Une clinique de physiothérapie de la côte Ouest consacrée à aider les vétérans blessés

Le 18 septembre — Nouvelles de la Défense

Auteur : Peter Mallett

Un ancien marin affirme qu’une clinique de physiothérapie unique en son genre, laquelle offre désormais des services sur la côte Ouest, a été exactement ce qu’il fallait pour se rétablir, et cela a aussi été le cas pour d’autres personnes comme lui. Le maître de 2e classe (à la retraite) Sean Wieler a mené une carrière de 23 ans au sein des Forces armées canadiennes (FAC). Il a servi à bord de plusieurs navires de guerre de la Marine canadienne et a pris part à des déploiements en Bosnie en tant que membre du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry en 1994 et en 1995. Puis, des blessures au dos, aux hanches et au cou découlant d’une chute en milieu de travail ont mis fin à sa carrière militaire. Par ailleurs, on lui a diagnostiqué un trouble de stress post-traumatique (TSPT) en 2010.

Après avoir été aux prises avec des blessures psychologiques et physiques pendant plusieurs années, il a découvert la clinique Veterans Rehab and Performance, à Langford, plus tôt cette année. Le centre axé sur la réhabilitation et le rétablissement du rendement a ouvert ses portes au début 2019. La clinique, laquelle appartient à l’entreprise Integrated Rehab Performance Ltd. de Victoria, est basée à l’intérieur d’un studio dans un petit immeuble de trois unités sur le chemin Jacklin. D’après les copropriétaires Steven Inglefield et Tawanda Asher Adaarewa, la clinique est la seule installation qui se consacre exclusivement au rétablissement de vétérans et de premiers intervenants blessés en Colombie‑Britannique et, pour autant qu’ils sachent, dans l’ensemble du Canada.

Weiler doutait que la clinique Veteran’s Rehab and Performance puisse le libérer du cycle de dépression et d’inactivité qui l’avait transformé en une personne qu’il peinait à reconnaître. Il s’est toutefois inscrit et a suivi le processus.

Le programme Reactivate renferme de multiples composantes, y compris des renseignements sur les symptômes de douleur du corps, un programme progressif d’activité physique, une exposition progressive à la thérapeutique manuelle, des séances de yoga tenant compte des traumatismes et un aide à la planification de la libération. Les patients peuvent passer entre deux et cinq jours par semaine à la clinique, environ une ou deux heures par jour, et le programme de traitement peut durer de six à douze semaines. Chaque programme est spécialement conçu et axé sur les besoins d’une personne donnée et ses objectifs personnels en matière de rétablissement.

« Notre programme Reactivate est fondé sur une approche globale et axé sur trois principaux domaines : la biologie, c’est-à-dire la physiothérapie comme telle, la psychologie, laquelle met l’accent sur la composante mentale, et le point de vue social, à savoir la façon dont l’interaction influe sur la qualité de vie », explique M. Inglefield.

Depuis qu’il a achevé le programme, M. Wieler est un homme changé. Il adopte désormais une attitude plus positive à l’égard de la vie et il mène une réflexion sur l’avenir. Il attribue ce changement au programme. Ses sentiments n’ont rien à voir avec la façon dont il se sentait après avoir visité des médecins, des cliniques ou des centres de soutien pendant son service militaire et après sa libération. Il affirme s’être senti comme un simple chiffre.

« Les séances en petits groupes [du programme Reactivate] ont été essentielles à mon succès. Grâce à la camaraderie et l’interaction avec d’anciens militaires, je me suis vite rendu compte que je n’étais pas le seul à éprouver ces difficultés, ce qui, au bout du compte, a renforcé considérablement ma confiance et ma conscience de soi », précise M. Wieler.

Il a fallu deux ans à Mme Adaarewa et à M. Inglefield pour concevoir leur approche visant à aider les vétérans et les premiers intervenants à reprendre en main leur santé physique.

« Pour connaître du succès en travaillant avec un client qui a passé 20 ou 30 ans dans les forces armées, nous devons mettre nos diplômes et nos antécédents de côté et reconnaître que nous ne sommes que deux personnes en train de parler, précise Mme Adaarewa. Nous devons reconnaître que nous pouvons apprendre l’un de l’autre. Dès que l’on accepte cela, nous pouvons entamer un parcours qui mène au rétablissement. »

Puisque M. Inglefield et Mme Adaarewa prennent le temps d’apprendre à connaître les vétérans et leurs besoins particuliers, leur équipe peut offrir des programmes qui misent uniquement sur les vétérans.

Un exemple de cette méthode d’apprentissage symbiotique, c’est le cas d’Allan Kobayashi, maître de 2e classe à la retraite. Ayant accompli un service de 21 ans au sein des Forces canadiennes, M. Kobayashi est membre de l’équipe responsable du programme Reactivate et il souffre d’un TSPT.

Ne cachant rien sur son expérience en tant que soldat d’infanterie et ingénieur naval, M. Kobayashi a voulu participer au programme après avoir appris les objectifs et les personnes visées par celui-ci. Sa réadaptation professionnelle est axée sur la massothérapie, et il offre gratuitement ses services de conditionnement physique jusqu’à ce qu’il réussisse ses examens et obtienne sa lettre de créance de massothérapeute autorisé.

Au dire des deux propriétaires, ce qu’ils ont appris de l’expérience de M. Kobayashi en matière de TSPT et de celle d’autres vétérans blessés a été essentiel à leur compréhension du trouble. Par ailleurs, cela leur permettra également de veiller à ce que le programme s’améliore constamment de sorte à répondre aux besoins des vétérans.

Quelque 7 000 vétérans habitent dans la région Victoria, dont bon nombre sont des hommes et des femmes aux prises avec des blessures liées au travail en raison de la nature du travail qu’ils accomplissaient.

Détails de la page

Date de modification :