Une courte histoire du Hercules

Article de nouvelles / Le 17 novembre 2020

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Par le lieutenant-colonel Art Jordan

Il y a un peu plus de 60 ans, un avion très spécial se joignait à l’Aviation royale canadienne (ARC). Le Hercules a effectué son premier vol en 1954, après quoi l’ARC en a fait l’acquisition en 1960. L’appareil a très bien servi le Canada et les Canadiens durant sa longue histoire diversifiée. Si l’on considère que, au moment de la conception et de la construction du Hercules, à peine 50 ans s’étaient écoulés depuis le premier vol des frères Wright à bord d’un avion plus lourd que l’air, on peut sans aucun doute dire que les concepteurs de Lockheed ont vraiment accompli du bon travail.

Au fil du temps, le Hercules a fait l’objet de mises à niveau portant sur son équipement électronique de bord et ses moteurs, notamment les hélices à six pales caractéristiques du plus récent modèle J, mais, dans son ensemble, l’appareil n’a pas beaucoup changé.

Dans son rôle de transport, le Hercules a livré à peu près tout ce qu’on peut imaginer. Pendant des décennies, il s’agissait du seul moyen de se rendre à Alert et d’en revenir. On notera aussi avec grand intérêt que ce sont des Hercules qui ont transporté presque toute l’infrastructure d’Alert.

Au pays comme à l’étranger, le son d’un Hercules qui approche a souvent représenté le salut pour les gens en détresse. Qu’il ait participé à l’évacuation de collectivités éloignées aux prises avec des inondations ou des incendies, ou qu’il ait livré de l’aide humanitaire après des catastrophes naturelles, le Hercules a servi de véritable camion de livraison pour l’ARC. Dans son rôle de recherche et de sauvetage, le Hercules vrombissant a symbolisé le son réjouissant du secours pour d’innombrables Canadiens en péril. On n’a pas construit le Hercules afin d’en faire un avion élégant, mais utile. Les grandes rampe et porte arrières facilitent le chargement et le déchargement de cargaisons volumineuses, en plus de permettre la livraison au moyen de parachutes aux endroits où un atterrissage n’est pas possible ou pratique. Un journaliste canadien a dit des sièges emblématiques faits de sangles rouges qu’ils « étaient si inconfortables qu’on avait dû les concevoir ainsi ».Nos avions Hercules ont fait le tour du monde, se rendant dans tous les continents sauf l’Antarctique. Faisant souvent partie intégrante d’interventions des Nations Unies, le Hercules a participé à de nombreuses missions à des endroits très loin des bases d’appartenance, transportant toutes sortes de choses, dont des avions à réaction, des hélicoptères, du carburant, de la nourriture et des soldats.

Les appareils dont nous nous servons aujourd’hui ne sont pas les mêmes que nous avons reçus en 1960. Ces modèles B, qu’ont d’abord utilisés le 435e Escadron de transport et de sauvetage et, ultérieurement, le 408e Escadron d’appui tactique et de reconnaissance (aujourd’hui le 408e Escadron tactique d’hélicoptères), ont été échangés en 1965 contre des modèles E, plus récents. Ces derniers avaient une apparence légèrement différente, puisqu’ils étaient dotés de gros réservoirs de carburant externes situés entre leurs deux moteurs. Au fil du temps, toutefois, on a fait l’acquisition d’autres appareils, dont les modèles H, les modèles HT consacrés au ravitaillement aérien, ainsi que deux Hercules « allongés » au milieu des années 90. La flotte prenant de l’âge, de nouveaux appareils de modèle J ont commencé à faire leur apparition à l'arrivée du nouveau millénaire, remplaçant les modèles E vieillissants, qu’on retirait progressivement du service.

Puisque le Hercules a fait partie de la flotte aussi longtemps, il y a des pères et des fils qui ont enregistré des heures de vol à bord des mêmes appareils. Par ailleurs, il y a quelques années, un père et sa fille ont fait partie du même équipage de Hercules.

Aujourd’hui, l’ARC se sert du Hercules de modèle H pour accomplir ses missions de recherche et de sauvetage et de ravitaillement aérien, et du modèle J en tant qu’avion de transport. L’arrivée progressive du nouvel appareil CC-295 marquera la fin d’un chapitre de l’histoire du Hercules lorsqu’on retirera du service le dernier modèle H. Qu’à cela ne tienne, l’imposant Hercules continuera à voler au Canada et ailleurs dans le monde pendant encore plusieurs années.

Le lieutenant-colonel Art Jordan commande le 435e Escadron de transport et de sauvetage.

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