ARCHIVÉE - L’adjudant Shari Reiser : De Corner Brook à l’Alaska, en passant par Aviano

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Article de nouvelles / Le 11 février 2015

Par le sergent d’état-major Robert Barnett, United States Air Force

L’adjudant Shari Reiser de l’Aviation royale canadienne, opératrice de contrôle aérospatial affectée au 611th Air Operations Center de la base interarmées Elmendorf-Richardson en Alaska, se souvient de sa première participation à un déploiement comme si cela datait d’hier.

« Cela n’avait pas l’air aussi réel que ce l’était », raconte l’adjudant Reiser, qui était alors technicienne en opérations de combat pour le détachement canadien du centre d’opérations d’Aviano. « Nous partions en mission de routine. Nous avions l’impression qu’il s’agirait d’un déploiement plus décontracté. Nous ne faisions qu’accompagner les chasseurs à réaction. »

Ce qui avait commencé comme une mission de routine a pourtant vite tourné au chaos à la base aérienne d’Aviano, en Italie, lorsque des frappes aériennes ont commencé à pleuvoir au Kosovo en 1999.

Le 24 mars 1999, les négociations de paix au Kosovo ont échoué et l’OTAN a commencé à lancer des frappes aériennes. Des équipes aériennes et des équipes de soutien sont arrivées par avion de partout dans le monde. Des militaires de l’Aviation royale canadienne, comme l’adjudant Reiser, sont ainsi venus fournir un soutien aux pilotes de chasse américains et à leurs appareils pendant leurs missions.

« Lorsque les bombardements ont commencé, on a pu constater à quel point les choses peuvent vite changer », explique-t-elle. « Les chasseurs canadiens et américains s’envolaient au-dessus de nous pour aller bombarder le Kosovo. Nos trois premières semaines dans cette région ont été très intenses. »

Le poste de l’adjudant Reiser lui a épargné d’avoir à observer directement les bombardements ou les actes de violence. Elle en a tout de même été témoin indirectement – ces expériences étaient visibles sur le visage des pilotes chaque fois qu’ils revenaient de mission.

« Nous avons été témoins de beaucoup d’émotions chez différentes personnes », continue-t-elle. « Les pilotes ont observé et vécu ce qui se passait. Ils nous parlaient de leurs expériences. L’émotion était palpable. »

Lorsque son affectation s’est enfin terminée, l’adjudant Reiser était soulagée. Elle n’avait pas imaginé, en s’enrôlant dans l’ARC, qu’elle se retrouverait dans une telle situation. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre; on mène une vie bien différente là d’où elle vient.

Elle est née à Corner Brook, à Terre-Neuve-et-Labrador, et a grandi à Deer Lake, dans la même province.

« J’ai grandi entourée de montagnes et de lacs, à 30 minutes de l’océan », se rappelle-t-elle. « Il y avait la chasse, la pêche, plein d’activités extérieures – nous passions la majorité de notre temps dehors. C’était un environnement sécuritaire et magnifique.

« Nous passions l’été à nager dans le lac, à construire des forts dans les bois et à pêcher. C’était vraiment un superbe endroit où grandir. »

Par contre, il n’était pas facile d’y trouver un emploi, et ses parents ont donc encouragé leurs enfants à s’enrôler dans l’armée. Sa sœur est la première à s’être enrôlée dans l’ARC en 1983, suivie par l’adjudant Reiser et, plus tard, par leur frère. Apparemment, dit-elle, ses amis et sa famille ne pensaient pas qu’elle terminerait son instruction de base.

« Quand je suis partie de la maison pour le camp d’entraînement, bien des personnes ont dit ‘elle sera de retour dans deux semaines, elle ne tiendra pas le coup jusqu’à la fin’ », admet-elle. « La petite fille que j’étais a pourtant fini par battre le temps de service de son frère [qui a été relâché pour raisons médicales] et de sa sœur [qui a pris sa retraite]. Je suis fière de moi – je suis dans les Forces depuis 29 ans. J’espère maintenant me rendre à 39 ans de service. »

Le travail de l’adjudant Reiser a évolué au cours des ans. Elle a commencé sa carrière en tant que technicienne en défense aérienne dans les années 1980 à North Bay, en Ontario, au sein du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).

« C’était un emploi intéressant », raconte-t-elle. « J’ai passé mes trois premières années sous terre dans ce qu’ils appelaient le ‘trou’ – le Secteur de la défense aérienne du Canada. »

Elle s’est ensuite jointe à l’équipe du contrôle de la circulation aérienne dans les années 1990, et c’est durant cette période qu’elle a participé à son premier déploiement.

« Je pense que [ma famille] était inquiète pour moi quand je suis allée à la base aérienne d’Aviano et que les bombardements ont commencé au Kosovo », confie-t-elle. « [Mais] ils ont continué de m’appuyer parce qu’ils comprenaient que cela faisait partie de mon travail. »

Elle travaille maintenant au sein du 611th Air Operations Center de la base interarmées Elmendorf-Richardson, où elle appuie la Région alaskienne du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, le commandement de l’Alaska et la 11th Air Force.

« Shari s’est jointe à notre équipe l’année dernière, et nous apprécions vraiment son expérience, ses connaissances et son attitude positive », affirme le major Casey Utterback de la United States Air Force, chef des exercices de la Région alaskienne du NORAD. « Elle nous enseigne aussi plein de choses intéressantes au sujet du Canada que nous ignorions avant. »

Le 611th Air Operations Center est composé de trois divisions chargées d’élaborer les plans, les procédures et les directives concernant l’emploi des forces de combat et de soutien affectées aux forces aériennes du Pacifique américaines et au NORAD.

Ces divisions assurent la protection de la souveraineté aérienne et mènent des opérations de défense aérienne dans la Région alaskienne du NORAD. De plus, elles dirigent les opérations de sauvetage et fournissent un soutien tactique pour les forces aériennes et terrestres.

« Nous préparons tous les exercices – qu’il s’agisse de simulations ou de vols réels – pour le NORAD », explique-t-elle. « Je travaille actuellement avec le NORAD, comme je l’ai fait presque toute ma carrière.

« En effet, je collabore avec des Américains depuis que je me suis enrôlée. Cela a été une belle expérience; nous travaillons côte à côte depuis longtemps maintenant. Nous sommes voisins et nous formons une équipe. Je pense que les attentats du 11 septembre nous ont vraiment montré comment nous pouvons nous appuyer mutuellement. »

Même si elle est heureuse de travailler au sein d’une force interarmées, elle admet que ce n’est pas toujours facile.

« Il faut s’habituer au système d’instruction qui est différent et aux différentes manières de faire les choses », dit-elle. « Il en va de même pour le personnel américain affecté au Canada.

« Il faut aussi se familiariser avec le terrain. Si c’était vous qui veniez au Canada, on pourrait vous perdre en mentionnant un point de référence dans une région donnée. Se familiariser avec la géographie de l’endroit représente probablement le plus grand défi. »

Ces défis ne l’empêchent pas d’apprécier son travail et sa vie à la base interarmées Elemendorf-Richardson, précise-t-elle.

« J’adore travailler avec les gens ici, rencontrer des personnes provenant de différents états et d’ailleurs. On retrouve ici des personnes exceptionnelles. »

Le présent article est d’abord paru le 29 janvier 2015 sur le site Web de la base interarmées Elmendorf-Richardson (JBER). Sa traduction et sa reproduction ont été autorisées. Le sergent d’état-major Barnett travaille pour le bureau des Affaires publiques de la JBER.

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2022-04-21