L’ARC s’associe à Transports Canada pour mettre à l’essai une formation de conversion à des aéronefs multimoteurs

Article de nouvelles / Le 16 octobre 2020

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Aviation royale canadienne et Transports Canada

Puisque la concurrence à l’échelle mondiale pour attirer des pilotes compétents ne cesse de croître, l’ARC s’emploie à maintenir et à augmenter le niveau d’expérience de ses pilotes. C’est pourquoi le travail mandaté dans le cadre de l’opération Experience, que dirige le chef d’état-major de la défense, a mené à des moyens novateurs d’affronter la situation.

La dernière initiative à être mise à l’essai a été un cours de conversion aux aéronefs multimoteurs d’une durée de trois semaines, donné en juin 2020 par la Direction générale des services des aéronefs de Transports Canada (DGSA de TC), à Ottawa. Le cours répondait au besoin immédiat de l’ARC d’accroître sa capacité d’instruction, mais l’entente interministérielle à portée plus large sur le long terme permettra aussi aux officiers occupant des postes au sol de continuer à voler au cours de leur période de service afin d’entretenir leurs compétences.

La DGSA de TC possède une flotte d’aéronefs King Air C90A semblables aux C90B utilisés par l’École de pilotage des Forces canadiennes à Portage la Prairie, au Manitoba, mais ceux-ci présentent quelques différences notables. Le C90A est doté d’une hélice tripale, mais a été amélioré pour permettre une masse plus élevée au décollage et à l’atterrissage. De plus, l’avionique de bord de Transports Canada a été mise à niveau afin d’inclure une protection électronique de la stabilité; ce système travaille avec le pilote automatique pour faire en sorte que l’aéronef ne soit pas trop incliné ou soit utilisé en survitesse ou en sous-vitesse. La DGSA de TC possède également un simulateur de niveau C à reproduction intégrale des mouvements, pour permettre une bonne préparation des stagiaires aux activités d’entraînement aérien.

La 2e Division aérienne du Canada (2 DAC), par l’entremise de son programme Instruction, évaluation et normes, Instruction – Opérations aériennes (Inst Ops Air) à Winnipeg, a évalué de quelle façon cette occasion pourrait être utilisée. On a déterminé que, même si la formation de la DGSA de TC n’était pas entièrement comparable à aucun des cours de conversion ou préalables au brevet donnés à Portage la Prairie, cela constituerait une activité utile et un véritable multiplicateur de force. L’ARC a décidé de procéder à un essai avec ses candidats à la conversion multimoteur; ceux-ci intégreraient ensuite leur unité d’instruction opérationnelle respective, où le programme Inst Ops Air permettrait de valider l’instruction qu’ils ont reçue.

En dépit de la situation liée à la COVID-19, le cours a été lancé et effectué en un temps record, ce qui a été rendu possible grâce à la collaboration sans faille de tous, à l’utilisation de la technologie et à l’ouverture et à la souplesse d’esprit des participants.

Le major Craig Cloete, officier d’état-major au bureau du chef du personnel militaire à Ottawa, a participé à l’instruction avec quelques pilotes attendant d’intégrer leur unité d’instruction opérationnelle : le capitaine Greg Donkers, du 435e Escadron de transport et de sauvetage, basé à Winnipeg, les capitaines Mena Ghabbour, Cody Hartwick et Robbie Hindle, du 436e Escadron de transport, et le capitaine Michael Soros du 437e Escadron de transport, basé à Trenton, en Ontario. Le cours a permis à Inst Ops Air de la 2 DAC d’évaluer comment l’instruction serait reçue par des pilotes présentant divers niveaux d’expérience, qu’il s’agisse de pilotes apprenant à piloter un chasseur à habitacle monoplace, ayant accompli de nombreuses missions et connaissant plusieurs appareils, ou suivant une instruction de pilotage et passant directement à un poste d’instructeur.

Le cours se concentrait essentiellement sur la coordination et la coopération entre les membres d’équipage, et cherchait à intégrer les meilleures pratiques de l’industrie par l’entremise d’un effectif d’instructeurs hautement compétents. À l’exception d’un pilote, tous les instructeurs de la DGSA de TC sont d’anciens pilotes militaires d’aéronefs multimoteurs possédant une vaste expérience de l’exploitation de services aériens militaires et civils.

Les cinq premiers jours du cours étaient consacrés à des sujets théoriques au sol, pour lesquels les stagiaires avaient reçu une trousse d’études préalablement à leur arrivée. Signe du professionnalisme des aviateurs militaires, tous les stagiaires de l’ARC sont arrivés bien préparés. D’ailleurs, ils étaient si bien préparés qu’une journée complète de sujets théoriques a pu être retranchée, ce qui leur a permis de passer plus tôt à la phase de simulation.

Les cours au sol ont porté sur tous les sujets auxquels on pouvait s’attendre de n’importe quelle école d’instruction au sol; cependant, l’enseignement des principes de gestion des ressources de l’équipage était nouveau, la plupart des pilotes n’ayant volé qu’en solo. À l'aide du matériel d’instruction et des vidéos d’exercices d’entraînement, les instructeurs de la DGSA de TC ont réussi avec brio à établir un lien entre la gestion des ressources d’un seul pilote et la gestion des ressources d’un équipage.

« Je travaille avec des aéronefs monomoteurs dans un contexte d’équipage unique; j’ai donc beaucoup appris sur la relation entre le commandant d’aéronef et le premier officier », dit le capitaine Donkers. « J’étais un instructeur. Je n’étais pas habitué à avoir un copilote ou à en être un; il sera donc important que je comprenne le rôle précis de chacun, ainsi que la responsabilité de prendre la décision définitive du commandant d’aéronef, avant d’intégrer mon unité d’instruction opérationnelle. »

La phase de simulation comprenait sept séances de quatre heures. Chacun des stagiaires exerçait les fonctions de pilote aux commandes puis de pilote de surveillance pendant deux heures pour chaque rôle, avec une petite pause entre les deux. La huitième séance était consacrée à la vérification de la compétence du pilote, puis ont suivi deux missions de vol. La DGSA de TC a déplacé à Ottawa certains de ses C90A qui provenaient d’autres bases d’opérations. On a ainsi pu faire voler des groupes de trois aéronefs deux fois par jour et terminer le cours en un temps record. La première mission mettait l’accent sur les règles de vol à vue, dont le pilotage, les approches, les atterrissages et les décollages asymétriques. Quant à la seconde mission, elle portait sur les règles de vol aux instruments pendant un vol aller-retour; un arrêt était prévu pour que les stagiaires changent de place, afin que chacun puisse effectuer des opérations en place droite.

Tous les stagiaires ont dépassé les attentes de leurs instructeurs; leur niveau de rendement était supérieur aux exigences pour réussir le cours. Ils étaient ravis.

« J’ai maintenant terminé environ la moitié de l’instruction liée au CC-130J de mon unité d’instruction opérationnelle, et je peux affirmer avec certitude que la formation de TC m’a bien préparé à faire partie d’un équipage pendant un vol », dit le capitaine Hindle. « Les instructeurs de TC ont excellé à nous faire travailler en équipe; nous n’étions pas deux pilotes travaillant de façon indépendante dans le poste de pilotage. » Le capitaine Hindle a aussi fait remarquer que l’instruction pratique qu’il a reçue en simulateur a beaucoup contribué à lier tous les éléments ensemble.

En plus de la réussite du volet de formation, l’entente conclue par l’ARC avec Transports Canada nous permettra de continuer à faire voler les officiers d’état-major, qui augmenteront ainsi leur expérience et maintiendront des compétences qui peuvent se perdre rapidement, ce qui mènera aussi peut-être à des formations d’appoint plus courtes lorsque ceux-ci rejoindront leur collectivité aéronautique respective.

« Mon affectation d’officier d’état-major devait durer au minimum deux ans », affirme le major Cloete. « Cette occasion m’a permis de conserver des compétences de vol qui peuvent se perdre facilement, comme l’état de conscience de la situation, tout en me permettant d’acquérir de l’expérience en tant que pilote d’un aéronef multimoteur réunissant plusieurs membres d’équipage et équipé d’un ensemble avionique moderne. »

Le cours initial a été entrepris en vertu d’une lettre d’arrangement puis d’une autorisation temporaire d’exploitation, ce qui permet à des pilotes de l’ARC d’exploiter les aéronefs de la DGSA de TC en tant qu’aéronefs militaires, ou sous la direction ou l’autorité de l’ARC. La lettre d’arrangement est une entente à court terme qui mène idéalement à un protocole d’entente portant sur une période plus longue.

La prochaine phase de ce travail de collaboration consistera à faire en sorte qu’une autre date de cours soit fixée pour un effectif complet de pilotes de l’ARC, et à établir les exigences du maintien des compétences de vol pour les pilotes d’état-major sélectionnés.

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