High Flight

Article de nouvelles / Le 10 novembre 2014

Par le sous-lieutenant d’aviation John Gillespie Magee fils

Ah! Je me suis libéré des emprises de la Terre
Pour danser dans le ciel sur des ailes argentées d’un grand rire.
Je suis allé vers le soleil, et j’ai rejoint les cascades chaotiques
De nuages tranchés de lumière, et là, j’ai vécu des moments dont
Vous n’avez jamais rêvé; j’ai coulé, plané et balancé,
Si haut dans le silence solaire. Suspendu,
J’ai pourchassé le vent hurlant, et lancé
Mon vaisseau au travers de fabuleuses cavernes, pleines d’un air infini…

Haut, plus haut, au long d’un délire de bleu brûlant,
J’ai survolé les sommets balayés par le vent dans une sérénité
Où jamais alouette ou même aigle s’est envolé
Puis, alors que mon esprit silencieux s’élevait
Au travers du sanctuaire inviolé de l’espace,
J’ai sorti une main, et caressé le visage de Dieu.

Par Ruthanne Urquhart

En octobre 1940, plus d’un an avant que les États-Unis ne s’engagent officiellement dans la Seconde Guerre mondiale, John Gillespie Magee fils, Américain né en Chine et élevé en Angleterre, traverse la frontière entre les États-Unis et le Canada pour s'enrôler dans l’Aviation royale canadienne (ARC).

Le jeune homme de 18 ans suit un entraînement aérien dans des établissements du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique, à savoir l’École élémentaire de pilotage no 9, à la base de l’ARC de St. Catharine’s (Ontario) et l’École de pilotage militaire no 2 de la base de l’ARC de Uplands, près d’Ottawa, en Ontario. Il obtient son brevet de pilote au printemps 1941.

En juin 1941, le sous-lieutenant d’aviation Magee se rend en Angleterre, où il se joint à l’unité d’entraînement opérationnel no 53 de la Royal Air Force (RAF) à Llandow, au Pays de Galles. Une fois son entraînement terminé, il est affecté au 412e Escadron de chasse de l’ARC, à la base de la RAF de Digby, dans le Lincolnshire; c’est là qu’il devient pilote d’appareils Spitfire.

Les équipages du 412e Escadron effectuent des missions offensives au-dessus de la France dans des appareils Supermarine Spitfire; ils combattent également la Luftwaffe dans la défense aérienne de l’Angleterre.

Le 3 septembre 1941, le sous-lieutenant d’aviation Magee effectue un vol d’essai à haute altitude dans le tout nouvel appareil Spitfire V; pendant le vol, il compose un poème. De retour au sol, il transcrit High Flight sur l’extérieur d’une lettre destinée à ses parents. À l’intérieur, il écrit : « Je vous envoie un poème que j’ai écrit l’autre jour. Je l’ai commencé à 30 000 pieds d’altitude et je l’ai terminé peu après avoir touché terre. »

Le 11 décembre 1941, trois jours seulement après l’entrée en guerre officielle des États-Unis, le sous-lieutenant d’aviation Magee perd la vie dans une collision en plein vol avec un avion-école de la RAF d’Oxford au-dessus de Roxholm, dans le Lincolnshire, à cinq kilomètres environ à vol d’oiseau de la base de la RAF de Digby.

Il repose au cimetière paroissial de Scopwick, dans le Lincolnshire. Le poème High Flight lui survit à titre de poème officiel de la Royal Air Force et de l’Aviation royale canadienne.

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2022-04-21