L’avenir de la force aérienne repose sur le service et les sacrifices du passé

Article de nouvelles / Le 2 mars 2021


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Par la capitaine Sarah Harasymchuk et la lieutenant de vaisseau Melanie Aqiqi

Lors d’une journée sombre, voilà près de huit décennies, le 426e Escadron de bombardement, surnommé les Thunderbirds, s’est vu confier une nouvelle mission : bombarder les dépôts de rails de Louvain, en Belgique, dans le cadre d’un raid aérien de 120 avions le 13 mai 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale. Quatorze Thunderbirds ont participé à la mission, transportant chacun neuf bombes de 454 kilogrammes et quatre de 227 kilogrammes.

L’équipage de huit personnes à bord du bombardier Halifax LW682/OW-M n’a, lui, jamais atteint son objectif. L’appareil a été abattu par le capitaine Martin Drewes, du III/NJG1, as du combat de nuit de la Luftwaffe. L’appareil s’est écrasé dans une tourbière près de la rivière Dendre à Schendelbeke, entraînant la mort des huit membres d’équipage. Le terrain boueux a rapidement englouti l’appareil ainsi que trois des membres d’équipage toujours à l’intérieur.

Lorsqu’une équipe d’excavation dirigée par le Canada a finalement récupéré le bombardier Halifax en 1997, l’aluminium trouvé a pris une nouvelle signification pour l’Aviation royale canadienne (ARC) et son personnel. On a fait fondre le métal récupéré au site de l’accident afin d’en faire des lingots. Des fragments de ce métal sont incorporés dans l’émail des nouveaux insignes de vol en métal, rappelant ainsi de manière visible les sacrifices passés.

« La conception des insignes de vol en métal à deux ailes pointées vers le haut, que les membres du personnel navigant qualifiés portent sur leur uniforme d’été, a fait l’objet d’une modernisation dans le cadre du Projet de mise à jour des insignes de vol et des insignes de métier. Des copeaux d’aluminium, obtenus à partir de lingots de métal provenant du LW682, sont intégrés à l’émail transparent de certains des nouveaux insignes, ainsi qu’à l’émail rouge qui recouvre les couronnes de laurier de tous les insignes », explique le major John Meurling, directeur du projet.

Le major-général Michel Lalumière, chef – Capacité des chasseurs, affirme que les nouveaux insignes ailés en métal symbolisent l’histoire cruciale des sacrifices consentis par les pionniers de l’armée de l’air moderne d’aujourd’hui : « Sur mon insigne, vous voyez la feuille d’érable de couleur or, qui, sur les nouveaux insignes, est remplacée par la couleur argent. Toutefois, le nouvel insigne continue à symboliser les 95 années d’histoire de l’Aviation royale canadienne depuis sa création, en 1924, ainsi que ses origines, qu’elle puise dans le Royal Flying Corps et la Royal Air Force, dont ont fait partie des aviateurs canadiens pendant la Première Guerre mondiale. »

Il a fallu 53 ans pour retrouver le bombardier Halifax LW682/OW-M et les trois derniers membres de son équipage. L’équipage de l'avion se composait du sous-lieutenant d’aviation W. B. Bentz (Croix de Guerre belge avec palmes), du lieutenant d’aviation T. W. Taylor, du lieutenant d’aviation C. S. Phillips, du sous-lieutenant d’aviation J. E. McIntyre, du sergent R. Ellerslie (RAF), du sous-lieutenant d’aviation J. E. J. G. Arbour, du sous-lieutenant d’aviation F. Roach et du sous-lieutenant d’aviation J. W. Summerhayes. En juillet 1948, l’équipage a reçu à titre posthume la Croix de guerre belge avec palme.

Les nouveaux insignes en métal à deux ailes, au fini argenté, remplaceront les ailes dorées actuelles. À ce jour, on a produit des insignes pour les groupes professionnels suivants : astronaute, pilote, officier de systèmes de combat aérien, mécanicien de bord, opérateur de détecteurs électroniques aéroportés, technicien en recherche et en sauvetage et arrimeur. La production des insignes restants se terminera plus tard cette année.

Le major-général Lalumière affirme que les militaires portent leur insigne au niveau du cœur afin d’y puiser courage et sens moral. « Souvent, nous cherchons l’exemple de ceux qui ont consenti le sacrifice suprême avant nous et à qui nous réfléchissons aujourd’hui quand nous pensons à l’histoire. Nous cherchons ces exemples quand nous affrontons certaines des difficultés que nous connaissons aujourd’hui. Nous puisons notre courage, notre détermination et notre énergie dans ces exemples du passé. »

Les lingots d’aluminium du bombardier Halifax LW682 ont été fondus à partir des vestiges de l’appareil et utilisés pour créer plusieurs éléments commémoratifs : le toit du monument commémoratif du Bomber Command de Green Park à Londres, un mur commémoratif comprenant des lingots d’aluminium gravés au Centre d’instruction de la mobilité aérienne dédié à la mémoire du lieutenant-colonel d’aviation Sedley S. Blanchard et la base du mât totémique des Thunderbirds au Centre d’instruction de la mobilité aérienne de Trenton, en Ontario. On a également utilisé des pièces du bombardier Halifax LW682/OW-M pour restaurer un Halifax NA337 à Trenton.

La participation de l’ARC au Bomber Command de la Royal Air Force représente la plus grande contribution et le plus grand sacrifice du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de 10 000 membres d’équipage de l’ARC ont perdu la vie et des milliers d’autres ont subi des blessures ou ont été faits prisonniers de guerre pendant leur service dans le Bomber Command, le rôle le plus dangereux pour les forces alliées. Ces nouveaux insignes métalliques permettront d’honorer et de chérir l’héritage qu’ils nous ont laissé.

Depuis que nous avons affiché l’article et les vidéos portant sur la production et l’histoire des nouveaux insignes de vol métalliques, nous avons reçu des questions et des commentaires de militaires de l’ARC, d’anciens combattants et du public. Nous avons donc rassemblé plusieurs des questions les plus fréquentes afin de fournir des réponses à tous ceux qui s’intéressent à ces symboles uniques de notre histoire.

Q1 – Je fais partie d’un des groupes professionnels admissibles à l’obtention des insignes de vol métalliques. Quand recevrai-je mon nouvel insigne?

R1 – La production de sept premiers insignes de vol métalliques est terminée. Celle des autres insignes se terminera cette année. La date de distribution des insignes aux militaires admissibles variera en fonction des groupes professionnels. Un CANFORGEN, dont la publication aura lieu incessamment, fournira plus d’information à ce sujet. On encouragera les militaires à se servir du site Web d’habillement de Logistik Unicorp afin de savoir quand ils pourront se procurer leur insigne.


Q2 – Est-ce que tous les insignes à deux ailes, déployées à l’horizontale ou à la verticale, feront l’objet d’une mise à jour afin d’y intégrer du métal de l’appareil LW682?

R2 – Tous les insignes de vol en métal, tant ceux dont les ailes s’étirent horizontalement que ceux dont les ailes s’étirent verticalement, font l’objet d’une mise à jour. En plus des insignes déjà annoncés, on trouve ceux des groupes professionnels suivants : alerte et contrôle aériens, équipage navigant, médecin de bord, évacuation aéromédicale, ingénieur d’essai en vol, observateur à bord d’hélicoptères tactiques et mitrailleur de bord d’aviation tactique.

Q3 – Est-ce que les groupes professionnels dont les insignes se composent d’une seule aile ou de la moitié d’une aile vont aussi voir leur insigne mis à jour au moyen de métal de l’appareil LW682?

R3 – Le métal récupéré du bombardier LW682 entre uniquement dans la composition d’insignes de vol métalliques à deux ailes qui s’étirent horizontalement ou verticalement. On n’envisage pas de créer de nouveaux insignes métalliques pour les groupes professionnels.


Q4 – Est-ce que les anciens militaires de l’ARC pourront, eux aussi, recevoir un nouvel insigne?

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