Des Rangers Canadiens effectuent la première patrouille autour de l’Île Akimiski

Le 17 octobre 2019 — Nouvelles de la Défense

Auteur : Peter Moon

Des Rangers canadiens ont dû tirer des coups de feu pour repousser un ours polaire au cours de leur première patrouille autour de l’île Akimiski, une grande île inhabitée de la baie James.

Les Rangers se sont déplacés à bord d’un canot de fret et ont établi leur camp sur la terre ferme durant la patrouille d’une semaine.

« Nous avons beaucoup d’ours polaires, environ 20 au total », précise l’adjudant Carl Wolfe, instructeur de l’Armée canadienne qui a dirigé la patrouille. « Dans l’un de nos camps, nous avons rencontré quatre ours et un cinquième est venu à moins de 100 pieds de nous au cours de la soirée. Nous avons tiré quelques coups de semonce et il est reparti. »

L’île Akimiski, sanctuaire d’oiseaux et site de maternité d’ours polaires, se trouve à 19 kilomètres de l’embouchure de la rivière Attawapiskat et de la communauté crie d’Attawapiskat. Toutes les îles de la baie d’Hudson et de la baie James, y compris l’île Akimiski, sont au Nunavut, tandis qu’Attawapiskat est en Ontario. L’île Akimiski est la 29e île en superficie au Canada.

Les Rangers qui ont pris part à la patrouille, des réservistes de l’Armée à temps partiel, sont venus d’Attawapiskat, de Fort Albany et de Kashechewan. Seul l’un d’eux, le caporal-chef Antoine Kataquapit, chasseur et piégeur expérimenté d’Attawapiskat, avait déjà fait le tour de l’île. Il a agi comme guide de la patrouille. Peu de chasseurs se rendent par voie terrestre jusqu’à la partie nord de la grande île, et ils s’y rendent rarement par bateau.

Les membres de la patrouille ont dû composer avec des vagues allant de quatre à six pieds de hauteur, des vents forts et des marées qui ont laissé des vasières pouvant s’étendre sur une distance de 4 000 mètres à la marée basse.

« Je n’étais jamais allé auparavant dans les eaux du côté nord de l’île, explique le ranger Maurice Gillies, de Fort Albany. C’était une véritable aventure. Maintenant, je sais de quoi l’autre côté de l’île a l’air, et il en va de même pour les autres Rangers. Si un incident survient et que nous devons porter secours à quelqu’un, nous saurons où nous allons et ce qui nous attend. Cela a été une expérience d’apprentissage pour moi et c’était essentiellement le cas pour l’ensemble des Rangers. »

La patrouille a permis aux Rangers de recueillir de précieux renseignements, selon l’adjudant Wolfe.

« Souvent, quand les gens éprouvent des problèmes de moteur [avec leur bateau] entre Attawapiskat et Moose Factory, ajoute-t-il, le vent finit généralement par les pousser jusqu’à la pointe sud de l’île Akimiski. Là-bas, il y a beaucoup de bancs de sable, de petites îles et l’eau est peu profonde, et c’est ici que les gens se prennent. Maintenant, nous avons des connaissances locales de la région dans l’éventualité où nous devons secourir quelqu’un. »

On compte plus de 600 Rangers dans 27 Premières Nations du Grand Nord de l’Ontario. Chaque année, ces derniers se portent au secours de chasseurs, de piégeurs, de pêcheurs et d’autres personnes qui ont des ennuis. Ils prêtent main-forte lors d’évacuations causées par des feux de forêt et des inondations. Depuis le début de 2016, ils ont secouru plus d’une centaine de personnes.

Les patrouilles comme celle effectuée autour de l’île Akimiski fournissent aux Rangers une occasion de s’entraîner et d’acquérir des connaissances pour sauver des vies et servir la population du Nord de l’Ontario, précise l’adjudant Wolfe.

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