L’infirmière militaire Laura Gamble de la Première Guerre mondiale : « Des mains remplies de tendresse et une personnalité pleine d’entrain »

Le 8 novembre 2019 - L'Armée canadienne

Autheur : Steven Fouchard, Affaires publiques de l’Armée

Ottawa, Ontario — Lorsque le Canada se souvient de la Première Guerre mondiale, l’Europe de l’Ouest occupe une place importante : Vimy, Passchendaele, les Flandres. Or, les Canadiens ont apporté des contributions tout aussi importantes, quoique moins connues, dans la région méditerranéenne.

Aucune troupe de combat n’a été affectée dans des endroits comme la Grèce, Malte ni dans certaines régions de l’Afrique, mais les Canadiens y ont servi avec grande distinction dans des rôles médicaux.

Parmi ceux-ci, il y a Laura Gamble, une des 3 000 infirmières militaires qui a servi au sein du Corps de santé royal canadien durant la guerre. La grande majorité d’entre elles – plus de 2 500 – servaient à l’étranger.

Née à Wakefield, au Québec en 1887, Mme Gamble a obtenu son diplôme de l’école de soins infirmiers du Toronto General Hospital en 1910 et elle s’est enrôlée en 1915. Le 18 octobre de la même année, elle a quitté l’Angleterre en direction de l’île grecque de Lemnos à bord du Royal Mail Ship (R.M.S.) Kildonan Castle.

Lemnos a été un centre majeur des efforts des alliés contre l’Empire ottoman. Ce fut le lancement de la bataille de Gallipoli, une funeste campagne des alliés pour capturer le détroit de Dardanelles. Cela a permis de créer un lien avec les forces russes sur la mer Noire pour opposer la Turquie.

Les infirmières qui servaient en Méditerranée avaient de lourdes charges de travail, tout comme celles qui travaillaient ailleurs, mais elles devaient également gérer les complications supplémentaires liées aux conditions météorologiques extrêmes – chaudes et froides – et aux éclosions de maladies.

Le colonel G.W.L. Nicholson, regretté directeur adjoint de la Section historique du Quartier général de l’Armée à Ottawa, avait écrit : « Fait représentatif du manque de préparation associé à plusieurs opérations de la campagne de Gallipoli, aucune installation sanitaire n’avait été prévue pour les unités canadiennes avant leur arrivée. Pour s’approvisionner en eau, chaque hôpital ne disposait que d’un seul chariot; on devait parcourir chaque jour une distance considérable et on ne pouvait en ramener qu’une quantité très limitée. Au cours des deux premiers mois sur l’île, avant que les ingénieurs creusent des puits à proximité, la maigre ration d’eau disponible pour se laver était d’un litre par jour […] La nourriture était rare et de mauvaise qualité, et il était souvent impossible pour les patients de la consommer. »

La campagne de Gallipoli, qui s’est déroulée de février 1915 à janvier 1916, a débuté par une attaque échouée par les forces navales britanniques et françaises. Une invasion terrestre subséquente de la péninsule Gallipoli, qui a débuté en avril, s’est avérée tout aussi infructueuse et, avant l’arrivée de Mme Gamble, les alliés (y compris les troupes de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande) avaient subi de lourdes pertes.

Une évacuation des alliés devait commencer en décembre 1915. Dans son journal, qui fait partie de la collection de Bibliothèque et Archives Canada, Mme Gamble a écrit qu’à Lemnos « Nous avons certainement vu le pire du service actif. »

Mme Gamble a ensuite servi près de la ville côtière grecque de Thessaloniki, qui fait partie du front macédonien, sur lequel les alliés ont combattu pour aider la Serbie contre les forces combinées de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie et de la Bulgarie.

Dans les histoires de la Première Guerre mondiale de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, on note une présence militaire à Thessaloniki, qui comprenait des troupes de l’Inde, de l’Indochine et de l’Afrique. Cela a constitué « la présence la plus diversifiée de la Première Guerre mondiale. »

Mme Gamble a plus tard été rappelée au Canada afin de servir à titre d’infirmière en chef du St. Andrew’s Military Hospital à Toronto. Durant sa distinguée carrière au Canada, elle a fait partie du premier groupe d’infirmières à suivre le nouveau cours en santé publique à l’Université de Toronto. Elle a ensuite intégré le service de santé publique de la ville de Toronto, et elle a obtenu le titre de surintendante intérimaire de district.

Après son décès en 1939, le révérend et aumônier Sidney Lambert du Christie Street Hospital à Toronto a écrit aux parents de Mme Gamble à Ottawa en son nom et au nom de son épouse, qui avait servi avec elle.

Dans sa lettre, qui fait partie de la collection de Bibliothèque et Archives Canada, il écrit : [Traduction] « Je connais beaucoup d’anciens vétérans qui ont été soignés par ses mains remplies de tendresse et réconfortés par son esprit de service optimiste et aimant … Elle était une infirmière extraordinaire dotée de grands talents et elle avait la capacité de diriger et d’inspirer les autres, et de nombreuses personnes pouvaient en témoigner. »

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