Année des vétérans de la guerre de Corée : hommage au commandant d'aviation Andy MacKenzie

Article de nouvelles / Le 5 avril 2013

Le gouvernement du Canada a annoncé que l'année 2013 sera « l'Année des vétérans de la guerre de Corée » en l'honneur des 26 000 militaires canadiens, hommes et femmes, qui sont venus en aide aux Sud-Coréens pendant la guerre.

Cette commémoration coïncide avec le 60e anniversaire de l’armistice de la guerre de Corée et avec le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre le Canada et la Corée du Sud.

Au cours des trois ans qu'a duré le combat et au cours de la période de maintien de la paix qui a suivi, le Canada a envoyé pas moins de 27 000 militaires en Corée, dont 23 000 provenaient de l'Armée canadienne, 3 000 de la Marine royale canadienne et 800 de l'Aviation royale canadienne.

En tout, 516 Canadiens et Canadiennes ont donné leur vie pour défendre les valeurs de paix et de liberté dans la péninsule coréenne.

Aujourd'hui, nous rendons hommage à un membre de l'ARC qui a servi comme pilote de chasse en Corée et qui a été fait prisonnier de guerre et mis en isolement cellulaire par les Chinois pendant presque deux ans, le commandant d'aviation Andy MacKenzie, DFC.

C'était cinq jours avant Noël 1954 lorsque le Time magazine (en anglais seulement) a écrit un article au sujet d'un pilote de chasse canadien peu connu qui venait d'être libéré d'un camp de prisonniers de guerre chinois après deux ans d'emprisonnement.

L'article avait pour titre CANADA : Freed Prisoner (Canada : Prisonnier libéré). Dans le premier paragraphe, on dressait un portrait évocateur du retour au pays de l'ancien commandant d'aviation Andy MacKenzie.

« Le seul Canadien qui a été fait prisonnier durant la guerre de Corée a recouvré sa liberté et est rentré au pays la semaine dernière. Alors que l'avion de ligne de Tokyo touchait le sol de l'aéroport de Vancouver, une belle blonde [son épouse Joyce] sort de la foule et court vers son mari, le commandant d'aviation Andrew MacKenzie, qui vient d'être libéré après avoir passé deux ans comme prisonnier de guerre de la Chine communiste. »

Le magazine enchaîna avec ce qui suit : « Un pilote de chasse montréalais de 34 ans servait comme officier d'échange au sein de la U. S. Air Force en Corée lorsque son avion a été abattu en 1952. »

Le Cmdt avn Mackenzie connaissait bien les combats aériens, pour avoir lui-même déjà abattu neuf avions aux commandes de son Spitfire et avoir été décoré d’une médaille pour son service durant la Deuxième Guerre mondiale. Dans ce qui pourrait être considéré comme la version définitive du récit du Cmdt avn Mackenzie, l'édition de juin 2011 de la revue Airforce (en anglais seulement), un article de Norm Avery révèle que le cmdt avn aurait été abattu par un « camarade d'escadron » au cours d'un combat tournoyant avec un aéronef MiG-15 russe, ce qui a forcé le Cmdt avn Mackenzie à s'éjecter de son appareil à 40 000 pieds dans les airs et se parachuter en territoire ennemi. Il est atterri dans le champ d'une ferme, juste à côté d'une femme qui ramassait des bouts de bois. Selon l'article, la femme n'a pas vraiment porté attention au pilote qui se trouvait devant elle et elle est retournée à ses corvées. Quelques heures plus tard, il a été capturé par les autorités militaires de la Corée du Nord, on lui a bandé les yeux et on l'a emmené dans un camp de prisonniers de guerre.

Pour des raisons qu'il ignore encore à ce jour et après quelques mois à subir des interrogatoires et à être soumis à des mauvais traitements dans un camp de prisonniers de guerre en Corée du Nord, le Cmdt avn Mackenzie a été transporté en Chine, où il a été placé dans un autre camp de prisonniers de guerre.

Une fois entre les mains des gardiens de prison chinois, le Cmdt avn Mackenzie a été régulièrement interrogé sous la torture afin de savoir pourquoi il survolait la Chine. Le Cmdt avn Mackenzie refusait de divulguer quoi que ce soit à part son nom, son grade, son poste et son numéro de matricule. Le Cmdt avn Mackenzie s'est vite rendu compte qu'il n'avait d'autre choix que de parler s'il voulait sauver sa peau. Il répétait sans cesse le récit des événements qui se sont produits la nuit où il fut abattu et qu'ils l'ont forcé à se parachuter en Corée du Nord. Les Chinois refusaient d'accepter sa version des faits, l'accusant de mentir et le torturant à répétition jusqu'à ce qu'il promette de dire « LA » vérité. Tout ce qu’il a dit, c’est qu’il a été emmené en Chine dans un camion et qu’il ne savait pas pourquoi.

Toujours sous la torture et voyant sa condition physique et mentale dépérir, il décida de donner aux Chinois ce qu'ils voulaient vraiment entendre - une « confession » complète, qu’elle soit vraie ou non. Les gardes lui en avaient assez appris au sujet de la culture de la Chine communiste et il en avait assez appris en prenant connaissance de la propagande qu'on le forçait à lire, qu'il savait qu'une confession de la sorte « ferait honneur » à ce pays et à ses habitants. L'honneur, lui répétaient sans cesse les gardes, était un bien des plus précieux qu'il fallait préserver à tout prix.

Alors, le Cmdt avn Mackenzie a inventé une histoire expliquant comment après s'être éjecté de son appareil, il a aperçu le fleuve Yalu et il a délibérément guidé son parachute afin d'atterrir près de là. À sa grande surprise, il a été convoqué à une rencontre tout de suite après et il a été relâché. D'après l'article de M. Avery, « En entendant le mot "relâché", Andy a fondu en larmes, si bien qu'il a à peine été capable de prononcer un "Merci" étouffé ».

Deux ans après avoir été capturé et fait prisonnier, le Cmdt avn Mackenzie a été libéré. Il est rentré au pays et a pu retrouver sa femme et des quatre enfants.

Le Cmdt avn Mackenzie est décédé le 21 septembre 2009 à l'âge de 89 ans. L'article nécrologique (en anglais seulement) le concernant disait ceci au sujet de sa carrière dans l'ARC.

« Andy a eu une éminente carrière au sein de l'ARC qui a duré 27 ans au cours desquelles il a, tout d'abord, été pilote d'un Spitfire au cours de la Seconde Guerre mondiale pour le compte des 421e et 403e Escadrons et, après la guerre, comme commandant du 441e Escadron aux commandes d'un Sabres. Il s'est porté volontaire pour être déployé durant la guerre de Corée comme pilote au sein de la 51e Escadre de chasseurs d’interception de la U. S. Air Force et a été descendu par un tir ami et fait prisonnier de guerre en Chine pendant deux ans. Par la suite, il a servi pendant 13 autres années au cours desquelles il a passé une bonne partie comme officier d'état-major du renseignement pour le NORAD pour ensuite terminer sa carrière comme officier d'administration en chef à Rockcliffe en Ontario. Après avoir pris sa retraite des Forces, il a été embauché comme commissaire spécial pour le Tribunal des anciens combattants (révision et appel) [anciennement connu comme la Commission canadienne des pensions] pendant quelques années. Il est l'ancien président de la filiale 604 de la Légion royale canadienne, le président fondateur de l’unité 7 de l’Association canadienne des vétérans de la Corée dans la capitale nationale et le premier président officiel de la Canadian Fighter Pilots Association. [Il était également] un directeur de la SPAADS (Sabre Pilots Association of the Air Division), un membre de la 410e Escadre (William Barker VC) de l'ARC et de l'Association nationale des prisonniers de guerre. »

La guerre de Corée a débuté le 25 juin 1950, et les combats ont pris fin le 27 juillet 1953 avec la signature de la Convention d’armistice en Corée.

Détails de la page

Date de modification :