Un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale monte de nouveau à bord d’un bombardier Halifax
Article de nouvelles / Le 3 juin 2019
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Par Makala Chapman
Plus de 70 ans sont passés depuis que le capitaine d’aviation (retraité) Stuart Vallières s’est assis dans un bombardier lourd quadrimoteur Handley Page et en a ressenti le vrombissement pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est alors que son avion a été abattu, qu’il a été fait prisonnier de guerre et qu’il a perdu une jambe.
Plus de sept décennies plus tard, l’ancien combattant de 96 ans a repris contact avec le « monstre » du temps de guerre. Le 15 mai 2019, accompagné de sa famille, il est parti de sa résidence à Montréal, au Québec, pour se rendre au Musée national de la Force aérienne du Canada à Trenton, en Ontario. Il a alors eu droit à une visite spéciale de l’avion. Après y avoir été invitée par le lieutenant-général Al Meinzinger, commandant de l’Aviation royale canadienne, la famille Vallières est montée à bord du Halifax exposé à l’intérieur du musée, ce qui est un honneur rarement accordé.
Assis au milieu du bombardier britannique, entouré de ses petits-enfants, l’ancien mitrailleur de bord a passé l’après-midi à raconter des histoires de son passé d’aviateur; il faisait souvent des pauses, comme s’il parlait à un vieil ami. « L’intérieur de l’avion est beaucoup plus en ordre que ce à quoi j’étais habitué », dit-il en souriant. « Mais cela me rappelle le passé, et c’est certainement agréable. »
Pendant qu’il faisait partie de l’aviation, de 1941 à 1944, le capitaine d’aviation Vallières a accompli plus de 33 missions à bord d’avions Halifax. Bien qu’il ait passé beaucoup de temps à bord de ces appareils robustes, il a précisé qu’il était heureux d’en voir un ainsi exposé pour que les générations futures puissent l’admirer. « Je pense que c’est très important, car, en fait, c’est le Bomber Command qui a permis de gagner la guerre, a-t-il affirmé. La seule force de frappe dont les alliés disposaient jusqu’au débarquement des fantassins, c’était l’aviation. Le Bomber Command a accompli un travail remarquable. »
Quand on lui a demandé de réfléchir à son rôle de mitrailleur à bord de Halifax, il a souri en disant qu’il y avait eu des moments dont il aurait pu se passer. « Comme nos missions avaient lieu pour la plupart par mauvais temps et de nuit, ces phares de recherche pouvaient être fort ennuyeux! » Il a ricané et ajouté : « Mais c’était tout simplement comme ça! »
Le lieutenant-général Meinzinger a dit combien il avait été heureux de faire la connaissance du capitaine d’aviation Vallières en avril 2018, lors de l’ouverture officielle de l’International Bomber Command Centre, au Royaume-Uni. Quelques mois plus tard, quand il a assumé le commandement de l’ARC, il a demandé au capitaine d’aviation Vallières d’être son invité spécial à la cérémonie.
Après avoir été inspiré par l’histoire et le service du capitaine d’aviation Vallières, le commandant de l’ARC a pensé qu’il convenait d’offrir à cet ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale la chance de renouer avec le Halifax.
« C’est un formidable Canadien, a-t-il dit. Chaque fois que je vois le Halifax, je pense à Stuart et aux services qu’il a rendus. Je suis enchanté qu’il ait amené avec lui tant de membres de sa famille, de manière à leur raconter des histoires qu’ils chériront, j’en suis sûr, pour le reste de leur vie. » Le lieutenant-général Meinzinger a ajouté qu’il avait aussi demandé au capitaine d’aviation Vallières de prendre le temps de s’adresser aux stagiaires suivant le cours sur la puissance aérienne au Centre de guerre aérospatiale de l’Aviation royale canadienne, à Trenton.
Faisant une pause pour réfléchir aux services rendus par son ami, le lieutenant-général Meinzinger a déclaré qu’il avait été édifié par les actions du capitaine d’aviation Vallières à son retour au Canada, il y a de très nombreuses années. Incapable désormais de servir dans les forces armées à cause de son amputation, il s’est dévoué auprès d’autres amputés en se joignant à l’organisation caritative canadienne appelée Amputés de guerre du Canada. Depuis sa fondation, en 1918, l’organisation travaille à l’amélioration de la qualité de vie de ceux qui ont subi une amputation.
À l’origine, l’organisation s’est consacrée uniquement aux amputés de guerre, mais elle apporte maintenant son aide à d’autres gens, y compris les enfants et d’autres amputés non militaires. Le capitaine d’aviation Vallières travaille encore aujourd’hui avec les Amputés de guerre; il en est le directeur national et aussi le président du conseil d’administration de la section de Montréal.
« Quand je songe à sa carrière, toute magnifique qu’elle soit déjà, je me dis que c’est une contribution monumentale apportée au Canada, a ajouté le lieutenant-général Meinzinger. Il a sans doute amélioré la vie de nombreuses personnes... tous ceux et celles qui ont subi une amputation. » Pour ce qui est d’avoir un Halifax parfaitement remis à neuf que le public peut admirer, le capitaine d’aviation Vallières a affirmé que c’était inestimable.
Robert Vallières a accompagné son grand-père, le capitaine d’aviation Vallières, à Trenton. Il a dit avoir vécu une expérience indescriptible en montant à bord de l’avion dont il avait tant entendu parler pendant sa jeunesse. « Ce n’est qu’une fois plus âgé que j’ai compris ce que mon grand-père avait dû endurer et ce qu’il avait accompli », a dit M. Vallières. « Voilà qui me rend incroyablement fier et heureux de savoir que son sang coule dans mes veines. »
Makala Chapman est rédactrice en chef du journal de la 8e Escadre Trenton, The Contact, dans lequel le présent article a d’abord paru.
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