Des bénévoles de l’ACRSA s’envolent pour sauver des vies

14 octobre 2022 — Aviation royale canadienne

Pleins feux sur les partenaires SAR

Note de l’auteure sur la série : Le présent article fait partie d’une série d’articles visant à renseigner la population canadienne sur la recherche et le sauvetage (SAR) au Canada.

Note de l’auteure sur cet article : Le présent article est axé sur la participation de l’ACRSA dans le cadre des activités SAR du Canada et de la formation.

Par la capitaine Bettina McCulloch-Drake
Affaires publiques de la 1re Division aérienne du Canada

Depuis que les humains ont trouvé une façon d’atteindre les nuages et de voler avec les oiseaux à la fin du 18e siècle, il y a eu des accidents mettant en cause des aéronefs. Et bien qu’on se soit amélioré dans les domaines de la construction, de la maintenance et de l’exploitation des aéronefs au fil du temps, des incidents et des accidents mettant en cause des aéronefs se produisent toujours malgré tous nos efforts.

Sur son site Web, le Bureau de la sécurité des transports du Canada révèle qu’« entre 2010 et 2019, une moyenne de 251 accidents et 790 incidents mettant en cause des aéronefs immatriculés au Canada étaient signalés par année ».

De la circulation au sol et du décollage à l’approche et à l’atterrissage, le vol n’est pas sans comporter des risques. Et là où il y a des risques, des plans et des ressources doivent être mis en place pour réagir rapidement si quelque chose ne va pas.

En ce qui concerne la recherche et le sauvetage (SAR), Sécurité publique Canada encadre le Programme national de recherche et de sauvetage. Relevant des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux, le succès de ce programme dépend des efforts intégrés d’organisations et d’organismes gouvernementaux et non gouvernementaux appelés collectivement les « partenaires SAR ».

La détermination du partenaire SAR chargé des opérations dépend du type d’incident. Pour ce qui est des incidents mettant en cause des aéronefs, l’Aviation royale canadienne (ARC), au nom des Forces armées canadiennes (FAC), assure le leadership, appuyée par d’autres partenaires SAR, y compris l’Association civile de recherche et de sauvetage aériens (ACRSA).

Une organisation nationale dirigée par des bénévoles

Comptant plus de 1 800 bénévoles à l’échelle nationale, l’ACRSA envoie ses équipes en appui aux activités de recherche et sauvetage (SAR) aéronautiques et maritimes ainsi qu’aux missions humanitaires lorsque le besoin se présente, 24 heures par jour, 365 jours par année. Répartis en 67 zones qui couvrent chaque province et territoire, les bénévoles de l’ACRSA jouent divers rôles, y compris pilote, navigateur, observateur, pilote de système d’aéronef télépiloté (SATP), spécialiste en radioralliement terrestre, et membre de l’équipe de soutien.

Lorsqu’elle exploite ses propres aéronefs, l’ACRSA envoie des pilotes expérimentés de même que des navigateurs et des observateurs qualifiés de l’ACRSA.

« Tous les pilotes de l’ACRSA sont certifiés par Transports Canada », déclare Bill Ralph, l’administrateur national de l’ACRSA. « Les pilotes potentiels de l’ACRSA doivent avoir au moins 150 heures de vol à titre de commandant de bord et être évalués par un pilote SAR ou un instructeur de vol qualifié. Ils doivent également suivre un cours de pilote de recherche, s’entraîner au vol à basse altitude et apprendre les circuits de recherche réglementaires. »

Dès qu’ils sont certifiés pour leur rôle, les bénévoles doivent aussi suivre un entraînement de maintien des compétences chaque année afin d’être considérés pour une mission.

« Chaque année, les pilotes doivent réaliser au moins 24 heures de vol à titre de commandant de bord, six vols d’une heure ou plus en appui à la formation et aux opérations SAR, trois radioralliements d’émetteur de localisation d’urgence (ELT), et quatre circuits de recherche différents correspondant à leur zone d’opérations », résume Bill Ralph.

Les navigateurs de l’ACRSA, dont un grand nombre sont également pilotes, doivent aussi connaître les systèmes électroniques de vol et de navigation, les règles de vol et la planification de vol à l’aide de produits comme ForeFlight.

« Nos navigateurs doivent accumuler au moins quatre heures d’instruction de recyclage en classe par année opérationnelle », indique Ralph. « Ils doivent aussi réaliser au moins quatre vols d’une heure ou plus, trois radioralliements d’ELT, dont un doit comprendre l’écoute d’un signal sonore minimal ou absent (c.-à-d. l’extinction auditive), et quatre circuits de recherche différents correspondant à leur zone d’opérations. »

Lorsque les bénévoles de l’ACRSA ne peuvent pas voler à bord de leur propre aéronef, ils participent aux missions SAR à bord d’aéronefs des FAC avec des équipages de l’ARC ou à bord d’appareils commerciaux nolisés. « Le nombre d’exploitants d’aéronefs privés dans les régions du Nord du Canada est limité », déclare le major Claude Courcelles, officier de liaison national de l’ACRSA pour l’ARC.

« Nous n’exploitons actuellement que quelques aéronefs au nord du 60e parallèle, et nous les remplaçons par des aéronefs nolisés au besoin », ajoute Bill Ralph. « Toutefois, notre but est de fournir des observateurs qualifiés chaque fois que le besoin se présente. »

Les observateurs de l’ACRSA, comme le nom l’indique, sont les yeux de l’équipe de recherche. « Les observateurs apprennent comment chercher des indices visuels qui peuvent nous mener à un avion ou à une personne disparus », déclare Ralph. « En plus de reconnaître des signes de situation d’urgence et des signaux d’urgence, nos observateurs sont formés pour l’acquisition d’objectifs et pour en faire des comptes rendus. »

Trois décennies de croissance et de défis mènent à un avenir meilleur

Constituée en 1986, l’ACRSA est devenue au cours des dernières décennies une organisation partenaire très expérimentée dans les opérations de recherche et sauvetage ici au Canada. Chaque année, l’ACRSA participe à plus de 300 missions SAR, dont environ 120 sont attribuées par les centres conjoints de coordination des opérations de sauvetage à Halifax, Trenton et Victoria. L’organisation donne aussi entre 2 000 et 3 000 séances de formation et fournit en moyenne 150 000 heures de bénévolat.

Même si le maintien des compétences des équipages a été difficile durant la pandémie de la COVID-19, les bénévoles de l’ACRSA ont trouvé d’autres façons de respecter l’engagement à assurer la sécurité de la population canadienne.

« Tandis que les opérations et la formation en personne ont été difficiles à maintenir, nos membres ont réalisé d’énormes progrès dans le maintien des compétences, révèle Ralph. Nous avons intégré la formation virtuelle dans notre programme et avons décalé nos vols d’entraînement. »

Plus récemment, l’ACRSA a lancé un nouvel ensemble de capteurs qui aidera à localiser plus rapidement les personnes disparues et les écrasements d’appareils.

Présenté par l’ACRSA de l’Ontario en 2019, un système avancé d’imagerie de recherche (ASIS) a été développé pour employer de l’équipement capable de capturer des images thermiques et à haute densité. « Produisant des dossiers d’imagerie radiométrique (R-JPEG) d’une précision de deux degrés Celsius, cet équipement comprend aussi une capacité de zoomer 16 fois, ce qui accroît la netteté des images et des vidéos », indique Ralph. « À mesure que nos bénévoles acquièrent de l’expérience avec cette technologie, un plus grand nombre de nos aéronefs seront modernisés pour l’intégrer. »

L’imagerie capturée par les pilotes d’aéronefs et de SATP au moyen de l’ASIS est soumise à une analyse spectrale en utilisant un logiciel nouvellement acquis appelé Loc8. « Ce logiciel permet à un opérateur de balayer des images recueillies après le vol pour y trouver des couleurs particulières, précise Gord Tessier, directeur des communications (Recherche et développement) à l’ACRSA de l’Ontario. Dès qu’un objet possiblement recherché est repéré, la balise géographique de la photo, ainsi que le terrain correspondant, permet aux équipes de recherche de trouver plus rapidement les aéronefs, les embarcations, ou les personnes disparus. »

« La réduction du temps consacré à la recherche signifie que nous avons plus de temps pour les opérations de sauvetage ou de récupération, ajoute Ralph. En situation d’urgence, chaque minute compte. »

 

Ressources pour le lecteur :

Sécurité publique Canada — Gestion des urgences

https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/mrgnc-mngmnt/index-fr.aspx

Programme national de recherche et de sauvetage

https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/mrgnc-mngmnt/rspndng-mrgnc-vnts/nss/prgrm-fr.aspx

Centre de référence de l’Aviation civile de Transports Canada

https://tc.canada.ca/fr/aviation/centre-reference

Opérations de recherche et sauvetage au Canada

https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/services/operations/operations-militaires/types/recherche-sauvetage.html

Association civile de recherches et sauvetage aériens — Recherches et sauvetage aériens

https://www.casara.ca/fr

Un homme en uniforme militaire parle devant un groupe de personnes à l'intérieur d'une structure de type garage.

Des bénévoles de l’ACRSA assistent à un exposé avant vol à Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest, dans le cadre d’un exercice national de recherche et sauvetage (SAREX) en 2017.

Photo gracieuseté de Bill Ralph, administrateur national de l’ACRSA

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