Nom d’une escadre! L’établissement d’escadres dans le Commandement aérien
Article de nouvelles / Le 6 février 2014
Par le lieutenant-général David Huddleston
Le 1er avril 1993, la structure des escadres a été adoptée au sein du Commandement aérien. Un livre commémoratif intitulé « The Formation of Wings in Air Command » a été publié, le 29 avril 1993, pour marquer cette occasion. Dans l’introduction, le lieutenant-général David Huddleston, commandant à l’époque du Commandement aérien, a expliqué l’importance de ce changement.
Au cours des prochains mois, nous nous pencherons sur chacune des 13 escadres de l’Aviation royale canadienne, en commençant ce mois-ci avec la 19e Escadre Comox, en Colombie-Britannique. Mais tout d’abord, retournons au livret pour découvrir pourquoi elles existent.
Le 69e anniversaire de la Force aérienne du Canada a marqué l’établissement d’escadres au sein du Commandement aérien. Le ministre de la Défense nationale, l’honorable Kim Campbell, a approuvé la réorganisation du Commandement aérien selon la structure d’escadre, mesure qui est entrée en vigueur le 1er avril 1993. Ainsi, un nouveau chapitre de la riche histoire de l’aviation militaire canadienne a commencé.
L’escadre constitue une structure opérationnelle reconnue de la Force aérienne, dont la tradition au Canada remonte à neuf décennies, à partir du jour où la première escadre, la 1re Escadre de l’Aviation royale du Canada, fut établie en 1919 après la Première Guerre mondiale. Depuis, les escadres ont eu leurs hauts et leurs bas, atteignant leur apogée au cours de la Deuxième Guerre mondiale et leur nadir au cours des 25 années qui ont suivi l’unification des trois armées du Canada en 1968, lorsque les escadres ont presque disparu de la carte. Les tentatives visant à adapter la nouvelle unité d’organisation des Forces canadiennes (FC), soit la base, à une Force aérienne qui est saine sur le plan de la doctrine se sont avérées des défis continus.
La philosophie sous-jacente d’une base des FC ne convient pas à un Commandement aérien pour diverses raisons. Tout d’abord, le rôle d’une base, qui est de fournir un soutien, ne reconnaît pas le rôle principal d’une base aérienne, qui est de mener des opérations aériennes. En outre, le commandant d’une base aérienne ne fait pas partie de la chaîne de commandement opérationnelle. [Note de la rédaction : c’est-à-dire que la chaîne de commandement des escadrons allait directement au commandant du groupe (aéronavale, transport aérien, chasseurs, etc.) et contournait le commandant de la base. Or, depuis que l’on a imposé la structure d’escadre, la chaîne de commandement va de l’escadron au commandant de l’escadre puis au commandant du groupe.]
De plus, dans une base aérienne, aucun point précis ne détient pas formellement l’autorité, la responsabilité et l’obligation de rendre de comptes pour ce qui est de toutes les opérations et du soutien. Par ailleurs, la structure des bases ne reconnaît pas que le soutien des opérations constitue un volet essentiel et intégral des opérations aériennes dans une base aérienne. Finalement, la nomenclature des bases ne correspond pas à la nature opérationnelle des bases aériennes ni au concept de l’équipe de la Force aérienne.
Afin de combler ces lacunes sur le plan de l’organisation et de la doctrine, nous nous sommes inspirés de principes organisationnels et de structures d’escadre solides et éprouvés puis nous les avons adaptés afin de satisfaire aux exigences actuelles et futures de la Force aérienne. Comme c’est souvent le cas, l’avenir ressemble beaucoup au passé. En tout, nous avons façonné 17 escadres, surtout en superposant la structure d’escadre et l’organisation de la base.
La structure d’escadre apporte quatre modifications principales.
Premièrement, le commandant des installations d’une force aérienne, c’est-à-dire le commandant de l’escadre, est un commandant de formation qui est placé dans la chaîne de commandement opérationnelle [Note de la rédaction : C’est-à-dire que la chaîne de commandement est passée de l’escadron au commandant de l’escadre ou de la base puis au commandant de groupe.]
Deuxièmement, tous les éléments et toutes les unités du Commandement aérien, y compris la base, relèvent de l’escadre.
Troisièmement, on a adopté la nomenclature d’escadre.
Et quatrièmement, une série de changements organisationnels internes s’est produite, telle que l’intégration de la fonction de maintenance (Air) aux opérations.
Ainsi, une seule personne exécute les fonctions de commandant de l’escadre et de commandant de la base. Il est le détenteur de l’autorité, de la responsabilité et de l’obligation de rendre des comptes pour ce qui est du rôle opérationnel de l’escadre ainsi qu’en ce qui concerne le rôle de soutien continu de la base.
L’un des objectifs les plus importants de notre restructuration est de faire de l’équipage aérien et de l’équipage au sol, soit des groupes des opérations et du soutien, une équipe de la Force aérienne qui est motivée par une mission commune… L’adoption de la nomenclature d’escadre pourrait, aux premiers abords, sembler superficielle, mais elle nous définit professionnellement, elle nous relie à notre raison d’être professionnelle et, en fin de compte, elle trace nos perspectives professionnelles.
L’objectif principal du Commandement aérien est de se servir de la grande motivation de son personnel afin de favoriser l’esprit de corps et le dévouement qui découlent de la fierté d’appartenir à la Force aérienne du Canada. Mise à part la logique pure de la restructuration, l’accent que l’organisation a mis sur l’établissement des escadres vise à gagner le cœur de nos gens, ce qui est par ailleurs plus important.
Le retour aux escadres, et à leur nomenclature de la Force aérienne, ajoute de la substance d’ordre organisationnel au symbole qu’est l’uniforme distinct de la Force aérienne. Cependant, nos attitudes ne sont ni nourries par des dictats, ni façonnées par des noms ou des organigrammes. Elles sont acquises grâce à l’endoctrinement, à l’instruction et, par-dessus tout, aux valeurs traditionnelles militaires et l’interaction quotidienne entre personnes cherchant à accomplir de manière efficace une tâche principale, soit la mission aérienne. L’établissement des escadres n’est, en fait, qu’un moyen visant à atteindre cette fin.
Sic Itur Ad Astra.
En 1997, la Force aérienne a regroupé tous ses groupes aériens sous une seule entité de commandement et de contrôle intitulée La 1re Division aérienne du Canada, qui était située à Winnipeg, au Manitoba, sous son contrôle opérationnel. Voici à quoi ressemblait la structure en 1993.
Groupe de chasseurs
- 3e Escadre à Bagotville, au Québec
- 4e Escadre à Cold Lake, en Alberta
- 5e Escadre à Goose Bay, à Terre-Neuve-et-Labrador
- 22e Escadre à North Bay, en Ontario
Groupe du transport aérien
- 7e Escadre à Ottawa, en Ontario (elle a depuis été dissoute et la majorité de ses unités ont été affectées à d’autres escadres)
- 8e Escadre à Trenton, en Ontario
- 9e Escadre à Gander, à Terre-Neuve-et-Labrador
- 18e Escadre à Edmonton, en Alberta (elle a depuis été dissoute et la majorité de ses unités ont été affectées à d’autres escadres)
Groupe maritime (Air)
- 12e Escadre à Shearwater, en Nouvelle-Écosse (il s’agit maintenant d’une unité hébergée à la BFC Halifax)
- 14e Escadre à Greenwood, en Nouvelle-Écosse
- 19e Escadre à Comox, en Colombie-Britannique
10e Groupe aérien tactique
- 1re Escadre à Montréal, au Québec (son quartier général est maintenant une unité hébergée à la BFC Kingston, en Ontario)
- 2e Escadre à Toronto, en Ontario (ses escadrons font maintenant partie de la 1re Escadre)
- 11e Escadre à St-Hubert, au Québec (ses escadrons font maintenant partie de la 1re Escadre)
Quartier général du Commandement aérien
- 15e Escadre à Moose Jaw, en Saskatchewan (elle relève maintenant de la 2e Division aérienne du Canada)
- 16e Escadre à St-Jean, au Québec (elle est maintenant une unité hébergée à la BFC Borden relevant de la 2e Division aérienne du Canada)
- 17e Escadre à Winnipeg (elle relève maintenant de la 1re Division aérienne du Canada)
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