordables pour ceux qui sont incapables de les payer. Tous les Canadiens en profiteraient, et non pas seulement ceux qui sont admissibles aux mesures d’aide. »

À l’instar des commentaires en ligne, les droits de scolarité et le niveau d’endettement représentent les principales préoccupations exprimées dans les présentations vidéo en ligne. Plusieurs demandent au Canada d’instaurer la gratuité de l’éducation postsecondaire. Les participants de l’étranger proposent qu’on simplifie le processus de demande de visa. Une autre suggestion présentée sur vidéo consiste à intégrer les jeunes aux commissions scolaires, puisqu’ils sont au courant des changements qui sont en train de survenir sur le marché du travail et parce qu’ils devraient avoir leur mot à dire dans la refonte du système d’éducation.

3.1.2.3 Tables rondes avec les jeunes

Les jeunes soulignent de façon retentissante l’importance d’une éducation de qualité pour que tous les jeunes Canadiens puissent obtenir un emploi de qualité ou poursuivre leurs études postsecondaires. Cependant, on reconnaît généralement que les jeunes Canadiens n’ont pas tous accès à des possibilités égales. Comme l’ont souligné les participants de Thunder Bay, « les gens des réserves devraient pouvoir bien s’en sortir et posséder le même niveau de scolarité que les autres Canadiens. » Le manque de scolarité peut susciter chez les jeunes l’impression qu’ils ne sont pas prêts pour le marché du travail ou qu’ils n’ont pas accès aux occasions que l’économie offre. Pour aider à corriger cette situation, les participants de différentes tables rondes ont abordé les besoins suivants :

  • De l’enseignement complémentaire « dans les réserves » afin que l’enseignement qui y est offert respecte les normes canadiennes;
  • Le soutien du « mentorat professionnel » et d’autres programmes de formation axés sur les compétences professionnelles à la grandeur du Canada; et
  • Des mesures ayant pour but de faciliter l’accès à l’éducation postsecondaire pour les jeunes Canadiens, dont des possibilités d’aide financière.

Plusieurs participants aux tables rondes ont évoqué le nombre élevé de jeunes Canadiens qui entreprennent des études postsecondaires. Cependant, les participants ont également mentionné que l’éducation reste inaccessible pour certains jeunes Canadiens qui sont incapables de défrayer les droits de scolarité ou les frais de subsistance ou qui n’arrivent pas à concilier école et travail.

« Tous les jeunes devraient bénéficier d’une occasion raisonnable d’accéder à l’éducation à un prix abordable. »

Cela est particulièrement important pour les jeunes francophones et Autochtones qui, comme l’ont mentionné plusieurs participants, doivent parfois déménager loin de chez eux pour entreprendre des études postsecondaires.

« Plusieurs jeunes francophones doivent quitter leur foyer pour entreprendre des études postsecondaires en français. »

D’autres conversations qui se sont déroulées lors des tables rondes dirigées par des jeunes portent sur les mesures ayant pour but d’assurer que les jeunes Canadiens sont prêts à faire leur entrée sur le marché du travail et à composer avec la réalité d’une « économie précaire », y compris avec le fait qu’il faut davantage de places dans les programmes d’apprentissage et de stages rémunérés, dans les écoles de métier et les collèges de même que davantage d’occasions de « recyclage professionnel ».  De même, les participants de plusieurs tables rondes ont parlé de l’incidence défavorable que le salaire minimum peut avoir sur les jeunes, en particulier lorsqu’ils s’efforcent de « subvenir aux besoins de leur famille » et de gérer leur dette d’études.

Parmi les mesures que les jeunes participants ont définies sur ce front, mentionnons :

  • La réduction des coûts des études postsecondaires pour les jeunes Canadiens et les étudiants en général, par exemple en aidant les jeunes à « payer leur loyer » et en adoptant des « exemptions fiscales » à l’intention des étudiants qui font des études postsecondaires;
  • En étudiant les effets du salaire minimum sur l’économie et en déterminant s’il est possible de l’ajuster en fonction de « l’âge ou des personnes à charge » ou « de l’inflation et du coût de la vie » pour qu’il permette aux jeunes Canadiens d’avoir une meilleure qualité de vie;
  • Des mesures de soutien financier additionnelles axées sur le mérite, comme des bourses, à l’intention des étudiants qui sont désavantagés sur le plan économique ou qui proviennent de communautés rurales, éloignées ou nordiques : « Financement, par le fédéral, de bourses destinées exclusivement aux étudiants autochtones ou qui habitent dans les communautés rurales, éloignées ou nordiques »;
  • Soutien aux étudiants nordiques et autochtones qui quittent le foyer pour entreprendre des études postsecondaires, comme le programme de l’Université Memorial qui aide les étudiants du Nord à réaliser leur transition vers les études postsecondaires; et
  • La restructuration des prêts pour étudiants en augmentant le nombre de bourses destinées aux étudiants désavantagés sur le plan économique et en offrant davantage de « prêts sans intérêts » ou des rabais sur les droits de scolarité aux étudiants qui étudient en dehors de leur province.

Des participants aux tables rondes provenant des quatre coins du pays reconnaissent également l’importance de l’éducation primaire et secondaire et son influence sur le cheminement des étudiants. De manière plus précise, les participants ont discuté de la façon dont le milieu d’apprentissage peut influencer le rendement : « les classes doivent être plus invitantes et captivantes » en plus d’offrir « différents environnements qui sont adaptés aux différents types d’apprenants. » Pour certains participants, cela consiste également à hausser les normes de formation pour les enseignants afin qu’ils puissent offrir « un environnement positif aux étudiants ».

D’autres points de discussion portaient sur le besoin d’assurer la qualité de l’éducation dans l’ensemble du pays afin que les « jeunes puissent avoir accès à une éducation uniforme ». Cela comprend le besoin d’investir davantage dans les écoles situées dans les régions rurales, éloignées et nordiques pour harmoniser la qualité de l’éducation qu’on y offre avec celle de l’éducation offerte dans les écoles situées dans le Sud du pays. Parmi les autres idées exprimées par les jeunes, mentionnons le renouvellement de l’intérêt accordé aux programmes parascolaires afin que « toutes les écoles aient au moins accès à des programmes de musique, de théâtre et de sport », l’accroissement de l’importance accordée aux programmes « pratiques », notamment aux cours d’acquisition de connaissances financières et d’habiletés fondamentales, et l’amélioration du programme sur les sciences, la technologie, le génie et les mathématiques afin de mieux préparer les étudiants à occuper un emploi dans le domaine des STGM.

Les participants d’une table ronde ont également parlé d’autres modèles de système d’éducation en évoquant, par exemple les CÉGEPS du Québec qui donnent de bons résultats sur le plan de la réussite scolaire et qui offrent des mesures de soutien qui aident les étudiants à « prendre des décisions qui auront des répercussions importantes tout au long de leur vie ».

3.1.2.4 Propositions des intervenants

Les intervenants ont présenté un vaste éventail d’idées et de suggestions liées à l’éducation. Beaucoup ont parlé de la nécessité de faire en sorte que les jeunes Canadiens ont accès à une éducation de qualité, y compris au niveau postsecondaire, et ce, peu importe leur lieu de résidence et leur situation financière. Certains ont proposé la mise en place de programmes de subvention additionnels à l’intention de groupes précis, comme les nouveaux immigrants, les réfugiés et les jeunes à faible revenu, alors que d’autres considèrent que les gouvernements devraient rendre l’éducation encore plus abordable (par exemple en ce qui a trait aux droits de scolarité et au coût du logement). En plus des coûts, plusieurs intervenants se sont exprimés sur la façon dont on devrait modifier les programmes d’études afin qu’ils tiennent mieux compte des valeurs de la société moderne et des Canadiens.

Parmi les nombreuses propositions qu’ils ont formulées, citons l’élargissement des leçons consacrées à l’histoire de la culture autochtone et du passé colonialiste du Canada, à l’histoire du féminisme et aux principes que défendent les féministes, à la littératie financière, aux différentes identités de genre et de sexe (par exemple pour mettre fin aux stéréotypes néfastes), aux relations saines entre adolescents, à la notion du consentement sexuel ainsi qu’à l’utilisation responsable des médias sociaux. En particulier, l’élargissement des programmes de programmation informatique à l'intention des filles et des jeunes femmes est une autre recommandation fréquente.

Certains groupes affirment que les gouvernements devraient accroître le financement des programmes d’études bilingues, alors que quelques-uns ont proposé de mettre en place des programmes de bénévolat obligatoire dans les écoles à l’échelle nationale.

En ce qui concerne l’emploi chez les jeunes et l’économie, plusieurs groupes d’intervenants préconisent la hausse du salaire minimum et recommandent d’étendre les programmes offrant une expérience de travail rémunérée destinés aux jeunes (comme dans le cas des stages rémunérés). Certains gouvernements devraient précisément élaborer des programmes dans différents domaines à l'intention des jeunes et des gens qui sont d’anciens toxicomanes ou qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale.

Parmi les idées exprimées par d’autres intervenants, on propose d’investir dans les occasions d’emploi novatrices (par exemple dans le secteur des technologies), d’étendre les programmes d’emploi aux nouveaux arrivants au Canada ainsi qu’à leurs parents, d’éliminer la discrimination au travail, d’étendre les programmes fédéraux d’emploi pour les jeunes consacrés précisément au bilinguisme, et étendre le programme Emplois d’été Canada pour en faire une initiative qui dure toute l’année. Un groupe déclare que le gouvernement devrait encourager les Canadiens âgés à prendre leur retraite dès qu’ils ont droit aux prestations du RPC afin qu’ils laissent la place aux jeunes sur le marché du travail.

3.1.3 Collectivités rurales, isolées et nordiques

3.1.3.1 Livret en ligne À vous la parole

Le thème des communautés rurales, éloignées et nordiques porte principalement sur les disparités générales avec lesquelles les communautés doivent composer, qu’il s’agisse de prestation des services, d’emploi, de débouchés économiques, d’infrastructures en général ou du coût de la vie. En réponse à ces enjeux, les commentaires soulignent le besoin d’accroître les investissements pour assurer la durabilité de ces communautés et pour que celles-ci aient accès aux mêmes possibilités que les autres communautés. Certains revendiquent également une stratégie ciblée qui assurerait la pérennité du secteur agricole. Ce sujet a suscité un total de 305 commentaires. On a invité les participants à s’exprimer à ce sujet en répondant aux deux questions suivantes : Pour quelle raison les jeunes vivant dans les communautés rurales, éloignées et/ou nordiques vous préoccupent-ils?

  1. Pour quelle raison les jeunes vivant dans les communautés rurales, éloignées et/ou nordiques vous préoccupent-ils?
  2. Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou devrait-on continuer de prendre pour aider les jeunes vivant dans les communautés rurales, éloignées et/ou nordiques?

Question 1 : Pour quelle raison les jeunes vivant dans les communautés rurales, éloignées et/ou nordiques vous préoccupent-ils? 

Le point central de ce thème porte sur les disparités auxquelles sont confrontées les communautés rurales, éloignées et nordiques, en particulier en ce qui concerne la prestation et la disponibilité des services, comme les soins de santé et les autres services gouvernementaux (40 p. 100), ainsi que les inégalités qui touchent les communautés autochtones (12 p. 100) et leur capacité à prévenir la toxicomanie et la criminalité (8 p. 100). L’absence d’occasions d’emploi (30 p. 100) et la viabilité socio‑économique (28 p. 100) au sein de ces communautés, notamment le coût de la vie (22 p. 100), sont tout aussi importantes. Relativement peu de commentaires font état du peu de ressources disponibles pour les communautés rurales, éloignées et nordiques (10 p. 100), notamment dans le cas des investissements dans les infrastructures (8 p. 100).

Problèmes des collectivités rurales, éloignées et nordiques
%
Préoccupations concernant la prestation et/ou la disponibilité des services 40 %
Accent sur le manque de perspectives d’emploi pour les jeunes 30 %
Préoccupations concernant la viabilité socioéconomique des collectivités 28 %
Préoccupations concernant le coût de la vie élevé 22 %
Accent sur les inégalités auxquelles sont confrontées de nombreuses collectivités autochtones 12 %
Accent sur le manque apparent de financement offert aux collectivités rurales, éloignées et nordiques 10 %
Accent sur les piètres infrastructures de transport 8 %
Préoccupations concernant les impacts socioéconomiques de la consommation d’alcool et de drogues et les taux de criminalité 8 %
Autre 12 %

Graphique 3.1.3a – Ce graphique illustre les problèmes des collectivités rurales, éloignées et nordiques qui préoccupaient le plus les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole.

Disparités auxquelles sont confrontées les communautés rurales, éloignées et nordiques

Les lacunes relatives à la prestation et à la disponibilité des services au sein des communautés rurales, éloignées et nordiques arrivent de loin en tête de liste. Certains parlent de l’importance de l’égalité de l’accès aux services pour que les communautés puissent profiter d’une qualité et d’une disponibilité accrues de services, en particulier en ce qui concerne les soins de santé et la toxicomanie.

« Je crois que le gouvernement du Canada devrait s’efforcer d’allouer tout autant de ressources à ces communautés. Notre gouvernement devrait offrir aux professionnels de la santé davantage d’incitatifs pour les amener à s’établir au sein des communautés rurales, éloignées et nordiques. »

Certains commentent également l’attention que suscitent les inégalités avec lesquelles les communautés autochtones doivent composer, comme dans le cas des infrastructures physiques qui laissent à désirer et la salubrité de l’eau potable, et soulignent l’importance de l’égalité de l’accès pour assurer la viabilité de ces communautés.

« Les membres des communautés des Premières Nations dans ce pays ont droit aux mêmes services et avantages que n’importe quel citoyen des zones peuplées. »

Assurer la viabilité socio-économique

La clé pour assurer la viabilité économique au sein des communautés rurales, éloignées et nordiques consiste à stimuler la création d’emplois. On affirme que les gens auraient alors une raison de rester au sein de leur communauté et de contribuer à l’économie locale. Cependant, la plupart parlent de la réalité de l’émigration et du besoin d’aller faire sa vie ailleurs, ce qui a une incidence sur l’assiette fiscale, la taille de la population et la préservation de la culture locale.

« Les communautés rurales sont en train de disparaître... les installations dans les  communautés éloignées et la création d’emplois ne bénéficient d’aucune mesure de soutien.
Tout le monde s’en va en ville. »

« J’habite dans une communauté rurale et je trouve important que les communautés rurales continuent de bénéficier de possibilités et de ressources. Je comprends qu’on doive parfois déménager, mais les cultures et les entreprises uniques qu’on retrouve au sein de ces petites communautés sont essentielles à la préservation de la culture locale. »

« Nos communautés rurales, éloignées et nordiques meurent à petit feu alors que de plus en plus de gens quittent pour s’établir dans les centres urbains. Les petites communautés ne sont plus capables de subvenir à leurs besoins, parce qu’elles reçoivent trop peu de financement pour investir chez elles au moment où les gens quittent. »

Certains des commentaires portent également sur l’évolution du paysage dans le domaine agricole et sur les fermes. Certains font état du vieillissement de la main-d’œuvre et soulignent les préoccupations attribuables au fait que les jeunes ne prennent pas la relève suffisamment tôt, alors que d’autres soulignent également la nécessité d’adopter des pratiques agricoles plus durables.

« L’agriculture représente une des industries les plus importantes du pays et elle requiert davantage d’attention. »

« Je viens d’une petite communauté confrontée au problème de la génération vieillissante des agriculteurs, qu’il faut remplacer de manière adéquate. »

Question 2 : Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou devrait-on continuer de prendre pour aider les jeunes vivant dans les communautés rurales, éloignées et/ou nordiques? 

Collectivités rurales, éloignées ou nordiques
%
Offrir davantage de possibilités économiques pour les jeunes 35 %
Investir dans l’infrastructure matérielle 35 %
Investir en éducation 35 %
Améliorer le soutien pour la santé physique et mentale 21 %
Améliorer la disponibilité et le prix des aliments dans les collectivités nordiques et éloignées 21 %
Améliorer l’infrastructure technologique 19 %
Offrir davantage de possibilités de réconciliation avec les collectivités autochtones 2 %
Autre 8 %

Graphique 3.1.3b – Ce graphique illustre les mesures particulières que les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole voudraient voir prendre pour aider les jeunes Canadiens qui vivent dans des collectivités rurales, éloignées ou nordiques.

Nous mettons l’accent sur l’augmentation des ressources fournies aux communautés rurales, éloignées et nordiques :

  • Pour stimuler l’économie (35 p. 100), par exemple, en augmentant les possibilités de formation et d’emploi, en favorisant l’entrepreneuriat, en « revitalisant nos communautés » et en « encourageant le développement économique dans le nord du Canada ».

    « Les gens ne souhaitent pas quitter leur petite communauté, mais ils n’ont aucun moyen de subvenir à leurs besoins financièrement. »
  • Améliorer les infrastructures physiques (35 p. 100) et technologiques (19 p. 100), comme les installations de traitement de l’eau, les routes, la bande passante et le service de cellulaire.

    « Investissements dans les infrastructures : plusieurs petites communautés n’ont toujours pas accès au téléphone cellulaire et/ou à l’Internet. »

    « Le gouvernement peut jouer un rôle en versant les fonds nécessaires à la mise sur pied de partenariats publics-privés pour bâtir l’infrastructure de transport et ainsi favoriser la prospérité de l’économie dans le nord. »
  • Améliorer la qualité et la disponibilité des établissements d’enseignement (35 p. 100), par exemple, pour accroître les taux de diplomation et contribuer de ce fait à l’économie locale.

    « Favoriser des habitudes alimentaires saines et promouvoir un solide système d’éducation local afin que les jeunes ne soient pas obligés de quitter leur communauté pour obtenir une bonne éducation. Possiblement même offrir des cours en ligne pour éviter que les jeunes ne soient obligés de suivre ceux-ci ailleurs. »
  • Améliorer les services de soutien relativement à la santé physique et mentale (21 p. 100), par exemple accroître le maintien en poste des fournisseurs de soins de santé et améliorer les centres de soins de santé.

    « Plusieurs des services offerts dans les villes, que nous sommes plusieurs à tenir pour acquis, ne sont pas faciles d’accès pour tous les Canadiens, et il s’agit là d’un problème important. Un réel dialogue s’impose pour que l’on prenne des mesures afin de régler ce genre de problème. »
  • Réduire le prix des aliments et augmenter la disponibilité des aliments nutritifs (21 p. 100).

    « Modifier la structure de Nutrition Nord en fonction des besoins des communautés nordiques et étudier les possibilités de transposer des technologies et des infrastructures durables dans ces communautés éloignées. Rendre les aliments accessibles. »
3.1.3.2 Forum de discussion en ligne et commentaires vidéo

Dans certaines vidéos qu’on a présentées, on propose d’actualiser le système de justice pénale pour tenir compte du caractère multiculturel du pays en ajoutant des règles sur la composition des jurys afin qu’ils reflètent les origines culturelles ou sociales de l’accusé (comme en faisant en sorte que des Autochtones fassent partie des jurys lorsque les individus cités à procès ou les victimes d’un crime sont des Autochtones).

Une autre préoccupation majeure des auteurs des vidéos concerne l’accès aux mesures de soutien et aux ressources dans le domaine de la santé mentale, notamment dans les écoles et les communautés rurales, éloignées et nordiques.

« Je viens des T.N.-O. et je peux affirmer que les politiques fédérales sur le nord qui ont été créées dans le sud nous ont laissés tomber bien des fois. On constate à l’échelle internationale et nationale un intérêt croissant à l’égard du nord et nous devons prendre part aux discussions à ce sujet. Nos problèmes exigent une attention et des solutions particulières. Espérons que les enjeux contemporains du nord ne soient pas exclus d’une politique fédérale sur les jeunes. Nous sommes ici, nous existons, et vos choix ont des répercussions sur nous. »

3.1.3.3 Tables rondes avec les jeunes

Les participants de Québec et de Yellowknife précisent également que plusieurs jeunes Canadiens n’ont pas accès aux nécessités de la vie, comme un logement ou une eau potable propre. À Yellowknife, les participants discutent du rôle que « l’innovation » pourrait jouer en renouvelant les infrastructures communautaires au sein des communautés nordiques et de la possibilité d’acheminer une eau potable propre au sein de ces communautés. De plus, les participants décrivent également l’utilité d’adopter une « démarche axée sur les droits de la personne » pour s’assurer que toutes les communautés bénéficient d’un accès égal à une eau potable propre.

3.2 Participation et moyens d’agir

3.2.1 Participation citoyenne et influence des jeunes

3.2.1.1 Livret en ligne À vous la parole

Les thèmes de la participation citoyenne et de l’influence des jeunes concernent plusieurs enjeux, comme l’apathie des jeunes, la participation au processus décisionnel, la voix des jeunes et les mesures qui s’imposent, par exemple afin de promouvoir la participation des jeunes et de fournir des ressources additionnelles aux organismes communautaires. La participation citoyenne et l’influence des jeunes ont suscité en tout 774 commentaires.

On a invité les participants à s’exprimer à ce sujet en répondant aux deux questions suivantes :

  1. Pour quelle raison les thèmes de la participation citoyenne et de l’influence des jeunes vous préoccupent-ils?
  2. Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou devrait-on continuer de prendre pour soutenir et améliorer la participation citoyenne et l’influence des jeunes?

Question 1 : Pour quelle raison les thèmes de la participation citoyenne et de l’influence des jeunes vous préoccupent-ils?  

L’opinion la plus arrêtée concerne l’idée selon laquelle les jeunes veulent participer aux décisions qui les concernent, parce qu’ils sont les dirigeants de demain et qu’ils sont en mesure d’apporter des points de vue nouveaux à la table où les politiques sont élaborées et où les décisions se prennent, comme le montrent les trois principaux thèmes figurant dans le graphique ci‑dessous. Un nombre moins élevé de commentaires portent sur l’apathie des jeunes (16 p. 100), qui est souvent liée à l’idée selon laquelle les décideurs ont la responsabilité d’être des modèles (3 p. 100), tandis que d’autres commentaires décrivent des gestes qu’on pourrait poser ou améliorer (18 p. 100), ce qu’on examine dans la deuxième partie de ce sujet. Relativement peu de commentaires portent sur les différentes questions politiques (5 p. 100), et ces commentaires comportent souvent des exemples de ce qu’on pourrait faire, comme diminuer l’âge à partir duquel on peut voter, réformer le Régime de pensions du Canada (RPC) et fournir aux organismes communautaires des ressources suffisantes, notamment au moyen du financement et de la priorisation de questions stratégiques qui relèvent d’autres compétences, comme les heures de bénévolat obligatoires en Ontario.

Engagement civique et l´influence des jeunes
%
Opinion selon laquelle les jeunes Canadiens devraient participer au processus politique et décisionnel 37 %
Accent sur l’importance de l’éducation et de la sensibilisation 25 %
Accent sur le fait que les jeunes sont les futurs chefs de file du Canada 19 %
Exemples de mesures précises susceptibles de favoriser la participation citoyenne et l’influence des jeunes 18 %
Accent sur la source et les répercussions de l’apathie des jeunes en matière de participation citoyenne 16 %
Accent sur divers enjeux d’ordre politique 5 %
Opinions voulant que les décideurs ont la responsabilité d’être de bons modèles 3 %
Autre 8 %

Graphique 3.2.1a – Ce graphique illustre les questions de l’engagement civique et de l’influence des jeunes qui étaient au centre des préoccupations des jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole.

Perspective selon laquelle les jeunes Canadiens devraient participer à l’élaboration des politiques et à la prise des décisions

Ce thème englobe quelques points de vue sous-jacents, dont l’importance du fait que les jeunes forment la prochaine génération, le rôle important des acteurs du gouvernement dans l’engagement des jeunes, ainsi que les mesures visant à favoriser des perspectives nouvelles et encourageantes. De façon générale, les commentaires remettent en question « l’idée selon laquelle les jeunes se fichent du monde actuel » et véhiculent l’idée selon laquelle les jeunes désirent prendre part aux décisions. Cependant, les commentaires font état de certains obstacles à la participation des jeunes, dont l’absence de possibilités concrètes et la méconnaissance des possibilités offertes. Dans le but que le processus soit vraiment efficace, les commentaires soulignent le rôle important de la diversité et de l’inclusivité lors de la prise de décisions. Même si certains reconnaissent qu’on en a fait beaucoup pour faire participer les jeunes, comme dans le cas du Conseil jeunesse du premier ministre (CJPM), les commentaires révèlent que ces initiatives « doivent être étoffées et élargies » pour inclure les voix de toutes les tranches d’âge ainsi que les gens des différents milieux socio-économiques, des différentes religions et des différentes ethnies.

« Nous devons pouvoir compter sur un échantillon qui représente mieux tous les jeunes et non seulement quelques-uns d’entre eux. On ne nous écoute pas parce que personne n’a vraiment d’idée [sur la façon] de nous donner la chance de nous exprimer. »

Les jeunes sentent aussi qu’ils ont la responsabilité de s’assurer que leurs voix sont également entendues lors de la prise de décisions. Pour la plupart, le raisonnement est que les jeunes doivent s’assurer que des politiques durables répondent aux besoins des générations actuelle et futures, comme en ce qui concerne l’incidence des politiques environnementales.

« Je crois qu’il est crucial que cette génération reconnaisse le pouvoir et la voix dont elle dispose et qu’elle l’utilise à son avantage que le pays en profite à l’avenir. »

Les commentaires expriment également le point de vue selon lequel les jeunes peuvent se révéler d’efficaces catalyseurs du changement et qu’ils apportent souvent des perspectives qui pourraient autrement passer inaperçues.

« Par leur enthousiasme et leur engagement, ils peuvent mettre leurs ainés en contact avec des thèmes ou des enjeux que ceux-ci auraient autrement ignorés. »

Accent sur le rôle de l’éducation et de la sensibilisation

Ce thème donne également lieu à quelques points de vue différents, notamment au sujet du rôle que jouent l’éducation et la sensibilisation dans le développement et la croissance personnels, de l’importance de l’éducation officielle ainsi que du rôle de la sensibilisation pour provoquer le changement. La plupart des commentaires expriment le point de vue selon lequel l’éducation et la sensibilisation sont indispensables pour que les jeunes disposent des outils leur permettant d’influencer leur avenir et celui du Canada. Les commentaires soulignent que l’exposition précoce des jeunes à la participation active et à la façon dont la société fonctionne leur permettrait d’être des décideurs bien engagés et bien informés.

« Je crois que la participation citoyenne, plus particulièrement des jeunes, occupe une place extrêmement importante dans la réflexion et les perspectives des gens. À mesure que les enfants grandissent, il faut leur enseigner la façon de prendre leur place dans la société et de commencer à formuler des idées qui auront des répercussions à l’avenir si les jeunes font évoluer ces idées à un jeune âge et définissent leurs motivations. »

« Il peut être crucial de comprendre le système dans lequel nous vivons et nous travaillons afin de concevoir des façons de l’améliorer lorsque nous tentons notre chance sur le marché du travail. »

Selon d’autres commentaires, seules les connaissances générales constituent un atout, alors que d’autres s’intéressent particulièrement au rôle de l’éducation officielle lorsqu’il s’agit de former des jeunes dotés d’un sens civique ainsi qu’au besoin de les rendre plus intéressants. Certains commentaires soulignent également que les jeunes sont souvent désireux de participer, mais qu’ils n’y donnent habituellement pas suite en raison d’un manque de connaissances ou parce qu’ils ont d’autres priorités.

« On consacre trop peu d’efforts au Canada à éduquer les gens sur les différents partis politiques, sur la façon de voter, sur la façon de choisir un candidat et sur la façon de réfléchir sur les valeurs et les croyances de chacun. Plusieurs élèves du secondaire que je connais se sentent perdus et incapables d’assumer cette responsabilité, car ils n’en savent pas assez sur eux-mêmes ni sur les gens qui se présentent parce qu’ils en ont trop sur les bras. »

« Les gens savent qu’un changement s’impose, mais ils perdent espoir lorsque vient le temps de trouver des solutions, ce qui entraîne un manque d’engagement, parce qu’on ne dispose pas des connaissances et des outils nécessaires pour trouver des solutions. »

Prioriser les jeunes à titre des dirigeants de demain au Canada

Dans la plupart des commentaires, on présente les jeunes comme les dirigeants de demain en ajoutant qu’ils ont un rôle à jouer pour façonner l’avenir. Les commentaires soulignent la possibilité d’instaurer des changements et l’importance du changement de génération dans l’élaboration des politiques et la prise des décisions. Les jeunes sentent qu’il leur incombe de représenter la force motrice derrière le changement auquel ils souhaitent assister pour l’avenir du Canada.

« Si les jeunes Canadiens ne s’engagent pas au sein de leurs communautés, qui s’occupera d’exprimer ce qu’ils espèrent voir se produire dans leur région et qui prendra les décisions qui profiteront à leur qualité de vie? »

« Je crois qu’il devient de plus en plus évident que les jeunes devraient participer aux efforts dans le but de modeler leur avenir. Nous ne devrions plus être tenus de vivre dans des conditions environnementales et économiques qui ont été déterminées exclusivement par nos parents et nos grands-parents. »

« Les jeunes représentent l’avenir, et l’avenir se construit aujourd’hui. »

D’autres insistent sur le rôle des jeunes lorsqu’il s’agit de soutenir la diversité et l’évolution de l’identité canadienne.

« Il est essentiel de participer ou de s’engager au sein de notre communauté afin de promouvoir l’acceptation, la coopération et le bonheur. »

« Il est important d’élever des jeunes qui se préoccupent de la participation citoyenne pour assurer la croissance économique et socioculturelle soutenue ainsi que préserver la diversité canadienne. »

Mettre l’accent sur la source de l’apathie des jeunes et ses incidences sur la participation citoyenne

D’autres commentaires mettent en lumière l’apathie des jeunes sans présenter de raisons qui puissent l’expliquer. Ceux qui examinent la question avec un peu plus d’intérêt déclarent que même si les jeunes participent de manière active, leur voix et leurs votes n’ont pas autant de poids que ceux des générations plus âgées.

« Je crois personnellement qu’un des principaux facteurs qui pousse les jeunes à négliger la participation citoyenne est le fait que même s’ils peuvent s’exprimer, on ne les écoute pas. »

D’autres parlent principalement de l’importance de pouvoir compter sur de bons modèles. Selon les commentaires, les gestes négatifs posés par le gouvernement et par la classe politique peuvent avoir une incidence sur le désengagement des jeunes.

« Les jeunes Inuits ont une mauvaise impression des dirigeants, puisque plusieurs se laissent corrompre et ne défendent pas les intérêts du peuple. »

« Les jeunes générations sont devenues très désillusionnées en raison de l’hypocrisie de notre gouvernement, et c’est la raison pour laquelle ils ne participent pas au processus démocratique. »

Les commentaires soulignent également le besoin de prioriser les intérêts qui sont importants aux yeux des jeunes afin de réduire leur apathie et de participer à des plates-formes qui attirent les jeunes Canadiens.

« Il me semble qu’il y a un désintéressement chez les jeunes par rapport à la politique traditionnelle. Les jeunes veulent contribuer autrement à la société, notamment en s’engageant directement pour des causes qui leur sont chères ou en favorisant des changements dans leur quotidien pour vivre en accord avec leurs valeurs (tolérance, protection de l’environnement, etc.). »

Question 2 : Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou devrait-on continuer de prendre pour soutenir et améliorer la participation citoyenne et l’influence des jeunes? 

On présente, dans les commentaires, plusieurs façons d’accroître la participation citoyenne et l’influence des jeunes en soulignant principalement le besoin d’assurer l’inclusivité, la diversité et l’accessibilité comme on peut le constater d’après les quatre principaux thèmes figurant dans le graphique suivant. Le raisonnement qui sous-tend cela veut qu’en assurant l’accessibilité aux possibilités et l’inclusivité de celles-ci, on permettra à un plus grand nombre de jeunes de participer en plus de contribuer à les sensibiliser et à les intéresser à la participation citoyenne. Relativement peu de commentaires concernent la façon d’aborder les différentes questions de nature politique (8 p. 100), et la majeure partie des commentaires suggèrent d’abaisser à 16 ans l’âge auquel on peut voter et de réformer le système électoral. De même, les auteurs de certains commentaires estiment qu’en s’attaquant aux déterminants socio-économiques comme la pauvreté, on peut avoir une incidence positif sur l’apathie chez les jeunes (7 p. 100), de même qu’en assurant la transparence, la responsabilisation et l’inclusivité dans le cadre du processus décisionnel, notamment en étant un bon modèle à suivre (7 p. 100).

On souligne, dans l’analyse, des exemples d’initiatives entreprises par d’autres organisations (4 p. 100).

Soutenir et renforcer la participation civique et des jeunes
%
Diverses mesures pour faire en sorte que la prise de décision tienne compte de l’opinion de tous les jeunes 41 %
Mettre davantage l’accent sur l’éducation et la sensibilisation 24 %
Diverses mesures pour favoriser la participation et l’intérêt des jeunes dans la politique et l’action citoyenne 24 %
Offrir un meilleur soutien aux organismes/programmes jeunesse 16 %
S’attaquer à divers enjeux d’ordre politique 8 %
Agir sur les déterminants socioéconomiques qui ont un impact sur l’apathie des jeunes 7 %
Besoin d’assurer la transparence, la responsabilisation et l’inclusivité dans la prise de décisions et le discours politique 7 %
Exemples d’initiatives entreprises par des organismes (propres aux jeunes ou non) 4 %
Autre 8 %

Graphique 3.2.1b – Ce graphique illustre les mesures particulières que les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole voudraient voir prendre afin de soutenir et de renforcer la participation civique et des jeunes.

S’assurer que les décisions prises tiennent compte des voix de tous les jeunes

Les commentaires portent principalement sur deux éléments interreliés : l’importance de bâtir des relations et le besoin d’éliminer les obstacles à la participation. De façon générale, ce faisant, on favorise le caractère inclusif et diversifié du processus, qui devient également plus accessible. Les commentaires soulignent à quel point il est important de bâtir des relations en accroissant et en maintenant la mobilisation des jeunes. Le but est que les jeunes fassent vraiment entendre leur voix.

« Montrez aux jeunes qu’on les prend au sérieux : c’est bien de les écouter, mais cela a peu d’importance à leurs yeux si cette écoute ne s’accompagne pas de gestes concrets. Faites connaître les résultats de la participation des jeunes et les changements qui en découlent. »

D’autres commentaires décrivent plusieurs façons pour les jeunes d’être mieux représentés à la table des décisions :

  • « Élargir le CJPM : 1) afin qu’il comprenne « différents sous-comités et des représentants d’autres secteurs du gouvernement »; 2) « un groupe plus vaste »; 3) et qu’il soit possible « de voir davantage de gens joindre ses rangs ».
  • La mise en place d’une représentation proportionnelle ou d’une démarche comparable pour que les gens les plus difficiles à rejoindre participent, dont les jeunes Autochtones, ceux qui proviennent des milieux à faible revenu, de différents milieux socio-économiques et culturels, les personnes handicapées et les membres des communautés rurales, éloignées et nordiques.
  • La collaboration avec des partenaires des provinces et des territoires ainsi qu’avec des gens issus du secteur des MUEH (municipalités, universités, écoles et hôpitaux) et d’autres organismes à but non lucratif pour mettre sur pied des conseils des jeunes et désigner des conseillers ainsi que pour promouvoir la représentation des jeunes au sein de leurs comités.
  • La collaboration avec les parlementaires afin de mettre sur pied des conseils des jeunes dans toutes les circonscriptions fédérales et de créer un cabinet fantôme à échelle de la province, du territoire et du gouvernement fédéral.

D’autres optent en priorité pour l’amélioration de l’accès aux possibilités de participation actuelles grâce à l’élimination des obstacles à la participation :

  • Une information plus accessible et des plates-formes en ligne améliorées. On présente également le portail des bénévoles des Nations Unies comme une excellente plate-forme qu’on recommande d’imiter.
  • Des voies de communication mieux ciblées : « faire sentir sa présence dans un plus grand nombre de médias sociaux et des médias sociaux récents! Aller là où se trouvent les jeunes Canadiens pour avoir une incidence véritable. Snapchat, Instagram, etc. »
    « Diffusez vos débats en continu dans Twitter ou YouTube, où les jeunes passent beaucoup de temps. »
  • Ces médias sont plus invitants, et leur contenu correspond de manière plus précise aux différents intérêts : il faut envisager des façons novatrices ou créatives de faire participer les jeunes citoyens, par exemple dans Internet ou dans des dossiers qui les intéressent et où l’on constate que les jeunes participent lorsqu’ils en ont la possibilité. »
  • Personnaliser la question : « Pour les jeunes, tout revient toujours à se demander "Qu’est-ce que ça me donne?" […] Rappelez-vous en au moment de consulter les jeunes!! »
Besoin d’éduquer et de sensibiliser davantage les jeunes

La plupart des commentaires portent sur le besoin de consacrer davantage de temps à l’éducation citoyenne dans les écoles. On considère qu’en éduquant les jeunes plus tôt, on favorisera la participation citoyenne et la participation des électeurs.

« L’amélioration de l’enseignement sur les systèmes électoraux, la gouvernance, les partis politiques, l’incidence des médias et l’importance de la pensée critique au cours des campagnes, et ce, dès le plus jeune âge. Si les étudiants étaient exposés à ces connaissances dès la 8e année, tout le monde profiterait de la participation accrue des jeunes électeurs qui en résulterait. »

On retrouve dans les commentaires plusieurs façons officielles et informelles d’améliorer chez les jeunes la connaissance de la société civile et du processus politique :

  • Collaboration avec le gouvernement et d’autres partenaires afin d’offrir des occasions d’apprentissage informelles : programmes de mentorat et de bénévolat, kiosques d’information (comme les kiosques d’Élections Canada) et partenariats;
  • Campagnes de sensibilisation publiques s’adressant aux jeunes;
  • Collaboration avec des partenaires des provinces et des territoires pour actualiser et revoir les programmes scolaires, dont l’enseignement préscolaire, et adoption d’une démarche uniforme d’un bout à l’autre du pays : « revamper les cours d’éducation civique au secondaire », « favoriser la mise sur pied de programmes scolaires provinciaux (harmonisés) sur la façon d’apporter sa participation dans le cadre du régime parlementaire. »

Un nombre limité de commentaires reflète également le fait qu’on devrait parvenir à sensibiliser davantage les gens en améliorant les initiatives de consultation et de mobilisation ainsi qu’en rendant la participation citoyenne plus attrayante. De plus, des commentaires soulignent des façons « d’encourager les jeunes à s’exprimer » et indiquent « qu’ils ont besoin d’occasions de le faire », comme celles qu’offrent les conseils des jeunes, les séances de discussion ouverte, les vastes processus de consultation, les ateliers, les conférences, etc.

Favoriser la participation des jeunes en politique et aux initiatives civiques

Les commentaires exprimés sont grandement en faveur de l’abaissement à 16 ans de l’âge auquel on peut voter, parce qu’on croit qu’on pourrait assurer ainsi la continuité entre le moment où les jeunes acquièrent leurs premières connaissances sur la politique et celui où ils sont en mesure d’y participer activement. On a également déclaré qu’il s’agirait là d’une façon qui permettrait aux jeunes de se faire entendre.

« En leur permettant vraiment de s’exprimer, on susciterait grandement leur enthousiasme et leur intérêt à participer. »

Dans certains commentaires, on déclarait également qu’en rendant le vote plus accessible, on pourrait assister à une augmentation de la participation, depuis les bureaux de scrutin jusqu’aux plates-formes des campagnes. D’autres soulignent le besoin d’harmoniser les périodes électorales avec les semestres des universités et des collèges, en plus d’aménager des bureaux de scrutin officiels sur les campus.

« Il faut poursuivre le projet pilote de vote éclair sur les campus, qui a permis à un si grand nombre d’étudiants au Canada de voter au cours de la dernière élection fédérale. »

Parmi les autres idées exprimées, mentionnons celle qui consiste à rendre le vote obligatoire; à permettre aux jeunes de 16 ans de s’inscrire au préalable en vue de participer au scrutin; à travailler en partenariat avec les organisations de jeunes pour donner aux jeunes les moyens d’agir; et à offrir des stages de qualité dans des contextes politiques, par exemple dans des bureaux au Parlement ou dans les circonscriptions, au sein de comités, etc.

Le soutien et l’établissement de relations, voilà la clé!

Selon certains commentaires, on doit pouvoir compter sur des ressources additionnelles pour soutenir les organismes de jeunes, en particulier ceux qui s’efforcent de donner aux jeunes les moyens d’agir et de promouvoir la participation citoyenne. On dit qu’un tel soutien additionnel permettrait à ces organismes de consolider le travail qu’ils réalisent au sein de leur communauté. En favorisant les relations avec ces organismes dans le cadre de partenariats officiels ou informels, le gouvernement puiserait dans leur riche expertise et s’assurerait que les ressources sont allouées de manière adéquate tout en prévenant le dédoublement des efforts.

« Les provinces et le fédéral doivent puiser dans ces ressources avant de mettre sur pied un nouveau groupe de jeunes. Nous avons un Comité de défense des jeunes et un Réseau actif de jeunes professionnels, et notre député provincial et notre député fédéral ont ensuite démarré un conseil jeunesse sans consulter ni  l’un ni l’autre de ces groupes. »

On a également déclaré que le rayonnement et l’établissement des liens avec les homologues des provinces et des territoires sont importants pour que le gouvernement fédéral puisse miser sur les initiatives en cours aux différents ordres de gouvernement.

« Collaborez avec VoixDesJeunes Ontario. Cet organisme administre déjà une plate-forme sur la participation des jeunes en politique et pourrait vous apprendre bien des choses. »

On insiste également sur le financement à titre de façon de promouvoir l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes. Les commentaires portent sur le soutien offert aux entreprises sociales et à des projets et initiatives de petite envergure.

« Créer davantage de fonds (selon le modèle des structures de subventions d’Entreprise d’été en Ontario et de SpeakUp) pour encourager les étudiants à mettre sur pied leurs propres organisations, peu importe ce qui les intéresse. »

3.2.1.2 Forum de discussion en ligne et commentaires vidéo

Les jeunes aimeraient participer davantage à la prise des décisions politiques qui les concernent maintenant et qui les concerneront à l’avenir. Parmi les suggestions ayant pour but d’accroître leur participation, mentionnons l’abaissement de l’âge auquel on peut voter à 16 ans et l’augmentation des subventions versées aux organismes locaux qui encouragent les jeunes à participer aux processus politiques. D’autres suggestions comprennent l’augmentation du nombre de possibilités de mentorat et de possibilités offertes aux jeunes qui habitent dans des communautés rurales, éloignées et nordiques. Plusieurs personnes qui ont présenté des vidéos sur ce thème sont préoccupées par l’acceptation des jeunes dans le cadre des prises de décision.

« Les jeunes n’ont pas toujours leur mot à dire dans les lois qui les concerneront à l’avenir. Nous devrions prendre part à ce processus; par exemple, nous n’avons peut-être rien à voir avec les questions qui touchent l’imposition pour l’instant, mais cela ne signifie pas que cela ne sera jamais le cas. Le gouvernement devrait tenir compte de nous lorsqu’il prévoit augmenter ou réduire les impôts de gens qui seront immédiatement touchés. »

« Je crois qu’on en fait énormément à l’échelle locale, par exemple grâce aux programmes de leadership et aux différents groupes jeunesse, et je crois qu’il pourrait être difficile pour le gouvernement de réaliser de telles choses. Cependant, le conseil jeunesse était vraiment une idée formidable. On pourrait peut-être offrir davantage de subventions aux organismes locaux qui obtiennent déjà des résultats positifs et qui font participer les jeunes! »

3.2.1.3 Tables rondes organisées par les jeunes

La consultation des jeunes dans le cadre des décisions et des dossiers importants est un thème important, en particulier pour les jeunes de Thunder Bay, qui constatent que le « gouvernement doit être attentif aux conseils jeunesse ». Parmi les autres moyens de tenir des consultations étroites auprès des jeunes de partout au Canada, mentionnons :

  • La mise sur pied de « forums mensuels pour le conseil jeunesse » et davantage de conférences animées par des jeunes;
  • Encourager les secteurs privé et à but non lucratif qui comptent des représentants des jeunes au sein de leurs conseils;
  • Exiger la présence de jeunes au sein des conseils d’administration et des organismes fédéraux; et
  • Abaisser l’âge auquel on peut voter, puisque « les jeunes devraient avoir leur mot à dire dans les dossiers qui les concernent. »

Les commentaires exprimés aux tables rondes portent également sur l’importance de faire en sorte que les jeunes s’expriment activement dans le cadre des politiques et des dossiers qui les concernent, eux ainsi que leurs pairs.

« Les jeunes veulent tout simplement que les instances décisionnelles tiennent compte d’eux et sentir que leur voix compte. »

Pour les participants aux deux tables rondes, l’absence apparente de participation citoyenne et la faible participation aux scrutins représentent des enjeux importants pour les jeunes Canadiens et il est important de s’y attaquer, puisque de nombreux « jeunes sont plus susceptibles de voter lorsqu’ils entretiennent un fort sentiment d’appartenance au sein de leur communauté. »

Les jeunes reconnaissent également qu’ils peuvent s’engager au sein de leur communauté d’autres façons, notamment grâce au bénévolat et à la participation citoyenne. Parmi les avantages du bénévolat qu’on a soulignés, mentionnons l’aide apportée aux organismes et aux communautés, mais également l’expérience inestimable que les jeunes acquièrent et qui leur permet de se former « une meilleure idée de ce qu’ils souhaitent faire et du genre d’emploi qu’ils souhaitent éviter à l’avenir et après le secondaire. »

Les participants ont énuméré des améliorations qui faciliteraient la tâche aux jeunes Canadiens qui cherchent des occasions de bénévolat et d’engagement civique et qui rendraient ces occasions plus accessibles, par exemple :

  • La création d’un registre des possibilités de bénévolat en ligne afin qu’il soit ainsi plus facile pour les Canadiens de dénicher de telles occasions (par exemple au moyen d’un portail en ligne ou d’un site Web);
  • L’offre de davantage de possibilités de mentorat pour promouvoir « une communauté d’étudiants partageant les mêmes intérêts »;
  • Davantage de « prix ou de mesures incitatives et de reconnaissance » qui motiveraient les jeunes à s’engager au sein de leur communauté;
  • La multiplication des occasions offertes à tous les jeunes Canadiens en les rendant plus accessibles sur le plan concret ainsi qu’en contribuant à la logistique des transports (par exemple en offrant des services de transport qui permettent d’aller chercher les jeunes et de les ramener);
  • L’enseignement aux jeunes de l’importance de l’engagement civique afin qu’ils comprennent « le pouvoir qu’ils ont de créer des changements ». Cela pourrait prendre la forme de cours sur la vie civique ou de changements équivalents dans les programmes scolaires;
  • L’imposition de quotas pour la représentation des jeunes au sein des comités du gouvernement et des sociétés d’État : « quotas de jeunes dans les conseils d’administration des sociétés d’État »;
  • L’adoption du modèle québécois et l’officialisation d’une structure qui permet aux jeunes de s’exprimer au moyen de la mise sur pied d’un « secrétariat de la jeunesse et d’une politique jeunesse, en faisant participer les organismes jeunesse à la prise de décisions »; et
  • L’offre de davantage de possibilités aux jeunes afin qu’ils participent aux forums et aux dialogues à leur intention à l’échelle nationale qui réunissent des gens de différents horizons, comme la table ronde sur la politique jeunesse.
3.2.1.4 Propositions des intervenants

Différentes propositions de la part des intervenants portent sur le thème de l’engagement civique, notamment sur l’abaissement à 16 ans de l’âge auquel on peut voter au Canada. Plusieurs estiment que le gouvernement fédéral ainsi que les gouvernements des provinces et des territoires et les municipalités devraient mobiliser les jeunes sérieusement afin d’élaborer des stratégies axées précisément sur la communauté pour encourager ainsi les jeunes à s’engager dans la vie civique et à faire du bénévolat. Un groupe propose de mettre en place un programme fédéral de subventions « adapté aux jeunes » pour favoriser l’engagement civique, en particulier chez les jeunes vivant au sein de communautés rurales, éloignées et nordiques. On a également recommandé la création d’un carrefour communautaire national en ligne qui mettrait les jeunes en relation avec des mentors et où l’on trouverait de l’information et des formulaires de demande de subventions, des possibilités d’emploi, etc.

On a déployé énormément d’efforts pour que les activités, les stratégies et les programmes qui favorisent la participation des jeunes englobent les minorités et les groupes marginalisés (comme les jeunes Afro-Québécois) et qu’ils soient offerts en français et en anglais partout au Canada en plus d’être ancrés dans les grands principes que sont la diversité et le respect.

3.2.2 Égalité entre les sexes, inclusion et accessibilité

3.2.2.1 Livret en ligne À vous la parole

Les thèmes de l’égalité entre les sexes, de l’inclusion et de l’accessibilité concernent des enjeux comme l’équité au travail, les incidences néfastes de la discrimination et les façons de faire en sorte que les politiques et les décisions tiennent davantage compte de toutes les voix, peu importe le sexe, l’orientation sexuelle, l’origine ethnique et la religion. L’égalité entre les sexes, l’inclusion et l’accessibilité ont suscité en tout 862 commentaires. On a invité les participants à s’exprimer à ce sujet en répondant aux deux questions suivantes :

  1. Pour quelle raison les thèmes de l’égalité entre les sexes, de l’inclusion et de l’accessibilité chez les jeunes vous préoccupent-ils?
  2. Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou devrait-on continuer de prendre pour favoriser l’égalité entre les sexes, l’inclusion et l’accessibilité chez tous les jeunes au Canada?

Question 1 : Pour quelle raison les thèmes de l’égalité entre les sexes, de l’inclusion et de l’accessibilité chez les jeunes vous préoccupent-ils? 

Égalité des sexes, d´inclusion et l´accessibilité
%
Accent sur l’importance de l’équité entre les sexes et de l’élimination des préjugés fondés sur le sexe 40 %
Accent sur les réalités vécues par la collectivité LGBTQ2 30 %
Accent sur l’importance de l’équité entre les sexes, de l’inclusion et de l’accessibilité (sans plus de précisions) 18 %
Accent sur les réalités vécues par les groupes marginalisés et les minorités visibles 18 %
Accent sur l’existence de la violence fondée sur le sexe, des agressions sexuelles et du harcèlement 16 %
Accent sur l’importance d’éliminer les écarts de rémunération entre les sexes 16 %
Accent sur les réalités vécues par les personnes handicapées 10 %
Accent sur l’importance de la réconciliation et de l’inclusion pour les peuples autochtones 7 %
Autre 9 %

Graphique 3.2.2a – Ce graphique illustre les questions d’égalité des sexes, d’inclusion et d’accessibilité qui étaient au cœur des préoccupations des jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole.

Les gens voient massivement l’égalité, l’inclusion et l’accessibilité comme des principes universels qui transcendent le sexe, l’orientation sexuelle, l’origine ethnique, la religion, etc. On reconnaît les gains récents dans les commentaires, mais on demande davantage d’améliorations, comme l’accès à des ressources et à des services ainsi que des efforts pour favoriser la sensibilisation et l’acceptation. Il s’agit là d’un sujet important pour les jeunes, et les commentaires font état de différentes disparités au sein de la société, comme on peut le constater dans le graphique suivant. De plus, on estime généralement que les jeunes peuvent être très vulnérables aux pressions exercées par la société et par leur famille à ces égards.

L’importance de l’égalité entre les sexes

Les commentaires reflètent l’opinion selon laquelle l’égalité entre les sexes est une question d’équilibre : représentation égale des deux sexes, équilibre des pouvoirs, discussions équilibrées, etc. Il s’agit là d’une question universelle qui ne concerne pas que les femmes. Pour certains, cela signifie que les hommes devraient également prendre part à la discussion pour assurer un avenir équilibré. Pour d’autres, on doit s’assurer que tous les sexes (femmes, hommes et non binaires) ont le pouvoir de réaliser tout leur potentiel. De façon générale, les gens voient l’équilibre entre les sexes comme quelque chose de profitable à tous, puisqu’il permet à différentes voix de se manifester dans le cadre de l’élaboration des politiques et de la prise de décisions.

« Nous devons promouvoir l’appréciation des femmes et des hommes si nous voulons une société où ils se respectent mutuellement. Les deux sexes doivent se sentir valorisés et respectés pour pouvoir tenir un dialogue constructif et faire front commun en vue de l’égalité entre les sexes. »

De nombreux commentaires reconnaissent également que le Canada a parcouru un long chemin, mais on s’entend pour dire qu’il y a toujours place à l’amélioration. En effet, les auteurs des commentaires font état des disparités actuelles et soulignent « l’augmentation des limites pour les femmes autochtones, immigrantes et LGBTQ2 ». Ils soulignent qu’alors que le Canada se tourne vers l’avenir, la question de l’égalité entre les sexes occupera de plus en plus de place, ce qui donnera lieu à des changements positifs. « L’égalité de la représentation des femmes et des minorités visibles est également un enjeu au sujet duquel le Canada a réalisé des progrès, mais je n’ai pas vu ces questions abordées dans un contexte politique général qui pourrait entraîner des changements à long terme. »

Mettre l’accent sur les nombreux visages de la discrimination

L’inclusivité et la diversité sont importants à en croire la plupart des auteurs des commentaires, même si ceux-ci donnent peu ou pas de justification, et certains commentaires portent sur les différentes réalités que vivent la communauté LGBTQ2, les minorités visibles et les personnes handicapées (dont le handicap est visible ou non). D’autres s’attardent plutôt à la violence et à l’intimidation sexistes, qui constituent le prolongement de la discrimination et qui présentent souvent des implications criminelles, ainsi qu’aux problèmes institutionnalisés, comme les écarts salariaux entre les sexes.

Les auteurs de la plupart des commentaires décrivent des exemples de discrimination qu’ils ont déjà vécue ou que quelqu'un leur a communiqués et ils évoquent l’absence de sensibilisation et d’acceptation systémiques comme la source de la plupart des comportements discriminatoires. Ces comportements englobent également ce qu’on qualifie de « normes sociétales » et de discrimination, même si certains de ces comportements dans le cadre des pratiques des institutions et des gouvernements sont involontaires.

« Donnez l’option d’un troisième sexe ou d’un sexe non binaire dans les documents légaux. »

« Ce n’est qu’au moment où votre société doit être accessible qu’on remarque à quel point le Canada est inaccessible. »

« Les préjugés sexistes demeurent encore un problème sur presque tous les plans de l’embauche, du marketing, du commerce, des attitudes et de la pratique. Bien peu de progrès ont été réalisés en vue de l’élimination des écarts salariaux que vivent les femmes sur le marché du travail (dans les secteurs privé et public), et il reste encore grandement place à l’amélioration. »

Même si certains reconnaissent les gains récents, la plupart expriment le besoin d’amélioration, en particulier en ce qui concerne l’accès aux ressources et aux services et l’élimination des préjugés sexistes. Les commentaires indiquent que les problèmes sur le plan de l’inclusivité et de l’accessibilité sont universels, mais qu’ils peuvent avoir un effet négatif plus marqué sur les jeunes, car ils sont plus vulnérables aux pressions de la société et de leur famille que le reste de la population.

« Parce que les politiques et la société en général font en sorte que les minorités (sexuelles), en particulier chez les jeunes, sont plus exposées aux conséquences négatives du manque d’accès aux ressources. »

« Je crois que tous les gens devraient être considérés égaux – peu importe leur sexe, leur orientation sexuelle, leur degré d’habileté et leur origine ethnique. Je suis continuellement frustré par la discrimination systémique et omniprésente à laquelle les femmes, les gens de couleur et les membres de la communauté LGBTQ+ sont confrontés sur une base quotidienne. »

« Les problèmes que vivent les Autochtones sont particulièrement évidents (manque d’accès aux ressources, possibilités en éducation inégales par rapport aux possibilités offertes aux autres Canadiens et difficultés propres à leur engagement politique, par exemple) et on semble les oublier, parce que la plupart des Canadiens ne voient pas les répercussions de ces disparités dans leur vie de tous les jours. »

Question 2 : Quelles mesures précises pourrait-on prendre, ou devrait-on continuer de prendre, pour favoriser et promouvoir l’égalité entre les sexes, l’inclusion et l’accessibilité chez tous les jeunes au Canada?

Dans la plupart des commentaires, on souligne à quel point il est important d’entretenir un dialogue ouvert afin de favoriser l’éducation et la sensibilisation (53 p. 100). On y voit une façon de renforcer l’autonomie des communautés marginalisées et de promouvoir l’inclusivité et l’acceptation, en particulier lorsqu’il s’agit de favoriser la réconciliation avec les peuples autochtones (7 p. 100) et de permettre à la minorité de s’exprimer (13 p. 100). Des commentaires relativement moins nombreux portent quant à eux sur le besoin de s’attaquer aux disparités systémiques au moyen de politiques, de règlements et de mesures législatives (20 p. 100). À cette fin, on pourrait procéder en consolidant les liens avec les homologues des provinces et des territoires et avec le secteur privé (16 p. 100), en prenant des mesures incitatives en vue de la représentation égale des différents groupes au sein des effectifs (11 p. 100), en punissant les gens qui ont des comportements discriminatoires (11 p. 100), en offrant des ressources additionnelles aux organismes communautaires (9 p. 100), en faisant en sorte que les pratiques salariales et lors de l’embauche soient plus transparentes (5 p. 100) et en s’attaquant à d’autres problèmes en lien avec des politiques (9 p. 100), comme en ce qui concerne les congés parentaux et la santé reproductive.

Soutenir et promouvoir l´égalité des sexes, l´inclusion et l´accessibilité
%
Renforcer la formation et la sensibilisation pour promouvoir l’égalité et décourager la discrimination 53 %
Faire en sorte que l’égalité et l’inclusivité soient intégrées dans les politiques, les lois et les règlements dans tous les ordres de gouvernement 20 %
Travailler avec les partenaires provinciaux et territoriaux ainsi que le secteur privé pour s’attaquer aux problèmes d’égalité et d’accessibilité 16 %
Offrir davantage de possibilités de participation 13 %
Encourager la représentation des femmes, des membres de la collectivité LGBTQ2, des minorités visibles et des personnes handicapées en milieu de travail 11 %
Mettre en place des mécanismes de surveillance et d’application de la loi pour contrer les comportements discriminatoires 11 %
Offrir plus de soutien aux organismes nouveaux et existants 9 %
S’attaquer aux enjeux d’ordre politique 9 %
Renforcer les mesures pour favoriser la réconciliation et la reconnaissance des droits des peuples autochtones 7 %
Rendre les pratiques d’embauche et de rémunération plus transparentes et égalitaires 5 %
Autre 11 %

Graphique 3.2.2b – Ce graphique illustre les mesures particulières que les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole voudraient voir prendre pour soutenir et promouvoir l'égalité des sexes, l'inclusion et l'accessibilité pour tous les jeunes du Canada.

Il est nécessaire de favoriser l’éducation et la sensibilisation afin de promouvoir l’égalité et l’inclusivité

Les commentaires décrivent l’importance de l’éducation et de la sensibilisation dans la lutte contre la discrimination sur les plans individuel et institutionnel. Un dialogue soutenu ainsi que des consultations et des programmes ciblés qui contribuent à renforcer les moyens d’agir représentent les démarches que l’on préconise pour continuer de promouvoir le changement et contribuer à l’évolution de la culture à l’échelle universelle.

« La mesure la plus importante consiste à poursuivre le dialogue. Le gouvernement a participé et continuera, espérons-le, de participer au dialogue public pour faire la promotion de l’égalité entre les sexes, de l’inclusion et de l’accessibilité. Le Canada ne pourra pas ignorer cet enjeu si nous y attirons continuellement l’attention! »

« Les médias sociaux offrent de nombreuses possibilités qui permettent de faire connaître le contexte des groupes minoritaires. À cet égard, il est essentiel de faire connaître le passé historique de notre pays avec les peuples autochtones. »

Certains commentaires portent également sur la nécessité d’encourager les femmes à opter pour des domaines traditionnellement dominés par les hommes, comme les métiers ou les STGM, tandis que d’autres encouragent les hommes à entreprendre des carrières dans des domaines dominés par les femmes. Selon l’avis général, peu importe le sexe, on devrait encourager les gens à entreprendre des « carrières qui permettront d’enrichir la société » dans son ensemble. Enfin, plusieurs commentaires soulignent l’attention croissante qu’on doit consacrer à l’élimination de la discrimination en milieu de travail, soit par des moyens officiels, comme de la formation axée sur la sensibilisation, ou par des initiatives informelles, comme des campagnes en faveur du changement de culture.

Assurer l’équité, l’inclusivité et l’accessibilité au moyen de mesures législatives

Une part importante des commentaires est axée sur ce que tous les ordres de gouvernement pourraient faire sur le plan politique afin de promouvoir l’équité, l’inclusivité et l’accessibilité. On sent principalement qu’une plus grande intégration s’impose entre les différents ordres de gouvernement ainsi que l’établissement de relations avec le secteur privé si l’on veut bien répondre aux demandes de la société sur le plan de la tolérance et de l’acceptation. Les commentaires décrivent plusieurs façons d’y parvenir, par exemple :

  • Mettre en œuvre un plan d’accessibilité universelle avec les secteurs public et privé (p. ex. subventions/financement, règlements, etc.);
  • Fournir des ressources additionnelles aux organismes communautaires et à but non lucratif afin qu’ils puissent mieux répondre aux besoins de leurs membres;
  • Examiner la possibilité de revoir les méthodes d’identification selon le sexe dans les documents gouvernementaux et lors de la collecte d’information, comme dans le cas des sondages;
  • Établir des mécanismes améliorés de surveillance et d’application de la loi pour contrer les comportements discriminatoires (comme la violence sexiste, les inégalités au travail, la violence raciste, le harcèlement, etc.);
  • Déployer davantage d’efforts pour éliminer les écarts salariaux entre les sexes et les pratiques d’embauche disparates dans les secteurs public et privé.
  • Prendre des mesures incitatives pour assurer la représentation des femmes, des membres de la communauté LBGTQ2, des minorités visibles et des personnes handicapées (visibles et invisibles) dans les milieux de travail;
  • Promouvoir la tolérance et l’acceptation dans le cadre des programmes scolaires.
3.2.2.2 Forum de discussion en ligne et commentaires vidéo

Alors que l’égalité entre les sexes occupe une place très importante, plusieurs considèrent qu’on en fait trop peu pour inclure les membres de la communauté LGBTQ2 et les autres groupes marginalisés. On propose également de consacrer davantage d’efforts pour que les jeunes aux prises avec un handicap participent aux décisions qui les concernent.

« Que peut faire le gouvernement pour mieux lutter contre la discrimination dont souffrent les jeunes aux prises avec un handicap ou en raison de leur âge, de leur sexe, de leur ethnie, ou de leur orientation sexuelle? Vous pouvez faire participer des adultes autistes aux conversations sur l’autisme et les démarches connexes. Débarrassons-nous de l’ancienne façon de faire qui ne fonctionne PAS pour laisser la place à des démarches respectueuses qui correspondent aux résultats de la recherche en neurosciences et aux besoins sensoriels des enfants autistes. Rendez-vous à l’adresse https://a4aontario.com/ ou à l’adresse affectautism.com pour savoir comment nous pouvons vous aider. »

Dans certaines présentations vidéo, on parle de l’accès aux refuges pour sans-abri destinés aux jeunes transgenres, puisqu’ils sont particulièrement vulnérables et peuvent ne pas être en mesure d’accéder aux refuges qui correspondent à leur sexe véritable. Par exemple, une femme transgenre peut être incapable d’accéder à un refuge pour femmes, alors qu’elle se sentirait inconfortable ou en danger dans un refuge pour hommes.

Dans d’autres présentations vidéo, on dit que le gouvernement devrait exiger des entreprises d’une certaine taille qu’elles publient un rapport sur leurs écarts salariaux entre les sexes pour ainsi les inciter à combler ces écarts et orienter la tenue d’une discussion nationale sur les inégalités.

3.2.2.3 Tables rondes avec les jeunes

On a longuement discuté lors de plusieurs tables rondes de la société inclusive, où les jeunes, peu importe leur origine, leur milieu géographique ou leur culture, peuvent bénéficier des mêmes possibilités. Un participant de Québec résume bien ce qui s’est dit :

« Les jeunes sont préoccupés par des enjeux variés, comme l’égalité des sexes et l’inclusion de tous les genres. »

On parle de différents mécanismes pour réaliser cette inclusivité. À Thunder Bay, par exemple, les participants ont parlé de la façon dont l’éducation permet d’éliminer le racisme et de favoriser l’inclusivité des jeunes Autochtones et immigrants.

« L’éducation et l’inclusion permettent aux gens de faire partie d’un groupe plus vaste et de se sentir engagés tout autant. »

De même, les participants à Calgary ont discuté de la façon dont les jeunes immigrants pourraient mieux s’adapter à la société canadienne en proposant un « programme de mentorat destiné aux néo-Canadiens qui faciliterait leur intégration à la société canadienne. » Pour leur part, les participants de Yellowknife soulignent la méconnaissance chez les jeunes Canadiens des problèmes vécus dans le nord (comme le manque de connaissance sur les systèmes électoraux dans les territoires). En effet, un participant de Yellowknife a déclaré ceci : « En tant qu’habitant du nord, je ne me sens pas vraiment Canadien et je ne m’identifie pas au Canada. » Parmi les façons d’atténuer un tel sentiment selon les participants de Yellowknife, mentionnons les programmes d’échanges culturels pour les jeunes dans le sud du Canada et l’enseignement accru au sujet du Nord.

Les jeunes ont aussi abordé le sujet de l’engagement et de l’habilitation. La plupart des sujets de discussion étaient axés sur l’inclusion et l’engagement de tous les jeunes dans la société.

Plusieurs qualifient ce thème d’important compte tenu du besoin de protéger davantage les jeunes marginalisés et d’offrir des possibilités égales à tous les jeunes, notamment aux jeunes LGBTQ2, aux nouveaux arrivants, aux jeunes réfugiés et aux jeunes aux prises avec un handicap.

« Même si nous avons parcouru un long chemin en intégrant tout le monde au sein de la société au cours du dernier siècle, de nombreux jeunes et adultes ont encore des préjugés à l’endroit de certains groupes de la société. »

Certains jeunes déclarent que la promotion de l’inclusivité devrait prendre la forme d’un « mouvement social et culturel [plutôt] que juridique et politique », alors que d’autres précisent qu’il faudrait parvenir à l’acceptation et à l’inclusion au moyen de politiques gouvernementales, par exemple au moyen d’une loi ayant du mordant en matière d’accessibilité ou d’une formation obligatoire pour les employeurs et les fournisseurs de services.

Les jeunes intéressés par le besoin d’un « changement de culture » plus marqué proposent les mesures suivantes pour promouvoir l’inclusivité :

  • Promotion de l’utilisation de « rôles non conventionnels pour les sexes », par exemple en confiant à un acteur un rôle traditionnellement confié à une actrice dans une publicité ou la promotion des jeunes immigrants. Certains jeunes considèrent qu’une telle démarche s’inscrirait dans le cadre d’une « poursuite de la discussion » et qu’elle est importante pour assurer le rayonnement des thèmes de l’équité et de l’inclusion auprès d’un grand de personnes.
  • Certains commentaires portent sur des mesures précises qui garantiraient l’égalité entre les sexes, comme le « congé parental payé pour tous les parents » et « le financement gouvernemental des garderies pour tous les enfants » afin que les femmes puissent ainsi bénéficier « d’un traitement et de possibilités d’accès équitables » sur le marché du travail. D’autres idées exprimées par les participants concernent le milieu de travail, comme l’amélioration des règles et la sensibilisation des employeurs aux pratiques d’embauche, puisque des « études ont révélé que les gestionnaires ont tendance à embaucher un homme plutôt qu’une femme. »
  • On parle également des mesures ayant pour but d’assurer que les jeunes aux prises avec un handicap physique bénéficient de possibilités équitables, dont « davantage de programmes pour les aider à accéder au marché du travail et à réaliser tout leur potentiel »; et
  • L’intégration des principes de l’accessibilité aux travaux de conception dans le cadre des activités d’urbanisme et de conception architecturale « pour assurer un accès équitable et la participation de tous ».

Les participants de deux tables rondes dirigées par des jeunes parlent des obstacles que doivent surmonter les jeunes racialisés et autochtones, dont la discrimination et le racisme systémiques : « le racisme existe au Canada ». Ils définissent la façon dont la discrimination économique, culturelle et religieuse peut exercer une influence négative sur la façon dont les jeunes Autochtones et racialisés accèdent aux services au sein de leur communauté. Ils soulignent également la façon dont l’automatisation et « la fierté de qui ils sont » représentent des facteurs importants qui aident les jeunes marginalisés à réaliser leur plein potentiel. Parmi les mesures précises que les jeunes proposent, mentionnons celles-ci :

  • Créer des clubs et des organismes (comme un club multiculturel) où les jeunes peuvent partager leurs expériences et apprendre les uns des autres;
  • Créer des possibilités pour les jeunes de s’adresser aux décideurs pour faire entendre leurs points de vue compte tenu de l’apparent manque de diversité chez les décideurs : « les gens de couleur sont trop peu nombreux autour de la table pour faire évoluer les politiques »;
  • Offrir des cours et de la sensibilisation au sujet de l’inclusion et des autres cultures pour contribuer à freiner la marée du racisme systémique, par exemple en adaptant « les programmes scolaires afin qu’ils tiennent compte de la société actuelle »;
  • Donner la parole aux jeunes afin de moderniser le système de justice de manière à prioriser la réhabilitation et l’inclusion et pour contrer le « profilage racial » des jeunes dans le système de justice criminelle.
  • Faciliter aux jeunes nouveaux arrivants l’accès aux services, par exemple en offrant davantage de services dans d’autres langues afin que les nouveaux arrivants puissent surmonter les obstacles linguistiques et culturels; et
  • Accroître « l’acceptation des certificats étrangers », comme les certificats d’éducation et les titres de compétences, pour aider les jeunes nouveaux arrivants à trouver un emploi intéressant.
3.2.2.4 Propositions des intervenants

Plusieurs groupes d’intervenants considèrent les questions liées au genre comme des secteurs d’intervention importants pour la politique jeunesse du Canada. En ce qui concerne la place des femmes au travail, ils déclarent que le gouvernement devrait demander et appliquer l’équité salariale, encourager des pratiques d’embauche équitables et prolonger la durée du congé parental. Quant à la représentation des femmes au sein de l’administration fédérale, les intervenants proposent qu’on impose la parité hommes-femmes au sein de toutes les directions générales et qu’on confie davantage de rôles de dirigeant aux femmes – en particulier dans les domaines traditionnellement dominés par les hommes, comme la sécurité et la défense.

Au sujet de la santé des femmes, on priorise dans une grande mesure l’élimination pure et simple des taxes et/ou des coûts des produits d’hygiène féminine et de régulation des naissances ainsi que l’accès gratuit à des services d’avortement sécuritaires et accessibles en établissant des zones sûres protégées par la loi autour des cliniques. On précise également que les gouvernements devraient en faire davantage pour protéger et soutenir les victimes d’agression sexuelle et s’efforcer de prévenir de telles agressions à la base en éduquant les hommes et les garçons sur la question du consentement et d’une masculinité saine.

De plus, les intervenants jugent que des programmes de leadership dirigés et financés par le gouvernement à l’intention des jeunes femmes devraient être inclusifs et représentatifs des femmes et des filles issues des minorités visibles et des groupes autochtones en plus de prévoir la participation d’aînées et d’autres femmes âgées. Il est également important d’élargir les programmes pour encourager les femmes et les filles à opter pour les STGM et différents métiers ainsi que les programmes en tandem qui encouragent les garçons à choisir des professions traditionnellement réservées aux femmes, comme les sciences infirmières.

Des façons d’améliorer la vie des jeunes Canadiens aux prises avec un handicap sont proposées par plusieurs intervenants dont les idées reposent largement sur la consultation directe de ces jeunes au sujet de tout programme, politique ou stratégie qui pourrait les concerner et sur l’adoption d’une démarche davantage axée sur les gens et leurs besoins dans le cadre de la politique sur l’accessibilité. Ces intervenants recommandent d’éliminer les obstacles qui entravent l’innovation, l’obtention d’un emploi intéressant, l’accès aux services gouvernementaux, aux services de transport et aux soins de santé, entre autres, pour les jeunes souffrant d’un handicap visible (soit d’un handicap physique) ou invisible (comme un trouble de l’apprentissage ou de l’ouïe).

On propose également d’accroître les montants versés au titre de l’aide sociale aux personnes aux prises avec un handicap ou un problème de santé chronique et d’étendre les services aux jeunes handicapés au-delà de l’âge limite traditionnel de 18 ans pour atténuer ainsi les pressions liées à leur autonomie sociale et faciliter leur transition vers les services conçus spécifiquement pour les adultes. Enfin, les intervenants déclarent que le gouvernement fédéral devrait mettre sur pied un forum, un comité ou un groupe de travail consultatif formé de jeunes qui le conseilleraient sur l’accessibilité de l’éventuelle politique jeunesse.

Certains groupes d’intervenants se penchent sur l’amélioration de l’intégration des mesures de soutien, des politiques et des services gouvernementaux lorsqu’ils expriment des commentaires au sujet de la politique jeunesse. La responsabilisation est un enjeu clé pour ces intervenants qui exige que tous les ordres de gouvernement mettent en place des mécanismes accessibles au moyen desquels les enfants et les jeunes ainsi que les fournisseurs de soins et les défenseurs de leurs droits peuvent signaler les défaillances du système gouvernemental, les violations des droits des enfants ainsi que le défaut des personnes en autorité de réagir de manière éthique, adéquate ou équitable aux violations de droits. Ils déclarent également qu’on devrait améliorer la collaboration et la coordination entre les services et les systèmes gouvernementaux pour réduire les obstacles que doivent surmonter les jeunes et leurs familles lorsqu’ils désirent se prévaloir de mesures de soutien et de services gouvernementaux. Un groupe propose d’harmoniser les outils de collecte de données et d’évaluation pour éviter que les jeunes qui quittent le système de santé, le système des familles d’accueil et/ou le système correctionnel se retrouvent sur la voie de l’itinérance, alors qu’un autre déclare que les services gouvernementaux destinés aux jeunes handicapés doivent être plus accessibles.

3.2.3 Réconciliation avec les peuples autochtones

3.2.3.1 Livret en ligne À vous la parole

Le thème de la réconciliation avec les peuples autochtones touche à des sujets comme l’importance de réparer les injustices passées et de promouvoir l’inclusion de voix autochtones dans les politiques et la prise de décisions, surtout en ce qui concerne la protection des droits des Autochtones, ainsi qu’une démarche visant l’autonomie gouvernementale et un avenir durable pour les communautés autochtones. La clé du succès réside dans la sensibilisation aux injustices passées et aux réalités actuelles, ainsi que dans la reconstruction de solides relations avec les dirigeants autochtones et les communautés autochtones en général. La réconciliation avec les peuples autochtones a fait l’objet de 465 commentaires.

Les participants étaient invités à formuler leurs commentaires au sujet de la réconciliation avec les peuples autochtones en répondant aux deux questions suivantes :

  1. Pourquoi le thème de la réconciliation avec les peuples autochtones vous préoccupe-t-il?
  2. Quelles mesures précises pourrions-nous prendre ou devrions-nous continuer de prendre pour inciter les jeunes à contribuer à la réconciliation au Canada?

Question 1 : Pourquoi le thème de la réconciliation avec les peuples autochtones vous préoccupe-t-il? 

La majorité des commentaires reflète l’opinion qu’en tant que nation, nous devons réparer les injustices passées commises contre les communautés des Premières nations, des Métis et des Inuits afin d’assurer la prospérité collective du Canada (57 p. 100). Les injustices passées auraient entraîné du racisme systémique (23 p. 100), qui se traduit notamment par l’absence de représentation autochtone aux postes de pouvoir (4 p. 100), par la dégradation des moyens de subsistance et des conditions de vie dans les réserves (19 p. 100) et par une surreprésentation des Autochtones dans le système judiciaire et auprès des organismes de protection de l’enfance du Canada (8 p. 100). Le sentiment général est que la réconciliation se fait attendre depuis longtemps et qu’il est temps de rétablir les liens avec les Autochtones.

Réconciliation avec les peuples autochtones
%
Accent sur l’importance de réparer les injustices du passé 57 %
Accent sur l’importance de s’attaquer au racisme systémique à l’égard des peuples autochtones 23 %
Accent sur l’importance d’améliorer les conditions de vie des peuples autochtones dans les réserves 19 %
Partage d’une expérience de vie personnelle ou familiale 9 %
Préoccupations concernant la surreprésentation des peuples autochtones dans les systèmes de justice et de soins à l’enfance du Canada 8 %
Accent sur le manque de représentation des peuples autochtones dans les fonctions et les processus de prise de décisions 4 %
Autre 7 %

Graphique 3.2.3a – Ce graphique illustre les questions relatives à la réconciliation avec les peuples autochtones qui étaient au centre des préoccupations des jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole.

Importance de réparer les injustices passées pour la prospérité collective du Canada

Les commentaires soulignent que le moment est venu de redresser les torts des générations passées et qu’il y a beaucoup à faire pour « réparer la relation » avec les communautés autochtones, y compris « un vaste changement systémique, mais aussi un changement individuel, adapté ». De manière générale, les commentaires reflètent l’opinion selon laquelle « le chemin vers notre avenir collectif dépend de la capacité de chaque membre de la société à atteindre son plein potentiel ». On dit aussi qu’il s’agit d’une façon pour le gouvernement de prendre des mesures concrètes et significatives à l’égard de ces priorités — une valeur importante pour les jeunes Canadiens.

« Un conflit qui semble irrésolu depuis des décennies pourrait devenir un exemple d’un gouvernement qui ne fait pas seulement prôner la paix, mais qui pose des gestes concrets. Admettre les erreurs du Canada est très symbolique et est une valeur importance des jeunes Canadiens. »

Les commentaires décrivent également l’importance de combler les disparités actuelles, qui résultent des torts causés aux communautés autochtones. Le racisme systémique, notamment, a conduit à une surreprésentation des Autochtones dans le système judiciaire et auprès des organismes de protection de l’enfance, ainsi qu’à une sous-représentation de dirigeants autochtones dans les rôles décisionnels. Il en est résulté de mauvaises conditions de vie dans les réserves et un avenir socio-économique et culturel insoutenable.

« Les disparités entre les Autochtones et les non-Autochtones au Canada dans presque toutes les mesures du bien-être sont ignobles. La rhétorique contre les Indiens, les stéréotypes, la discrimination, la haine est omniprésente. La façon dont le Canada a traité les Autochtones par le passé et continue de les traiter est plus qu’une tache sur notre pays, elle est nouée dans le tissu même de notre nation et ne peut être distinguée de son existence. »

Question 2 : Quelles mesures précises pourrions-nous prendre ou devrions-nous continuer de prendre pour inciter les jeunes à contribuer à la réconciliation au Canada?  

De loin, l’éducation et la sensibilisation ressortent comme des éléments clés pour faire en sorte que le Canada opère une réconciliation (54 p. 100). Que cela soit par des voies officielles, comme les programmes scolaires, ou par des moyens plus informels, comme la réduction des stigmates au moyen de campagnes de sensibilisation ou au moyen de manifestations visant à établir un pont culturel entre les communautés autochtones et non autochtones (22 p. 100). Il est tout aussi important de reconstruire des relations solides avec les communautés autochtones en encourageant la coopération et en permettant une plus grande autonomie dans la gouvernance (42 p. 100). Des commentaires soulignent l’importance d’investir dans l’infrastructure physique et les services (22 p. 100) et de stimuler l’économie (13 p. 100) afin d’améliorer les conditions de vie dans les réserves et les moyens d’existence des communautés. Des commentaires reflètent l’importance d’aborder des enjeux plus institutionnels pour démontrer que des gestes concrets de réconciliation sont posés : restructuration du système de justice pénale et des organismes de protection de l’enfance (8 p. 100), mise en œuvre des appels à l’action lancés par la Commission de vérité et de réconciliation (8 p. 100) et investissement de ressources plus importantes dans l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (2 p. 100).

Faire participer les jeunes à la réconciliation au Canada
%
Renforcer la formation et la sensibilisation 54 %
Renouer des relations solides entre les peuples autochtones et tous les ordres de gouvernement 42 %
Investir dans les infrastructures matérielles et les autres services dans les réserves 22 %
Promouvoir la culture autochtone pour aider à établir des relations et à jeter des ponts entre les cultures 20 %
Offrir davantage de possibilités économiques pour les jeunes qui vivent dans les réserves 13 %
Restructurer les systèmes de justice pénale et de soins à l’enfance 8 %
Travailler à la mise en œuvre des recommandation de la Commission de vérité et réconciliation 8 %
Consacrer plus de ressources au dossier des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées 2 %
Autre 2 %

Graphique 3.2.3b – Ce graphique illustre les mesures particulières que les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole aimeraient voir prendre pour faire participer les jeunes à la réconciliation au Canada. 

L’éducation et la coopération sont de puissants moteurs de changement

La plupart des commentaires reflètent l’opinion selon laquelle un dialogue entre pairs est nécessaire pour renforcer les liens et reconstruire la relation avec les communautés autochtones. Donner la priorité à la communication et à la consultation dissuaderait le recours à un système « paternaliste », cela favoriserait un processus vraiment constructif qui permettait de tracer collectivement la voie à suivre. On dit que les jeunes Autochtones sont les principaux moteurs de résultats valables.

« Mettre l’accent sur l’initiative de codéveloppement avec les Autochtones dans l’ensemble des programmes gouvernementaux, et ce, à tous les paliers de gouvernement. Les jeunes sont certainement des pionniers pour ce qui est de favoriser l’amitié, d’apprendre à comprendre et d’établir des relations durables. Pour certains, il est aussi important de respecter les droits de tous les Autochtones, Indiens inscrits ou non inscrits, qu’ils vivent dans une réserve ou hors réserve. »

Les commentaires reflètent également l’opinion selon laquelle il y a beaucoup à faire du point de vue de l’éducation et de la sensibilisation. Entre autres, il faudrait :

  • Restructurer le site Web d’Affaires autochtones et du Nord Canada pour qu’il soit plus convivial et plus accessible.
  • Investir dans des initiatives communautaires qui mettent l’accent sur la promotion de la culture autochtone et l’établissement de relations, p. ex. : « financer les initiatives régionales et locales qui favorisent la communication et l’échange avec les autochtones (pow-wow, colloques, semaines d’échanges, concertation, etc.) ».
  • Investir davantage de ressources dans la mise à jour des programmes scolaires et des outils disponibles à des fins éducatives, p. ex. « développer des outils pédagogiques (livres, capsules vidéo) en lien avec cette thématique pour que les enseignant(e)s puissent l’aborder en classe (outils clés en main), et les diffuser avec l’aide de partenaires provinciaux. »

Dans l’ensemble, les commentaires décrivent l’importance d’une mesure vraiment concrète non seulement pour favoriser la relation avec les communautés autochtones, mais aussi pour établir des liens avec les jeunes sur une question d’importance.

« Joignez le geste à la parole — les jeunes peuvent sentir le manque de sincérité. Ils se désengageront rapidement s’ils perçoivent des promesses vides. Alors, confirmez le discours de réconciliation avec des gestes concrets et soyez un exemple de respect et d’efforts honnêtes pour apporter des changements. »

3.2.3.2 Forum de discussion en ligne et commentaires vidéo

De nombreux participants estiment que la réconciliation est vitale pour assainir le climat politique actuel, ils suggèrent leurs idées en vue d’amorcer le processus de guérison. On s’inquiète également du fait que l’accès aux services est actuellement inéquitable et qu’il faudrait en faire davantage pour assurer l’égalité d’accès. Dans leurs commentaires vidéo en ligne, de jeunes Autochtones demandent au gouvernement de les inclure dans le processus de réconciliation. Ils affirment aussi que des fonds doivent être affectés à l’éducation du grand public sur les différences culturelles entre les peuples autochtones et non autochtones et pour faire mieux connaître les répercussions du système des pensionnats indiens sur les familles, de même que les défis actuels pour s’en sortir.

« Je pense qu’on pourrait faire beaucoup plus pour mettre en contact les jeunes des populations autochtones et non autochtones. Peut-être un programme de correspondance entre étudiants? Ce serait une excellente occasion d’apprentissage et cela aiderait les enfants à établir des liens avec des enfants de milieux différents, qui ont des points de vue différents et qui vivent dans des circonstances et des environnements différents. Je pense aussi que ce serait amusant! »

« La réconciliation est extrêmement importante pour moi. La façon dont les Canadiens autochtones ont été traités depuis la Confédération est honteuse. Par exemple, les communautés autochtones devraient bénéficier des mêmes services que les communautés non autochtones. À l’heure actuelle, les jeunes Autochtones doivent surmonter d’énormes défis pour réussir dans la vie. Ce n’est pas juste et ça doit changer. »

3.2.3.3 Tables rondes avec les jeunes

Alors que de nombreuses tables rondes portent sur les besoins des jeunes Autochtones et les répercussions des traumatismes intergénérationnels, trois tables rondes portent sur des enjeux liés à la réconciliation avec les peuples autochtones et sur le rôle que les jeunes Canadiens peuvent jouer dans la reconstruction de cette relation. Comme le notent les participants à l’une des tables, la réconciliation de cette façon signifie « pardon, guérison, respect ». À une autre table, on fait remarquer qu’« il ne peut y avoir de réconciliation sans vérité » et, bien que du travail ait été fait en vue d’améliorer les relations avec les Autochtones, qu’il reste encore beaucoup à faire.

À cette fin, les participants soulignent l’importance de l’éducation et de la sensibilisation afin que les jeunes Canadiens comprennent mieux « le traumatisme et la douleur qui ont été implantés dans l’identité autochtone, et l’incidence que cela a sur les générations actuelles ». Si l’on veut que les jeunes Autochtones préservent leurs cultures, l’éducation est tout aussi importante. De même, célébrer les « succès et les réalisations » des Canadiens autochtones peut aider les jeunes Autochtones à renouer avec leur culture et à travailler à la préserver.

D’autres mesures visant à favoriser la réconciliation ont été discutées, notamment les suivantes :

  • Créer plus d’occasions pour les Canadiens autochtones de « partager leur culture » avec d’autres Canadiens et, de façon plus large, de « partager leur identité autochtone avec le monde ».
  • Incorporer les pratiques de guérison traditionnelles autochtones à la médecine moderne, y compris les « médecines traditionnelles », et incorporer les enseignements autochtones aux soins de santé mentale modernes qui sont prodigués aux jeunes Autochtones.
  • Favoriser une relation plus positive entre les jeunes Canadiens autochtones et les autorités de leur communauté (p. ex. un programme communautaire visant à ce que la GRC « établisse des rapports directement avec les jeunes Autochtones »).
  • Fournir des ressources et du soutien additionnels aux communautés qui ont été directement touchées par la disparition ou le meurtre de femmes et de filles autochtones, comme des « espaces sécuritaires pour les femmes et les enfants » ou davantage de travailleurs de soutien communautaires.
  • Réformer le système de protection de la jeunesse. Entre autres choses, établir un « plan de transition pour les jeunes qui grandissent hors du système » et mettre en place des programmes pour les parents qui risquent de perdre la garde de leurs enfants.
3.2.3.4 Propositions des intervenants

Les thèmes entourant les jeunes Autochtones et la réconciliation sont à la base d’une grande partie des commentaires que nous avons reçus. Plusieurs groupes d’intervenants demandent aux gouvernements de consulter et de respecter les communautés autochtones en matière de politiques et de protection de l’environnement, d’améliorer radicalement la salubrité de l’eau et la sécurité alimentaire dans toutes les communautés autochtones (p. ex., que les avis de faire bouillir l’eau deviennent chose du passé) et de garantir aux jeunes Autochtones l’accès à une éducation de qualité et culturellement pertinente, peu importe où ils vivent (p. ex., dans le Nord).

La santé des Autochtones est une autre priorité clé, notamment l’accès à des services de santé et de santé mentale adaptés à leur culture dans toutes les collectivités autochtones. Les intervenants estiment également que les gouvernements devraient financer des espaces sécuritaires accessibles ou des centres d’amitié pour les jeunes Autochtones dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, en particulier pour les jeunes Autochtones LGBTQ2, et qu’ils devraient fournir des services de transport gratuits pour se rendre à ces installations et en revenir.

De plus, ils suggèrent que soient élaborés une stratégie de lutte contre la violence sexuelle et un plan d’intervention dirigé par les Autochtones pour les collectivités éloignées et nordiques, qu’une stratégie de prévention de l’itinérance chez les jeunes Autochtones soit incluse dans toute stratégie nationale de lutte contre l’itinérance à venir, et que les gouvernements investissent davantage à l’appui des réformes de la protection de l’enfance dirigées par les Autochtones, comme l’a décrit la Commission de vérité et de réconciliation dans ses appels à l’action.

3.3 Votre santé, votre communauté, votre monde

3.3.1 Identité canadienne, immigration et expériences nationales

3.3.1.1 Livret en ligne À vous la parole

Le thème de l’identité canadienne, de l’immigration et des expériences internationales est lié à des sujets tels que le multiculturalisme, les langues officielles, les valeurs communes et la fierté canadienne, les programmes d’échange jeunesse et les possibilités d’études à l’étranger. Une grande partie de ce thème est également liée à l’expérience des nouveaux arrivants au Canada, comme les immigrants et les réfugiés, y compris le soutien communautaire qu’ils reçoivent et le niveau d’acceptation qu’ils ressentent. En tout, l’identité canadienne, l’immigration et les expériences internationales ont fait l’objet de 950 commentaires.

Les participants étaient invités à formuler leurs commentaires sur ce thème en répondant aux deux questions suivantes :

  1. Pourquoi les thèmes de l’identité canadienne, de l’immigration et/ou des expériences internationales vous préoccupent-ils?
  2. Quelles mesures précises pourrions-nous prendre ou devrions-nous prendre pour améliorer l’identité canadienne, pour appuyer l’immigration et les expériences internationales des jeunes au Canada?

Question 1 : Pourquoi les thèmes de l’identité canadienne, de l’immigration et/ou des expériences internationales vous préoccupent-ils?  

Les participants ont le plus souvent commenté l’importance de l’identité canadienne (35 p. 100); ils ont discuté un peu moins souvent d’idées liées au manque perçu de systèmes de soutien en place pour les nouveaux arrivants au Canada (20 p. 100) et des effets positifs des expériences internationales sur le développement personnel des jeunes Canadiens (20 p. 100). Ils ont également indiqué que l’éducation et la sensibilisation aux questions liées à l’identité canadienne, à l’immigration et/ou aux expériences internationales sont importantes (18 p. 100). Certains ont expliqué être préoccupés par ces questions en raison de leurs expériences personnelles d’immigration au Canada ou de celles de leur famille (13 p. 100). D’autres ont exposé un large éventail de points de vue sur les politiques d’immigration (13 p. 100).

Identité canadienne, d´immigration et d´expérience internationale
%
Importance de l’identité canadienne 35 %
Manque de soutien perçu pour les nouveaux arrivants et les réfugiés, y compris les étudiants internationaux 20 %
Importance pour le développement personnel des jeunes Canadiens 20 %
Importance de l’éducation et de la sensibilisation 18 %
Expérience personnelle ou familiale liée à l’immigration 13 %
Opinions diverses concernant les politiques en matière d’immigration 13 %
Importance de la réconciliation avec les peuples autochtones 4 %
Autre 6 %

Graphique 3.3.1a – Ce graphique illustre les questions d’identité canadienne, d’immigration et d’expérience internationale qui étaient au cœur des préoccupations des jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole.

Importance de l’identité canadienne

Le plus souvent, les jeunes se préoccupent de ces questions parce que l’idée de l’identité canadienne est importante pour eux. Dans de nombreux commentaires, ils disent penser que nous devons continuer à améliorer la « vision » actuelle de l’identité canadienne — maintenir les valeurs multiculturelles, rendre notre société plus accueillante pour les nouveaux arrivants et combler les écarts socio-économiques entre la population en général et les populations vulnérables. Certains commentaires reflètent l’opinion selon laquelle l’identité canadienne est « érodée » ou « oubliée » en raison du multiculturalisme croissant et que l’histoire et les traditions du Canada devraient être mises en valeur et davantage enseignées. Plusieurs commentaires appuient l’idée qu’il faudrait davantage enseigner l’histoire de notre pays aux jeunes Canadiens, en mettant l’accent sur l’histoire autochtone, les répercussions du colonialisme et la réconciliation. Quelques commentaires reflètent également l’opinion selon laquelle le Canada devrait mieux différencier son identité de celle des États-Unis. Un plus petit nombre d’entre eux mettent l’accent sur la nécessité d’accentuer le caractère bilingue de l’identité canadienne et de veiller à ce que tous les jeunes du pays aient la possibilité d’apprendre le français comme langue seconde, et ce, peu importe où ils vivent.

« Je pense que le Canada, comme le reste du monde, se trouve à la croisée des chemins en ce qui concerne ses relations avec les citoyens, de même qu’avec les moins fortunés de la planète, potentiels immigrants ou réfugiés. En retour, la façon dont nous choisissons d’agir et de relever ces défis — et la façon dont nous choisissons de traiter ces gens — influencera grandement notre identité en tant que nation. »

Manque de soutien pour les nouveaux arrivants et les réfugiés

Une autre question importante est le manque de soutien pour les nouveaux arrivants, en particulier les réfugiés, une fois au Canada. Les commentaires font généralement référence au soutien mental ou communautaire pour contrer les attitudes négatives dans la communauté (sentiment explicitement anti-immigrant, désintérêt général à nouer des relations avec les nouveaux arrivants, soutien supplémentaire pour les réfugiés fuyant des circonstances traumatisantes, etc.), bien que certains appellent « soutien » les services et les programmes destinés aux immigrants, qui sont inefficaces et/ou sous-utilisés.

Ceux qui sont des immigrants de première ou de deuxième génération disent souvent qu’ils auraient souhaité bénéficier de meilleurs programmes pour tisser des liens dans les écoles et les collectivités, des programmes visant à favoriser l’appréciation culturelle réciproque et à inspirer un sentiment d’appartenance. D’autres mentionnent le renforcement des services de placement des immigrants et la simplification de la paperasse et des procédures administratives. Plusieurs personnes ont fait remarquer qu’il y a un manque évident de soutien en santé mentale pour les nouveaux immigrants et les réfugiés, ce qui est particulièrement important dans le cas des réfugiés (surtout ceux qui ont fui des circonstances traumatisantes).

« Les immigrants de première et de deuxième génération affichent des taux relativement plus élevés de troubles psychiatriques. J’ai l’impression que cela a beaucoup à voir avec le caractère inclusif de notre société dans son ensemble, et qu’avec plus de sensibilisation et de meilleures ressources, nous pourrons mieux soutenir les jeunes des minorités au Canada. »

Important pour le développement personnel des jeunes Canadiens

Une proportion similaire de commentaires reflète l’opinion selon laquelle les expériences internationales sont importantes pour le développement personnel des jeunes Canadiens. Plusieurs attirent l’attention sur les occasions d’apprendre à l’étranger, dans différentes cultures, comme une façon pour les jeunes Canadiens d’ouvrir leurs perspectives et d’acquérir une connaissance globale plus éclairée du monde. Ces expériences peuvent leur permettre de développer de l’empathie, se s’ouvrir à l’inclusion et de devenir plus flexibles. En même temps, ces expériences internationales permettent de mieux apprécier l’identité canadienne (p. ex., le multiculturalisme), de même que les nombreux avantages et les nombreuses libertés dont jouissent les citoyens canadiens (p. ex., la qualité de vie, la sécurité). Plusieurs commentaires soulignent que les expériences internationales sont essentielles pour doter les jeunes Canadiens d’un grand nombre des compétences irremplaçables, qui leur seront utiles pour réussir professionnellement dans une économie de plus en plus mondialisée. Plusieurs intervenants ont cité les programmes d’échange et les stages internationaux comme des occasions inestimables pour les jeunes Canadiens, qu’il faudrait multiplier et rendre plus accessibles (p. ex., moins coûteuses).

« Dans un monde interconnecté à l’échelle mondiale, je pense qu’il est important pour les jeunes d’avoir des expériences internationales, de mieux connaître d’autres cultures, d’apprendre à être flexibles et à s’adapter à la vie de différentes manières, et de développer une mentalité d’inclusion et d’acceptation des différences perçues. »

Question 2 : Quelles mesures précises pourrions-nous prendre ou devrions-nous continuer de prendre pour renforcer l’identité canadienne, soutenir l’immigration et favoriser les expériences internationales pour les jeunes au Canada? 

De nombreuses idées ont été lancées, notamment les suivantes : diverses mesures à prendre en matière de politiques d’immigration (27 p. 100), mobiliser les jeunes et le public en général autour de l’identité canadienne (26 p. 100), créer des occasions d’avoir des expériences internationales et encourager les jeunes Canadiens à en profiter (25 p. 100), améliorer le soutien offert aux immigrants ainsi qu’aux autres nouveaux arrivants au Canada (25 p. 100) et éduquer davantage les gens, les sensibiliser à ces enjeux (24 p. 100). En outre, quelques commentaires portaient sur la nécessité d’améliorer les mesures visant à opérer la réconciliation avec les peuples autochtones (5 p. 100) et à faire participer les groupes marginalisés (5 p. 100).

Identité canadienne et soutenir les expériences de l´immigration et internationales des jeunes au Canada
%
Diverses mesures relatives aux politiques en matière d’immigration 27 %
Aborder les enjeux relatifs à l’identité canadienne 26 %
Créer et favoriser davantage d’expériences internationales pour les jeunes Canadiens 25 %
Mieux soutenir les immigrants et les nouveaux arrivants au Canada 25 %
Éducation et sensibilisation 24 %
Renforcer les mesures pour favoriser la réconciliation avec les peuples autochtones 5 %
Favoriser la participation des groupes marginalisés 5 %
Autre 8 %

Graphique 3.3.1b – Ce graphique illustre les mesures particulières que les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole aimeraient voir prendre pour améliorer l'identité canadienne et soutenir les expériences de l'immigration et internationales des jeunes au Canada.

Mesures relatives aux politiques d’immigration

Les mesures les plus souvent citées dans les commentaires ont trait aux politiques d’immigration. Les suggestions sont toutefois très variées et reflètent divers points de vue. Par exemple, la plupart des commentaires reflètent l’opinion selon laquelle les politiques d’immigration du Canada devraient permettre un plus grand nombre d’immigrants et de réfugiés et que le gouvernement devrait revoir les procédures de demandes d’immigration afin de les rendre plus simples, plus accessibles et plus équitables. Une attention particulière est accordée aux étudiants étrangers de niveau postsecondaire, qu’on voudrait être automatiquement admissibles à la résidence permanente ou, à tout le moins, bénéficier d’un traitement accéléré de leurs demandes. Plusieurs commentaires suggèrent d’augmenter le financement des programmes d’établissement des immigrants et des réfugiés, ainsi que celui des services de santé et d’éducation qui leur sont offerts, afin de faciliter leur intégration à la société canadienne. Cependant, un nombre légèrement inférieur de répondants sont d’avis contraire : les politiques d’immigration du Canada devraient être « resserrées », elles devraient être plus sélectives et réduire globalement l’admission d’immigrants et de réfugiés. Ces commentaires expriment en grande partie l’opinion selon laquelle le gouvernement devrait se concentrer sur l’amélioration de la situation sociale et économique des citoyens canadiens actuels, plutôt que d’accroître l’immigration.

« Continuer à accepter les immigrants. Encourager les programmes et offrir des bourses qui permettent aux jeunes de voyager dans d’autres régions du Canada et dans le monde. Fournir de l’aide aux étudiants étrangers qui souhaitent étudier au Canada. »

Renforcer l’identité canadienne

Une proportion similaire de commentaires reflète l’opinion selon laquelle les mesures visant les jeunes, et les Canadiens en général, devraient davantage étayer le multiculturalisme canadien et se faire l’écho des diverses cultures qui composent notre société. Beaucoup de gens suggèrent que les gouvernements entreprennent cette éducation au moyen de campagnes de promotion et en finançant, dans toutes les régions, des programmes communautaires visant à faciliter la compréhension culturelle — tout cela dans le but d’accroître la fierté des Canadiens à l’égard de notre identité multiculturelle. Un nombre important de répondants suggèrent également de faire davantage participer les Autochtones à l’élaboration de ces campagnes et ces programmes d’éducation. Ils croient qu’il serait malhonnête et rétrograde de ne pas reconnaître l’histoire et la culture autochtones en tant que composante essentielle de notre identité nationale. Plusieurs personnes ont également suggéré d’élargir l’accès à l’éducation en français dans toutes les régions du pays afin d’unir les jeunes d’un océan à l’autre dans la tradition du bilinguisme.

« Discuter de la façon dont les immigrants ont contribué à notre pays. Expliquer pourquoi les immigrants sont nécessaires et les raisons qui les amènent à venir ici, à la lumière de circonstances qui échappent à leur contrôle. Discuter des raisons pour lesquelles la discrimination à l’égard des immigrants ou des non Canadiens est inacceptable. Discuter des groupes marginalisés de notre histoire, comme les personnes de couleur, les LGBTQIA+, les Autochtones, etc., qui font partie de l’identité canadienne et ne devraient pas être exclus de notre récit historique. »

Plus d’expériences internationales pour les jeunes Canadiens

Plusieurs commentaires suggèrent de créer et d’encourager plus d’expériences internationales pour les jeunes Canadiens, y compris des possibilités de bénévolat ou d’emploi à l’étranger, des programmes d’échange d’étudiants au sein du Canada et à l’étranger, ainsi que des partenariats d’échange avec d’autres pays. Quelques personnes suggèrent de hausser l’âge maximal des détenteurs d’un visa international d’études et de travail au-delà de 30 ans, et beaucoup estiment que les possibilités d’échange d’étudiants devraient être mieux promues auprès des jeunes et mieux financées (p. ex. plus de bourses, d’allocations, etc.). Beaucoup de commentaires soulignent que le Canada devrait créer des voies d’échange délibérées avec divers pays, afin de simplifier les déplacements des jeunes à destination et en provenance de ces endroits. Dans l’ensemble, on estime qu’en augmentant la mobilité des jeunes à la grandeur du pays et dans le monde, on leur inculquerait une plus grande appréciation de la diversité des cultures et de l’identité canadienne.

« Établir des accords d’échange avec des pays étrangers afin d’offrir des possibilités d’apprentissage expérientiel à l’étranger. Par exemple, l’Allemagne et le Ghana ont un accord qui permet aux étudiants allemands d’enseigner au Ghana. »

Soutien accru pour les nouveaux arrivants au Canada

De nombreux commentaires recommandent un financement accru pour les groupes communautaires et les ONG qui offrent des cours de langue aux nouveaux immigrants et aux réfugiés des cours de langue, ou qui leur fournissent des services de placement et divers services de transition. Quelques commentaires mentionnent la mise en place de groupes de soutien aux immigrants et aux réfugiés, en particulier pour les jeunes immigrants, qui fourniraient aux familles et aux individus les ressources nécessaires (p. ex., counselling, services de santé, etc.) pour leur assurer un bon départ dans leur vie au Canada. Plusieurs commentaires soulignent qu’il est important de changer le système de reconnaissance des titres de compétences étrangers au Canada, car cela permettrait à un plus grand nombre d’immigrants et de réfugiés de trouver du travail dans leurs domaines professionnels particuliers (p. ex. la médecine, le droit).

Éducation et sensibilisation

Un plus petit groupe de répondants croient qu’il faudrait apprendre aux jeunes à connaître les nombreuses cultures qui composent la population multiculturelle du Canada, afin d’accroître la compréhension, la solidarité et la compassion envers les nouveaux arrivants. En ce qui concerne l’identité canadienne, plusieurs commentaires appuient une participation accrue des jeunes aux affaires civiques et politiques comme moyen de les faire participer, au niveau communautaire, aux processus décisionnels relatifs aux politiques fédérales. Quelques commentaires recommandent également d’étendre la formation en français pour les jeunes à la grandeur du pays, et d’enrichir les cours d’histoire du Canada pour mieux inclure les récits des peuples autochtones et des minorités visibles. En ce qui concerne les expériences internationales, plusieurs commentaires conviennent qu’il faudrait mieux financer les programmes actuels de travail, de bénévolat ou d’études à l’étranger, et mieux les promouvoir afin d’inciter plus de jeunes à y participer.

Un plus petit nombre de répondants suggèrent :

  • d’améliorer les mesures visant à accroître la réconciliation avec les peuples autochtones au plus haut échelon (c.‑à‑d. au sein du gouvernement fédéral) et à l’échelon local (p. ex. dans les écoles) afin de reconnaître les effets négatifs durables du colonialisme;
  • de faire participer les groupes marginalisés en créant des comités consultatifs officiels sur les politiques fédérales et en mettant en œuvre des programmes d’expérience culturelle ou des démonstrations culturelles.
3.3.1.2 Forum de discussion en ligne et commentaires vidéo

Certains s’inquiètent des récents changements apportés à l’hymne national, tandis qu’un autre dit que les jeunes devraient voyager et vivre plus d’expériences internationales pour mieux comprendre et apprécier les autres cultures. Les vidéos soumises suggèrent qu’un financement accru des arts est essentiel pour explorer et définir notre identité en tant que Canadiens.

De plus, quelques vidéos indiquent que le gouvernement devrait modifier le processus de transfert des compétences d’un pays à l’autre pour faire en sorte, par exemple, d’accélérer les examens d’équivalences médicales pour les médecins formés d’ailleurs. Enfin, une vidéo conseille au Canada d’accroître l’aide au développement à l’étranger; le Canada est connu pour son aide internationale et devrait continuer, voire augmenter, son aide aux pays en développement.

« Voyager à l’extérieur du Canada est l’une des choses les plus importantes que les jeunes Canadiens peuvent faire. Cela peut exposer les gens à d’autres cultures, d’autres langues et des modes de vie différents de chez nous. J’encourage tout le monde à profiter des programmes ou des occasions de voyager et d’apprendre à connaître le monde! »

« Le rôle du gouvernement, c’est de défendre les valeurs des gens. L’hymne national représente ces valeurs. Il n’appartient pas au gouvernement de le changer ou de le modifier. L’hymne national est pour le peuple, pas pour le premier ministre. Rétablissez l’hymne national comme avant. »

3.3.1.3 Tables rondes avec les jeunes

Les personnes de tout le pays qui ont participé à des tables rondes dirigées par des jeunes considèrent qu’être « généreux », « accueillants », « amateurs de plein air » et « paisibles » sont des caractéristiques intrinsèquement « canadiennes ». Les discussions sur l’identité canadienne intéressent particulièrement de nombreux Canadiens qui ont immigré au Canada ou qui sont les enfants d’immigrants. En se basant sur leurs propres expériences, de nombreux jeunes font remarquer que « les immigrants devraient avoir une bonne première expérience à leur arrivée au Canada », ils devraient ensuite avoir accès à des mesures de soutien leur permettant de bien s’intégrer à la société canadienne. Parmi les mesures visant à faciliter l’intégration et la réussite des étudiants étrangers et des jeunes immigrants au Canada, mentionnons les suivantes :

  • l’amélioration du « soutien aux employeurs qui embauchent de jeunes immigrants » et des étudiants étrangers;
  • des lignes directrices ou des politiques visant à assurer une « représentation adéquate de la diversité du Canada » dans les milieux de travail et les domaines publics;
  • de l’éducation à l’école « sur l’égalité, l’acceptation et l’importance de la diversité »;
  • du soutien par les pairs, ce qui pourrait aider les jeunes à s’intégrer à la vie scolaire;
  • l’acceptation des titres de compétences étrangers, y compris les certificats d’emploi et d’études, de sorte que la société canadienne reconnaisse « les études, l’expertise et l’expérience des nouveaux arrivants au Canada »;
  • plus de soutien financier pour les étudiants étrangers de niveau postsecondaire qui se sentent « victimes de discrimination en ce qui a trait à l’accès aux possibilités de financement ou aux bourses d’études ».

Alors que les jeunes Canadiens peuvent considérer l’identité canadienne comme un trait positif qui embrasse et chérit la diversité des gens, les jeunes de trois tables rondes différentes ont discuté de la nécessité de « célébrer le multiculturalisme » et d’éduquer tous les Canadiens sur l’importance « de l’égalité, de l’acceptation et de l’importance de la diversité ». Il pourrait s’agir d’expériences internationales et d’éducation pour que les jeunes Canadiens créent des liens avec d’autres cultures en aidant au « développement communautaire durable » dans d’autres pays. Les participants ont discuté de diverses mesures, dont les suivantes :

  • plus d’« éducation en matière de politiques et de cultures étrangères » pour faire mieux connaître les climats politiques à l’extérieur du Canada;
  • un effort particulier pour aider les jeunes Autochtones à assister à des rassemblements internationaux comme les Jeux autochtones mondiaux;
  • la promotion d’éléments traditionnels du patrimoine et de la culture autochtones, comme « la danse, le tambour et les médecines traditionnelles »;
  • faciliter les voyages internationaux pour les jeunes du Canada, par exemple en facilitant l’obtention d’un passeport dans les collectivités rurales, éloignées et nordiques, ou en offrant des possibilités de bénévolat à l’étranger.
3.3.1.4 Propositions des intervenants

Certains intervenants discutent de questions liées à l’immigration, à la citoyenneté et aux réfugiés dans leurs commentaires en vue de l’élaboration d’une politique jeunesse. Un thème revient souvent : celui des obstacles auxquels se heurtent actuellement les nouveaux arrivants et leur famille. On donne l’exemple du processus très long et souvent inefficace visant à adapter l’expérience et les compétences professionnelles des Néo-Canadiens au contexte canadien — une cause fréquente de sous-emploi et de difficultés financières. Le manque d’aide professionnelle à l’établissement et les injustices perçues dans le système de points servant à l’évaluation des demandes sont également considérés comme des obstacles, de même que l’accès limité aux services de santé, y compris de santé mentale.

Les intervenants suggèrent d’offrir d’autres programmes de soutien communautaire pour les nouveaux arrivants, des cours gratuits de langue seconde et d’autres formes d’aide à l’emploi (p. ex., mettre en contact les petites entreprises canadiennes et les nouveaux arrivants) comme moyens pratiques par lesquels le gouvernement peut améliorer la situation des Néo-Canadiens, y compris les jeunes immigrants et les jeunes réfugiés. Enfin, il est souligné qu’une fois accordée, la citoyenneté canadienne ne devrait jamais être révoquée (c.‑à‑d. que l’expulsion soit exclue) et que la politique d’immigration devrait accorder la priorité à la réunification des familles.

Dans plusieurs de leurs mémoires, les intervenants proposent des principes directeurs pour la politique jeunesse du gouvernement fédéral. La recommandation la plus fréquente est d’apprendre aux jeunes Canadiens leurs droits en matière de justice et leurs droits de la personne, ainsi que la façon d’obtenir de l’aide juridique si leurs droits sont violés. Plusieurs intervenants suggèrent d’élaborer la politique fédérale de la jeunesse sur la base de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. En outre, il est conseillé au gouvernement d’écouter sérieusement les jeunes, d’ancrer la politique jeunesse dans des principes antiracistes (p. ex. demander à divers jeunes et adultes de rédiger la politique et d’inclure une analyse de la façon dont ses solutions/politiques affecteront les jeunes racialisés), d’inclure les appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation et d’intégrer les principes de responsabilité, de compassion, d’inclusion, d’honnêteté, de choix des jeunes, de voix des jeunes et d’autodétermination dans tous les aspects de la nouvelle stratégie.

Un groupe restreint mais avide d’intervenants discute de la question du bilinguisme et des droits des francophones dans le contexte de la politique jeunesse. Ils affirment que la politique jeunesse doit travailler avec des partenaires communautaires afin de favoriser une génération de jeunes qui sont fiers de leur langue, de leur culture, de leur accent et de leur dialecte, d’accroître les efforts pour encourager le bilinguisme personnel partout au Canada et d’encourager la disponibilité des services en français qui sont offerts par les gouvernements et le secteur privé à l’échelle nationale (non seulement au Québec). Il est également conseillé au gouvernement fédéral de faire davantage pour garantir le financement des écoles d’immersion française et des écoles francophones, puisqu’à l’heure actuelle, les fonds destinés à les financer sont souvent détournés ailleurs par les provinces ou territoires.

3.3.2 Environnement et changement climatique

3.3.2.1 Livret en ligne À vous la parole

Le sujet de l’environnement et des changements climatiques regroupe un éventail de thèmes, comme assurer la durabilité à la création de technologie propre et encourager le recyclage. Maintenir la riche biodiversité du Canada et protéger ses habitats naturels font également partie de ce sujet, de même que le développement des ressources naturelles et l’innovation écologique. En tout, 1 251 commentaires ont été formulés à propos de l’environnement et des changements climatiques.

On a demandé aux participants de fournir une rétroaction sur ce sujet en répondant aux deux questions suivantes :

  1. Pourquoi est-ce que le sujet de l’environnement et des changements climatiques est-il important pour vous et vos pairs?
  2. Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou continuer de prendre pour aider les jeunes à protéger l’environnement et à lutter contre les changements climatiques?

Question 1 : Pourquoi est-ce que le sujet de l’environnement et des changements climatiques est-il important pour vous et vos pairs?  

Environnement et au changement climatique
%
Accent sur la construction d’un avenir durable 37 %
Importance de l’environnement et des impacts des changements climatiques (sans plus de précisions) 25 %
Accent sur l’équilibre entre l’économie et le développement responsable 16 %
Accent sur les impacts des changements climatiques 16 %
Perception d’inaction 10 %
Responsabilité générationnelle 10 %
Accent sur divers enjeux d’ordre politique 2 %
Autre 2 %

Graphique 3.3.2a – Ce graphique illustre les questions relatives à l’environnement et au changement climatique qui étaient au cœur des préoccupations des jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole.

De nombreux commentaires portaient sur un avenir durable comme principal facteur de préoccupation relatif à l’environnement et aux changements climatiques (37 p. 100), de même que l’importance de l’environnement et des incidences des changements climatiques de façon générale (25 p. 100). Un nombre égal de commentaires visaient l’équilibre entre l’économie et le développement responsable (16 p. 100) et les effets négatifs des changements climatiques (16 p. 100). Certains participants ont parlé de leur perception d’inaction actuelle à propos de l’environnement et des changements climatiques (10 p. 100) ou de la responsabilité de la génération actuelle à s’attaquer à ces problèmes, afin que les futures générations de Canadiennes et de Canadiens héritent d’un monde en santé (10 p. 100). Quelques commentaires ont abordé les détails de diverses politiques environnementales (2 p. 100).

Un futur durable

La raison la plus fréquemment exprimée dans les commentaires est l’importance de la durabilité – d’un point de vue environnemental et économique à un point de vue sociétal et culturel. De nombreuses personnes ont mentionné la nécessité de résoudre les problèmes de durabilité environnementale, sous peine de laisser aux jeunes d’aujourd’hui un environnement brisé et dangereux lorsqu’ils atteindront l’âge adulte, alors qu’ils seront forcés d’élever la prochaine génération de jeunes canadiens dans des circonstances environnementales précaires. Plusieurs commentaires portaient également sur l’importance d’élargir les industries durables du Canada, comme les technologies et l’énergie propres, afin d’assurer un avenir environnemental sécuritaire et de créer de bons emplois pour les Canadiennes et Canadiens qui arrivent sur le marché du travail. Quelques commentaires ont fait état du point de vue selon lequel aucun des enjeux susmentionnés ne peut être réglé sans qu’une éducation adéquate sur la durabilité, l’environnement et les changements climatiques soit offerte aux jeunes et à l’ensemble de la population, afin d’assurer une adoption globale de ces initiatives.

« Je m’inquiète de l’avenir de notre pays et de notre planète. À propos de nos ressources naturelles, que les autres pays pourraient tenter de nous voler. Dans ma province, la pêche constitue un important gagne-pain; s’il ne reste plus de poissons, que ferons-nous? Il s’agit de la seule planète que nous ayons, et si nous n’en prenons pas soin, alors c’en sera terminé de la race humaine. »

Environnement et économie

Certaines personnes ont mentionné que les enjeux relatifs à l’environnement et aux changements climatiques étaient importants pour elles en raison d’inquiétudes relativement à l’équilibre entre l’économie et le développement responsable. Nombre de ces commentaires exprimaient le désir de voir un changement de cap de l’économie vers des industries durables ou écologiques, ce qui répondrait à deux objectifs : la protection de l’environnement et l’ouverture de nouveaux secteurs d’emploi. Les pratiques agricoles durables et la transition vers une énergie propre, par exemple, ont été citées dans quelques commentaires pour illustrer la façon dont l’économie canadienne doit s’adapter aux réalités des changements climatiques. Bien que certains commentaires mentionnaient également le souhait de la mise en place d’une taxe sur le carbone pour réduire les émissions, d’autres personnes ont affiché leur scepticisme quant à l’efficacité de cette mesure (p. ex. cela aura des retombées économiques négatives sur la population sans véritablement permettre une amélioration de l’environnement).

De façon générale, les commentaires insistaient sur le fait que les mesures environnementales devaient être efficientes et réalistes d’un point de vue économique.

« Nous subissons depuis plusieurs décennies les conséquences de notre système économique ancré sur la surexploitation des ressources naturelles se trouvant sur notre territoire, sans penser au lendemain. Toutefois, il est impossible de nier que les changements climatiques prennent de l’ampleur et que de nombreuses communautés à l’échelle mondiale perdront leur autonomie économique et leur capacité à subvenir aux besoins de base de leurs citoyens. Nos écosystèmes font notre fierté et il est de notre devoir d’assurer un futur fleurissant pour les générations à venir. »

Effets des changements climatiques

Une proportion similaire de commentaires citaient les répercussions des changements climatiques comme principale préoccupation et fournissaient des exemples précis de ces inquiétudes. De nombreux commentaires, en effet, mentionnaient la façon dont les effets des changements climatiques continueront à avoir une incidence négative sur les collectivités du pays, à moins que le Canada parvienne à déployer un effort concerté, à l’échelle fédérale, provinciale, territoriale, municipale et communautaire partout au Canada, en vue de renforcer la résilience aux changements climatiques. Les menaces à la sécurité alimentaire, les événements météorologiques extrêmes (sécheresses, inondations, ouragans, etc.), l’extinction possible d’espèces (comme les ours polaires), la fonte de la calotte glaciaire et le phénomène des réfugiés climatiques constituent quelques exemples seulement des préoccupations mentionnées dans les commentaires. La consultation des peuples autochtones et leur inclusion relativement aux connaissances traditionnelles relatives à l’environnement et à sa protection sont tout particulièrement importantes, puisque les nations et communautés autochtones sont déjà touchées de façon disproportionnée par les changements climatiques (notamment dans le Nord).

« Mettre un terme aux changements climatiques; aux toxines dans l’environnement (y compris le plastique dans les océans, le ruissellement agricole, les déchets industriels et nucléaires, etc.); à la destruction des habitats et à la perte de biodiversité; à l’élevage de saumon sur la côte de la Colombie-Britannique. Nous sommes terrifiés de l’effondrement écologique qui se produit de notre vivant. Quel héritage nous laissez-vous? »

Protéger l´environnement et lutter contre le changement climatique
%
Besoin d’éducation et de sensibilisation sur les changements climatiques et l’environnement 43 %
Investir dans des initiatives et des infrastructures écologiques 30 %
Accent sur divers enjeux d’ordre politique 28 %
Encourager les options écologiques pour les consommateurs 22 %
Améliorer les politiques de protection des animaux et de l’environnement 19 %
Favoriser l’investissement et la recherche sur les changements climatiques et les solutions de rechange 12 %
Accent sur le dialogue, la transparence et la responsabilisation dans les processus décisionnels 8 %
Accent sur la nécessité de fournir plus de soutien aux organismes nouveaux et existants 5 %
Autre 4 %

Graphique 3.3.2b – Ce graphique illustre les mesures particulières que les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole aimeraient voir prendre pour aider les jeunes à mieux protéger l'environnement et lutter contre le changement climatique. 

Question 2 : Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou continuer de prendre pour aider les jeunes à protéger l’environnement et à lutter contre les changements climatiques?  

Près de la moitié des commentaires reçus contenaient la suggestion d’améliorer l’éducation et la sensibilisation à l’égard de l’environnement et des changements climatiques (43 p. 100) et insistaient sur l’importance d’investir dans des initiatives et des infrastructures écologiques (30 p. 100). Un peu moins de personnes ont parlé des divers enjeux environnementaux d’ordre politique (28 p. 100), alors que d’autres ont affirmé que le gouvernement devrait encourager les consommateurs à choisir des options écologiques (22 p. 100) et améliorer les politiques de protection des animaux et de l’environnement (19 p. 100). Selon quelques commentaires, nous devrions mettre l’accent sur le dialogue, la transparence et la responsabilisation dans les processus décisionnels touchant l’environnement (8 p. 100) et fournir plus de soutien aux organismes nouveaux et existants qui s’occupent d’environnement (5 p. 100).

Éducation relative à l’environnement

Bien souvent, les commentaires citaient l’augmentation de l’éducation et de la sensibilisation sur les questions relatives à l’environnement et aux changements climatiques comme mesures essentielles pour aider les jeunes à s’attaquer plus encore à ces enjeux. Beaucoup de commentaires mentionnaient la nécessité de mettre en place des programmes de littératie environnementale dans les écoles du pays pour enseigner l’importance de réduire sa production de déchets personnelle (p. ex. en diminuant la surconsommation), de recycler, de vivre de façon durable (p. ex. en cultivant sa propre nourriture), etc. Plusieurs commentaires visaient également à rendre obligatoire ce type d’éducation interdisciplinaire (p. ex. l’intégration d’éléments des sciences, de l’impact social, de l’histoire, etc.). Certains commentaires, particulièrement, ont souligné que les cours d’éducation postsecondaire devraient intégrer un point de vue environnemental, peu importe le sujet traité (comme les pratiques commerciales durables dans l’enseignement aux étudiants au MBA). Parmi les autres suggestions, notons le fait d’encourager les jeunes autochtones à devenir des chefs de file de la protection environnementale au moyen des connaissances traditionnelles, ainsi que l’enseignement de ces connaissances autochtones sur l’environnement au grand public. De façon globale, les commentaires soulignaient l’importance d’enseigner aux jeunes les mesures concrètes qu’ils peuvent prendre pour contribuer à la protection de l’environnement, ce qui motiverait des générations complètes de Canadiennes et de Canadiens à accorder la priorité à ces questions pour les années à venir.

« Parmi les choses que les jeunes peuvent faire, il y a organiser des activités communautaires pour sensibiliser et éduquer les gens sur cette question et les informer à propos des conséquences. Nous pouvons également utiliser les médias sociaux pour faire la promotion d’idées et accroître la sensibilisation, puisque notre génération a un lien étroit avec les médias sociaux; il est donc possible de joindre un vaste auditoire. Nous pouvons également organiser d’autres activités, comme le nettoyage de parcs : la communauté se réunit et nettoie des parcs. Enfin, nous pouvons nous rendre dans des écoles secondaires et des centres d’éducation pour présenter le problème et la façon dont nous pouvons aider. »

Infrastructure et initiatives écologiques

Les investissements dans les infrastructures et initiatives écologiques reviennent dans beaucoup de commentaires et décrivent souvent l’utilisation de technologies propres, d’énergie renouvelable ou de matériaux de construction durables. La majorité des commentaires abordent ces investissements du point de vue du développement des ressources : certains étaient axés sur l’ajout de mesures et de règlements pour protéger l’environnement contre les bris de pipeline et les déversements de pétrole, alors que d’autres faisaient état de points de vue selon lesquels le Canada doit travailler activement à mettre un terme à sa dépendance au pétrole, tout en investissant dans l’énergie nucléaire, solaire et éolienne. Selon plusieurs commentaires, les villes devraient établir des normes de durabilité pour toutes nouvelles mesures de développement d’infrastructure et de planification urbaine, afin d’accroître la résilience aux changements climatiques et de réduire les effets négatifs sur l’environnement. En outre, il a été suggérer d’utiliser les subventions et les crédits d’impôt pour rendre les technologies écologiques plus accessibles et plus abordables pour la population (p. ex. des toits verts ou des panneaux solaires personnels).

« Il faut changer la façon dont les urbanistes conçoivent les collectivités, afin de construire des collectivités globalement durables. Rapprocher la production alimentaire, construire des maisons efficaces sur le plan énergétique (bien sûr, les dépenses seront plus élevées au départ) et conserver des espaces verts pour que les gens puissent profiter de l’extérieur (ce qui est bon pour la santé mentale!). »

Politiques et lois en matière d’environnement

Les commentaires appuient généralement la mise en place d’une taxe sur le carbone à l’échelle nationale, et plusieurs ont suggéré d’introduire d’autres mesures incitatives (comme des crédits d’impôt) pour les entreprises qui adoptent des pratiques ou des processus durables et bons pour l’environnement. Certains commentaires demandent au gouvernement de mettre un terme aux subventions aux combustibles fossiles et de réinvestir cet argent dans l’énergie renouvelable et les technologies écologiques. D’autres personnes étaient d’avis que le gouvernement devrait établir dans la loi des mesures de protection plus solides pour la faune, afin de prévenir la dégradation des habitats et les extinctions. Une consultation et une participation accrues des communautés autochtones relativement aux politiques environnementales constituent également une composante clé.

« Mettre en place des lois plus sévères qui contribuent à diminuer les émissions de carbone et font la promotion de l’utilisation de moyens durables dans les systèmes publics. »

Encourager les habitudes de consommation écologiques

Peu de commentaires ont cité l’idée d’encourager des options de consommation écologiques pour les consommateurs afin de protéger encore davantage l’environnement et de lutter contre les changements climatiques. Parmi les suggestions, notons la subvention de véhicules électriques, l’interdiction des sacs de plastique et de contenants de styromousse, l’augmentation de l’offre de transports en commun dans les collectivités urbaines et rurales, la stimulation du compostage à l’échelle individuelle, etc. L’ouverture d’autres jardins communautaires constitue une autre proposition qui ferait la promotion de sources alimentaires durables. Même si la taxation des biens qui ne sont pas bons pour l’environnement constitue un thème récurrent, nombre de personnes étaient d’avis que les solutions de rechange écologiques à ces produits devraient être plus accessibles et plus abordables.

3.3.2.2 Forum de discussion en ligne et commentaires vidéo

Les personnes qui ont formulé les commentaires sont très préoccupées par l’environnement et estiment que le Canada pourrait en faire davantage pour contribuer à l’amélioration des conditions actuelles. Des inquiétudes ont également été exprimées à propos de la façon dont la santé humaine est intimement liée aux changements climatiques et aux effets globaux sur la santé de la population.

Il était suggéré dans une présentation vidéo d’offrir des mesures incitatives plus grandes et des programmes d’éducation à propos des voitures électriques, notamment les capacités actuelles, le prix moyen, l’autonomie et la valeur concrète. Il devrait également y avoir des mesures incitatives pour compenser les coûts associés à l’achat d’une voiture électrique, comme l’installation de bornes de recharge financée par les fonds publics.

Une autre personne a insisté sur le désir d’abandonner progressivement la vente d’eau embouteillée. Selon elle, les boutiques de plastique sont horribles pour l’environnement, et l’abandon des ventes d’eau dans des bouteilles de plastique permettrait de réduire l’empreinte de carbone du Canada et de réduire la quantité de déchets dans nos océans.

« On revient toujours à l’environnement. Si notre planète n’est pas en santé, nous ne serons pas en santé. De plus, les changements climatiques sont liés aux événements météorologiques extrêmes, qui ont une immense incidence sur l’économie et la santé de façon générale. Nous devons en faire plus pour protéger l’environnement. »

« Comment mieux protéger l’environnement pour les jeunes de demain? Nous pouvons protéger l’environnement pour les jeunes en commençant par des mesures toutes simples. Par exemple en mettant nos déchets à l’endroit approprié : les restes d’aliments dans le compost et le papier dans le bac de recyclage. La déforestation est présente dans notre société, car elle est nécessaire pour la production de biens que nous utilisons aujourd’hui. Nous n’avons pas beaucoup d’influence ou de pouvoir, alors une meilleure option consiste à planter des arbres. Ils croîtront et deviendront des arbres matures, et les jeunes du futur pourront profiter d’un environnement plus propre. »

3.3.2.3 Tables rondes avec les jeunes

Les participants aux tables rondes de Calgary et de Yellowknife ont mentionné l’importance des changements climatiques et de la protection de l’environnement pour les jeunes du Canada. À Yellowknife, les jeunes ont parlé des sensibilités aux facteurs environnementaux de la vie dans le Nord et des effets dommageables des changements climatiques, y compris « le nettoyage des déversements de pétrole sous la glace et des conséquences sur les ours polaires ». Les participants aux deux tables rondes ont insisté sur la nécessité pour le gouvernement d’appuyer des « règlements environnementaux améliorés » et les lois en place pour protéger l’environnement, notamment en reconnaissant les sensibilités uniques du Nord. Les jeunes ont aussi souligné le besoin de sensibiliser davantage les jeunes du pays à propos des conséquences des changements climatiques : « les jeunes – et la population en général – doivent cesser d’ignorer la planète ».

Les participants ont exprimé l’idée qu’ils ont une responsabilité d’agir comme gardiens de l’environnement et de le protéger pour les futures générations puisque « le bien-être de la planète touchera largement les jeunes d’aujourd’hui et des générations futures, puisqu’ils auront à vivre avec les effets négatifs des changements climatiques ». Les jeunes ont discuté de l’importance de tenir compte de la durabilité environnementale dans les processus décisionnels à l’échelle des politiques, mais également dans la vie quotidienne et dans l’ensemble des collectivités. Les participants à trois tables rondes ont établi des liens entre la santé et l’environnement, particulièrement dans le cas des peuples autochtones.

« L’environnement et les changements climatiques ont des répercussions directes sur notre santé et notre avenir. »

À cet égard, les participants ont souligné de multiples mesures concrètes que peuvent prendre le gouvernement et les jeunes pour assurer une meilleure protection de l’environnement et le préserver, notamment ce qui suit :

  • Mettre en pratique la durabilité à l’échelle personnelle, puisque « la durabilité environnementale est l’affaire de tous ». Les pratiques individuelles comprennent par exemple le renforcement des pratiques de recyclage, la mise en œuvre d’initiatives de moindre envergure, à l’échelle communautaire qui, à leur tour, « auront de grandes retombées » sur l’environnement et contribueront à la réduction de la consommation.
  • Promouvoir la sensibilisation aux changements climatiques et à la nécessité de protéger l’environnement : « les gens doivent savoir ce qu’ils peuvent améliorer pour avoir un effet dans la lutte contre les changements climatiques ». La sensibilisation pourrait comprendre des messages à propos des effets nocifs des changements climatiques sur l’environnement. Ou alors une composante en matière d’éducation, comme l’intégration des « sciences de l’environnement » aux programmes scolaires et l’éducation des élèves concernant l’importance d’adopter des pratiques environnementales durables.
  • Fournir des mesures incitatives relativement aux pratiques durables sur le plan de l’environnement, par exemple en facilitant la transition vers des sources d’énergie durables, en renforçant les règlements et lois touchant l’environnement et en créant un accord multilatéral non partisan pour « tenir le gouvernement responsable » en matière d’environnement.
  • Offrir davantage d’occasions de participation aux jeunes et aux peuples autochtones sur les questions environnementales : « tout le monde doit travailler de concert ». Tout particulièrement, les peuples autochtones « devraient participer à la prise de décisions concernant leurs terres ».
3.3.2.4 Propositions des intervenants

Les groupes ont fréquemment exprimé l’idée selon laquelle il faudrait accroître l’éducation environnementale, investir davantage dans l’énergie renouvelable et les emplois écologiques, et augmenter les fonds accordés par le gouvernement à la recherche sur l’environnement. Un groupe estime que les administrations – de tous les niveaux – doivent encadrer la lutte contre les changements climatiques comme un processus de vérité et de réconciliation avec les peuples autochtones du Canada, et, donc, voir à ce qu’ils donnent leur avis – et qu’on en tienne compte – sur l’ensemble des politiques et processus décisionnels en matière d’environnement.

D’autres grandes priorités s’ajoutent au renforcement et à l’encouragement de la participation des jeunes sur les questions d’environnement, notamment les suivantes : renforcer la résilience et la capacité à composer avec les catastrophes naturelles dues aux changements climatiques, particulièrement dans le Nord; mettre l’accent sur le transport sécuritaire des matériaux afin de prévenir les déversements de pétrole et les autres crises environnementales; lutter contre la surconsommation; mettre en place des politiques minières plus strictes; inciter les municipalités et centres urbains à adopter des innovations et des technologies bonnes pour l’environnement; rendre les options de transport écologique plus accessibles (p. ex. systèmes cyclables, bornes de recharge de voitures électriques); et atteindre nos cibles définies dans l’Accord de Paris.

3.3.3 Santé physique et mentale

3.3.3.1 Livret en ligne À vous la parole

Ce sujet englobe les thèmes liés à la santé physique, comme l’exercice, les loisirs et les passe-temps, les équipes scolaires et les programmes offerts par la ville, ainsi que ceux touchant la santé mentale, comme l’anxiété, le counseling, la confiance et le soutien. La santé physique et mentale a fait l’objet de 1 269 commentaires.

On a demandé aux participants de fournir une rétroaction sur ce sujet en répondant aux deux questions suivantes :

  1. Pourquoi les sujets de la santé physique ou mentale des jeunes vous intéressent-ils?
  2. Quelles mesures précises pourra-t-on prendre ou continuer de prendre pour améliorer la santé physique et mentale des jeunes du Canada?

Question 1 : Pourquoi les sujets de la santé physique ou mentale des jeunes vous intéressent-ils?  

Problèmes de santé physique et mentale
%
Importance de lutter contre la stigmatisation associée à la santé mentale 30 %
Accent sur les obstacles à l’accès aux soins de santé et aux autres services 29 %
Expérience personnelle relative à des problèmes de santé physique ou mentale 23 %
Importance de la santé physique et mentale (sans plus de précisions) 15 %
Accent sur la santé en tant que déterminant socioéconomique 15 %
Accent sur les facteurs de stress perçus de la société moderne pour les jeunes d’aujourd’hui 15 %
Influence négative perçue des drogues et de l’alcool sur les jeunes 4 %
Accent sur le rôle des organismes populaires et communautaires 2 %
Autre 5 %

Graphique 3.3.3a – Ce graphique illustre les problèmes de santé physique et mentale qui étaient au cœur des préoccupations des jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole. 

Les commentaires faisaient surtout état du fait que les préoccupations concernant la santé physique ou mentale des jeunes tiraient leur origine de l’importance de lutter contre la stigmatisation (30 p. 100) ainsi que des obstacles que doivent surmonter les jeunes pour avoir accès à des soins de santé et d’autres services (29 p. 100). Les expériences personnelles relatives à des problèmes de santé physique ou mentale ont également un grand rôle à jouer à cet égard (23 p. 100), tout comme l’importance de la santé physique et mentale de façon générale (15 p. 100) et la santé en tant que déterminant socioéconomique (15 p. 100). Les autres commentaires mentionnaient les facteurs de stress de la vie moderne (comme la technologie), qui peuvent exacerber les problèmes de santé physique et mentale (15 p. 100), alors que quelques personnes ont parlé de l’influence négative des drogues et de l’alcool sur les jeunes (4 p. 100) et du rôle des organismes de santé populaires et communautaires (2 p. 100).

Lutter contre la stigmatisation

Les participants ont souvent mentionné des préoccupations à propos de ces problèmes, car ils croient qu’il est important de lutter contre la stigmatisation liée à la santé mentale. Ils expliquent que, trop souvent, les jeunes ont peur de demander de l’aide pour des problèmes de santé mentale en raison de sentiments de honte, d’isolation et de marginalisation. Des idées reçues sur les causes et les traitements de problèmes de santé mentale fréquents, comme l’anxiété ou la dépression (p. ex. « ce n’est que passager ») chez les adultes ayant une influence, comme les parents et les éducateurs, empêchent également les jeunes de demander de l’aide. Quelques commentaires ont souligné la façon dont un manque de compréhension des enjeux relatifs à la santé mentale dans certaines sphères culturelles peut exacerber les effets de ces maladies sur les jeunes immigrants, par exemple. D’autres ont mentionné que la santé mentale demeurait un sujet tabou dans de nombreux milieux de travail, ce qui décourage de nombreux employés d’aborder ces problèmes, par crainte de voir leur carrière reculer ou de subir des conséquences professionnelles. De façon générale, les participants étaient d’avis qu’il faut faire preuve de plus d’ouverture en matière de santé mentale, et s’appuyer sur les faits; en outre, on devrait voir davantage de modèles positifs qui ont personnellement eu à composer avec ces problèmes et avoir accès à ces personnes.

« Il y a une grande stigmatisation qui entoure la santé mentale, et il faut que cela cesse. Des mots comme dépression et anxiété sont évacués et remplacés par les mots tristesse ou nervosité, ce qui n’est pas du tout la même chose. De plus, en tant qu’adolescents, nous nous faisons dire que c’est une phase, même si, en réalité, quelque chose ne va pas. Aussi, on nous dit souvent de refouler nos émotions, car ils ne sont pas acceptables. La seule chose acceptable est le bonheur, et on enseigne souvent aux garçons à taire leurs émotions, car il s’agit de quelque chose de féminin, et ils sont vus comme faibles, ce qui n’est pas correct. »

Obstacles à l’accès aux soins de santé

Un nombre similaire de personnes ont exprimé des inquiétudes à propos des sujets de la santé mentale et physique, en raison des obstacles importants qui minent l’accès des jeunes aux soins de santé et aux autres services. Elles suggèrent qu’un financement inadéquat, une pénurie de médecins et de spécialistes médicaux et l’absence de services offerts en d’autres langues que le français et l’anglais font qu’il est difficile pour la population diversifiée du Canada d’avoir un accès opportun et efficace à des services de santé. Certains défis régionaux ont également mis en lumière l’absence de services de santé adaptés sur le plan culturel qui sont offerts aux jeunes autochtones dans de nombreuses collectivités du Nord, ce qui mène à des maladies chroniques, au suicide, etc. Les commentaires portaient également sur l’absence de soutien spécialisé pour les jeunes autistes et leur famille.

« Des organismes de charité fournissent des soins de santé mentale aux jeunes, avec des fonds fournis par les citoyens plutôt que le gouvernement. Il peut être difficile pour de nombreux Canadiens de s’orienter dans ce système. Les options linguistiques sont réduites au minimum, on accorde la priorité au français dans les collectivités où cette langue ne figure même pas au 2e ou au 3e rang des langues les plus parlées. »

Question 2 : Quelles mesures précises pourra-t-on prendre ou continuer de prendre pour améliorer la santé physique et mentale des jeunes du Canada? 

La moitié des commentaires à ce sujet suggéraient de mettre l’accent sur l’éducation et la sensibilisation concernant les problèmes de santé mentale et physique chez les jeunes (50 p. 100) et insistaient sur le fait que le gouvernement fédéral doit travailler avec ses partenaires provinciaux et territoriaux pour éliminer les obstacles au bien-être physique et mental des jeunes (46 p. 100). Selon certains commentaires, nous devrions accroître l’accès aux programmes communautaires et activités de loisirs pour les jeunes (25 %), tandis que d’autres mentionnaient divers enjeux d’ordre politique pour les jeunes (17 %). Quelques commentaires ont mentionné la nécessité de fournir davantage de soutien aux organismes populaires et communautaires mettant l’accent sur la santé des jeunes (5 p. 100) et d’agir sur les déterminants socioéconomiques de la santé (2 p. 100).

Santé physique et mentale des jeunes
%
Accent sur l’éducation et la sensibilisation 50 %
Travailler avec les partenaires provinciaux et territoriaux pour éliminer les obstacles au bien-être physique et mental 46 %
Accroître l’accès aux activités de loisir et aux programmes communautaires 25 %
Accent sur d’autres enjeux d’ordre politique 17 %
Accent sur la nécessité de fournir plus de soutien aux organismes populaires et communautaires 5 %
Accent sur la nécessité d’agir sur les déterminants socioéconomiques 2 %
Autre 7 %

Graphique 3.3.3b – Ce graphique illustre les mesures particulières que les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole aimeraient voir prendre pour améliorer la santé physique et mentale des jeunes au Canada. 

Accorder la priorité à l’éducation et à la sensibilisation

La moitié des commentaires mentionnaient un appui à l’idée que le gouvernement doit accorder la priorité à l’éducation et à la sensibilisation pour améliorer la santé physique et mentale des jeunes du Canada. La prémisse qui sous-tendait la majorité de ces réponses était de responsabiliser les jeunes de façon proactive afin qu’ils s’attaquent à leurs problèmes de santé physique et mentale en éliminant la stigmatisation (p. ex. en augmentant la sensibilisation), en enseignant les saines habitudes de vie et en éduquant les jeunes sur la façon d’accéder aux services et d’utiliser les ressources en place. Les commentaires faisaient également état de l’idée selon laquelle les programmes éducatifs doivent commencer tôt (à l’école primaire) et se poursuivre tout au long du cheminement académique des jeunes. L’éducation aux parents et à l’ensemble des Canadiens sur les problèmes de santé physique et mentale qui touchent les jeunes a également été soulevée comme mesure importante, de même que la formation des employés à propos des ressources ou programmes de santé mentale en milieu de travail. Quelques commentaires ont suggéré d’accroître les ressources et programmes éducatifs adaptés aux jeunes des communautés autochtones et du Nord.

 « De meilleurs programmes publics, en milieu de travail et dans les écoles à propos des problèmes de santé mentale et des façons de prendre soin de soi. Autant que possible dans le respect du mandat du gouvernement, élaborer des politiques intégrées qui reconnaissent et permettent les mesures d’adaptation pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale ou physique, ou faire la promotion de ces politiques à l’école et en milieu de travail. Les politiques des écoles et des universités, tout particulièrement, doivent être améliorées pour éliminer une partie de la stigmatisation entourant ces questions et la façon dont nous les traitons (p. ex. des pratiques plus humaines pour les étudiants aux prises avec des problèmes de santé). »

Collaboration étroite avec les partenaires provinciaux et territoriaux

Sensiblement autant de commentaires mentionnaient que le gouvernement fédéral doit travailler avec ses partenaires provinciaux et territoriaux pour éliminer les obstacles relatifs aux services de santé et améliorer le bien-être mental et physique des jeunes canadiens. Même si les provinces et les territoires sont responsables de la gestion de leurs propres systèmes de santé, les commentaires étaient axés sur le rôle du gouvernement fédéral pour augmenter le financement des soins de santé, accroître les ressources en santé mentale (p. ex. counseling) et encourager l’adoption de l’éducation en matière de santé dans les programmes scolaires. En outre, certains commentaires appuyaient l’idée de mettre en place un système de soins pharmaceutiques national et d’obliger les régimes d’assurance maladie provinciaux à couvrir les soins dentaires. La réduction des temps d’attente (p. ex. pour rencontrer un médecin spécialiste) et l’augmentation des services de santé dans les collectivités éloignées et du Nord ont également été suggérées.

« Intégrer la sensibilisation à la santé mentale et les façons de prendre soin de soi aux programmes, à tous les âges, offrir des soins exhaustifs, à long terme et urgents aux collectivités autochtones, accroître la disponibilité de soins de santé mentale (p. ex. en augmentant le nombre de thérapies financées avec des fonds publics). »

Étendre les programmes récréatifs communautaires et de loisirs

Une proportion modérée des commentaires suggéraient d’accroître l’accès aux programmes communautaires et aux activités récréatives et de loisir afin d’améliorer la santé physique et mentale des jeunes du Canada. De l’augmentation des cours d’éducation physique à l’école à des crédits d’impôt pour l’inscription à des activités sportives parascolaires, les commentaires ont porté sur la nécessité de favoriser l’activité physique chez les jeunes pour améliorer les résultats en matière de santé. Une augmentation des fonds pour l’éducation en matière de nutrition, des programmes alimentaires communautaires et des habitudes saines relativement à l’alimentation et à la préparation de repas est également essentielle, particulièrement pour les jeunes à faible revenu et leur famille. Selon quelques commentaires, les gouvernements devraient étendre les infrastructures de loisir extérieures gratuites (comme les pistes cyclables) pour favoriser l’exercice physique.

« Des subventions pour des produits frais, des programmes pour amener les aliments périssables dans les communautés à faible revenu. Des fonds pour des programmes de déjeuner et de dîner dans les écoles primaires et secondaires, composés d’aliments sains. Des crédits d’impôt pour des programmes d’exercice, de sports, etc. »

3.3.3.2 Forum de discussion en ligne et commentaires vidéo

La santé physique et mentale est une priorité pour les jeunes qui ont à cœur l’égalité de l’accès aux ressources en santé mentale, particulièrement dans les collectivités éloignées et nordiques.

L’exercice physique est également une préoccupation, car certains estiment que les jeunes ne font pas assez d’exercice, ce qui peut avoir un effet négatif sur leur santé mentale.

Voici quelques suggestions pour répondre à ces préoccupations : augmentation du financement pour les initiatives en santé mentale et l’embauche de professionnels de la santé mentale; augmentation du financement pour aider les personnes handicapées à participer à des activités physiques; et accroissement de la sensibilisation à la santé mentale à l’échelle nationale (notamment renforcement de la sensibilisation, outils et techniques pratiques et élimination de la stigmatisation entourant la santé mentale).

« L’acceptation croissante au cours des dernières années des discussions sur la santé mentale est énorme, et c’est fantastique! Maintenant que notre société est de plus en plus à l’aise de discuter de la santé mentale, je pense qu’il est important de sensibiliser les jeunes aux façons de gérer notre santé mentale en plus d’en parler. »

Les méthodes de la pleine conscience peuvent être très utiles, mais elles ont parfois une connotation ennuyeuse. Ce serait formidable si nos jeunes pouvaient apprendre différentes formes de conscience et les innombrables avantages qui en découlent. Il est essentiel que nous apprenions à donner un répit à notre esprit et à nous permettre de vivre le moment présent. »

« Il y a eu une forte augmentation de la sensibilisation à la santé mentale et à l’importance de la santé mentale. Mais il n’y a pas eu de grande augmentation de l’aide disponible pour la santé mentale. Maintenant que les gens sont conscients des problèmes de santé mentale et qu’ils sont prêts à obtenir de l’aide, il faut leur offrir cette aide sans qu’ils doivent attendre des mois. Et c’est un gros problème quand quelqu’un atteint l’âge de 18 ans et ne peut plus continuer à consulter les médecins et les conseillers qu’il voyait quand il était enfant. »

Dans certaines vidéos présentées, les jeunes suggèrent d’intégrer les pratiques de santé autochtones dans le système traditionnel, car ces pratiques permettent de traiter des maux depuis des générations, et la médecine traditionnelle pourrait être utile aux autres. Il serait également utile que les patients autochtones aient accès aux deux types de médecine au même endroit. Ces vidéos mettent aussi l’accent sur la santé mentale et le soutien culturel à l'intention des immigrants, car l’arrivée dans un nouveau pays et l’apprentissage de nouvelles règles culturelles peuvent souvent avoir une incidence considérable sur la psyché d’une personne.

3.3.3.3 Tables rondes avec les jeunes

Les jeunes discutent activement des effets néfastes que les problèmes de santé mentale peuvent avoir. En effet, ces problèmes peuvent causer de la honte, de la gêne et un sentiment de faiblesse chez les gens qui en souffrent et entraîner des répercussions durables et néfastes dans les collectivités.

Les jeunes ont des opinions partagées sur les mesures qui s’imposent, et un participant de Calgary reconnaît que la santé mentale est un problème complexe et qu’il est difficile de ne retenir qu’une seule recommandation. Il ajoute ceci : « Nous sommes d’accord pour dire que les services en santé mentale doivent être accessibles aux jeunes. » Les participants conviennent à l’unanimité qu’il faut améliorer les mesures de soutien pour tous les jeunes Canadiens : « Il faut veiller à ce que des services de santé mentale soient disponibles 24 heures sur 24 dans chaque collectivité. » Les jeunes signalent que des services de soutien supplémentaires sont nécessaires pour les jeunes Autochtones et immigrants en raison des traumatismes intergénérationnels et du stress lié à l’adaptation à une nouvelle culture et à un nouveau foyer.

Parmi les autres mesures, mentionnons la nécessité de sensibiliser davantage la population à l’importance de la santé mentale et physique, particulièrement à la lumière de la diversité des jeunes Canadiens, ainsi que « la nécessité de sensibiliser les groupes culturels parce qu’ils ont différentes idées entourant la santé mentale ». Pour les participants de Thunder Bay, cela comprend « l’apprentissage des mécanismes et des habiletés d’adaptation », tandis qu’un participant de Calgary souligne la nécessité d’améliorer « la sensibilisation à l’affirmation de soi et à l’importance de prendre soin de soi dans les écoles ». Cela pourrait également inclure un volet de formation destiné aux enseignants pour leur permettre d’offrir de la formation sur la culture et la santé mentale afin que les jeunes aient plus facilement accès aux ressources. De même, un participant de Québec souligne le manque de recherche dans ce domaine et demande « plus d’études relatives à la santé psychologique des jeunes », ce qui pourrait fournir plus d’information sur l’ampleur du problème pour les jeunes Canadiens.

La santé physique et la santé mentale sont des sujets importants pour de nombreux jeunes Canadiens, qui soulignent que « la santé physique et mentale est le fondement du bien-être », et souvent, on n’y accorde pas assez d’attention et on n’en fait pas assez mention. Les jeunes qui ont participé aux tables rondes organisées par les jeunes sont prompts à reconnaître les graves problèmes économiques, sociaux et personnels que les maladies mentales et physiques peuvent causer et la nécessité d’être en santé pour être « fonctionnel ». D’autres participants soulignent les difficultés auxquelles font face les jeunes Autochtones et les nouveaux arrivants qui continuent de subir les effets de « traumatismes intergénérationnels » et d’être confrontés au racisme systémique dans la société.

De nombreux participants ont discuté de la nécessité d’un modèle de prestation de services équitable qui valoriserait la diversité et l’inclusion pour les jeunes Canadiens. Plusieurs commentaires du Centre canadien de la jeunesse portent sur la nécessité d’élaborer un programme scolaire sur des sujets comme le « bien-être mental » et de sensibiliser les jeunes à l’importance d’adopter un mode de vie sain et des mécanismes d’adaptation appropriés, car « l’éducation est essentielle pour reconnaître les signes de problèmes de santé et savoir vers qui se tourner pour améliorer sa santé (physique et mentale) ». 

Les obstacles signalés par les jeunes comprennent le manque de sensibilisation (« les jeunes n’ont pas les connaissances nécessaires ou ne savent pas comment poser la question »), la honte et l’embarras qu’ils éprouvent lorsqu’ils essaient d’accéder à des services, des services ou des programmes qui ne sont pas offerts « 24 heures sur 24 dans chaque collectivité ».

À cette fin, des jeunes de partout au Canada énumèrent plusieurs recommandations visant à faciliter l’accès aux services en santé mentale pour un plus grand nombre de jeunes Canadiens, notamment :

  • faciliter l’accès aux services de counseling et aux autres services de santé en offrant des services « dans les écoles » ou en réduisant les exigences pour que les jeunes aient accès aux services sans avoir besoin de la référence d’un médecin ou de la couverture d’une assurance privée;
  • plus de formation sur la santé mentale pour les enseignants et autres professionnels qui travaillent auprès des jeunes;
  • intégrer les apprentissages et les pratiques autochtones aux soins de santé mentale afin que les jeunes Autochtones puissent « renouer avec leur terre » et recevoir des soins dans un contexte adapté à leur culture (p. ex. programme Maya’xala à Campbell River, en Colombie-Britannique);
  • veiller à ce que de la sensibilisation sur le mieux-être et des possibilités d’activité physique soient offertes aux jeunes Canadiens dans le cadre des programmes scolaires;
  • renforcer les services en santé mentale pour les jeunes les plus à risque, dont les jeunes incarcérés ou sans-abri;
  • promouvoir les services offerts aux jeunes dans les collectivités et sensibiliser la population à la stigmatisation associée à la maladie mentale; et
  • prévoir d’autres mesures de soutien pour les jeunes Canadiens, y compris du « soutien par les pairs » (p. ex. le programme de soutien par les pairs au Fort Richmond Collegiate à Winnipeg).

Parmi les autres commentaires de jeunes Canadiens, notons l’idée de discuter avec d’autres jeunes des effets de la santé mentale et physique dans leur collectivité et de la possibilité de créer des synergies (p. ex. une « conférence nationale sur la santé mentale » ou une « journée de sensibilisation à la santé mentale »). Les participants d’une table ronde à Calgary ont souligné la nécessité de mettre sur pied un conseil consultatif sur la santé mentale des jeunes qui conseillerait la Ville au sujet des services en santé mentale destinés aux jeunes.

Voici d’autres mécanismes permettant d’améliorer la santé mentale et physique des jeunes Canadiens :

  • rendre les aliments sains accessibles à tous, notamment aux jeunes des collectivités rurales, éloignées et nordiques, en « réduisant l’écart de prix »;
  • veiller à ce que les jeunes Canadiens aient une source de revenus qui leur permet d’avoir accès à des logements de qualité et à des choix alimentaires sains;
  • restreindre la vente d’alcool pour endiguer la vague de « familles brisées » dans les collectivités du Nord; et
  • assurer la continuité des soins pour les jeunes Canadiens jusqu’à l’âge adulte, car « beaucoup de services sont interrompus lorsque l’on atteint l’âge de 18 ans ».
3.3.3.4 Propositions des intervenants

La santé des jeunes est le point le plus souvent soulevé par les intervenants, particulièrement en ce qui a trait à la santé mentale. Bon nombre d’entre eux parlent de la nécessité pour les gouvernements d’augmenter considérablement le financement des services de santé mentale dans toutes les écoles afin que les élèves canadiens de tous les âges, de tous les milieux et de toutes les régions, peu importe leurs habiletés, aient accès aux mêmes services. L’amélioration de l’accès au counseling et à des thérapies et la réduction du temps d’attente afin que les jeunes aient facilement accès à des professionnels de la santé mentale sont d’autres recommandations clés. Plusieurs intervenants discutent précisément des mesures de santé mentale et de prévention du suicide chez les Autochtones et suggèrent que des services de counseling adaptés à la culture soient offerts aux jeunes Autochtones dans les réserves et hors réserve, que des efforts supplémentaires soient déployés pour sensibiliser les jeunes Autochtones aux lignes d’aide pour la prévention du suicide et que les possibilités de recourir aux méthodes traditionnelles de guérison dans les collectivités autochtones soient accrues.

Parmi les autres idées et recommandations liées à la santé, mentionnons l’amélioration des processus de suivi du soutien thérapeutique dans les écoles; le financement de programmes de saine nutrition dans les écoles et la mise sur pied de programmes de sensibilisation en matière de nutrition; l’élargissement des programmes de santé physique et mentale pour les jeunes nouveaux arrivants au Canada; et l’ouverture d’un plus grand nombre de centres de désintoxication et de réadaptation pour les jeunes, notamment l’offre d’un éventail complet de services aux jeunes qui quittent ces établissements.

Selon quelques propositions des intervenants, il faudrait davantage de centres de loisirs et de centres pour les jeunes. Ces centres réservés aux jeunes doivent être des endroits où les jeunes peuvent parler ouvertement, sans se faire juger, de leurs problèmes, comme la violence, tout en développant leur estime de soi et leur respect de soi. D’autres groupes parlent de la nécessité de rendre les sports et les activités pour les jeunes plus abordables pour les familles à faible revenu et du fait que les programmes sportifs pour les femmes devraient être mieux financés pour favoriser la participation égale des hommes et des femmes. Un groupe appuie également l’idée de transformer les écoles secondaires en carrefours communautaires offrant des ressources et des possibilités d’emploi aux étudiants, un peu comme le modèle que l’on retrouve sur de nombreux campus universitaires.

Une faible proportion des groupes d’intervenants parlent de la disponibilité et du caractère abordable de certains services à la famille. Par exemple, certains disent que le counseling familial et la médiation devraient être offerts gratuitement à l’échelle du pays, y compris aux familles d’accueil. Ils proposent aussi un accès gratuit à des cours, des programmes ou des groupes de soutien sur le rôle parental et les aptitudes à la vie quotidienne, en particulier pour les parents qui vivent dans la pauvreté ou qui ont des problèmes de toxicomanie ou de santé mentale. Un groupe indique que les familles canadiennes devraient avoir accès à des services de garde abordables, et un autre affirme qu’il devrait y avoir un suivi et une surveillance plus serrés du système de placement en famille d’accueil.

3.3.4 Services et bénévolat

3.3.4.1 Livret en ligne À vous la parole

Le thème des services communautaires et du bénévolat porte sur les occasions pour les jeunes de s’engager dans leur collectivité, d’acquérir des expériences, d’établir des relations interpersonnelles et professionnelles et d’acquérir des compétences qui leur seront utiles plus tard au cours de leur vie. Ce thème est également étroitement lié aux valeurs d’altruisme et d’humilité. En tout, 365 commentaires ont été reçus au sujet de ce thème.

Les participants ont été invités à faire part de leurs commentaires à ce sujet en répondant aux deux questions suivantes :

  1. Pourquoi le thème du service et du bénévolat est-il important pour vous?
  2. Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou devrions-nous continuer de prendre pour appuyer et améliorer les services communautaires et le bénévolat chez les jeunes au Canada?

Question 1 : Pourquoi le thème du service et du bénévolat  

De nombreux commentaires portent sur l’importance du service et du bénévolat pour le développement personnel des jeunes Canadiens (27 %) et du service communautaire et du bénévolat en général (26 %). Certains mettent l’accent sur les aspects du service et du bénévolat qui renforcent la collectivité (19 %), tandis que d’autres soulignent le manque de possibilités de bénévolat actuellement offertes aux jeunes (18 %). Quelques commentaires portent sur le manque potentiel d’intérêt des jeunes Canadiens à l’égard des services communautaires et du bénévolat (11 %).

Service et bénévolat
%
Accent sur l’importance du service à la collectivité et du bénévolat pour le développement personnel 27 %
Importance du service à la collectivité et du bénévolat (sans plus de précisions) 26 %
Accent sur l’importance du renforcement de la collectivité 19 %
Accent sur le manque de possibilités offertes aux jeunes 18 %
Accent sur le manque d’intérêt pour le service à la collectivité et le bénévolat 11 %
Autre 5 %

Graphique 3.3.4a – Ce graphique illustre les questions relatives au service et au bénévolat qui étaient au cœur des préoccupations des jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole

Développement personnel des jeunes

Le service à la jeunesse et le bénévolat sont importants pour le développement personnel des jeunes. Les commentaires indiquent que les occasions de service communautaire et de bénévolat donnent aux jeunes une perspective sur le monde et leur enseignent des compétences sociales et professionnelles qui leur seront inestimables au cours de leur vie. Plusieurs commentaires mentionnent que les jeunes bénéficient du service et du bénévolat (soit par l’apprentissage de la compassion et de l’altruisme), mais que leur travail enrichit également leur collectivité.

De même, un petit nombre de commentaires portent sur l’idée que les services communautaires et le bénévolat chez les jeunes ont un effet d’entraînement positif sur le reste de la collectivité et contribuent à bâtir un avenir meilleur pour tous. Sans le bénévolat, une grande partie de notre tissu social serait réduit à néant.

Les auteurs d’une proportion semblable de commentaires estiment que ces questions sont importantes pour eux parce qu’ils s’inquiètent de la prévalence du désintérêt à l’égard des services communautaires et du bénévolat chez les jeunes Canadiens. Pour contrer cela, certains indiquent dans leurs commentaires que nous devons redéfinir ce que le bénévolat signifie pour les jeunes (p. ex., cela ne signifie pas de « travailler des heures supplémentaires sans salaire »). Un petit nombre suggèrent que nous fassions la promotion des nombreux avantages de ces activités au moyen de divers médias (p. ex. de médias sociaux) et de programmes scolaires.

Question 2 : Quelles mesures précises pourrait-on prendre ou devrions-nous continuer de prendre pour appuyer et améliorer les services communautaires et le bénévolat chez les jeunes au Canada?  

La mesure la plus fréquemment suggérée consistait à soutenir les nouveaux organismes et ceux qui existent déjà (ou des ordres de gouvernement) qui offrent des services aux jeunes et des possibilités de bénévolat (28 %), et des suggestions supplémentaires courantes portaient sur des heures de bénévolat obligatoires pour l’obtention du diplôme d’études secondaires (26 %) et l’augmentation des possibilités de bénévolat pour les jeunes (24 %). D’autres commentaires indiquent que nous devrions encourager le bénévolat et les services communautaires chez les jeunes de façon plus novatrice (21 %), faciliter les possibilités de bénévolat pour les jeunes et les rendre plus accessibles (19 %) et sensibiliser davantage les jeunes aux avantages du bénévolat (10 %).

Soutenir et améliorer le service et le bénévolat chez les jeunes
%
Fournir du soutien aux organismes nouveaux ou existants / aux autres ordres de gouvernement 28 %
Imposer une obligation de service à la collectivité ou de bénévolat 26 %
Accroître les possibilités de bénévolat pour les jeunes Canadiens 24 %
Encourager le bénévolat et le service à la collectivité 21 %
Rendre les possibilités de bénévolat plus faciles à dénicher et plus accessibles pour les jeunes Canadiens 19 %
Faire de la sensibilisation sur les avantages du bénévolat 10 %
Autre 2 %

Graphique 3.3.4b – Ce graphique illustre les mesures particulières que les jeunes qui ont rempli le livret en ligne À vous la parole aimeraient voir prendre pour soutenir et améliorer le service et le bénévolat chez les jeunes au Canada. 

Appui aux organismes qui encouragent le bénévolat

Le plus souvent, les commentaires soulignent que le gouvernement fédéral devrait appuyer les nouveaux organismes et ceux qui existent déjà qui encouragent le bénévolat chez les jeunes (p. ex. les ONG) ainsi que les provinces, les territoires et les municipalités qui agissent en ce sens. Cet appui pourrait prendre la forme d’un financement accru ou de mesures incitatives, comme des crédits d’impôt ou des subventions. Il est aussi suggéré que le gouvernement travaille avec tous les établissements d’enseignement (c.-à-d. les écoles primaires et secondaires, les cégeps, les collèges, les universités) pour élargir les programmes et les possibilités de bénévolat pour les jeunes. D’autres proposent l’augmentation des possibilités de bénévolat et de mentorat pour les jeunes handicapés et soulignent l’importance d’accroître les possibilités de bénévolat à l’étranger.

« Favoriser Katimavik et autres projets de ce type. Offrir un programme de financement pour des projets d'encadrement du bénévolat pour la communauté auquel les communautés pourraient appliquer. »

Heures de bénévolat obligatoires pour les jeunes

Un nombre semblable de commentaires suggèrent de rendre obligatoires les services communautaires ou le bénévolat pour tous les étudiants canadiens, que ce soit à la fin de leurs études (c.-à-d. après l’école secondaire) ou tout au long de leurs études. Dans les régions où les heures de bénévolat sont déjà une exigence du programme scolaire, certains commentaires portent sur la nécessité d’augmenter le nombre d’heures de formation (p. ex. en le faisant passer de 40 à 100 heures en Ontario). D’autres disent que le bénévolat devrait permettre aux jeunes d’accumuler des crédits d’études, tandis que quelques commentaires suggèrent l’instauration à l’échelle du pays d’une année de services communautaires après l’obtention du diplôme d’études secondaires.

« Programme de crédits d’études secondaires : les jeunes peuvent obtenir des crédits d’études secondaires non précisés lorsqu’ils sont membres des Cadets. Nous devrions encourager davantage ces programmes à deux volets : d’un côté, ils permettent aux jeunes d’obtenir des crédits d’études et de l’autre, la collectivité en bénéficie. Ces jeunes sont plus susceptibles de continuer à faire du bénévolat s’ils commencent tôt!! Ils acquièrent ainsi des aptitudes à la vie quotidienne, ce qui paraît bien dans un curriculum vitae. Faites-en la promotion!! »

Élargir les possibilités de bénévolat

Un petit nombre de commentaires soulignent que les gouvernements devraient s’efforcer d’accroître les possibilités de bénévolat pour les jeunes, que ce soit au sein de leur administration, dans les écoles, par l’intermédiaire d’ONG ou d’autres organisations. Un nombre un peu moins élevé suggèrent d’encourager le bénévolat chez les jeunes et le service communautaire au moyen de bourses, de prix et d’autres avantages. Plusieurs commentaires indiquent que les gouvernements devraient mener des campagnes promotionnelles ciblées pour encourager les jeunes à faire du bénévolat en démontrant ses nombreux avantages (soit pour les jeunes et leur collectivité).

« Il faut améliorer la promotion du bénévolat et les mesures incitatives en ce sens. Il faut rendre le bénévolat attrayant pour les jeunes. »

Voici d’autres idées :

  • rendre les possibilités de bénévolat plus faciles à repérer dans Internet et plus accessibles pour les jeunes Canadiens; et
  • sensibiliser les gens aux avantages du bénévolat.
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